Dessin Femme et arbre

LA PLACE DES FEMMES DANS LE COMBAT ECOLOGISTE

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Article de décryptage

Certains chiffres pourraient laisser penser que l’écologie est un combat majoritairement féminin, comme le montre une étude réalisée par l’université de Yale en 2018, selon laquelle le réchauffement climatique inquiéterait 58% des hommes interrogés contre 63% des femmes interrogées. [1] Cependant, cette sensibilité accrue de la part des femmes n’est représentée dans les faits qu’à l’échelle individuelle ; l’écologie est un combat globalement mené par des hommes à l’échelle publique.

En France, Françoise d’Eaubonne écrit dans Écologie et féminisme : révolution ou mutation ? [2] publié en 1978 « Le rapport de l’homme à la nature est plus que jamais, celui de l’homme à la femme ». Le rapport des hommes à l’environnement, de domination, d’exploitation, d’appropriation est le même que celui de la société patriarcale aux femmes. Une domination qui appelle au soulèvement écoféministe, un mot évoqué pour la première fois par Françoise d’Eaubonne en 1974 et que pourtant, le correcteur automatique de mon ordinateur ne reconnaît toujours pas. Ces notions de féminisme et d’écologie paraissent pour beaucoup éloignées l’une de l’autre et pourtant, protection de l’environnement et protection des droits des femmes vont de pair. Une illustration des plus évidentes peut être le fait que les femmes soient plus impactées par les catastrophes naturelles que les hommes. En effet, dans un rapport effectué par le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), nous pouvons lire par exemple « Lors du Tsunami de 2004 qui a touché les pays de l’océan Indien, 70% des personnes décédées étaient des femmes », un phénomène semblable à de nombreuses catastrophes climatiques, qui s’explique par le fait que 70% des personnes les plus pauvres sur Terre sont des femmes, qui vivent donc dans des logements plus précaires et exercent des métiers dans des conditions de travail dangereuses. [3]

Mais est-ce réellement la seule raison qui explique une sensibilité accrue des femmes face au changement climatique ? Si je vous pose la question, il est évident que non. La notion de charge environnementale peut également expliquer ce phénomène. Cette charge peut trouver ses origines dans l’inégalité de répartition des tâches ménagères au sein des foyers. Selon un sondage publié en 2019 par l’Ifop et réalisé en France, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni, 49% des femmes interrogées affirment réaliser « beaucoup plus » de tâches ménagères que leur conjoint, 75% affirment en réaliser « plus ». [4] Cette charge domestique assumée majoritairement par les femmes les tient donc pour responsables de l’impact environnemental du foyer. C’est ce que l’on appelle la charge environnementale. Par exemple, ce sont elles qui gèrent les achats en vrac, priorisent le circuit court, tentent de minimiser les déchets et le gaspillage alimentaire. Ce sont elles encore qui tentent d’introduire ou de maintenir une alimentation flexitarienne, végétarienne ou végane, surveillent l’impact environnemental des produits d’entretien, pensent à acquérir de l’électroménager d’occasion, etc. Un autre facteur pouvant expliquer la sensibilité accrue des femmes aux questions d’écologie peut être la notion de travail du « care » (signifiant « prendre soin » en anglais) la plupart du temps relégué au genre féminin. Cette notion de « prendre soin », faisant référence dans nos esprits au foyer, aux enfants, à autrui à travers son emploi – métiers du social et du médical – s’étend en réalité plus largement à la nature et l’environnement.

La préoccupation des femmes envers l’environnement serait donc plutôt qu’un phénomène d’instinct de survie, due à un phénomène sociétal.

Du côté masculin, des réserves peuvent être émises par certains face aux écogestes considérés selon une étude américaine de 2017, comme une « perte de virilité », par exemple faire ses courses avec un tote-bag et des sachets réutilisables ou consommer moins de viande – souvent assimilé à tort à une perte de protéines et donc de virilité. Faudrait-il donc viriliser les écogestes avec des dessins de guerriers romains aux muscles saillants sur les tote-bags ? Une déconstruction des stéréotypes de genre me paraîtrait plus raisonnable et plus utile…

DES FEMMES PLUS ENGAGEES INIDIVIDUELLEMENT, MAIS MOINS PUBLIQUEMENT

Il a été constaté précédemment que les femmes ont une sensibilité à la protection de l’environnement supérieure à celle des hommes. Cela est en effet marqué par un engagement individuel accru comparé aux hommes comme le montre par exemple une étude réalisée par Mintel en 2018 au Royaume-Uni, selon laquelle 71% des femmes interrogées au Royaume-Uni affirmaient avoir adopté un mode de vie plus écolo contre 59% des hommes ; 77% d’entre elles recyclent régulièrement contre 67% des hommes. Une étude semblable réalisée par Obs’COP2020 confirme ces résultats pour la France, quels que soient l’âge, le revenu ou le niveau d’études. [5]

Malgré une sensibilité et un engagement personnel supérieur, les femmes sont pourtant moins souvent consultées ou citées comme références écologistes. Par exemple, malgré la mise en place en 2019 de l’indicateur de performance « parité » dans les équipes de négociations de la COP25, « dans l'ensemble, la représentation des femmes au sein des corps constitués était en moyenne de 33 % » selon Fanny Benedetti, la directrice exécutive d’ONU Femmes France. En 2016, les femmes occupaient seulement 15% des sièges aux conseils d’administration du Fond Vert pour le Climat et du Fond pour l’environnement mondial.

Par ailleurs, une étude réalisée par l’EIGE (European Institute for Gender Equality) démontre que les personnes aux postes à plus hautes responsabilités dans les ministères ayant affaire au changement climatique – transports, énergie et environnement – dans les gouvernements européens, sont des hommes. [6]


Part des hommes et des femmes dans les postes à haute responsabilité dans les ministères de l’environnement, des transports et de l’énergie en 2011
Part H-F en responsabilité publique

Ces données datant de 2011 sont pourtant toujours bien représentatives de la situation actuelle, en novembre 2021 la part des femmes dans ces ministères européens n’était encore que de 26,8%. [7] Nous entendons donc souvent parler d’écologistes scientifiques et politiques masculins mais moins souvent de femmes dans ces mêmes positions – A quoi cela est-il dû ?

UNE DISPARITÉ DES GENRES DANS LES DOMAINES SCIENTIFIQUES ET POLITIQUES

Il n’est pas nouveau que les femmes sont moins présentes que les hommes dans les domaines scientifiques et politiques, souvent synonymes de postes à grandes responsabilités et de métiers chronophages. Pourtant, cela n’est en aucun cas lié à un manque de qualifications du genre féminin.

En effet, en France et à la rentrée de septembre 2020, 2,78 millions d’étudiants étaient inscrits dans l’enseignement supérieur donc 56% de femmes selon une étude réalisée par l’INSEE « le taux de scolarisation des femmes dans le supérieur dépasse celui des hommes à tous les âges. En 2020-2021, 55% des femmes étaient inscrites dans le supérieur, contre 44% des hommes. Pour les femmes comme pour les hommes, le taux de scolarisation dans le supérieur est maximal à 19 ans (respectivement 62% et 51%), puis diminue progressivement avec l’âge ». [8]

Nous voyons cependant que la part des femmes dans les formations universitaires scientifiques, dans les classes préparatoires aux grandes écoles et dans les formations d’ingénieurs, ainsi que dans les écoles de commerce est inférieure à celle des hommes. Au contraire, la part de femmes présentes dans les formations associées aux métiers du « care » évoqués plus tôt est bien supérieure à celle des hommes et correspondent aux qualités requises dès l’enfance auprès des filles davantage que des garçons.


La part des femmes dans l’enseignement supérieur en fonction des domaines
Inégalités genre par formation
Inégalités genre par formation légende

UN MANQUE DE CONFIANCE INSTAURÉ PAR NOTRE SOCIÉTÉ PATRIARCALE

La prise de parole est rendue difficile par le mode de fonctionnement de notre société patriarcale, dont l’histoire est jalonnée de modèles, références et ouvrages majoritairement masculins – ou bien appropriés par des hommes, ou encore écrits par des femmes sous pseudonymes masculins pour que crédibilité leur soit accordée – ce qui rend difficile la projection des femmes en tant que futurs modèles de connaissances et de sources d’inspiration écologistes.

Le stéréotype commun plaçant le jugement « expert » masculin au-dessus du jugement féminin n’encourage en rien cette prise de parole par les femmes engagées et, dans un effet boule de neige, décourage l’engagement public des femmes. Ce phénomène extrêmement courant de mansplaining décrédibilisant les femmes est décrit de manière légère mais malheureusement très réaliste dans l’ouvrage illustré de Rokhaya Diallo M’explique pas la vie, mec ! à lire absolument si vous ne voyez pas de quoi je parle depuis quelques lignes… [9]

UNE PLUS GRANDE EXPOSITION A LA CRITIQUE

Lorsqu’une femme ose malgré tout élever sa voix et militer pour l’écologie – comme il est souvent le cas aussitôt qu’une femme ose prendre la parole publiquement – ses critiques se multiplient, ne remettant pas seulement en cause ses sources scientifiques, son positionnement politique et plus largement son opinion, mais également sa condition féminine et son incapacité présumée à s’exprimer sur des sujets d’intérêt public. Les femmes s’exprimant sur les questions écologiques sont plus souvent, plus violemment et plus personnellement critiquées que les hommes. Elles sont confrontées non seulement aux climato-sceptiques mais en même temps aux défenseurs d’une société patriarcale archaïque qui leur refuse toute liberté d’expression.

Une étude réalisée par l’UNESCO [10] en milieu 2021 révèle que sur 901 journalistes de genre féminin interrogées, provenant de 125 pays, 73% d’entre elles ont déjà fait face à des cyberviolences voire du cyberharcèlement. 25% d’entre elles ont déjà reçu des menaces de violences physiques – incluant des menaces de mort, de violences sexuelles (18%) dont 13% ont été effectuées par des personnes qui leur étaient proches, ce qui est d’autant plus inquiétant. Il est également précisé dans cette enquête que ces femmes journalistes sont souvent victimes de campagnes de désinformation sur les réseaux, utilisant leur image, divulguant des intox et montages photos pour les ridiculiser et ternir leur image.

Sur ces 901 femmes journalistes interrogées, seulement 11% ont reporté ces faits à la police, et très peu d’entre elles ont porté plainte, ce qui démontre un clair manque de confiance en les institutions judiciaires concernant les questions de cyberagressions – et plus largement d’agressions quelconques – envers les femmes. Je me permets de rappeler un non-sens parmi tant d’autres, lié aux condamnations des réceptions non consenties de photos dévoilant des parties génitales, plus communément connues sous un autre nom que je tairais ici. La police affirme publiquement que malgré les preuves de ces envois et l’identification claire et précise de la personne qui en est à l’origine, ils ne peuvent être condamnés en tant qu’exhibitionnistes, ni comme harceleurs sexuels en ligne lors d’envois répétitifs, puisque les auteurs doivent être pris sur le fait – ce qui est techniquement totalement improbable. Comment faire confiance par la suite aux institutions judiciaires pour la protection des femmes souhaitant s’exprimer sur les réseaux ?

D’AUTRES LUTTES OCCUPENT LES FEMMES

Ces obstacles à l’expression des femmes sont partie entière de la lutte féministe, qui bien souvent accapare les femmes et les détourne d’autres luttes telles que l’écologie. Comme nous l’avons vu auparavant, les femmes sont minoritaires dans les formations scientifiques, les écoles d’ingénieurs, les écoles de commerce qui sont les formations dont résultent beaucoup de militants écologistes. La lutte féministe au sein de ces formations est donc d’autant plus importante et nécessaire. Pour rappel, des questionnaires sur les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) réalisés au sein de Grandes Écoles au cours de ces dernières années révèlent un nombre de VSS aberrant. [11] Finalement, même au sein d’écoles majoritairement féminines, comme c’est le cas pour AgroParisTech avec 65% de femmes, les résultats de ces questionnaires sont accablants. Cette lutte féministe contre les VSS, contre les discriminations et pour l’égalité des chances peut canaliser le peu de femmes présentes dans ces domaines et ainsi les freiner à s’engager dans des associations ou collectifs écologistes.

DES EXCEPTIONS INSPIRANTES

La parole des femmes écologistes est nécessaire et les obstacles lui faisant barrage engagent une association entre écologie et féminisme qui paraît plus que jamais nécessaire. Voici quelques exemples de femmes écologistes ayant contribué à l’écologie depuis ses débuts et jusqu’à aujourd’hui, pour vous en inspirer 😉

En 1962, le livre de la biologiste marine et militante écologiste Rachel Carson Silent Spring connaît un tel retentissement mondial et aux États-Unis, qu’il engendre l’interdiction du DDT (de sa nomenclature chimique dichlorodiphényltrichloroéthane, insecticide et acaricide) et d’autres pesticides, changeant radicalement la politique nationale à l’égard des biocides.

En 1972, le rapport Les limites de la croissance aussi appelé rapport Meadows du nom de ses principaux auteurs, Donella Meadows et Dennis Meadows est le premier rapport écologiste d’une telle ampleur. Commandé par le club de Rome, il évalue les conséquences de la croissance économique, la limitation des ressources et l’évolution démographique sur l’environnement en utilisant des simulations informatiques pour différents scénarios. Confronté à de nombreux réfractaires à l’époque, ceux-ci confesseront plus tard que par l’indifférence et les critiques qui lui avait été accordées, l’humanité a perdu 30 précieuses années dans son combat contre le changement climatique. [12]

En France, Françoise d’Eaubonne publie en 1974 son livre Le féminisme ou la mort évoquant pour la première fois le terme d’écoféminisme, alliant les deux luttes dans un même mouvement.

En 1977, au Kenya, Wangari Muta Maathai fonda le Green Belt Movement (mouvement de la ceinture verte) ayant pour objectif de replanter des arbres dans les écosystèmes majeurs du Kenya pour lutter contre l’érosion du sol. Jusqu’en 2022, ce sont 51 millions d’arbres qui ont été replantés grâce à ce mouvement.

En Allemagne, c’est une femme, Petra Kelly qui a fondé le parti écologiste allemand Die Grünen en 1980, en instaurant dès sa création un système de coprésidence paritaire rotative, alliant ainsi écologie et parité.

Un modèle plus contemporain est illustré par Camille Etienne avec son livre publié en mai 2023, Pour un soulèvement écologique, dépasser notre impuissance collective, nous invitant à agir collectivement pour changer les institutions freinant la lutte contre le changement climatique.


Anaïs Corompt - Pour un Réveil Ecologique

Bibliographie

[1] à retrouver précisément https://www.yale.edu/search/google/climate%20change

[2] Écologie et féminisme : révolution ou mutation ? – Françoise d’Eaubonne https://www.francoise-d-eaubonne.org/2018/02/ecologie-feminisme-revolution-mutation/

[3] Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique – CESE https://www.lecese.fr/travaux-publies/inegalites-de-genre-crise-climatique-et-transition-ecologique

[4] Nettoyer, balayer, astiquer… la persistance des inégalités de genre en matière de partage des tâches ménagères https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/10/116751_Result_Ifop_Consolab_2019.10.20.pdf

(publication : https://www.ifop.com/publication/nettoyer-balayer-astiquer-la-persistance-des-inegalites-de-genre-en-matiere-de-partage-des-taches-menageres/ )

[5] Les femmes et le changement climatique - TerraNova https://tnova.fr/site/assets/files/12118/terra-nova_les-femmes-et-le-changement-climatique_290621.pdf?10y0g

[6] Egalité femmes-hommes au sein des enjeux écologiques, la vision de la directrice exécutive d’ONU Femmes France https://bigmedia.bpifrance.fr/news/egalite-femmes-hommes-au-sein-des-enjeux-ecologiques-la-vision-de-la-directrice-executive-donu-femmes-france

[7] Gender equality and climate change report – EIGE https://eige.europa.eu/publications-resources/publications/gender-equality-and-climate-change-report

Decision-making in environment and climate change – EIGE https://eige.europa.eu/gender-statistics/dgs/data-talks/decision-making-environment-and-climate-change-women-woefully-under-represented-eu-member-states?language_content_entity=en

[8] Femmes et Hommes, l’égalité en question, édition 2022 – INSEE, https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047727?sommaire=6047805#graphique-figure1

[9] M’explique pas la vie mec ! – Rokhaya Diallo https://www.babelio.com/livres/Diallo-Mexplique-pas-la-vie-mec-/1264319

[10] The Chilling: Global trends in online violence against women journalists – led by Julie Posetti, Nabeelah Shabbir, Diana Maynard, Kalina Bontcheva and Nermine Aboulez https://en.unesco.org/publications/thechilling

[11] Centrale Supélec et les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) https://www.centralesupelec.fr/sites/default/files/vss-v3.pdf

Résultats du questionnaire sur les atteintes sexuelles et sexistes à destination des élèves et étudiants de l’école Polytechnique https://www.calameo.com/read/006319277ce87c54c30d8

Analyse de l’enquête sur les Violences Sexuelles et Sexistes au sein de la vie étudiante d’AgroParisTech https://www.agra.fr/agra-presse/sites/agra-presse/files/2022-06/Analyse%20de%20l%27enque%CC%82te%20sur%20les%20VSS%20a%CC%80%20APT%20-%202022_0.pdf

[12] Le rapport Meadows, The limits of growth – Donella Meadows and Dennis Meadows https://www.clubofrome.org/publication/the-limits-to-growth/

Vidéo explicative : Rapport Meadows : Comment modéliser l’avenir ? https://www.youtube.com/watch?v=7wvLB6FIkSo

Images

  1. https://journal.unipoly.ch/2019/12/11/ni-la-terre-ni-les-femmes-ne-sont-des-territoires-de-conquete
  2. Illustration de Christian Tiffet pour Le Devoir
  3. https://eige.europa.eu/publications-resources/publications/gender-equality-and-climate-change-report
  4. Femmes et Hommes, l’égalité en question, édition 2022 – INSEE, https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047727?sommaire=6047805#graphique-figure1

Lectures complémentaires suggérées 😉

https://www.unwomen.org/fr/nouvelles/article-explicatif/2022/03/inegalites-entre-les-sexes-et-changements-climatiques-des-enjeux-etroitement-lies

https://www.tameteo.com/actualites/actualite/charge-morale-mentale-environnementale-pourquoi-les-femmes-sont-elles-plus-ecolo-que-les-hommes.html

https://www.eyes-on-europe.eu/luttes-feministes-et-environnementales-la-convergence-difficile-de-leurope/

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