Depuis la publication du Manifeste en septembre 2018, nous avons eu l’occasion de rencontrer et d’échanger avec de nombreuses entreprises au sujet de leur politique environnementale. Ces échanges nous ont permis d’appréhender de manière globale leur positionnement en matière de transition écologique.
La frise ci-dessous donne un aperçu des rencontres que nous avons faites depuis septembre 2018.
Pour la faire défiler, utilise ton clavier
Pour porter plus loin les attentes des étudiant.e.s et jeunes diplômé.e.s, nous avons envoyé un questionnaire à une centaine de PDG de grandes entreprises afin d’obtenir des informations plus précises sur leur prise en compte des enjeux environnementaux et les partager en toute transparence au plus grand nombre. Le questionnaire reprend les « bonnes questions à se poser » pour choisir son employeur. Nous avons principalement ciblé des grandes entreprises, mais certaines questions pourraient s’adresser à des PME. Par ailleurs, d’autres réponses seront ajoutées au fur et à mesure sur notre site.
Ces réponses démontrent d’abord une chose, et pas des moindres : nous, étudiant.e.s ou jeunes diplômé.e.s, sommes pris au sérieux et nos questions sont légitimes puisque les entreprises ont pris le temps de nous répondre.
Nous savons aussi que ces réponses restent de l’ordre du déclaratif et que le greenwashing n’est jamais loin. Pour lire ces réponses en gardant un œil critique, il faut donc s’armer des bons outils. C’est pourquoi vous trouverez sur cette page un guide anti-greenwashing :
Ces réponses offrent une belle occasion de tester son esprit critique et mettre en pratique le guide anti greenwashing car ces éléments de réponses sont à replacer dans leur contexte : des structures essayant de convaincre un public (nous) de leur engagement (Les entreprises donnent-elles des réponses satisfaisantes ? Se détournent-elles des questions posées ?).
Ces réponses sont avant tout un moyen pour comprendre la réalité complexe de ce que font et ne font pas les grandes entreprises, en s’appuyant sur des cas concrets. Il ne faut cependant pas envisager cet échantillon comme représentatif de l’ensemble des entreprises existantes. Les grosses structures répondent plus facilement à ce type de questionnaire. L’idée n’est donc pas de trouver ici l’employeur idéal. Il réside peut-être au sein d’autres structures que celles-ci (PME, associations, collectivités, organisations internationales, etc.)
Certaines entreprises sollicitées ne nous ont pas (encore) répondu : Accenture, Accor, Air France KLM, Airbus, Alstom, Altran Technologies, Amazon, Amundi, ArcelorMittal, Auchan, Bolloré, CFEB Sisley SAS, Capgemini, Cartier International SNC, Chanel, CMA CGM, Danone, Dassault Aviation, Deloitte, DS Smith, E.Leclerc, Eiffage, Essilor International, Ernst & Young, General Electrics, Google, Groupama, Havas, Heineken, Ipsen, JC Decaux, Lagardere, M6, Mazars, Nexans, Nuxe Groupe, Pernod Ricard, Rallye, RATP, Rémy Cointreau, Sanofi, Swiss Life, TechnipFMC, Transavia, Unibail-Rodamco-Westfield et Vicat !
Dés qu'elles voudront bien nous les fournir, nous serons ravis de publier leurs réponses.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe ADP exploite, imagine et aménage des aéroports à travers le Monde. Il s'efforce de proposer aux passagers un accueil de qualité, et de leur offrir les meilleures conditions de sécurité, de sureté et de fluidité. Ainsi, le Groupe ADP contribue à mettre en relation des flux de voyageurs et de marchandises à travers la France et le monde, et le fait avec la triple volonté de s'inscrire dans un développement durable, d'associer les parties prenantes et de contribuer à dynamiser les territoires.
Alors que la demande de trafic aérien croît partout dans le monde, le groupe ADP veille à y répondre en intégrant l'urgence écologique à sa réflexion stratégique : nous n’imaginons plus gérer le Groupe sans cette dimension responsable. Notre projet d’entreprise, qui a toujours recherché l’équilibre entre croissance économique, attentes de la société et protection de l’environnement, selon les trois principes du développement durable, amplifie ses initiatives en la matière.
Nous avons entrepris un nombre important d'actions, décrites dans les réponses ci-dessous, qui vise à faire de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) une boussole de notre action au niveau national et un élément clé de notre différenciation sur le plan international.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous avons conçu une cartographie de l'ensemble de nos émissions carbone internes et externes. Engagés vers la neutralité carbone d'ici 2030 et vers zéro émission nette de CO2 d'ici 2050, avec des objectifs intermédiaires de baisse des émissions de CO2, nous avons mis en place un prix interne du carbone pour toutes nos décisions d'investissements : 20 euros/tonne à sa mise en place, 60 euros/tonne en 2019 et 100 euros/tonne en 2023.
L'objectif de baisse des émissions de CO2 fait l'objet d'une appropriation par l'ensemble des managers de processus opérationnels et par les prescripteurs en charge des décisions d'achat. A titre d'exemple, le prochain marché de renouvellement des véhicules utilitaires inclura des objectifs de technologies de verdissement.
L'impact des phases de chantier et de démantèlement sur les émissions de CO2 est également intégré à l'analyse environnementale conduite lors du développement de nos projets, en accord avec les exigences de la certification ISO 14001. En complément, nous préparons une charte des chantiers propres.
Les émissions de gaz à effet de serre hors CO2 sont marginales dans notre activité (moins de 5%).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
S'agissant des plateformes aéroportuaires parisiennes, nous avons pris l'engagement d'atteindre la neutralité carbone dès 2030 et zéro émission nette de CO2 d'ici 2050. La feuille de route pour atteindre ces objectifs, telle qu'elle a été fixée en 2018, s'articule autour de quatre axes :
Par ailleurs, nous prévoyons, dans la feuille de route 2021 – 2025 qui sera décidée en 2020, à titre d'exemples, de poursuivre la rénovation des éclairages et des installations de climatisation, ventilation et chauffage des plateformes aéroportuaires pour améliorer tant le confort des occupants et passagers que la performance énergétique, et d'électrifier et déployer des bornes de recharge électriques pour les véhicules côté ville et côté piste pour l’ensemble des parties prenantes.
Convaincus de l'importance de ce sujet, nous avons d'ores et déjà baissé nos émissions de gaz à effet de serre de 61% en valeur absolue entre 2009 et 2018.
S'agissant de l'ensemble des plateformes aéroportuaires du Groupe, 48% sont certifiées ACA (Airport Carbon Accreditation) et 12% ont déjà atteint la neutralité carbone (niveau ACA 3+).
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Disposant de plus de 6 600 hectares de territoires franciliens, nous sommes directement concernés par la protection de la biodiversité. Celle-ci, intégrée à la stratégie de l’entreprise, s’organise autour de trois axes :
Bien évidemment, tous les projets ayant des effets sur la biodiversité doivent d'abord chercher l'évitement, à défaut la réduction puis, en dernier recours, la compensation. Cette politique a des conséquences concrètes sur les opérations du Groupe : nous évitons les travaux en période de nidification des oiseaux, contournons une zone sur laquelle se trouve une plante particulière, etc.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Nous n'avons pas d'analyse intégrée sur l'ensemble de notre chaîne de valeur des pollutions globales liées à l'activité du secteur aéronautique. Néanmoins, nous agissons régulièrement avec nos partenaires pour engager des actions qui participent à la réduction de la pollution du secteur. Ainsi à titre d'exemple nous construisons des aires de dégivrage à Paris-Orly, où le dégivrage se fait aujourd'hui "à poste", pour notamment récupérer et traiter les effluents hivernaux utilisés pour traiter les avions.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[2] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nous encourageons tout d'abord une sobriété dans les déplacements vers nos plateformes :
Nous développons également une offre servicielle dans nos aéroports avec la création d'un musée dans le terminal 2 de Roissy, alternative au développement de l'offre commerciale.
Enfin, notre filiale ADP Ingénierie développe une offre de service dont la valeur réside dans la capacité à concevoir et à vendre à travers le monde un aéroport sobre environnementalement et énergétiquement; comme cela se fait pour les projets de nouvelles infrastructures à Paris (100% de nos bâtiments neufs disposent de certification environnementale). L'excellence environnementale et énergétique, créatrice de valeur, est un élément de différenciation entre ingénieries.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous ne suivons pas la consommation mondiale et les stocks disponibles de matériaux dont nous dépendons
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Nous intégrons le changement climatique à l'analyse des risques et au plan d'action subséquent. Cette analyse des risques et le plan d'action ne sont pas publiés.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Non
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Au travers de notre objectif de neutralité carbone en 2030 et de zéro émission nette en 2050, nous engageons dès aujourd'hui notre transformation pour être en phase avec les enjeux mondiaux du climat et de la biodiversité. Notre objectif est celui d'un développement durable qui, par conséquent, combine croissance économique, respect de l'environnement et attentes de la société, tel que décrit dans les objectifs de développement durable de l'ONU.
Nous avons par ailleurs avec les autres acteurs du secteur pris l'engagement d'une division par deux des émissions de CO2 du transport aérien en 2050 par rapport à 2005. Cet engagement suppose une forte évolution de l'aviation, et notamment des compagnies aériennes, qui sont nos premiers clients, et des constructeurs.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Si, pour mémoire, le transport aérien n'est pas intégré dans les Accords de Paris, il a pris volontairement l'engagement de diviser par deux ses émissions de CO2 à horizon 2050, ce qui est cohérent avec les engagements définis dans les Accords de Paris.
Nous travaillons donc avec les compagnies aériennes et les constructeurs pour mettre en œuvre la feuille de route correspondante, en prenant l'évolution des marchés en considération.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Nous avons instauré un prix interne du carbone pour toutes nos décisions d'investissements : 60 euros en 2019 et 100 euros en 2023. Notre objectif est ainsi que l'ensemble des fonctions opérationnelles du Groupe intègre dans leurs processus la préoccupation de réduire les émissions carbones.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Durant la période 2016-2020, 44 millions d'euros ont été labellisés "développement durable" par la direction d'ADP concernée, c'est-à-dire qu'ils sont quasi-exclusivement destinés à cet objectif. Il faut ajouter de investissements (certification environnementale pour les bâtiments, bornes de recharge dans les nouveaux parkings, compensations biodiversité, etc) qui ont été regroupés dans un "paquet vert" qui s'élève à 400 millions d'euros sur la période 2016-2018.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Pour le groupe ADP, les économies d'énergie contribuent à la baisse de nos charges et donc de la hausse de notre rentabilité. Pour renforcer cette régulation naturelle, nous avons mis en place plusieurs leviers :
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Tout au long de l’année, les salariés sont sensibilisés à la préservation de l’environnement ainsi qu’à la maîtrise de l’énergie. Ces informations sont partagées via des supports de communication interne, notamment le système de gestion électronique des documents, le journal interne Connexions et le site intranet du Groupe ADP. Depuis 2016, une formation au management de l’énergie est déployée et 200 salariés auront été formés d’ici à 2020. Des opérations spécifiques sont également déployées (distribution gratuite d’ampoules LED aux salariés, création et diffusion de films humoristiques pour la sensibilisation à la maîtrise de l’énergie, etc.).
Par ailleurs, les sujets liés à l'environnement et à la RSE sont fréquemment abordés en Comité exécutif (COMEX) et un comité RSE, qui traite notamment des thématiques environnementales, a été créé en 2019 au sein du conseil d'administration.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Le critère RSE constitue 10% de la part variable du PDG ("Définir et déployer les actions permettant de faire progresser l'engagement sociétal d'Aéroports de Paris pour ses différents volets : gouvernance, environnement, capital humain, achats - clients, sociétal.") et tous les cadres doivent avoir au moins un critère RSE pour l'attribution de leur part variable.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le sujet environnemental est porté à haut niveau au sein du comité exécutif puisqu'il est sous la responsabilité du Secrétaire général, directeur général adjoint du Groupe, Au sein du secrétariat général, la direction "Environnement, RSE et Territoires" est doté d'un pôle environnement et énergie d'une quinzaine de personnes.
Depuis le début de l'année 2019, sur 33 COMEX, les sujets climat et biodiversité ont été mis 9 fois à l'ordre du jour. Ils ont par ailleurs été abordés dans d'autre sujets sous l'angle des conséquences sur la biodiversité et le climat.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nous encourageons fortement nos collaborateurs à influer sur l'activité de l'entreprise et ses grandes orientations. Nous avons par exemple créé un "club de millenials", qui a choisi de travailler sur le sujet climatique. Certaines de leurs propositions ont été immédiatement mises en œuvre.
Par ailleurs, depuis 2015, les salariés qui désirent s’impliquer dans la préservation de l’environnement dans un cadre professionnel, peuvent s’engager dans la communauté des écosalariés : les collaborateurs peuvent souscrire à notre écocharte, recueil d’écogestes quotidiens. Ambassadeurs des bonnes pratiques environnementales dans l’entreprise, ces écosalariés définissent leurs actions au cours de réunions trimestrielles. Ils élaborent un plan d’actions annuel. 8 actions ont ainsi été engagées depuis 2015. A titre d'exemple, les capsules de café et de thé sont désormais revalorisées (plus de 4 390 kg valorisés en 2017 et 2018 au sein du bâtiment Askia à Paris-Orly et du siège social à Paris-Charles de Gaulle).
De la même façon, nous avons lancé en 2018 un challenge mondial, ouvert aux collaborateurs du Groupe mais aussi aux voyageurs, aux entreprises et aux étudiants, intitulé "Play Your Airport" et visant à inventer l'aéroport du futur, notamment autour de l'impact environnemental. Il a permis de faire émerger le " earthport", qui permettra dans les mois qui viennent de tester de nouveaux matériaux durables dans nos aérogares.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Notre politique Achats, signée en 2015 par le président-directeur général d’Aéroports de Paris et par nos principales filiales – ADP International, ADP Ingénierie et Hub One – recherche l’excellence économique, éthique, environnementale et sociale. Ainsi, nous procédons à une évaluation et à une introduction systématique des critères environnementaux et sociaux dans nos marchés (minimum 5% de la pondération). L'ensemble de nos fournisseurs et sous-traitants doivent respecter la Charte RSE fournisseurs d'ADP dont le respect peut à tout moment être audité.
En complément, le Groupe ADP identifie annuellement, parmi l'ensemble des marchés à venir, ceux pour lesquels l'environnement et/ou l'énergie sont des enjeux matériels. Pour ceux-ci (plus d'une centaine par an), des critères de performance environnementale / énergétique sont intégrés dans les consultations, et les grilles de notation technique intègrent explicitement cette performance, de sorte à en faire un élément de différenciation entre fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe ADP est en lien constant avec les pouvoirs publics, ce d'autant plus que l’État français est aujourd'hui notre principal actionnaire. Convaincus de l'importance de la transition écologique, nous essayons que puissent être pris compte des critères environnementaux dans l'agrément des assistants en escale et dans l'attribution de créneaux de vols, etc. Nous travaillons également avec le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire sur les modalités de la loi dite ELAN, portant sur la performance énergétique des bâtiments tertiaires, afin de fixer un objectif ambitieux de consommation énergétique pour un terminal aéroportuaire.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Air Liquide est un leader mondial des gaz, technologies et services pour l’industrie et la santé. Présent dans 80 pays avec environ 66 000 collaborateurs, le Groupe sert plus de 3,6 millions de clients et de patients. De par la nature de ses activités industrielles (désulfuration des carburants, oxycombustion, mutualisation des actifs...) et dans le domaine de la Santé, Air Liquide a toujours contribué à l’amélioration de l’environnement et de la société. Ainsi, l’ensemble des activités du Groupe se déploie de manière à contribuer aux grands enjeux environnementaux et sociétaux, comme par exemple le climat, la qualité de l’air et les maladies chroniques, qui sont également des facteurs de croissance pour Air Liquide.
La stratégie du Groupe s’inscrit donc dans le cadre plus large de sa démarche de Développement Durable et le programme stratégique NEOS comprend des objectifs de Développement Durable au même titre que financiers.
Voir modèle d’affaire pages 14 - 15 du Document de Référence
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Air Liquide analyse l’impact de ses activités en comptabilisant ses émissions selon 3 périmètres, appelés « scopes ». La comptabilisation est réalisée en CO2 équivalent, qui prend en compte tous les gaz à effet de serre émis par le groupe.
Le Scope 1 correspond aux émissions directes générées par l’ensemble des sources d’émissions possédées ou contrôlées par Air Liquide. Les 2 principales sources d’émissions directes pour Air Liquide sont :
Le Scope 1 comprend également le transport des produits jusqu’aux clients et patients (y compris quand ce transport est réalisé par des sous-traitants).
Le Scope 2 correspond à l’ensemble des émissions indirectes liées à l’énergie achetée à l’extérieur du Groupe. Ces émissions dépendent en partie des contenu carbone de l’électricité des pays où Air Liquide est présent. Dans ce domaine, le Groupe s’est engagé, dans le cadre de ses objectifs climat, à augmenter de plus de 70 % entre 2015 et 2025, la part d’achat d’électricité renouvelable alimentant ses unités de production avec des actions volontaires comme :
Les scopes 1 et 2 sont analysés par les branches d’activité mondiales ainsi que les opérations. Les résultats sont utilisés pour la réalisation des feuilles de routes opérationnelles entrant dans le cadre du déploiement de l’atteinte des objectifs climat du Groupe.
Les contrats majeurs signés par le Groupe avec ses clients ont en général une durée de 10 à 15 ans. Même si toute taxe est transférée contractuellement aux clients, il est important d’anticiper l’impact d’une telle taxe pour pérenniser l’activité de ces clients. C’est pourquoi pour tout nouveau projet d’investissement significatif, un prix du CO2 de 50€/tonne est utilisé afin d'anticiper l’impact possible d’une taxe et de collaborer avec les clients pour définir la solution technologique la plus viable dans ce contexte.
Enfin, le Scope 3 correspond aux autres émissions indirectes générées par exemple par les déplacements professionnels, ceux liés aux déplacements domicile-travail des collaborateurs et le cycle de vie des produits vendus. Dans le cadre de l’engagement d’Air Liquide aux Science-Based Targets (juillet 2019), des études sont en cours pour permettre d’analyser de manière plus détaillée le Scope 3 du Groupe.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le premier pas du Groupe Air Liquide pour atteindre la neutralité carbone en 2050, est la publication de ses objectifs climat à horizon 2025.
Dans le cadre d’une approche globale, Air Liquide présente les objectifs les plus ambitieux de son secteur.
Les engagements du Groupe visent ainsi non seulement à :
Le Groupe distingue ses impacts hors mécanismes de compensation.
Le modèle d’affaire d’Air Liquide repose sur l’externalisation des besoins de ses clients en gaz industriels et sur l’efficacité énergétique que cette externalisation est capable de générer. Dans une période de contrainte sur les émissions de gaz à effet de serre, la demande en externalisation va avoir tendance à croître ce qui génère automatiquement un transfert de ces émissions des clients vers Air Liquide. Dans ce contexte, ce sont donc les émissions d’Air Liquide et de ses clients qui doivent baisser. A titre d’exemple, en 2018, les émissions de CO2 d’Air Liquide étaient de 27,8 Mt, alors que les émissions évitées par le Groupe à ses clients étaient de de 15,5 Mt (grâce à des technologies moins émettrices de CO2 et à l’efficacité de ses opérations).
C’est ce qui a amené le Groupe à définir, dans un premier temps, un objectif en intensité, tout en ayant la volonté au travers l’engagement dans les Science-Based Target de s’assurer que cet objectif est compatible avec une trajectoire inférieure à 2°C ou le cas échéant,, à définir un nouvel objectif.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’impact des activités d’Air Liquide sur la biodiversité est limité car les unités de production sont situées généralement sur les sites de ses clients implantés dans des zones industrielles.
Air Liquide soutient néanmoins la préservation de la biodiversité via sa Fondation qui finance, dans le monde, des micro-initiatives de développement local et des projets de recherche scientifique sur la protection de l’environnement, en privilégiant ceux qui contribuent à préserver l’atmosphère de notre planète, notamment la qualité de l’air.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Les niveaux de rejets d’Air Liquide sont faibles.
Air Liquide analyse l’impact de ses activités en comptabilisant ses émissions sur l’ensemble de sa chaîne de valeur (cf question 2.A)
Air liquide intègre également dans son reporting le suivi des rejets dans l’air des composés volatils et des oxydes d’azote et de soufre.
Les rejets dans l’eau et dans le sol sont aussi suivis de près par le Groupe sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à 2 travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Les activités d’Air Liquide consistent à mutualiser des unités de production et des moyens logistiques entre plusieurs clients. Air Liquide valorise également les co-produits (azote, argon, gaz rares, vapeur, monoxyde de carbone, ...) de ses productions principales (oxygène et hydrogène). Air Liquide fournit des produits et des services technologiques permettant à ses clients de réduire leurs émissions de gaz polluant, de recycler des matériaux, de conserver les produits frais plus longtemps et de traiter les eaux usées.
Air Liquide s’associe avec ses clients pour mettre en place de nouvelles solutions permettant de réduire l’impact environnemental dans divers domaines d’activité :
Le Groupe développe également des offres bas-carbone.
Enfin, Air Liquide développe des offres de solutions appelées NexeliaTM qui constituent une gamme de solutions tout-en-un. Au delà de la fourniture de gaz de l’air, cette offre comprend des équipements d'application et le support des expert Air Liquide applicatifs dans le but de générer une efficacité maximum pour la production de nos clients.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Chez Air Liquide, 85 % des unités de productions sont des unités de séparation de gaz de l’air qui ne requièrent aucun métal rare et dont la matière première est l’air.
Le groupe mesure son empreinte en eau de manière précise depuis 2018. Un plan d’optimisation de la consommation en eau est en cours, en particulier pour les sites qui se trouvent dans les zones de stress hydrique.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Air Liquide a mis à jour son risque Environnement et Société en 2018 pour intégrer tous les risques induits par le changement climatique sur les activités du Groupe. Cette analyse de risque s’applique également à nos fournisseurs directs et nos sous-traitants, conformément au devoir de vigilance. (Voir le document de référence).
Sont ainsi évalués les risques suivants :
Les risques cités ci-dessus sont évalués d’un point de vue réglementaire, technologique, marchés et réputationnel. L’analyse de ces risques est publiée dans le Document de Référence du groupe, dans le chapitre Devoir de vigilance (chapitre 1).
Lorsque les opérations présentent un risque trop élevé, des actions correctives sont menées en fonction des spécificités géographiques ou de l’activité.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Ces enjeux ont déjà un impact sur la revue stratégique des actifs, en particulier ceux qui génèrent la quantité la plus significative de CO2 :
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe a annoncé son engagement en faveur du climat en publiant ses objectifs climats. Il s’agit d’une démarche globale qui visent à réduire l’empreinte carbone du Groupe, celle de ses clients et à contribuer à la mise en place d’une société bas-carbone en proposant des solutions de mobilité et de transport décarbonés (biogaz et hydrogène énergie). https://fr.media.airliquide.com/actualites/climat-air-liquide-annonce-un-objectif-de-reduction-de-30-de-son-intensite-carbone-entre-2015-et-2025-et-confirme-son-engagement-pour-une-croissance-bas-carbone-340f-1 ba6d.html
Par ailleurs, de nombreuses applications des gaz industriels et médicaux protègent l’environnement chez les clients et la vie chez les patients du Groupe. Ces applications représentent plus de 40 % du chiffre d’affaires du Groupe en 2018.
Enfin, en 2019, le Groupe s’est engagé dans les SBT et a comme en 2018 signé leFrench Business Climate Pledge.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
En 2018, Air Liquide a travaillé sur des scénarios "réalistes" à 2°C et en-dessous de 2°C pour son activité et celles des marchés principaux dans lesquels le Groupe opère (scénarios inspirés de ceux de l'Agence Internationale de l'Énergie) : acier, verre, chimie, raffinage, automobile ... Les résultats de l'étude ont été pris en compte pour l'élaboration des objectifs climats du Groupe. Air Liquide utilise également le scénario du Conseil de l’ Hydrogène publié en novembre 2017. L’étude porte sur le potentiel des applications de l’hydrogène dans l'industrie, l’énergie et la mobilité à moyen et long terme (2030 et 2050). Selon cette étude, l’hydrogène pourrait représenter un marché de 2500 milliards de dollars en 2050. Si Air Liquide n'atteint qu'une part de marché de 1 %, cela représente une augmentation des ventes de 25 milliards de $, soit un doublement de la taille du Groupe.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Pour tous ses grands projets, Air Liquide intègre un prix interne du carbone de 50 euros la tonne de CO2 dans son processus de décision d’investissement. Ce prix interne du carbone est une valeur qu’Air Liquide se fixe volontairement pour évaluer le coût économique des émissions de gaz à effet de serre. L’analyse des investissements avec ce prix interne de carbone permet de s’assurer de la robustesse et de la pérennité du projet client : pour les grands projets, les coûts potentiels associés à une éventuelle taxe sur les émissions de CO2 des actifs du Groupe sont reflétés sur le prix des gaz industriels et portés par le client. Cette analyse permet également de valider la pertinence et la viabilité de la solution d’investissement envisagée par Air Liquide et de proposer quand c’est possible des solutions technologiques bas-carbone.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le Groupe entend consacrer environ 100 millions d’euros de dépenses Innovation chaque année pour réduire son empreinte carbone ou celle de ses clients. Au-delà des dépenses Innovation, les paiements sur investissements cumulés depuis 2014 s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros dans le biométhane et dans la mobilité hydrogène, avec une forte accélération depuis 2018. Récemment le Groupe a investi entre autres :
● 150 M€ dans une unité de production d’hydrogène décarboné pour servir la mobilité propre en Californie
● 18 M€ pour une prise de participation dans la société canadienne Hydrogenics spécialisée dans la production d’hydrogène par électrolyse (technologie PEM “Proton Exchange Membrane”
● dans la plus grande unité de production PEM (20MW). Cette nouvelle unité de production réduira significativement l'intensité carbone, par rapport au procédé de production d’hydrogène traditionnel. L’émission de près de 27 000 tonnes de CO2 par an - ce qui équivaut aux émissions annuelles d’environ 10 000 voitures berlines - sera ainsi évitée.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le biométhane et l’hydrogène sont des nouveaux marchés d’Air Liquide qui contribuent à développer une croissance responsable dans une société bas-carbone. Ces marchés sont amenés à grandir et prendre une place non négligeable ces prochaines années.
A titre d’exemple, le biométhane représente un chiffre d’affaires de 100 M€ en 2018 et et on projette que les volumes seront multiplié par 6 en 2025. La transition écologique apporte donc une nouvelle façon d’évaluer les projets mais elle n’est pas un frein à la croissance du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Des formations sur l’environnement et le climat ont été mises en place au sein du Groupe et un e-learning sera prochainement proposé aux collaborateurs une fois par an.
L’ensemble des managers ont suivi cette année un séminaire de 3 jours sur le changement climatique et les risques et opportunités associés pour le Groupe.
Le Conseil d’Administration est régulièrement informé des évolutions règlementaires et de la performance d’Air Liquide dans le domaine. Un comité spécialisé, le comité Environnement et Société, comporte 3 membres du conseil d’administration et se réunit 3 fois par an.
Enfin, le comité exécutif dispose d’un membre dédié au développement durable.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
15 % de la rémunération variable des managers est liée à des critères de développement durable, comme par exemple la sécurité, la satisfaction clients, l’efficacité énergétique ou la mixité.
Enfin, les 370 premiers dirigeants du Groupe ont une part importante de leur rémunération variable obligatoirement liée à ces critères.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
David Meneses, Vice-Président Développement Durable du Groupe est rattaché à Guy Salzgeber, Directeur Général Adjoint et membre du Comité Exécutif du Groupe.
Guy Salzgeber, Directeur Général Adjoint, supervise les Branches d’Activités Mondiales Industriel Marchand et Hydrogène Énergie, ainsi que les Fonctions Globales et Corporates suivantes : Innovation, Propriété Intellectuelle, Digital & IT, Sécurité, Achats, Affaires Publiques et Internationales, et Développement Durable. Il supervise également l’activité Marchés Globaux & Technologies. Il valide la stratégie développement durable du Groupe.
David Meneses et Guy Salzgeber participe au CES (Comité Environnement et Société) avec des membres du conseils d’administration.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain...) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Suite à la communication des objectifs climats du Groupe en novembre 2018, la Direction Développement Durable a mis en place un programme interne pour promouvoir et mettre en avant les initiatives locales sur l’environnement. Un intranet, comprenant des modules éducatifs et informatif à été mis en ligne à destination de tous les collaborateurs du Groupe.
Des “climate ambassadors” participent à cette démarche. Leur rôle est multiple :
Les ambassadeurs sont libre de choisir et de mettre en oeuvre leur projet. Ils sont reconnus et valorisés au sein de Groupe.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Code de conduite fournisseurs du Groupe a pour objectif de promouvoir et faire respecter les pratiques relatives aux droits de l’Homme, à l’éthique, à la protection de l’environnement et de la sécurité.
Parmi les fournisseurs critiques d’Air Liquide, 1 200 présentent un risque RSE pour le Groupe. L’objectif est d’évaluer, avec le support d’EcoVadis leur performance RSE à l’horizon 2020. Des plans d’actions correctifs sont régulièrement mis en place pour ceux présentant un score insuffisant. En 2018, plus de 230 fournisseurs ont été évalués.
EcoVadis est la principale plateforme mondiale de notation de la performance sociale et environnementale des chaînes d’approvisionnement. Elle évalue les fournisseurs selon 3 critères : environnement, société, éthique. En avril 2018, Air Liquide a obtenu un prix décerné par EcoVadis dans la catégorie « Achats Responsables : Stakeholder Engagement ». Ce prix distingue des pratiques « best-in-class » et l’engagement pour établir des programmes d’achats durables.
Plusieurs actions sont en cours pour sensibiliser et former les acheteurs à la démarche d’Achats Responsables :
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe, au travers de sa participation à des associations telles que l’EPE et de l’AFEP, cherche à promouvoir et à accélérer la Transition Énergétique auprès des pouvoirs publics.
Air Liquide travaille avec les pouvoirs publics de chacun des pays où il est implanté de façon constructive et transparente, suivant des règles éthiques et en appliquant une neutralité politique pour permettre le la mise en place des conditions nécessaire au développement d’une société bas carbone.
Par ailleurs, Air Liquide est l’un des fondateurs avec Toyota du Conseil de l’Hydrogène. Lancé lors du Forum Économique Mondial de Davos, début 2017, ce Conseil est la première initiative mondiale du genre qui entend montrer que l’hydrogène compte parmi les solutions clés de la transition énergétique. Le groupe est composé maintenant de 60 membres dont des multinationales de premier rang : Air Liquide, Alstom, Anglo American, Audi, Ballard, BMW GROUP, Daimler, General Motors, Honda, Hyundai Motor, Kawasaki, Plastic Omnium, Royal Dutch Shell, Statoil, Total, et Toyota... Pour en savoir plus : www.hydrogencouncil.com.
L’étude « Hydrogen scaling up » réalisée par le Conseil de l’Hydrogène a révélé que, d’ici à 2050 :
Lors du G20 des 28 et 29 juin 2019, les chefs d'états réunis au Japon ont décidé d’accroître leur coopération pour faire émerger une filière mondiale de l’hydrogène. A cette occasion, Euisun Chung, vice-président exécutif de Hyundai Motor Group et co-président du conseil de l’hydrogène s’est adressé à tous les ministres de l’énergie du G20 pour en appeler à une action immédiate visant à garantir la durabilité de notre planète. Il a insisté sur le fait qu'il fallait bien plus que des mots et des rapports d’études pour faire avancer la transition vers une énergie propre et s’est dit convaincu qu’une « société fonctionnant à l‘hydrogène » constituait « la solution la plus viable » pour mener à bien cette transition énergétique. Soulignant le fait que d’ici 2050, l’hydrogène pourrait représenter près d’1/5ème de toute l'énergie consommée au niveau mondial, il a encouragé les leaders de tous les secteurs de l’industrie, au-delà même de ceux de l'énergie et des transports, à rejoindre le Conseil de l’Hydrogène, afin de démontrer tout le potentiel de l’hydrogène et sa capacité à répondre aux besoins énergétiques de la planète.
La Chine a déjà entamé ce virage et a engagé une réorientation massive de ses investissements vers l’hydrogène avec un objectif d’un million de véhicules en circulation en 2030. En avril 2019, Air Liquide s’est associé à une entreprise chinoise pour développer des stations de recharge dans tout le pays.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Atos est un leader international de la transformation digitale avec plus de 110 000 collaborateurs dans 73 pays et un chiffre d’affaires annuel de plus de 11 milliards d’euros.
Atos a été la première entreprise du CAC40 à ancrer sa raison d’être dans ses statuts, marquant ainsi l’identité, la vocation et l’essence profonde de l’entreprise. L’Assemblée Générale annuelle des actionnaires s’est réunie le 30 avril 2019 sous la présidence de M. Thierry Breton, Président Directeur Général et anticipant la loi Pacte, a approuvé à une très large majorité la raison d’être proposée par le Conseil d’administration : « Chez Atos, notre mission est de contribuer à façonner l’espace informationnel. Avec nos compétences et nos services, nous supportons le développement de la connaissance, de l’éducation et de la recherche dans une approche pluriculturelle et contribuons au développement de l’excellence scientifique et technologique. Partout dans le monde, nous permettons à nos clients et à nos collaborateurs, et plus généralement au plus grand nombre, de vivre, travailler et progresser durablement et en toute confiance dans l’espace informationnel ».
La « raison d’être » d’Atos décrit bien l'utilité de l’entreprise pour la société dans son ensemble et a bien fait l’objet d’un questionnement au niveau stratégique du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Atos a mis en place un reporting carbone mondial (comptabilité) permettant une analyse annuelle détaillée de l’impact de l’ensemble de ses activités sur le climat. L’ensemble des émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 – sont connues par pays et par types d’activité, et régulièrement publiées.
Les résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise et donnent lieu à des plans d’actions spécifiques visant à réduire progressivement les émissions de gaz à effet de serre du Groupe.
Des analyses de matérialité, de risque et d’impact sont également régulièrement mises à jour pour identifier les principaux enjeux du Groupe sur l’ensemble de sa chaîne de valeur. Concrètement les principaux impacts sur le climat concernent l'énergie, les déplacements et les gaz à effet de serre. Ils sont liés aux centres de données (data centers), aux bureaux, aux déplacements professionnels et aux solutions et services offerts par le Groupe. Ces impacts sont considérés par Atos comme des enjeux prioritaires. Ils sont pris en compte par le Groupe et sont notamment au cœur de son Programme Environnemental.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Depuis plusieurs années et en 2019, Atos est reconnu par de nombreux acteurs externes majeurs, tels que le CDP (Carbon Disclosure Project), EcoVadis (certification Gold en 2019) ou l’indice de développement durable DJSI (Dow Jones Sustainability Index – dans lequel Atos a obtenu en 2019 la meilleure évaluation de l’ensemble du secteur des technologies informatiques au niveau mondial en matière de responsabilité environnementale), comme l’un des leaders mondiaux du secteur informatique pour la crédibilité et l’efficacité de ses actions pour diminuer ses émissions carbone et atténuer les risques liés au changement climatique.
Atos distingue ses impacts directs retranchés des mécanismes de compensation. Sur la période 2008-2015, Atos a réduit ses émissions carbone de 50 % (en valeurs absolues et en intensité). Les nouveaux objectifs de réduction d’Atos pour 2021-2050 ont été officiellement reconnus par l’initiative SBTi (Science- Based Targets initiative) comme étant en ligne avec l’effort mondial visant à contenir l'augmentation des températures en dessous des 2°C.
Le Programme Environnemental est en place depuis 2008. Des plans d’action spécifiques, dotés de moyens nécessaires, adressent directement les principaux enjeux environnementaux du Groupe. Ils sont principalement centrés sur l'énergie, les déplacements et le carbone.
En complément de ces efforts de réduction, le Groupe compense 100 % des émissions de CO2e liées à ses bureaux, à ses déplacements professionnels et à ses centres de données et offre ainsi à ses clients des services 100% carbone compensé (« neutralité carbone »).
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
À l’échelle du Groupe, lors des analyses de matérialité et d’impact réalisées avec des experts externes, les impacts de nos principales activités informatiques sur la biodiversité n’ont pas été identifiés comme directs ou significatifs.
Pour autant, les plans d’action mis en œuvre au sein des processus opérationnels de l’entreprise pour réduire les émissions, les consommations d’énergie et les déplacements ont des impacts positifs sur l'ensemble des écosystèmes.
Par ailleurs, le programme de certification environnementale ISO 14001 couvre l’ensemble des grands sites d’Atos dans le monde et des kits de décontamination sont là pour prévenir la détérioration des sols et de la biodiversité. En complément, un programme d'optimisation continue de nos sites et le développement de la flexibilité au travail minimise l’utilisation des surfaces.
Dans les sites, des initiatives locales orientées préservation ou compensation sont régulièrement menées : ruches sur les toits ; abris pour abeilles sauvages et insectes ; jardins collaboratifs ; soutien financier à la recherche scientifique sur la faune, la flore, le changement climatique et la préservation des océans ; journées de sensibilisation ; journées spéciales zéro déchet ; collecte d'anciens téléphones ; poubelles dédiées au recyclage des mégots ; optimisation du tri, etc. La diffusion à l’ensemble du personnel de pratiques écologiques vise à la fois leur quotidien en tant qu’employé, mais aussi leur expertise métier.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Atos conduit des analyses portant sur la globalité de sa chaîne de valeur et identifie les enjeux, les émissions et pollutions globales liées à ses activités.
Dans les bureaux et les grands centres de données certifiés ISO 14001, le volume des déchets, déchets électroniques, batteries, piles et accumulateurs est suivi au même titre que les autres indicateurs environnementaux. En 2018, sur l’ensemble des sites certifiés ISO 14001, environ 448 000 kg de déchets ont été collectés et 100% ont été éliminés professionnellement.
En complément, certaines entités sont concernées par des enjeux plus spécifiques. C’est le cas par exemple pour la Division Big Data et Cybersécurité du Groupe en raison des produits et serveurs qu’elle commercialise : se conformer aux lois, règlements et meilleures pratiques (REACH, RoHS, DEEE, ASHRAE...) ; limiter les impacts grâce à l’écoconception ; faire attention à l’origine des matières premières tout en minimisant leur utilisation ; étudier les enjeux de l’économie circulaire et les bonnes pratiques ; mettre en place des pratiques QSE dans les sites de production ; favoriser des moyens de transport et de fret plus écologiques pour réduire l’empreinte de la logistique...
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Atos adopte une démarche de sobriété globale qui concerne à la fois ses propres opérations (bureaux, data centers, déplacements...) et ses nouvelles offres.
Au fil des ans, de nombreuses initiatives sont prises en termes d’efficacité énergétique dans les centres de données ou en termes d’écoconception par les Divisions produit du Groupe. Partie intégrante de la stratégie marketing, la promotion de technologies et solutions durables ou « smart solutions » permet d’accompagner les autres secteurs d’activité pour les aider à résoudre leurs propres enjeux en matière de développement durable.
Quelques exemples de « smart solutions »: intelligence artificielle pour prévoir et modéliser le changement climatique et les impacts associés ; plateformes cloud pour aider les gouvernements et les villes à mieux gérer l'aménagement urbain ; solutions d'automatisation en soutien aux écoservices ; solutions digitales pour l'intégration des énergies renouvelables sur les réseaux ; solutions de Big Data pour une agriculture de précision moins consommatrice d’eau et de pesticides, ou pour la permaculture, en coopération avec l’INRA Lyon ; solutions de blockchain pour tracer les aliments du producteur au consommateur ; supercalculateurs pour améliorer les contributions à une économie bas-carbone ; solutions d'apprentissage favorisant l'innovation en matière de développement durable, ou encore analyse des consommations énergétiques des applications mobiles les plus populaires dans le monde (en partenariat avec la start-up Greenspector).
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Depuis début 2013, le Groupe a initié un processus de consultation auprès de ses principaux fournisseurs sur l’origine des matériaux et matières premières qu’ils utilisent. Ce processus adresse les « conflict minerals » et les risques potentiels qu’ils représentent pour la Division qui produit les supercalculateurs du groupe. Atos considère que les enjeux spécifiques énoncés ci-dessus font l’objet d’un suivi adapté. Leurs impacts potentiels sont par ailleurs marginaux comparés à l’activité globale du Groupe.
Dans ses études et communications externes, le Groupe aborde régulièrement des sujets liés au développement durable comme « l'économie circulaire » (voir dans Atos Ascent 2022) ou comme « l'usine de demain » capable de fabriquer des produits de manière économique et responsable en réduisant la consommation de matières premières, d'eau et d'énergie. (voir Atos Connexion, la newsletter d’Atos Consulting).
Dans les sites de bureaux et centres de données certifiés ISO 14001, le volume d’eau est suivi au même titre que les autres indicateurs environnementaux.
En 2018, la consommation d’eau globale a été estimée à 0,36 million de m3 pour 97,134 collaborateurs (contre 0,37 million de m3 pour 96 168 collaborateurs en 2017).
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Atos a salué les recommandations de la Commission Européenne et de la TCFD (Task force on Climate-related Financial Disclosures) visant à évaluer et anticiper les conséquences du changement climatique (risques et opportunités), que ce soit en matière de prévention, d'atténuation, d'adaptation ou de
transformation.
Pour évaluer la résilience de ses activités, ATOS a envisagé différents scénarios climatiques et a analysé et décrit ce qu'il perçoit aujourd’hui comme ses 3 principaux risques et 3 principales opportunités, dans ses réponses aux questionnaires 2018 et 2019 du CDP (Carbon Disclosure Project). Ce questionnaire est disponible sur le site Internet du CDP.
Les dimensions suivantes ont été prises en considération : principaux facteurs de risques liés au climat; type du risque; positionnement du facteur de risque dans la chaîne de valeur ; description spécifique du risque pour l’entreprise ; horizon prévisionnel ; probabilité ; ampleur de l'impact ; impact financier potentiel ; impact sur les activités ; méthode et coûts de gestion ; niveau de prise en compte dans le processus de planification financière.
À sein de l’entreprise, des plans de continuité des activités, de transformation et d’adaptation tiennent déjà compte des premiers impacts prévisibles du changement climatique.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Les réflexions sur la prise en compte des enjeux climat et biodiversité dans la revue stratégique de nos actifs, progressent dans le cadre des travaux préconisés par la Commission Européenne et la TCFD (voir question 4.A).
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Les nouveaux objectifs de réduction d’Atos pour 2021-2050 ont été officiellement reconnus par l’initiative SBTi (Science-Based Targets initiative) comme étant en ligne avec l’effort mondial visant à contenir l'augmentation des températures en dessous des 2°C.
Ces objectifs de réduction des émissions et les plans d’action associés sous-tendent des transformations internes, mais aussi dans notre secteur informatique des opportunités de développer pour nos clients de nouvelles solutions technologiques afin de les accompagner dans leur transition écologique.
L’amélioration de la performance environnementale conduit à de nouvelles méthodes de travail, à l'amélioration des processus internes, à des progrès en termes d’efficacité opérationnelle et à des économies. Les services d’hébergement carbone compensés d’Atos permettent à ses clients de réduire considérablement leurs émissions. Atos innove et propose de nouvelles technologies et solutions durables qui aident ses clients à faire face à leurs propres enjeux environnementaux.
À ce stade, la perception d’Atos est que compte tenu de ses principales implantations géographiques et de ses principales activités, les risques potentiels (rendements économiques) seront plus que contrebalancés par des opportunités nouvelles.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Atos a réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris avec une augmentation des températures de l’ordre de 2 °C.
Atos a analysé et décrit ce qu'il perçoit aujourd’hui comme ses 3 principaux risques et 3 principales opportunités, dans ses réponses aux questionnaires 2018 et 2019 du CDP (Carbon Disclosure Project). Ce questionnaire est disponible sur le site Internet du CDP.
Les dimensions suivantes ont été prises en considération : principaux facteurs de risques liés au climat; type du risque; positionnement du facteur de risque dans la chaîne de valeur ; description spécifique du risque pour l’entreprise ; horizon prévisionnel ; probabilité ; ampleur de l'impact ; impact financier potentiel ; impact sur les activités ; méthode et coûts de gestion ; niveau de prise en compte dans le processus de planification financière.
Parmi les évolutions marchés présentées en détail on retrouve les risques et opportunités liés à des ruptures d’approvisionnement, à des événements climatiques extrêmes, à des modifications du niveau des taxes carbone, à des évolutions réglementaires et à des transformations dans les demandes des clients.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Les efforts continus réalisés par le Groupe pour réduire ses émissions, ses consommations énergétiques et l’impact de ses déplacements améliorent progressivement sa capacité à opérer dans une économie bas-carbone.
Également, l’introduction d’un premier niveau de prix interne du carbone basé sur les coûts de compensation de 100% de nos émissions contribue à préparer le Groupe à l’arrivée de taxes carbone plus élevées.
En ce qui concerne les taxes carbone, des évaluations d'impact ont été effectuées en 2017 et 2018. En 2018, sur la base d'un prix ou coût social du carbone compris entre 56 et 79 EUR (selon le rapport Stern et des méta-enquêtes), l'évaluation de l'impact lié aux émissions brutes de GES sur la rentabilité économique d'Atos était comprise entre 12,5 et 17,4 MEUR (entre 13 et 18,1 MEUR en 2017). En 2018, après compensation de 100% de ses émissions, le coût résiduel des émissions nettes d'Atos était de zéro (entre 6,9 et 9,6 M EUR en 2017). Dans le même temps, grâce à son effort continu pour réduire son intensité en CO2, Atos a réduit ses dépenses (coûts pour la société) d'un montant compris entre 0,32 M et 0,44 MEUR.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Atos s'est engagé dans la lutte contre le changement climatique au travers de nombreuses initiatives :
Ces investissements ne sont pas isolés, car les budgets associés sont pleinement intégrés aux coûts de fonctionnement des Divisions, des centres de recherche ou des entités pays. Ils font partie du fonctionnement normal de leurs opérations. L’expérience nous montre aussi que les coûts spécifiques associés à l’environnement sont le plus souvent compensés par des économies. C’est le cas par exemple pour l’énergie.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
La stratégie du Groupe tient compte des enjeux environnementaux et de l’urgence écologique actuelle. Les objectifs carbone publiés par le Groupe font partie de son plan stratégique de développement et sont à ce titre aussi engageants pour Atos que ses objectifs financiers.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
En interne, une formation spécifique couvre les sujets climat, ressources et biodiversité. Elle s’adresse à tous les publics y compris les managers, et le comité exécutif. Elle est déployée à l’échelle mondiale, fait partie des cursus de formation obligatoires, et à pour objectif une prise de conscience des enjeux et des progrès nécessaires concernant les émissions, l'énergie, l'eau, les déchets et les déplacements. En 2019, une formation spécifique sur l’environnement a été organisée à l’attention des membres du comité Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) du Conseil d’administration.
En externe, et notamment pour les actionnaires, des informations dédiées et la politique environnementale du Groupe sont disponibles sur le site Internet d'Atos (atos.net) et sur le mini-site dédié à la responsabilité d’entreprise et au développement durable (https://atos.net/fr/a-propos-d-atos/responsabilite-societale-et-developpement-durable). Les rapports annuels, Rapport Intégré (https://atos.net/fr/lp/rapport-integre-2018) et Document de Référence (https://atos.net/wp-content/uploads/2019/04/atos-document-de-reference2018.pdf) distribués aux actionnaires lors des Assemblées Générales détaillent très largement nos enjeux, nos plans d’action et nos résultats.
En complément, Atos communique largement et régulièrement en interne et en externe via ses réponses à des questionnaires externes, des flyers, des vidéos, des rapports, des messages, des blogs, des notes de synthèse, des sites Internet, des applications dédiées (Atos Green app), des communiqués de presse ou des réunions d'information.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les principaux enjeux environnementaux d'Atos mobilisent l'attention de la direction depuis de nombreuses années et ont donné naissance à des plans d'action spécifiques. En termes d’incitations financières et de rémunérations des cadres et du Président Directeur Général :
A - Les plans d'intéressement à long terme (Plans d'action de performance octroyés chaque année depuis 2013) destinés aux 1% des tops managers du Groupe, y compris le PDG, intègrent une dimension de responsabilité d'entreprise (sociale et environnementale) en tant que condition de performance. Le groupe doit faire partie du Dow Jones Sustainability Index (Europe ou World) ou obtenir à minima, le niveau de reconnaissance "argent" de la part d’EcoVadis.
En 2019 comme en 2018, Atos a été classé numéro 1 en Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) dans le secteur des services numériques par le Dow Jones Sustainability Index (DJSI World & Europe) et s’est vu décerner la récompense "Or" par EcoVadis. https://atos.net/fr/2019/communiques-de-presse_2019_09_23/atos-a-nouveau-reconnu-leader-mondial-du-secteur-it-en-rse.
B - Les primes variables de performance (Balance score card) des premières lignes managériales comprennent également 10% de critères de performance en matière de responsabilité d'entreprise et incluent des paramètres sociaux et environnementaux.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le Directeur Général Adjoint, Directeur des ressources humaines, Directeur RSE et Directeur de la Transformation Digitale, membre du Comité exécutif du Groupe et rattaché directement au Président Directeur Général du Groupe, supervise l’ensemble du Programme de Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) du Groupe.
Il présente très régulièrement au Comité Exécutif les dernières réalisations en matière d’initiatives environnementales et sociales, les objectifs prévus et les résultats. Les objectifs de réduction des émissions carbone du Groupe font partit intégrante du Plan de développement stratégique 2019-2021, et la communication financière trimestrielle d’Atos intègre très régulièrement la stratégie environnement (voir par exemple communication des résultats du 1er semestre 2019).
Par ailleurs, le Conseil d'administration d’Atos a créé en 2018 un comité spécifique dédié à la RSE. En 2019, ce comité s’est déjà réuni deux fois, et des experts d’Atos en matière d’environnement ont été invités pour couvrir ces sujets.
En plus d’être traités au sein de la gouvernance mise en place pour le Programme RSE, les enjeux environnementaux sont suivis au sein du Programme Environnemental par un Responsable Groupe et une équipe dédiée. En complément, et au sein des entités opérationnelles et géographiques, les responsables RSE sont en charge du suivi des enjeux environnementaux au niveau régional et local.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (Groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain...). Quels moyens et marges de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Atos encourage régulièrement ses collaborateurs, à tous les échelons hiérarchiques, à s’engager pour soutenir les activités de l’entreprise et à participer à ses grandes orientations. En matière environnementale, Atos a développé une application digitale « Atos Green » accessible pour l’ensemble de ses collaborateurs, afin de les sensibiliser sur les enjeux environnementaux d’Atos, et promouvoir des comportements individuels et collectifs éco- responsables.
Les outils collaboratifs du Groupe permettent aux employés de participer à des communautés dédiées à l’environnement et à l’innovation.
Très bientôt, deux nouveaux Hackaton (Événement au cours duquel des spécialistes se réunissent durant plusieurs jours autour d'un projet collaboratif de programmation informatique ou de création numérique) seront organisés. Le premier en Inde en septembre 2019 sur la durabilité et le second en Europe pour fournir de véritables démonstrations et solutions pour le printemps InnovAtos 2020.
Une formation spécifique est déployée à l’échelle mondiale pour impliquer l’ensemble des employés et promouvoir un comportement écologique concernant le carbone, l'énergie, l'eau, les déchets et les déplacements. Cette formation vise à la fois leur quotidien en tant qu’employé, mais aussi leur expertise professionnelle et adresse à ce titre leur capacité d’innovation.
Les communautés d’experts et la communauté scientifique du Groupe travaillent régulièrement sur ces sujets et publient leurs résultats : Voir Atos Ascent 2022 ou Atos Connexion, la newsletter d’Atos Consulting.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
La Direction des Achats d’Atos a pour objectif de soumettre ses fournisseurs stratégiques à une évaluation de leur performance RSE. Les évaluations sont réalisées par EcoVadis couvrent quatre grandes thématiques : l’Environnement, les Pratiques de travail, les Pratiques commerciales équitables et les Achats responsables. Les fournisseurs sont invités à remplir un questionnaire détaillé sur leur engagement et doivent documenter leurs réponses.
Durant la période contractuelle, Atos demande une évaluation de moins de 24 mois. Les fournisseurs avec des notes insuffisantes sont encouragés à mettre en œuvre des plans d’actions correctives et doivent être réévalués 12 mois plus tard. Si un fournisseur ayant obtenu une note inférieure à la moyenne ne souhaite pas coopérer avec Atos pour améliorer sa performance, dans la plupart des cas, moins de contrats, voire aucun contrat, ne seront signés avec lui.
En complément, et dans le cadre des travaux en cours préconisés par la Commission Européenne et la TCFD (voir question 4.A), une première analyse spécifique de nos plus grands fournisseurs a été conduite début 2019 pour évaluer plus spécifiquement leur degré de maturité au regard de la prise en compte des enjeux climatiques.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Atos est membre de nombreuses organisations professionnelles, groupe de travail ou groupes de réflexion pour examiner, soutenir et faire connaître les bonnes pratiques technologiques et environnementales.
Récemment encore, Atos s’est engagé dans le cadre du French Climate Pledge qui en aout 2019 rappelait la volonté de 99 entreprises françaises à "changer collectivement de cap en accélérant l'innovation et la recherche-développement à travers leurs investissements dans des solutions bas-carbone, afin d'engager une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre de la planète".
Dans ses études et communications externes, Atos aborde régulièrement des sujets liés au développement durable comme « l'économie circulaire » (Atos Ascent 2022) ou comme « l'usine de demain » pour fabriquer des produits de manière économique et responsable en réduisant la consommation de matières premières, d'eau et d'énergie. (Atos Connexion).
En 2019, l'Atos IT Challenge a récompensé l'Université Technique de Berlin pour Farmero, une application d'agriculture durable. Cette application aide les agriculteurs à réduire au minimum la quantité d'engrais et de pesticides dont ils ont besoin en leur fournissant une évaluation précise des menaces pour chaque zone de champ. L’équipe a gagné 10 000 euros et chaque étudiant a eu la possibilité de faire un stage chez Atos ou de travailler avec le Groupe pour développer son projet.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
AXA a pour mission de protéger les biens et les personnes par ses activités d’assurance et d’épargne, proposées au grand public ainsi qu’aux entreprises, grâce notamment à son expertise des risques. Notre vocation est de donner les moyens de vivre une vie meilleure (« empower people to live a better live ») ainsi que le formule notre « purpose ». Vivre une vie meilleure implique aussi la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux, au sein de la société dans son ensemble.
C’est pourquoi AXA a mis en place dès 2002 une ambitieuse politique de responsabilité d’entreprise et intègre aujourd’hui pleinement l’urgence écologique dans sa réflexion stratégique. Dès 2015, nous avons notamment mis en place une stratégie Climat (désengagement du charbon, mise en place d’objectifs d’investissement vert) aujourd’hui considérée comme pionnière pour tout le secteur financier, et qui a eu un véritable effet d’entrainement pour l’ensemble des acteurs de l’assurance, de la banque et de la gestion d’actifs. En novembre 2019, une nouvelle étape a été annoncée afin d’accélérer encore davantage notre engagement dans ce domaine.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Processus de reporting environnemental
Depuis 2002, AXA a mis en place un processus de reporting environnemental et des politiques associées. Vous trouverez toutes ces informations dans le chapitre 7.3 de notre Rapport Annuel :
https://www.axa.com/fr/newsroom/publications/rapport-annuel-2018.
La gestion de notre empreinte environnementale est l’un des piliers de notre stratégie de responsabilité d’entreprise. Ce processus s’appuie sur un outil de reporting interne qui collecte des informations sur la consommation d’énergie, les déplacements professionnels, les flottes de véhicules appartenant à AXA et la consommation de papier, avec leurs émissions de CO2, ainsi que les déchets et l’eau. Le reporting environnemental d’AXA s’inscrit dans le cadre d’un système de management plus large qui inclut les contrôles internes, les processus et les progrès réalisés dans le déploiement des objectifs. Les données collectées et rapportées via le reporting sont validées localement par le Directeur Financier des entités. Par ailleurs, AXA réalise des audits au niveau du Groupe et des entités pour s’assurer de la qualité des données et mesurer l’efficacité des systèmes locaux de management environnemental.
Objectifs de performance
AXA est une industrie de service et, en tant que telle, l’empreinte environnementale est principalement liée au nombre de salariés employés dans nos locaux. L’objectif d’AXA pour la période 2012-2020 a été de réduire ses émissions de CO2 par équivalent temps plein (ETP) de 25 %. Cet objectif étant déjà atteint en 2019, AXA a développé de nouveaux objectifs pour la période 2018-2025 :
Notre objectif absolu d'émissions de CO2 représente une réduction de 17 % des émissions de CO2.
Ces objectifs de réduction des émissions de CO2 s'inscrivent dans la démarche promue par l'initiative " Science Based Targets ", à laquelle AXA a adhéré en 2015. Selon SBT, les objectifs adoptés par les entreprises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont considérés comme "scientifiques" s'ils sont conformes à ce que la science climatique la plus récente attend des entreprises pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Par ailleurs, le Groupe a décidé de s’approvisionner à 100 % en énergies renouvelables d’ici 2025 (sites de bureaux et data centers détenus par AXA), conformément à son engagement « RE100 » (RE100 est une coalition d’entreprises qui s’engagent à acheter 100 % de leur électricité à partir de sources renouvelables).
Résultats
Les émissions de CO2 (par employés) liées à l’énergie, au papier et aux déplacements professionnels (avion, train et voiture) sont mesurées et publiées chaque année. Ces émissions ont diminué de 14 % entre 2017 et 2018 et de 38 % entre 2012 et 2018 (notre objectif global de 2020 a donc été atteint plus tôt que prévu). 43 % des émissions de CO2 du Groupe sont liées à la consommation d’énergie, 35 % aux déplacements professionnels (avion et train), 15 % à la flotte de véhicules du Groupe et 7 % au papier.
Investissements
Au-delà de ces indicateurs d’empreinte « directe », AXA réalise une analyse sophistiquée de la « dynamique climatique » de ses investissements depuis 2014 :
Ces métriques innovantes, leur contexte et impact sur notre stratégie d’investissement sont détaillés dans notre Rapport Climat 2019 : https://www.axa.com/fr/newsroom/publications/rapport-climat-2019
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme décrit plus haut, notre objectif de réduction des émissions de CO2 sur notre périmètre « direct » pour la période 2018-225 est de 17 % en valeur absolue, soit une moyenne de 3.5% / an sur cette période.
Cependant, en tant que société de services financiers, nous estimons que notre impact porte également sur notre activité business. C’est pourquoi le 27 Novembre 2019, AXA a annoncé s’être doté d’un objectif d’alignement de ses investissements avec l’Accord de Paris, et ainsi adopté un engagement à contenir le « potentiel de réchauffement climatique » de ses investissements en deçà de +1.5°C d’ici 2050, ce faisant visant la neutralité carbone.
En effet, l’Accord de Paris invite tous les acteurs économiques à « réorienter les flux financiers », conformément à l’objectif +1,5°C. Nous avons testé ce concept de « température d’investissement » lors de notre Rapport sur le climat de 2019, et notre ambition est à présent de contenir le « potentiel de réchauffement » de nos investissements à moins de 1,5°C d’ici 2050. Nous estimons que ce concept nous permet d’illustrer les dynamiques climatiques de nos investissements dans une perspective de long terme.
Nos modélisations actuelles démontrent que nos investissements possèdent un potentiel de réchauffement de 3,3°C. Bien que ce chiffre soit bien en dessous de notre référence du marché de 3,7°C, nous sommes encore loin de 1,5°C, ce qui prouve que la plupart des investisseurs exercent leurs activités dans un environnement commercial non-aligné sur Paris, et où les stratégies d'investissement classiques ne peuvent déboucher que sur un réchauffement supérieur à 1,5°C. Nous restons donc soumis à une économie mondiale encore très émettrice de CO2.
C'est pour cette raison que nous prenons cet engagement en espérant que les gouvernements et les entreprises industrielles tiendront leurs propres engagements. Nous avons également décidé de rejoindre et de soutenir la « Net Zero Asset Owner Alliance » récemment créée, dans le cadre de laquelle nous contribuerons au développement de moyens de mesure et de méthodologies.
En outre, nous nous sommes engagés sur une sortie totale de l’industrie du charbon, avec les seuils les plus exigeants de notre secteur : https://www.axa.com/fr/magazine/story/axa-s-engage-a-eliminer-progressivement-le-charbon
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La disparition de plus en plus rapide des espèces représente un danger pour les services écosystémiques et une menace pour l’itégrité humaine. La disparition potentielle des services écologiques fondamentaux met en péril non seulement la population, mais aussi les activités qui en dépendent.
Nous considérons le défi de la biodiversité comme une extension naturelle de nos efforts en faveur du climat. En effet, le changement climatique aggrave considérablement la destruction des écosystèmes dans le monde entier, en raison notamment des contraintes liées à la sécheresse, à l’acidification des océans ou à des catastrophes naturelles de plus en plus violentes.
C’est pourquoi nous avons décidé d’étudier l’impact de la destruction de la biodiversité sur la société, afin de déterminer nos moyens d’action en tant qu’assureur et en tant qu’investisseur.
AXA – WWF : « Into the Wild »
Le Groupe AXA, en collaboration avec le WWF, a développé des recommandations dans le rapport « Into the Wild » publié en Mai 2019 lors du G7 Environnement : https://www.axa.com/fr/newsroom/actualites/comment-accompagner-la-transition-vers-la-protection-de-la-biodiversite. Ces recommandations démontrent que la destruction de la biodiversité peut être enrayée par les investisseurs grâce à de nouvelles formes de collaborations public-privé.
Ce rapport vise à sensibiliser le public à la destruction de la biodiversité et à ses impacts économiques et financiers. Il contient plusieurs recommandations, notamment le lancement d’une vaste coalition visant à protéger la biodiversité. Le rôle des institutions financières est essentiel en matière de sensibilisation et de prise de décision en faveur de la biodiversité ; mais pour parvenir à un changement significatif, il faudra cependant constituer une alliance élargie regroupant l’ensemble des acteurs qui font à la fois partie du problème et de la solution. Ce groupe de travail aura pour but d’ouvrir le dialogue entre les secteurs public et privé, y compris les décideurs, dans l’objectif de promouvoir des engagements intersectoriels et transfrontaliers.
Le rapport préconise également de demander aux agences de notation extra-financière de s'assurer de l'inclusion des enjeux de biodiversité dans le cadre de leur analyse ESG et de leurs méthodologies d'évaluation. Il est également proposé aux gouvernements de créer des labels pour des produits financier avec un impact positif sur la biodiversité.
L’ambition d’AXA au-delà de ce nouveau rapport
Au-delà de ces futures actions, AXA s’engage d’ores et déjà en faveur de la biodiversité, à travers la recherche, l’action et la protection.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Notre politique environnementale est décrite dans la réponse A. Nous attirons l’attention du lecteur sur la faible empreinte environnementale « directe » du Groupe en matière de « pollutions globales ». Les enjeux liés au climat et à la biodiversité sont décrits plus haut.
Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Diverses démarches sont développés au sein d’ AXA et dans différents pays où le Groupe est présent. A titre d’exemple principal, AXA France a lancé en 2015 la démarche Assurance citoyenne pour intégrer systématiquement des critères RSE dans ses offres d’assurance. Concrètement, c’est un référentiel qui s’appuie sur 4 engagements et qui s’applique à tous les produits (pour les particuliers, les professionnels et les entreprises de toutes tailles) : la confiance, la prévention, l’environnement et la solidarité.
Les enjeux environnementaux sont intégrés au développement de nos offres dans une démarche de sobriété réfléchie. Pour les particuliers, nous proposons par exemple, à nos assurés dont le véhicule a été accidenté d’opter pour le remplacement des pièces endommagées par des pièces d’occasion. L’option Energie verte protège par ailleurs les propriétaires d’équipement en énergies renouvelables si ces équipements écologiques deviennent inutilisables suite à un sinistre, un chèque vert pouvant aller jusqu’à 2 000 € leur est remis. Cela permet ainsi de compenser le prix de la location d’un appareil de chauffage de substitution ou alors, de limiter la perte financière liée à la non-revente de l’excédent d’énergie.
Pour les entreprises, avec l’option Garantie verte en cas de sinistre, nous participons au financement d’investissements ayant pour objectif de réduire l’émission de gaz à effet de serre des locaux sinistrés (isolation thermique, chauffage favorisant les énergies renouvelables, panneaux photovoltaïques...). Le financement peut aller jusqu’à 10% du montant de l’indemnité avec un maximum de 100 000 €.
Ces initiatives sont mises en avant auprès de nos clients dans le cadre de la stratégie marketing des offres afin d’informer et de sensibiliser nos clients (affichage sur les brochures commerciales, sur le site web, etc.).
Le site de crowdsourcing monassurancecitoyenne.com permet en outre de dialoguer en direct avec les internautes et de co-créer des offres d’assurance plus responsables.
E. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L’activité d’AXA n’est pas dépendante de ces stocks de matières premières. Cependant AXA mesure et réduit sa consommation d’eau et de papier, tel que décrit dans notre rapport annuel au chapitre 7.3.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les aléas naturels créent des risques volatils. L'exposition d'AXA aux catastrophes naturelles, au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité dépend de divers facteurs et est souvent plus prononcée dans certaines zones géographiques, y compris les grands centres urbains, avec une forte concentration de clients, d'employés et d'employés et/ou des biens et actifs assurés.
Nous modélisons ces risques en utilisant des données sur l'exposition et les sinistres, combinée à des données climatologiques de pointe. Ces menaces sont ensuite atténuées conformément à la politique de gestion des risques en respectant des niveaux prédéfinis "d’appétit pour le risque", de la part de tiers. Cela en utilisant les techniques de réassurance et autres techniques d'atténuation des risques, notamment le transfert des risques vers le marché du capital.
En outre, AXA étudie aussi le "coût du climat" pour ses investissements. Cette analyse est détaillée dans notre Rapport Climat 2019 (https://www.axa.com/fr/newsroom/publications/rapport-climat-2019). Cette métrique s’appuie notamment sur
Ces coûts et opportunités combinés sont ensuite traduits en un indicateur de "coût du climat". Notre analyse exploratoire montre que, globalement, les sociétés dans lesquelles nous investissons peuvent perdre 4,61 % de leurs revenus totaux en coûts de transition et 4,42 % de leurs revenus en coûts physiques, mais ceci est partiellement compensé par des revenus verts équivalents à 4,40 % du revenu total, grâce aux résultats dérivés des investissements en brevets verts prospectifs. Selon cette méthodologie, le "coût net du climat" d'AXA apparaît limité à une réduction de 4,63 % du chiffre d'affaires des sociétés dans lesquelles nous investissons. Voir notre Rapport Climat 2019.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Comme mentionné ci-dessus, AXA a mené en 2019 une revue stratégique de son portefeuille d'investissements en matière de risque climatique qui a abouti de notre nouvelle stratégie qui a été annonce le 27 novembre, en particulier un engagement d’un objectif d’alignement de ses investissements avec l’Accord de Paris, et ainsi un engagement à contenir le « potentiel de réchauffement climatique » de nos investissements en deçà de +1.5°C d’ici 2050. Par ailleurs, dès 2015, AXA a procédé à certaines réallocations d’actifs liés à ses désinvestissements du secteur du charbon et des sables bitumineux, ainsi qu’en poursuivant un objectif d’investissements « verts » ambitieux.
En ce qui concerne la biodiversité, nous continuons de travailler avec le WWF et d'autres acteurs de l'industrie financière afin d'élaborer des mesures spécifiques à la perte de biodiversité. L'objectif de ce travail est de pouvoir à terme utiliser ces indicateurs pour mener une analyse stratégique de notre portefeuille d'investissements.
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
AXA est pleinement mobilisé sur ces enjeux (voir sections précédentes) et démontre son engagement dans les transformations nécessaires. En se désengageant des secteurs du charbon et des sables bitumineux, notamment en arrêtant de fournir des couvertures assurantielles, le groupe s’est coupé de sources de revenus liés à ces contrats et cette catégorie de clients.
Mais au dela de cette exemplarité nécessaire à la prise de conscience, notre conviction est qu’il faut aujourd’hui trouver les nouveaux modèles économiques qui nous permettront de concilier transition écologique, acceptabilité sociale et performance sur le long terme. Nos récentes annonces en novembre dernier, autour de la nouvelle étape de notre stratégie Climat, vont dans ce sens.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est-à-dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
L’élaboration par AXA d’un cadre global visant à aligner ses investissements sur l’Accord de Paris, en maintenant le “potentiel de réchauffement” à +1,5°C d’ici 2050, constitue une des pierres angulaires de notre stratégie climat. Voir réponse B et ici.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
AXA n’a pas recours à un prix du carbone en interne. Cependant, AXA étudie le "coût du climat" pour ses investissements, tel que décrit plus haut et dans notre rapport Climat 2019 (voir p. 18-19).
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
L’environnement et le changement climatique font partie des 3 piliers stratégiques de la responsabilité d’entreprise du groupe AXA. En 2018, l’entreprise a notamment consacré plus de 3,5 millions d’euros de son budget de mécénat à cette thématique en finançant des travaux de recherche via le fonds AXA pour la Recherche, un partenariat majeur avec l’ONG CARE (sur le programme « Where the rain falls » pour aider les populations vulnérables à mieux se préparer face aux risques climatiques) mais aussi en soutenant aussi divers projets locaux comme le Forum de la Mer au Maroc qui a permis à 3 500 enfants d’être sensibilisés aux problèmes environnementaux…
En 2019, le Groupe a souhaité renforcer encore cet engagement en nouant un partenariat de 3 ans avec WWF. Ce partenariat porte notamment sur la création et la mise en œuvre d’un ambitieux réseau d'Aires Marines Protégées (AMP) en Nouvelle-Calédonie ainsi qu’un projet de reforestation afin de préserver la résilience à long terme d'un bassin fluvial prioritaire au Mexique.
A noter qu’au-delà de ces budgets de mécénat, nous avons également annoncé le lancement d’un fonds à impact de 200 M€ dédiés au Climat et à la Biodiversité, ainsi qu’une nouvelle target d’investissement verts dans la transition énergétique de 24Mds€ d’ici 2023. (Déjà mentionnés dans les sections précédentes et décrits dans les documents accessibles via les liens).
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le métier d’assurance est d’analyser et anticiper les risques sur le court, moyen et long terme. De par notre métier et notre expertise, nous inscrivons par essence nos décisions dans une approche de durabilité. La gouvernance décrite dans la section 3.C nous permet de tenir compte des notions de performance nécessaire à notre activité et notre raison d’être en tant qu’entreprise de service (remboursement des sinistres de nos clients, placement de leur épargne) tout en intégrant les enjeux sociaux et environnementaux. Les différentes initiatives décrites dans les précédentes sections en sont l’illustration.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
De nombreuses actions de sensibilisation sont menée au sein du groupe. En France notamment, l’acculturation des collaborateurs AXA France aux enjeux RSE repose sur la volonté de permettre à chacun d’incarner au quotidien ses convictions et engagements, grâce à de la formation/sensibilisation adaptée aux spécificités des métiers et intégrée aux étapes de vie de l’entreprise du collaborateur (recrutement, cadres etc.). Cela se passe dès l’intégration de nos collaborateurs dans l’entreprise dans les dispositifs d’onboarding. Mais aussi par la mise à disposition de ressources pédagogiques internes dans l’espace de formation et via des communications récurrentes (articles, infographies, affichages, vidéos, etc) et des évènements liés (Semaine de la responsabilité d’entreprise fin juin de chaque année, semaine du Climat novembre 2019, 3 jours/3 risques chaque année, etc). Ou encore par des ressources pédagogiques externes avec des intervenants lors de conférences, des ateliers Fresque du climat (plus de 100 collaborateurs déjà sensibilisés au cours du dernier trimestre 2019), des expositions de collaborateurs artistes de l’association Talents en mouvement (sculptures d’objets en matériaux recyclés, photos sur la biodiversité), des rencontres associatives sur ces thématiques avec l’association AXA Atout Cœur (chantiers nature avec l’ONF, ateliers Do It Yourself, récupération et valorisation de vieux jouets, etc…). Même lors de kids day pour les enfants de nos collaborateurs, nous organisons des ateliers de sensibilisation sur les risques climatiques, la sensibilisation au plus jeune âge.
Au niveau de l’ensemble du Groupe, en 2019, AXA a lancé un « e-learning » sur l'Investissement Responsable. Cette formation est proposée à tous les collaborateurs d'AXA et est obligatoire pour les salariés travaillant dans la fonction investissement du Groupe AXA. Elle a pour objectif à la fois de sensibiliser les collaborateurs d'AXA aux concepts clés d’investissement responsable, et de leur permettre de les aborder dans un contexte professionnel.
Des présentations dédiées aux actionnaires sur le Climat et l’environnement sont également effectuées au moins une fois par an.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les résultats du questionnaire DJSI (Dow Jones Sustainability Index) dont un des principaux axes est lié à l’environnement (stratégie climat, éco-efficacité opérationnelle et reporting environmental) impactent les actions de performance des ~ top 7 500 managers du groupe.
Ainsi depuis 2016, notre classement au DJSI est utilisé à hauteur de 10% dans l’attribution des actions de performance. Ainsi les bénéficiaires reçoivent 100% de la part des actions liées au DJSI si notre classement en matière de percentile est supérieur à 85% trois années de suite. Il atteint 130% si ce même classement est supérieur à 95%. Pour 2017, 2018 et 2019, notre classement était respectivement de 99, 95 et 97%, ce qui donne un taux de 130% sur les 10% des LTIs liés au DJSI.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La responsabilité des enjeux environnementaux est placée sous la responsabilité de la Directrice Communication, Marque et Responsabilité d’Entreprise qui est invitée permanente du Comité de Management du Groupe (instance de décision en présence du Directeur Général d’AXA qui se réunit tous les 15 jours). A titre d’exemple, les sujets Climats et Biodiversité ont été à l’ordre du jour au moins à 3 reprises en 2019. Elle est également membre du Partners du Groupe AXA (réunion stratégique bi-annuelle des 48 principaux dirigeants du Groupe AXA). La stratégie de responsabilité d’entreprise est également présentée annuellement au Conseil d’Administration du Groupe (en présence du Président du Groupe).
Le Groupe AXA s’est également doté d’un « Stakeholder Advisory Panel » qui se réunit deux fois par an et qui est composé de représentants de la société civile (avec systématiquement parmi ses membres, la représentation d’une grande ONG environnementale : WWF puis The Nature Conservancy). Cette instance consultative oriente les dirigeants du Groupe dans leurs grands engagements de responsabilité d’entreprise, afin de garantir une meilleure prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans leurs décisions.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (Groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Comme décrit dans la section A, AXA se fixe des objectifs ambitieux pour la réduction de son empreinte directe et s’est dotée d’un processus rigoureux de suivi et de mise en œuvre dans toutes les entités du Groupe. A l’instar d’AXA France qui a mis en place un Comité d’éco-responsabilité, pour impulser et coordonner les actions de réduction de nos impacts sur l’environnement. Il est composé des représentants de directions de l’entreprise (RH, Gestion des infrastructures, Achats, Informatique, etc.). La mise en œuvre de la politique environnementale s’appuie quant à elle sur un reporting mensuel des indicateurs clés de performance et sur un réseau de correspondants. Ces derniers, présents sur chaque site, sont en charge du management environnemental, du reporting et de la mobilisation des collaborateurs. La préoccupation grandissante des Français sur l’urgence écologique est bien présente aussi chez les salariés.
Une communauté de Green Champions particulièrement soucieux de ces problématiques s’est créée en 2019 et organise des réunions mensuelles pour partager les projets et faire évoluer la transition écologique de l’entreprise en soutien de la RSE. Plus de 150 collaborateurs concernés. Cela se traduit par différentes actions concrètes : de la suppression de gobelets plastiques sur le site de Wasquehal avec mise en place d’écocup lavables et réutilisables, à l’organisation d’une « marche verte » pour ramasser les déchets autours de nos locaux de Nanterre. De « petits pas » qui se multiplient et fédèrent nos collaborateurs autour de nos valeurs.
Au niveau international, le programme de volontariat « AXA Atout Cœur » permet aux collaborateurs de s’engager bénévolement tout au long de l’année avec un temps fort annuel : la CR Week (semaine de la responsabilité d’entreprise).
En 2018, ce sont par exemple 11 526 heures de bénévolat dédiées à la cause environnementale. Les actions sont proposées soit à l’initiative de l’entreprise, soit à l’initiative des salariés eux-mêmes : nettoyage et l’entretien de sites naturels notamment avec Surf Riders ou l’ONF, replantation d’essence d’arbres adaptées aux effets du changement climatique ou replantation de mangroves, opérations de sensibilisation et de mobilisation des collaborateurs pour réduire l’utilisation des plastiques (en Egypte ou en Belgique), collectes diverses notamment de livres, de jouets ou vêtements pour leur donner une seconde vie et limiter le gaspillage…
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Depuis 2006, AXA a mis en place une politique d’achats responsables. AXA est en effet un acheteur majeur de produits et services, aussi bien pour ses besoins de fonctionnement interne que pour les services à ses clients assurés. Ce volume d’achats, qui représente plus de 10 milliards d’euros en 2018, est un champ d’action supplémentaire pour le Groupe dans sa responsabilité d’entreprise. Le Groupe fixe des critères sociaux et environnementaux pour sélectionner ses fournisseurs et demande à ses fournisseurs de s’engager formellement sur les principes de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), via une clause contractuelle spécifique introduite dans les contrats dès 2006. Le Groupe ajoute également des critères sociaux et environnementaux dans l’évaluation de la performance de ses fournisseurs. Ces critères permettent au Groupe d’encourager concrètement les fournisseurs à améliorer leurs pratiques et d’identifier les principaux risques auxquels ils sont confrontés.
Depuis 2008, une analyse approfondie de la performance en matière de responsabilité d’entreprise de plusieurs centaines de fournisseurs locaux et globaux du Groupe est conduite chaque année par AXA avec l’aide d’un prestataire spécialisé (EcoVadis). Une cartographie des risques permet de cibler en priorité les catégories d’achats et les fournisseurs combinant risques forts ou moyens et forts volumes d’achat. L’objectif de cette analyse est d’identifier les principaux risques de responsabilité d’entreprise et d’encourager les fournisseurs à améliorer leur performance. Les fournisseurs n’ayant pas des résultats satisfaisants alors qu’ils interviennent dans des catégories à fort enjeu environnemental, social ou de gouvernance font l’objet d’un plan d’action et sont réévalués quelques mois après pour s’assurer qu’ils ont pris les mesures nécessaires.
Enfin des sessions spécifiques de formation sont régulièrement organisées pour sensibiliser les acheteurs aux enjeux sociaux et environnementaux de leurs fournisseurs et pour les soutenir dans le suivi du processus et du plan d’action.
Nous n’intégrons pas aujourd’hui la trajectoire des accords de Paris mais cela est une axe d’amélioration intéressant d’autant plus que la loi de 2017 sur le Devoir de Vigilance nous incite à renforcer ces contrôles. Nous pensons également que passer d’une démarche de contrôle des risques à une approche de différenciation en matière de critères environnementaux et sociaux représente également une formidable opportunité, notamment pour ce qui concerne nos achats stratégiques, à savoir les prestataires qui interviennent dans la gestion des sinistres (ex. assèchement / décontamination, garages de réparation automobile, hôpitaux).
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous sommes convaincus que l’urgence écologique nécessite une mobilisation de tous les acteurs publics et privés. C’est pourquoi nous sommes membres de coalitions d’acteurs qui visent à favoriser le dialogue afin de faire émerger des solutions nouvelles : ainsi, AXA a notamment co-présidé de 2015 à 2017 la Task Force for Financial Disclosure qui a permis d’élaborer les guides lines au niveau international de la publication des données relatives à l’impact des risques climatiques. AXA publie ainsi depuis 3 ans un rapport TCFD (article 173 en droit français) qui devient un standard et permet de mieux intégrer les enjeux climatiques dans les décisions d’investissement et de publier des métriques innovantes comme le potentiel de réchauffement de notre portefeuille et le cout du climat sur nos actifs.
AXA est aujourd’hui également membre de Net Zéro Asset Owner Alliance ainsi que CFLI (Climate Finance Leadership Initiative)… et appelle aux cotés des pouvoirs publics français, suite au G7 2019, à la création d’un groupe de travail sur la biodiversité (Task force on Natural Impact) dans son rapport cosigné avec WWF « Into the Wild »
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La mission de Bpifrance est explicite dans le texte de loi de constitution du 31.12.2012 et notamment dans ses articles 1 et 4. La dimension de Banque responsable et la prise en compte des dimensions environnementales, sociales, sociétales et de gouvernance sont pleinement intégrées dans les missions développées par Bpifrance avec les entreprises.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Concernant l’interne, nous mesurons les émissions relatives à l’immobilier, l’informatique et les déplacements. Il n’y a pas à proprement parler de comptabilité carbone mise en place.
Concernant nos métiers, nous mesurons les émissions des entreprises cotées.
Enfin lors de l’instruction des dossiers, une étude extra-financière est réalisée systématiquement pour le financement (RSE) et l’investissement (ESG) qui vient en complément des diligences économiques, financières, juridiques. Cette étude vient éclairer la prise de décision dans le cadre de nos process de décisions.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Un plan Climat qui s’inscrit dans le prolongement du plan stratégique de Bpifrance est mis en œuvre. L’agenda est celui de la SNBC.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Compte tenu des missions de Bpifrance et de son rôle dans l’économie française, la doctrine d’intervention de Bpifrance n’est pas l’exclusion mais l’accompagnement des entreprises vers des énergies plus sobres.
Concernant la Biodiversité, ce sujet est pleinement intégré dans nos engagements sur la TEE (Transition Ecologique et Energétique). Ce domaine est l’un des quatre piliers de notre Charte de Responsabilité Sociétale Groupe.
Par ailleurs, en tant que filiale à 50% de la CDC, nous sommes partenaire et très actif dans les travaux de CDC Biodiversité à travers nos engagements dans le club B4B+ et le programme Nature 2050. Nous organisons des tables rondes et évènements dans ces domaines en France avec des entrepreneurs afin de montrer en quoi ces sujets créent de la valeur pour les entreprises et du sens pour les salariés qui y travaillent.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Non.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
En tant que Banque responsable, ces dimensions sont totalement intégrées dans nos offres et sont abordées systématiquement dans nos instances, comme par exemple le Comité de l’offre groupe.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Sans objet.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Lors de l’instruction des dossiers (Financement, investissement, export) une analyse RSE ou ESG est systématiquement réalisée afin d’éclairer les décisions. Si besoin, des diligences plus poussées sont réalisées en fonction des secteurs d’activités.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Cette dimension est prise en compte dans le cadre des Business Review.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Bpifrance en tant que Banque responsable, régulée par la BCE et ayant pour actionnaire la CDC et l’Etat est pleinement engagée sur ces sujets.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Bpifrance est dotée d’une direction des études et de l’évaluation et procède à de très nombreuses analyses et veilles sur différents sujets relatifs aux entreprises.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Pas à ce stade.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Non défini.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Bpifrance en tant que Banque responsable et actionnaire patient n’intervient pas dans une logique de court-terme mais accompagne les entreprises dans la durée.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La Direction du Développement Durable et de la RSE est rattachée à la Direction Exécutive de l’International, de la Stratégie, des Etudes et du Développement de Bpifrance, il s’agit donc d’une direction transverse sur l’ensemble des métiers de Bpifrance. Les actions menées prennent différentes formes : formation des équipes, des administrateurs.
Par ailleurs, le plan Climat est validé par les actionnaires (CDC et l’Etat) / Conseil d’administration de Bpifrance.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Pas à ce stade.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Direction du Développement Durable et de la RSE est rattachée à Pascal Lagarde, Directeur Exécutif de l’International, de la Stratégie, des Etudes et du Développement de Bpifrance, il s’agit donc d’une direction transverse, de pilotage, sur l’ensemble des métiers de Bpifrance.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
De nombreuses initiatives ont été mises en œuvre à destination des salariés (plateforme éco socio gestes, des séances de films, d’échanges sur les thèmes du Climat et de la TEE et d’interventions avec des entrepreneurs dans le cadre de « Midi Planète ». Des groupes « Eco-frugal » ont été mis en œuvre de manière transverse sur l’ensemble des directions afin de faire remonter les initiatives et les propositions des salariés.
Des groupes de travail sont mis en œuvre pour recueillir le maximum de propositions concrètes.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Bpifrance a mis en place une plateforme de référencement de ses fournisseurs avec des demandes systématiques sur les sujets relatifs à la RSE. Il ne s’agit pas d’une logique d’exclusion mais d’accompagnement et de progrès pour les entreprises.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Bpifrance, comme acteur de place sur ces sujets, intervient avec différents partenaires comme par exemple l’Observatoire de la RSE (ORSE) dans le cadre de livrables à destination des entreprises afin de les faire progresser. Le Lab de Bpifrance publie également de nombreuses études à destination des entreprises. Bpifrance interagit de manière permanente avec ses actionnaires la CDC et l’Etat sur ces sujets, en France et à l’échelon européen.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
BNP Paribas s’est doté d’un « Manifeste de l’engagement 2020 » (le texte complet est disponible en page 511 de notre Document de référence). Ce Manifeste décrit l’utilité de notre entreprise pour la société dans son ensemble et met en avant les enjeux environnementaux et de développement. Ce Manifeste affirme notamment :
« En tant que grande entreprise internationale et grand groupe bancaire, nous avons les moyens humains, technologiques et financiers de contribuer à faire bouger les lignes, de faire partie de la solution, d’être précurseurs. (…) Partout dans le monde, les collaborateurs du Groupe sont au contact de l’économie réelle. Ils aident les femmes et les hommes, ainsi que les entreprises, les associations, les institutions à construire leurs projets et à résoudre des problèmes concrets. C’est sur ces bases que nous allons renforcer notre engagement, notamment dans le cadre des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU. (…) Au cœur de notre engagement, se trouvent une ambition et une exigence fortes en matière de responsabilité sociale et environnementale, d’éthique, de diversité et de promotion des droits humains, dans le respect des législations des pays où nous sommes implantés et des différentes cultures. »
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous avons mis en place une comptabilité carbone précise et auditée pour les émissions de GES liées à notre périmètre opérationnel : émissions directes liées à la combustion de carburants fossiles (Scope 1), émissions indirectes liées à la consommation d'énergie (Scope 2) et émissions indirectes liées à la mobilité (Scope 3). Les détails de cette comptabilité sont communiqués dans notre document de référence annuel (disponible ici ; voir page 555).
La comptabilisation de nos émissions sur l’ensemble de la chaîne de valeurs des produits n’est pas une notion véritablement pertinente dans notre cas.
Par ailleurs, nous travaillons activement à la comptabilisation des émissions de GES liées à nos activités pour nos clients. Pour une grande banque généraliste, il s’agit d’un chantier considérable, à cause de la variété des secteurs dans lesquels nous investissons, du grand nombre de nos clients et de la disparité des pratiques de reporting de ceux-ci. En effet pour comptabiliser les émissions liées à nos activités, nous avons besoin des données d’émissions de nos clients ; or ceux-ci ont des pratiques de reporting différentes, plus ou moins transparentes, qui dépendent des pays dans lesquels ils sont implantés (nous opérons dans 74 pays). Il n’existe pas actuellement de méthodologie largement acceptée pour mesurer l’empreinte carbone d’un portefeuille de crédit. Pour surmonter ce manque, nous avons pris en 2018, avec 4 autres grandes banques internationales, l’engagement de développer des méthodologies pour mesurer l’alignement de nos portefeuilles de crédit avec une trajectoire 2°C (« Katowice commitment »).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Pour les émissions sur notre périmètre opérationnel, nous avons mis en place un plan ambitieux de réduction de nos émissions et nous compensons nos émissions résiduelles, ce qui nous permet d’être neutres en carbone depuis l’année 2017.
En ce qui concerne les émissions liées à nos activités de crédit, nous nous sommes engagés en 2018 à aligner notre portefeuille de crédit avec les objectifs de l’Accord de Paris. Atteindre cet objectif passe par la mise en œuvre de politiques et de moyens ambitieux à plus court terme que 2050.
Par le biais de ses politiques sectorielles, BNP Paribas diminue son soutien aux activités les plus émettrices de GES et a considérablement réduit son soutien aux énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz non conventionnels. Cela se traduit par une baisse de la part du charbon dans le mix d’énergie primaire et le mix électrique financés par BNP Paribas, comme le montrent les deux graphiques ci-dessous.
En parallèle, BNP Paribas accroît son soutien aux activités bas-carbone. En 2015, BNP Paribas s’est engagé à doubler son soutien aux énergies renouvelables d’ici 2020 pour le porter à 15 milliards d’euros. Cet objectif a été atteint avec deux ans d’avance, dès 2018. Une nouvelle cible a été fixée : 18 milliards d’euros en 2021.
Nous distinguons clairement nos impacts directs, notre niveau de compensation carbone et nos impacts retranchés des mécanismes de compensation (ces impacts nets étant nuls sur notre périmètre opérationnel comme expliqué ci-dessus).
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
À l’heure actuelle, il n’existe pas de méthodologie pertinente et partagée pour analyser l’impact des activités d’un acteur financier tel que BNP Paribas sur la biodiversité. Dans ce contexte, nous avons travaillé avec la CDC Biodiversité au développement de la méthodologie « Global Biodiversity Score » dans le cadre de notre participation au club des entreprises B4B+.
Pour réduire l’impact de nos activités sur la biodiversité, nous privilégions d’abord l’évitement, puis la réduction, enfin seulement la compensation. Cela nous a conduits à intégrer la protection de la biodiversité au cœur de nombreux processus opérationnels de BNP Paribas.
Ainsi, aux côtés de 64 autres entreprises internationales, BNP Paribas a soutenu, dès son lancement, act4nature, initiative lancée par l’association EpE pour protéger et restaurer la biodiversité. Dans ce cadre, BNP Paribas s’est engagé à intégrer la question de la biodiversité dans toutes ses activités, de sa gouvernance et de sa stratégie aux opérations les plus concrètes.
BNP Paribas a pris un engagement de zéro déforestation nette à l’horizon 2020, ce qui se traduit par de nombreuses actions :
BNP Paribas s'engage également à financer de façon responsable les activités susceptibles d’impacter l'océan. Ainsi BNP Paribas encourage la mise en œuvre des meilleures pratiques et s’engage à financer la transition écologique des navires à hauteur d’un milliard d’euros d'ici 2025. BNP Paribas accompagne l'innovation et les initiatives de sensibilisation, sans oublier le soutien de la Fondation BNP Paribas aux programmes de recherche sur l'océan.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
La notion de chaîne de valeur est surtout pertinente dans le cadre du cycle de vie de produits, ce qui n’est pas réellement applicable à nos activités.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Cette question ne nous semble pas directement applicable à nos activités.
Si l’on considère la question de façon plus large, nous mettons bien entendu en œuvre une démarche de sobriété pour nos impacts directs (notamment en favorisant et en encourageant les démarches de sobriété de nos collaborateurs dans leur consommation énergétique et leurs déplacements professionnels) et nous développons des offres destinées à aider nos clients à entreprendre des démarches de sobriété (par exemple lorsqu’Arval, notre filiale de gestion de flotte automobile, permet à ses clients de mettre en œuvre des solutions de mobilité alternative).
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Cette question ne nous semble pas directement applicable à nos activités : nous ne dépendons que très marginalement de matières premières. Notre empreinte en matériaux ne nous semble donc pas être un indicateur pertinent.
Nous calculons notre empreinte eau. En 2018, notre consommation en eau a été de 19,05 m3 par employé (ETP). Et nous cherchons à réduire cette consommation.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Depuis l’Accord de Paris en 2015, BNP Paribas a pris un certain nombre de mesures pour intégrer la gestion des risques liés au changement climatique et soutenir la transition énergétique en ligne avec une trajectoire 2°C. BNP Paribas prend diverses mesures pour améliorer l'intégration des risques ESG, en particulier des risques liés au changement climatique (risques de transition et risques physiques), dans son système de risque de crédit. Dans le cadre de l’application de la loi sur le devoir de vigilance, outre les politiques sectorielles et les exclusions de financement, le Groupe a également décidé de renforcer l’évaluation ESG de ses clients pour la rendre plus systématique et mieux comprendre le profil de risque ESG de tous ses clients. Les critères relatifs aux émissions de gaz à effet de serre ont été renforcés dans les politiques sectorielles et dans les politiques de crédit spécifiques. Des indicateurs à cet effet ont été inclus dans la déclaration d’appétence au risque de BNP Paribas.
Ces données relatives à l’analyse de risque sont décrites plus en détail aux pages 106 et 333 du document de référence 2018).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Le Groupe a mis en place un « Risk Appetite Statement » et un « Risk Appetite Framework » qui constituent la formalisation de la tolérance du Groupe aux risques auxquels il est exposé dans l’exécution de son plan stratégique. Ces éléments intègrent les enjeux du climat et de la biodiversité à chaque fois que c’est pertinent.
Ainsi le Risk Appetite Framework inclut des critères ESG (Environnement, Sociaux, de Gouvernance) sous plusieurs formes :
En outre, les procédures internes précisent explicitement que les dimensions ESG (Environnementales, Sociétales et de Gouvernance) entrent pleinement en ligne de compte dans les analyses d’acceptabilité des risques effectuées par le Comité de Crédit de Direction Générale (CCDG), qui est l’instance la plus élevée dans le Groupe concernant le risque de crédit et de contrepartie.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous sommes convaincus que la prise en compte des enjeux climat et biodiversité est compatible avec le maintien, voire la croissance, des rendements économiques (voir réponse 4G ci-dessous).
Cependant, dans certains cas, BNP Paribas a engagé des transformations pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité qui ont amené une baisse de nos revenus. Ainsi, après s’être engagé en 2016 à ne plus financer de projets d’extraction de charbon ou de centrales électriques à base de charbon, ni de sociétés liées à ces secteurs d’activité et n’ayant pas de stratégie de diversification, BNP Paribas a cessé d’accompagner les entreprises et les infrastructures dont l’activité principale est dédiée à l’exploration, à la production et à l’exportation de pétrole de schiste, gaz de schiste, sables bitumineux et de pétrole ou de gaz en zone arctique. Ces engagements s’appliquent aux clients existants du Groupe qui, en conséquence, dans certains cas, ne peuvent plus être accompagnés. À titre d’exemple, 295 entreprises ont été placées sur la liste d’exclusion et de surveillance en 2018 au titre des politiques sectorielles énergétiques. Cela a conduit à une perte de revenus pour BNP Paribas d’environ 100 M€ par an.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nous conduisons régulièrement des analyses de l’évolution des marchés (via notamment une cellule Risk Anticipation), qui prennent en compte différents scénarios possibles.
Pour les analyses des risques et opportunités liés à la transition énergétique, nous nous appuyons sur des scénarios existants et reconnus (comme ceux de l’Agence internationale de l’énergie, et notamment son scénario SDS, compatible avec la trajectoire de l’Accord de Paris).
Nous contribuons également, lorsque nous le considérons pertinent, à des travaux de prospective plus spécifiques. Ainsi, au sein de l’association EpE (Entreprises pour l’environnement), dont notre Administrateur Directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, est président, nous avons été très actifs dans la préparation et la diffusion de l’étude « ZEN 2050 – Imaginer et construire une France neutre en carbone », qui est une exploration, par un groupe d’entreprises de tous les secteurs, de la faisabilité de la neutralité carbone de la France en 2050 (l’étude est téléchargeable ici).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
L’approche visant à calculer la rentabilité économique de projets en intégrant un prix du carbone est pertinente pour des projets de type industriel. Elle n’est pas réellement applicable à nos métiers.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Cette question ne nous semble pas directement applicable à nos activités : L’essentiel de la mise en place de solutions passe pour nous par une évolution de ce que nous proposons à nos clients, ce que nous faisons de façon significative, mais ce n’est pas associé à une part de budget qui y serait consacrée.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous sommes convaincus que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse peuvent aller dans la même direction. Les exemples de ceci sont nombreux. Nous pouvons citer notamment les exemples suivants
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La formation et la sensibilisation de nos collaborateurs sont capitales pour que chacun d’entre eux soit en mesure de prendre en compte ces sujets efficacement.
BNP Paribas a développé avec le Cambridge Institute for Sustainability Leadership une formation certifiante « Leadership for Change » visant à former ses comités exécutifs et ses managers aux problématiques de développement durable. Cette formation est en cours de déploiement. À fin 2019, plus de 100 managers en auront bénéficié.
Le principal relai de communication à destination des actionnaires est l’assemblée générale annuelle. Lors de cette assemblée générale, un temps significatif est consacré à la présentation des enjeux RSE par Laurence Pessez, directrice RSE du Groupe.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Une partie de la rémunération de 6 750 collaborateurs clés du Groupe tient compte de 9 indicateurs RSE. Ces 9 indicateurs sont intégrés dans le calcul du plan de fidélisation à 3 ans de ces collaborateurs clés, où ils pèsent pour 20 % dans les conditions d’attribution. La liste de ces indicateurs est disponible en page 513 du Document de référence.
En outre, 10 % de la rémunération variable cible des mandataires sociaux du Groupe sont liés à la performance RSE du Groupe. Cette structure de rémunération intègre trois critères pondérés chacun à 3,33 % :
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La personne responsable des enjeux environnementaux globaux est le directeur de l’Engagement de BNP Paribas. Il est membre du Comité exécutif du Groupe. À ce titre, il a, comme tous les membres du Comité exécutif, une influence significative sur le fonctionnement de l’entreprise.
Il peut aborder les sujets climat et environnement dans toutes les réunions du Comité exécutif.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
L’implication des collaborateurs est clé pour réduire nos impacts environnementaux directs et pour engager nos clients sur ces sujets. Dans ce contexte, en 2018, le Groupe a lancé Green Company for Employees, un programme qui mobilise les collaborateurs en vue d’accélérer la réduction des impacts directs de l’entreprise sur l’environnement. Le programme se structure au départ autour de deux plans d’action concrets : la lutte contre le plastique à usage unique et la promotion de la mobilité durable.
Afin d’encourager les initiatives de nos collaborateurs pour faire face à l’urgence écologique, BNP Paribas a lancé People’sLab4Good, un programme d’intrapreneuriat de l’Engagement d’entreprise, qui accompagne des projets 100 % à impact positif. La promotion 2018 a rassemblé 15 intrapreneurs de 4 pays : France, Suisse, Luxembourg et Côte d’Ivoire et permis à 9 projets de se développer au sein des métiers.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
BNP Paribas prend effectivement en compte des critères environnementaux et sociaux dans ses relations avec ses fournisseurs et sous-traitants.
Au sein de la Direction des Achats du Groupe, une structure dédiée aux Achats Responsables, s’appuyant sur un réseau d’environ 50 correspondants, couvre l’ensemble des sujets RSE liés aux activités des fournisseurs et sous-traitants de rang 1.
2 300 évaluations RSE de fournisseurs et sous-traitants ont été réalisées en 2018 dans le cadre d’appels d’offres.
Une nouvelle charte « Achats responsables » élaborée conjointement avec trois autres banques françaises a été publiée sur le site internet du Groupe en mars 2018 (https://group.bnpparibas/uploads/file/charte_achats_responsables_fr.pdf) et mise à disposition de la filière Achats. Cette Charte Groupe reprend tant les engagements des signataires vis-à-vis de leurs fournisseurs que ceux attendus des fournisseurs notamment en termes de respect de l’environnement et de démarche de progrès, y compris à l’égard des sous-traitants. Au total, près de 1 000 chartes fournisseurs ont été signées en 2018 ou intégrées dans les contrats signés par les fournisseurs. En signant cette charte, les fournisseurs et sous-traitants de BNP Paribas prennent un certain nombre d’engagements, notamment environnementaux.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Vis-à-vis des organismes de régulation, des gouvernements et des parlementaires, BNP Paribas a adopté en novembre 2012 la « Charte pour une représentation responsable auprès des autorités publiques », approuvée en 2015 par le Conseil d’administration. En 2017, BNP Paribas s’est inscrit sur le répertoire numérique des représentants d’intérêts, géré par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). BNP Paribas est également signataire de la déclaration commune sur le lobbying des entreprises membres de Transparency International France. Le site dédié des Affaires Publiques France détaille ses pratiques en matière de représentation responsable.
Récemment, sur les questions relatives au climat, BNP Paribas s’est notamment engagé dans les groupes suivants :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Notre entreprise est un cabinet de conseil qui accompagne des organisations (notamment des entreprises) dans leurs transformations stratégiques pour s’adapter à son environnement et bâtir un avantage durable.
La notion d’avantage durable dépasse aujourd’hui la pure position économique des entreprises pour couvrir la création de valeur sociétale.
À ce titre, notre métier s’inscrit dans la continuité tout en élargissant son périmètre. Nous avons ainsi mis en place une practice Social Impact au niveau mondial qui inclut une ligne de produit TSI (Total Societal Impact) qui vise à maximiser la valeur sociétale et environnementale de chaque entreprise, notamment en accompagnant nos clients dans la transition vers la neutralité carbone.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le BCG au niveau global a effectué un bilan carbone dès 2018 dans le cadre de la démarche de neutralité carbone. Nous sommes neutres en carbone depuis 2018, principalement via des offsets, un plan de réduction ambitieux de nos émissions est en cours de finalisation avec des cibles quantifiées en quantité et dans le temps, inspirées par les science-based targets.
Nous avons de plus au bureau de Paris réalisé notre propre bilan carbone en 2019, afin de mesurer l’impact spécifique de notre bureau. Nous travaillons actuellement à mettre en place des indicateurs de suivi opérationnels, afin de pouvoir piloter notre impact dans la durée, et à identifier des actions concrètes de réduction.
Les particularités de notre métier font que l’avion est la source majeure d’émissions, suivi par les transports de proximité. Nous mettons en place des indicateurs permettant de suivre leur impact. Ce bilan n’inclut pas aujourd’hui l’impact de nos recommandations (qui constituerait « l’utilisation » de nos « produits ») sur les émissions de nos clients, dont la mesure est compliquée mais que nous souhaitons à terme évaluer systématiquement.
La réalisation de ce bilan carbone comme la définition des plans d’actions est notamment effectuée en fort lien avec le collectif de salariés GoGreen, créé en 2018 pour accélérer les comportements éco-responsables, ce qui facilite l’intégration dans les comportements du quotidien. Par exemple, nous intégrons l’aspect environnemental dans les discussions de début de projet, (Team Norms) afin s’aligner sur les comportements collectifs et individuels adaptés aux cas; nous avons paramétré par défaut le choix de taxi « Green » dans les applications de commandes de taxis permettant d’augmenter cette part de 30 points; nous avons favorisé les repas végétariens, permettant de réduire la consommation de viande par 40%, nous revoyons cet automne notre choix de prestataires de plateaux repas …
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
À un niveau global, nous sommes insérés dans le processus d’établissement de Science-Based-Targets.
De manière plus spécifique à Paris, nous sommes un bureau pilote pour identifier et tester des leviers concrets de réduction de l’impact carbone. La forte centralisation de l’activité en France correspondent par ailleurs à une contribution moindre au bilan carbone de l’entreprise.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La particularité de notre activité fait que l’impact biodiversité est peu distinguable de l’impact carbone dans nos activités directes, et n’avons pas d’analyse spécifique biodiversité. En revanche nous réalisons des missions pour nos clients dont le but est de protéger la biodiversité dans leurs activités, ainsi que pour des organisations qui œuvrent à la préservation de la planète et de ses habitants (WWF, Fondation de la Mer, En Direct des éleveurs dans le cadre du Prix de l’Entrepreneur social, … )
Nous avons avec WWF un partenariat mondial depuis 2012. Dans le cadre de ce partenariat, nous assistons cette organisation dans la définition de ses programmes de conservation de la nature, ainsi que dans leur mise en œuvre. Récemment, nous aidons particulièrement sur la projet New Deal for Nature and People, dont l’objectif est d’élargir les engagements sur le Climat à la protection et la restauration de la nature au sens large. En effet, le Climat est un facteur nécessaire mais non suffisant au maintien des écosystèmes et de la biodiversité dont notre civilisation dépend.
Notre stratégie est bien de privilégier l’évitement puis la réduction. Nous compensons nos émissions depuis janvier 2018, mais n’avons pas de programme de compensation spécifique à la biodiversité.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nos sources de pollution significatives sont :
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nous sommes en train de renforcer notre offre dédiée « Sustainability », qui constitue une priorité stratégique, tant au niveau global qu’au bureau de Paris. Une équipe est dédiée au développement de cette offre, qui a fait l’objet au cours de l’année passée d’un effort de communication important, aux Managing Directors comme à l’ensemble des équipes Par exemple, nous avons mobilisé plus de 30 de nos Partners pour mener des discussions préliminaires avec nos clients pour comprendre les enjeux de la Sustainability pour eux (qui seront publiés dans un rapport dédié à l’automne).
De plus, les initiatives du collectif GoGreen pour la sensibilisation et le changement des habitudes concrètes au quotidien a permis de donner, sous l’égide du management, une place de premier plan aux sujets de transition écologique, qui ont favorisé la connaissance, la compréhension, et l’envie, de continuer à développer la « sobriété ».
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nos besoins sont indirects et concernent essentiellement le matériel informatique
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Ces risques n’auraient qu’un impact indirect sur la nature de notre activité de conseil, même s’ils affecteraient chacun d’entre nous en tant que citoyens.
En revanche, ce sont des risques qui entraîneraient la disparition de pans d’activités de certains de nos clients, voire la disparition de certains d’entre eux. Ce sont donc des risques réels que nous intégrons dans notre analyse stratégique.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Nos actifs principaux sont notre expertise et notre propriété intellectuelle. De ce fait, nous augmentons l’offre de formation et de sensibilisation aux enjeux de climat et de biodiversité pour les faire évoluer en ce sens.
Si certaines approches pourraient être affectées (par exemple des technologies d’Intelligence Artificielle trop consommatrices en situation de pénurie d’électricité), pour l’essentiel nous ne sommes pas concernés par la notion de Stranded Asset.
En revanche, nous examinons déjà nos modèles d’exécution de projets pour réduire les besoins de déplacement.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Notre entreprise vise à évoluer selon les SBT. Nous devons bien sûr rester rentables pour continuer à exister et aider nos clients à accélérer leur transformation durable. Dès que cette rentabilité est acquise, nous nous appliquons le cadre de la création de valeur sociétale comme ambition, au cœur duquel se trouvent les enjeux climat et biodiversité.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Pour nos marchés, cette profonde transformation se traduira surtout par un changement dans la nature de nos missions, et nous nous attendons à ce que l’offre Sustainability soit l’offre majeure des années 2020, comme la transformation digitale avait pu l’être lors de la décennie précédente.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Nous nous organisons pour aller plus loin, et l’instauration d’une véritable taxe carbone interne (en addition du coût de compensation des émissions, déjà en place depuis 2018) est envisagée. Les projets seraient donc amenés à payer cette taxe dont l’utilisation serait décidée par la direction générale.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le BCG s’est engagé à consacrer de l’ordre de 250 millions de dollars au niveau mondial à des thématiques « pro-bono », qui nous permettent d’accompagner des entreprises ou des acteurs environnementaux / sociaux dans cette direction.
À Paris, les actions internes, notamment impulsées par le collectif GoGreen et nos équipes Opérationnelles, ont déjà permis d’améliorer l’empreinte environnementale de plus de 1,5M€ de budget de fonctionnement (changement du prestataire de cantine, augmentation des taxis Green, mise en place du tri sélectif avec une entreprise française de l’ESS, changement des approvisionnements en caféterias…)
Ceci en parallèle des actions de réductions, qui mènent à des réductions de coût, à articuler avec une évolution des attentes et de la gestion de la relation client, dans une logique de conservation de la valeur ajoutée mais de diminution des déplacements.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Notre métier est de construire le monde de demain, et non de maintenir celui d’aujourd’hui. Nous avons l’ambition d’être un acteur de la transition écologique. Nous n’avons pas à ce jour mis en place de mécanisme de régulation interne pour garantir cette transition chez nos clients, mais nous avons des mécanismes d’incitation positive à pousser les sujets de transition avec eux.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Nous avons mené cette année au bureau de Paris 15 projets en lien avec la Sustainability (sur des sujets dédiés, pour des clients Corporate, ou pour des organisations à vocation sociale / environnementale), permettant de renforcer notre expertise interne sur le sujet, rayonner en externe, et offrir autant d’opportunités de développement à nos consultants. Au niveau global, ce sont plus de 700 projets depuis 2010.
Le thème de la journée de cohésion annuelle était la « Sustainability », journée au cours de laquelle des formations et des présentations ont été offertes sur ce sujet. Au niveau global, ce fut également un des thèmes principaux lors du Worldwide Officers Meeting, la réunion mondiale des dirigeants du BCG.
À Paris, le collectif GoGreen utilise plusieurs canaux de sensibilisation 1) newsletters mensuelles (45% de taux d’ouverture moyen), 2) Présentation des enjeux et démarche au bureau pendant 1 heure lors de la semaine d’intégration des nouveaux arrivants, formations ad hoc, communications dédiées dans les bureaux. 3) Une « Semaine GoGreen », organisée pendant la COP 24, offrant aux salariés un ensemble de conférences, formations, ateliers sur ces sujets, par des intervenants qualifiés internes et externes. Le cycle de conférences mensuelles du vendredi est aussi spécialisé cette année sur les sujets environnementaux. Nous y avons notamment reçu, ou recevront : Kerry Emmanuel, Emile Meunier, Inès Leonardi, Allon Zeitoun …
Nous mettons à disposition des formations régulières via notre outil de formation en ligne. Elles ne sont toutefois pas obligatoires. Une forte intensification de la formation est en cours de conception, dans l’optique d’un cursus à déployer en 2020
Le recueil de lectures estivales à destination des Partners comptait un chapitre dédié aux enjeux de Sustainability.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Cela n’existe pas aujourd’hui pour le senior management.
Pour les populations de consultants, la contribution au collectif GoGreen est intégrée au processus de bonus dans le cadre de la contribution aux activités du bureau.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Au bureau de Paris, une partie des salariés avait pris l’initiative début 2018 de se constituer en collectif pour encourager les comportements éco-citoyens. Ce collectif, Go Green, réunit aujourd’hui un huitième de nos effectifs, à tous les niveaux et dans tous les métiers.
La direction a choisi de s’appuyer sur Go Green comme animateur du changement, et d’en encourager les activités, y compris en dégageant des budgets spécifiques et en proposant l’ouverture de postes pour en accélérer les travaux. Go Green est pleinement intégré aux chantiers à impact environnemental (conception des nouveaux locaux, réduction des avions, mobilité de proximité, revue des prestataires d’alimentation …)
Nous laissions déjà aux équipes une grande latitude pour ceux qui souhaitaient réduire leur empreinte (par exemple choix d’un mode de transport plus vert, même s’il est plus cher). C’est aujourd’hui instauré de façon systématique dans l’organisation opérationnelle des projets. L’angle choisi reste celui de l’encouragement et non de la contrainte.
De plus, dans le cadre de l’initiative GoGood lancée cet été 2019, 35 salariés travaillent déjà en volontariat pour des associations.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
À Paris, les fournisseurs qui ont été audités dans le cadre des initiatives GoGreen (cantine, fontaines à eau, tri sélectif, taxis / VTC, traiteurs), ont été choisi en intégrant les critères écologiques et sociaux, notamment par l’intermédiaire de grilles comparatives envers les concurrents. Les choix effectués à date ont permis de sélectionner de manière systématique des fournisseurs qui amélioraient l’empreinte écologique.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Les effets de la réglementation sur l’environnement ne sont pas un sujet pour notre activité.
Nous contribuons aux travaux de groupes d’influence tels que Entreprises pour l’Environnement, l’Institut Montaigne ou le WWF, avec lesquels nous avons une collaboration régulière.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez
quelques exemples concrets.
Toute entreprise qui réussit à perdurer du fait de son activité, peut revendiquer une forme d’utilité. Aussi, ne convient-il pas de questionner la notion d’utilité pour le bien commun et plutôt parler de « contribution positive », « d’impact », de réduction/éradication des externalités négatives ? Vers le plus grand nombre (inclusivité) ou pour une minorité ? Peut-être utiliser le prisme des Objectifs de Développement Durable (ODD) qui concernent le ou les secteurs d’activités de la Société en question.
« L’utilité » du Groupe Bouygues se rapporte à ses activités principales, elle est d’apporter le progrès humain et satisfaire les besoins dans la vie quotidienne au plus grand nombre, fournir aux collectivités des bâtiments et infrastructures (écoles, hôpitaux, ouvrages d’art…) à travers le monde afin de permettre aux bénéficiaires de se loger, travailler, circuler…. Mais également de permettre aux citoyens de communiquer que ce soit via les réseaux mobile ou fixe (L’ONU a reconnu en 2016 l’accessibilité à internet comme un droit fondamental). Et enfin de se divertir via la branche média.
Cette utilité ne fait pas l’objet d’un questionnement stratégique au sens de la redéfinition de « la raison d’être » à l’heure actuelle bien que les propositions de la loi PACTE soient en cours d’analyse.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Une comptabilité carbone est en place et suivie par le Groupe et publiée dans son Document de Référence, pour ses différents métiers depuis plus de 10 ans et suivie dans le temps. Les émissions sont converties en CO2 équivalent, ce qui ne veut pas dire que d’autres GES ne sont pas pris en compte lors des calculs (notamment les gaz réfrigérants). La décomposition par Scope 1, 2 et 3, ainsi que le découpage imposé des émissions du Scope 3 par l’Art.173 permet d’avoir une vision détaillée des postes d’émissions.
À date, ces résultats sont exploités par Bouygues Immobilier et Bouygues Construction qui se sont respectivement fixés, en première itération, des objectifs de réduction de 30% et 20% de leurs émissions de GES à l’horizon 2030. Ces objectifs pourront être revus à la hausse en fonction des premiers résultats, du contexte réglementaire et de la maturité des marchés. Les résultats sont exploités et analysés lors des revues opérationnelles et pris en compte dans le calcul de la rémunération des dirigeants. À titre d’exemple, l’évolution du nombre de programmes immobilier bas carbone labellisés BBCA est suivi. Pour 2019 Le groupe Bouygues est classé troisième promoteur dans ce domaine et nous sommes dans la A list du CDP.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous ne disposons actuellement pas de plan formel à horizon 2050 sur ces sujets. Nous n’intégrons pas les mécanismes de compensation à notre comptabilité à date même si des démarches ponctuelles sont en place. L’action la plus pertinente reste l’évitement, la réduction à la source et non la compensation. Les activités du pôle construction dépendent pour une large part de la commande publique (France et International). Pour le moment nos prescripteurs sont loin d’intégrer dans leurs cahiers des charges des exigences en matière de solutions bas carbone. Aussi il est impossible de définir une stratégie linéaire de décarbonation car nous ne sommes pas toujours maitres du modèle constructif qui s’impose à nous.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous n’en disposons pas à date hors obligations légales pour des installations ou chantiers spécifiques. Les activités de Colas et Bouygues Construction exigent, selon les situations, à produire des analyses d’impact environnemental avant le début des opérations puis à réaliser des remises en « état naturel » des sites post-exploitation.
Bouygues Immobilier et Bouygues Construction sont par ailleurs très impliqués dans le développement et la promotion du Label Biodivercity, favorisant la prise en compte et l’intégration du vivant aux projets de construction, principalement en tertiaire et logement. Bouygues Immobilier est la première entreprise à avoir signé la charte « Métropole Nature » du Grand Paris.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
La principale pollution identifiée à date est celle liée aux émissions de GES directes et indirectes des activités. Voir question précédente. Pour chaque activité de Bouygues une analyse environnementale qui identifie les externalités environnementales significatives est réalisée dans le cadre de nos certifications ISO 14001.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le Groupe développe des offres de services et produits qui intègrent la sobriété énergétique, notamment via la certification/labellisation (NF HQE, ISO, …) dans ses programmes en neuf ou en rénovation (Bouygues Immobilier et Construction), le développement de solutions (comme BHEP, Bâtiment Hybride à Économie Positive), la vente de services innovants (ELSA pour Bouygues Energies et Services, WattWay pour Colas,…). Par ailleurs, Bouygues Construction participe et est impliqué dans plusieurs projets d’aménagements urbains selon les principes de la « société à 2000 watt » en Suisse.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Les deux grands métiers les plus consommateurs directs de matériaux du Groupe sont Colas et Bouygues Construction (Produits pétroliers/bitumes, sables, granulats …). Le calcul de l’empreinte globale par type de matière première n’est pas réalisé à date hors granulats et bitume.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une première analyse consistant à déterminer les principaux risques climat a été formalisée dans le cadre de la réponse annuelle du Groupe au CDP : risques physiques, réglementaires, technologiques. La réponse au CDP est disponible publiquement sur leur site.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Non pas sur ces seuls enjeux.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Conseil d’Administration est informé et doit se positionner sur cette question.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non pas directement mais des scénarios sont analysés dans le cadre des travaux du Shift Project.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Pas de poste spécifique identifié car les sujets d’investissements poursuivent plusieurs objectifs simultanément. Cependant Bouygues Construction publie une part de dépenses en R&D consacrée à des sujets RSE dans le DDR Groupe, pour 2018 le chiffre était de 28%.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Les arbitrages dans ce domaine sont pris dans le cadre des revus de management.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Comité Ethique, RSE et Mécénat composé d’une sélection d’administrateurs du Groupe est le plus haut organe d’information et de sensibilisation aux enjeux RSE du Groupe. Celui-ci se tient 2 à 4 fois par an. Par ailleurs, Bouygues dispose d’un organisme de formation interne, l’Institut du Management Bouygues, à destination des cadres et dirigeants. Au programme figure notamment une formation d’une journée mensuelle par des spécialistes du Groupe sur les sujets RSE globaux et plus centrés sur les activités du Groupe. Des autoévaluations sont également régulièrement organisées pour comparer les pratiques internes avec les meilleures pratiques externes reconnues comme telles en termes de prise en compte des sujets RSE, afin de déterminer des axes de progrès prioritaires.
Les documents et communications institutionnelles : DDR, Résultats Semestriels, Rapport Intégré, ont notamment pour principal destinataires les actionnaires du Groupe. Ils contiennent des informations et des données RSE vérifiées par les commissaires aux comptes. Lors des RoadShows de la communication financière, ces sujets sont également abordés.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La direction générale ainsi que chacun des Directeurs métiers disposent d’au moins critère de rémunération attenant à leur part variable concernant l’enjeu environnemental. L’enjeu pour le Groupe est maintenant de décliner ces pratiques vis-àvis des Cadres et Managers.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
C’est le Directeur Général Délégué et membre du COMEX, Olivier Bouygues, qui est responsable des enjeux environnementaux et RSE/DD globaux pour le Groupe. Il est nécessairement impliqué dans les sujets traités et les décisions de chacun des COMEX.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (Groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Via des programmes d’intrapreuneriat et d’appel à idées à destination de tous les collaborateurs.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en oeuvre ?
Certains de nos fournisseurs sont évalués selon des critères RSE (de l’ordre de 4 000 fournisseurs évalués sur un total d’environ 157 000). Il ne s’agit pas en règle générale d’un critère de choix des fournisseurs mais d’un instrument de gestion des risques.
Actuellement, aucun indicateur quantitatif ne permet de dire si nos fournisseurs s’inscrivent ou pas dans une transition écologique ambitieuse. Notre démarche consiste principalement à sensibiliser et à fournir des outils aux personnes qui achètent, par exemple un guide d’achats bois durable, et un guide matériaux recyclés et composants facilement recyclables et démontables.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Oui, Bouygues est membre fondateur du think tank The Shift Project présidé par JM Jancovici. Bouygues est membre d’un certain nombre d’associations professionnelles et de Groupes de travails sur ces sujets à l’AFEP, au MEDEF, au C3D.
Le Groupe est présent au niveau européen avec une représentation permanente à Bruxelles notamment en charge de travailler sur HORIZON 2020, Deep Retrofitting Initiative et The Strategic Energy Technologies Plan (SET Plan). Le groupe est par ailleurs membre de la SBA (Bouygues Immo), de l’initiative BBCA (Bouygues Construction), du C3D. Groupes de Travail : Plan Bâtiment Grenelle, ADEME (Construction), Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050” (RBR 2020-2050)
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe BPCE exerce tous les métiers de la banque et de l’assurance en s’appuyant sur ses 2 grands réseaux coopératifs Banque Populaire et Caisse d’Épargne ainsi que ses filiales dont Natixis. Il contribue à plus de 20% du financement de l’économie française. Il s’est doté d’une stratégie RSE avec des indicateurs de suivi qu’il présente dans sa DPEF (identification des risques, dispositif de maitrise de ses risques et indicateurs de pilotage, filière de correspondant RSE, Comité Coopératif et RSE du COS). BPCE considère qu’il est de sa responsabilité d’entreprise de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et s’engage à ce titre à travers la signature des Principes de Banque Responsable (« PRB ») de l’UNEP-FI, et plus particulièrement du Collective Commitment to Climate Action soutenu par l’ONU.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
La réduction de l’empreinte environnementale du Groupe BPCE dans son fonctionnement propre est l’un des piliers de sa stratégie RSE 2018-2020 avec l’objectif de diminuer ses émissions carbone de 10% d’ici à 2020. Les entités du groupe réalisant un bilan carbone couvrent 94% des effectifs CDI et les données sont collectées depuis 2012 sur la base d’un référentiel stable et commun. Il couvre les scopes 1,2 et 3 (les émissions indirectes induites par les produits et services bancaires sont, à date, exclues du périmètre de l’analyse). La méthodologie est compatible avec celle de l’ADEME, la norme Iso 14064 et GHG Protocol. Concernant les activités de la Banque de Grande Clientèle (BGC) du Groupe BPCE, la problématique carbone du scope 3 aval est adressée via le Green Weighting Factor, modèle interne d’allocation de capital en fonction de l’impact sur le climat et l’environnement. Ce mécanisme est pleinement intégré aux processus opérationnels de l’entreprise. Les gestionnaires d’actifs Ostrum et Mirova, ainsi que Natixis Assurances, mesurent également l’empreinte carbone de leurs portefeuilles. Cette mesure permet de piloter une trajectoire en accord avec l’Accord de Paris : l’ensemble des portefeuilles actions, obligations et infrastructure de Mirova est évaluée à 1,5°C, tandis que Natixis Assurances s’est engagée à être en ligne avec une trajectoire 2°C d’ici 2030 grâce à une allocation de 10% de ses investissements en actifs verts.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La recherche d’un moindre impact sur le climat fait partie des actions menées via nos plans stratégiques dont la visée certes à plus courte échéance mais dont l’attention est portée pour fournir des solutions de finance viable et durable sur le long terme. Des initiatives sont à relever dans le groupe avec une temporalité de long terme :
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’évaluation de la biodiversité est intégrée dans les opérations de financement de projets de la BGC du Groupe BPCE via le GWF, lorsque le sujet est pertinent, et les Principes de l’Équateur. Les clients doivent étudier l’ensemble des risques et impacts de leurs projets sur l’environnement, et mettre en œuvre les moyens nécessaires pour éviter, minimiser, remédier et compenser ces impacts y compris les atteintes à la biodiversité. Natixis a décidé de mobiliser l’ensemble de ses métiers en faveur de la biodiversité en rejoignant en juillet 2018 l’initiative act4nature : Natixis s’est formellement engagée à agir concrètement pour apporter des solutions pour la conservation de la diversité biologique, sa restauration, son exploitation durable et l’usage équitable des bénéfices qui en sont tirés. Un groupe de travail interne a été lancé et des engagements individuels seront définis d'ici fin 2019. Mirova dispose d’une plateforme spécialisée dans la conservation de la biodiversité et le capital naturel et développe des solutions d’investissement innovantes dédiées notamment à la protection des territoires, de la biodiversité, des sols et des ressources maritimes : le Fonds Land Degradation Neutrality (ex : agriculture durable, foresterie durable, infrastructures vertes ou écotourisme) ; le Fonds Sustainable Ocean (entreprises exploitant le capital naturel de l’océan de façon durable et renforcent la résilience des écosystèmes côtiers).
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
En tant qu’établissement financier, Groupe BPCE n’a pas d’impact direct significatif en termes de pollutions. Cependant, il apporte une attention spécifique à sa chaine d’approvisionnement et à l’impact de ses activités de financements.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
[BPCE n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Dans le cadre de la Directive de Performance Extra financière (DPEF p 44 et 45), une matrice de cotation des 21 risques RSE a permis la cotation des risques bruts selon des critères de fréquence et de gravité sur 3 ans. Cette cartographie, fondée sur la méthodologie d’analyse des risques de la direction des Risques identifie trois typologies de risques (gouvernance, produits et services, fonctionnement interne). Cette analyse a fait émerger treize risques majeurs auxquels le Groupe BPCE est exposé. Ces derniers font l’objet d’engagements, de plans d’action ou d’amélioration et d’indicateurs clés de pilotage.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Depuis 2015, Natixis a pris l’engagement de ne plus financer dans le monde entier de centrale électrique au charbon et de mine de charbon thermique. Natixis s’est également engagée à ne plus délivrer de financement corporate de type general purpose non dédié aux sociétés dont l’activité repose à plus de 25% sur l’exploitation de centrales électriques au charbon et/ou de mines de charbon thermique. Il est à noter que les montants d’exposition de Natixis dans les financements de l’industrie du charbon à la date de l’engagement d’octobre 2015 sont en diminution régulière. À fin 2018, ces montants sont nuls pour les financements de mine de charbon thermique et atteignent un montant désormais résiduel pour les financements de centrale charbon.
Cet engagement s’applique également réalisés par la société de gestion d’actifs Ostrum pour l’ensemble de ses portefeuilles gérés directement, et à Natixis Assurances pour l’ensemble de ses fonds généraux.
En décembre 2017, Natixis s’est également engagée à cesser le financement de l’exploration et de la production de pétrole issu des sables bitumineux et de pétrole situé en Arctique.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Afin d’accélérer sa transition vers la finance verte, Natixis avait annoncé dès décembre 2017, le développement d’un outil permettant d’aligner progressivement ses activités de financement sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat : le Green Weighting Factor (GWF).
Le GWF est un mécanisme inédit d’allocation du capital de chaque financement en fonction de son impact sur le climat. Il s’applique aux financements octroyés par Natixis partout dans le monde et dans tous les secteurs d’activité (hormis le secteur financier). Tout financement « vert » se voit attribuer un allègement de ses actifs pondérés analytiques, pouvant aller jusqu’à 50 %, tandis qu’ils augmentent jusqu’à 24% pour les financements ayant un impact négatif sur le climat et l’environnement. Natixis est la première banque à avoir publié le mix de notations climats de son bilan de l’activité de financement (cf communiqué de presse du 23 septembre 2019).
En modulant la rentabilité attendue de chaque financement en fonction de son impact sur l‘environnement et le climat, Natixis incite ses équipes, à niveau de risque de crédit égal, à favoriser les financements verts. Elle contribue ainsi de manière concrète à la réalisation des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies concernant le changement climatique et l’environnement, et entend ainsi accompagner efficacement la transition écologique tout en développant ses activités.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Anticipant une possible évolution de la réglementation, le GWF est un mécanisme interne d’allocation du capital visant à favoriser les financements les plus vertueux pour l’environnement et le climat. Il revient à moduler le seuil de rentabilité attendu des différents financements en fonction de leur impact sur l’environnement et le climat par un ajustement favorable ou défavorable des actifs pondérés analytiques.
L’objectif de cette initiative innovante est double pour Natixis : d’une part renforcer son engagement en faveur de la finance « verte » en incitant le financement des activités les plus durables, y compris en accompagnant la transition de ses clients actifs dans les secteurs intensifs en carbone vers des pratiques plus durables, et d’autre part intégrer systématiquement le risque climatique de transition à son évaluation des opportunités de financement.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Le Groupe BPCE n’a pas mis en place de prix interne du carbone. Le risque de transition étant adressé chez Natixis par le Green Weighting Factor (GWF) qui permet une approche plus riche des problématiques environnementales. Le GWF est un mécanisme interne d’allocation du capital de chaque financement en fonction de son impact sur le climat et l’environnement (d’autres critères liés à la pollution, aux déchets ou à la biodiversité sont pris en compte lorsqu’ils sont pertinents). Tout financement « vert » se voit attribuer un allègement de ses actifs pondérés analytiques, pouvant aller jusqu’à 50 %, tandis qu’ils augmentent jusqu’à 24% pour les financements ayant un impact négatif sur le climat et l’environnement. En modulant la rentabilité attendue de chaque financement en fonction de son impact sur l‘environnement et le climat, Natixis incite ses équipes, à niveau de risque de crédit égal, à favoriser les financements verts.
G. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
[BPCE n'a pas répondu à cette question]
H. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
En qualité de groupe coopératif, il incombe au Groupe BPCE de prendre en compte la vision à long terme dans toute stratégie. Il promeut et accompagne le développement des territoires de manière durable. Cet élément de transition énergétique s’ajoute aux axes de développement du groupe et intervient en transverse dans les métiers du groupe. Le Green Weighting Factor (GWF) permet d’accompagner dès à présent la transition écologique.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Il existe une fonction dédiée RSE au sein de BPCE en lien avec les Fédérations (FNCE et FNBP) pour animer et développer ces sujets auprès des dirigeants, salariés, clients et sociétaires. Pour agir, cette direction s’appuie sur une filière métier RSE répartie entre l’organe central, les banques régionales et les filiales du groupe, notamment Natixis. Chaque entreprise du groupe a ainsi désigné un responsable RSE.
De nombreuses réunions assurent l’information, l’animation et le partage de compétence (rencontre nationale reporting RSE, rencontre annuelle de la filière RSE, clubs croissance verte, groupes de travail dédiés au pilotage des engagements RSE).
Des formations sont proposées : « fondamentaux de la RSE », « reporting RSE », « outil bilan carbone ». Chez Natixis, une formation présentielle et un elearning sur la RSE sont proposés depuis 2018 aux collaborateurs. Des jeux aussi sur les risques climatiques.
Des actions de communication et d’animation en interne pour l’ensemble des employés et aussi en externe sont proposées (semaine européenne sur le développement durable, sur la mobilité, sur la finance solidaire…).
À noter aussi :
En tant que groupe coopératif appartenant à nos 9 millions de clients sociétaires, lors des AG les thématiques RSE peuvent être discutées.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Depuis 2018 chez Natixis, la rémunération variable des membres du comité de direction générale est indexée sur les notations extra-financières de l’entreprise (évolution à la hausse d’un panier de 3 notations).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Au niveau du Groupe BPCE :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Le sujet de la mobilisation des collaborateurs sur leur empreinte écologique est majeur dans le groupe.
Le réseau social d’entreprise Yammer réunit les collaborateurs intéressés par ces sujets autour de différents Yammers dédiés à la RSE, la croissance verte, risques climatiques ou les achats responsables. Ils peuvent y partager des bonnes pratiques mais aussi faire état d’initiatives dans leur entreprise ou à titre personnel.
Les animations dispensées par exemple lors de la semaine européenne du développement durable ou de la mobilité invitent les collaborateurs à changer leur habitudes (ex sur le plastique).
Parmi les projets initiés avec les collaborateurs pour réduire l’impact direct sur l’environnement : challenge d’économie d’énergie, réduction et tri les déchets, repenser sa manière de se déplacer via le plan de mobilité, développer la biodiversité (ruches et jardin potager collaboratif), réflexion sur l’alimentation durable.
D’autre part les collaborateurs sont invités à réfléchir à l’impact écologique de leur métier (financement, investissement, assurance…) et participent aux orientations stratégiques du Groupe BPCE pour accompagner la transition écologique. Des Hackacthons ont eu aussi lieu pour faire émerger des produits ou services responsables.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en oeuvre ?
La RSE constitue un axe du plan stratégique achats 2020 de BPCE Achats et de la filière achats avec la démarche Agir. Les objectifs :
Dans le cadre de la loi devoir de vigilance, BPCE Achats a élaboré une cartographie mesurant, par pays et par catégorie d’achats, les enjeux RSE liés à la loyauté des pratiques, droits de l’Homme, l’environnement (consommation des Ressources naturelles, pollution (air, eau, sols), biodiversité, émissions de gaz à effet de serre, gestion des déchets).
Sur plus de cent catégories d’achats du secteur bancaire, la cartographie révèle 13 types d’achats à risques RSE forts ou très forts ; désormais le cadre des nouvelles consultations réalisées par BPCE Achats dans ces catégories sensibles, les fournisseurs sont évalués sur leur performance RSE et doivent démontrer les mesures nécessaires pour gérer les risques environnementaux liés à la fabrication de leurs produits/services.
Une démarche a été entamée aussi pour réduire le bilan carbone des achats. Un questionnaire spécifique sera adressé aux fournisseurs à impact sur le bilan carbone. Leurs objectifs (réduction empreinte carbone, alignement avec l'Accord de Paris) seront ainsi abordés.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
BPCE participe aux initiatives sectorielles en France, en Europe et sur la scène internationale.
BPCE est très actif dans les travaux de normalisation internationale (ISO) portant sur la finance environnementale. Il y défend la compatibilité des modèles de standardisation financiers avec ceux spécifiques aux banques locales, notamment coopératives et de leurs clients.
Au niveau européen, Natixis a intégré le groupe d’experts techniques sur la finance durable (TEG) pour bâtir le plan d’action sur le financement de la croissance durable européen.
Au niveau national, le groupe est représenté par Natixis dans la commission Climat de l’AMF. BPCE participe activement à côté des autres groupes bancaires français aux groupes de travail de l’ACPR sur la gouvernance et les métriques.
Le groupe participe aussi aux relations de place et aux groupes de travail notamment la fédération bancaire française (FBF), l’ORSE, ESBG, EACB, FBE.
Un exemple d’influence concerne le développement de financement d’activités vertes. Ainsi BPCE promeut, à travers la FBF, l’introduction d’un Green Supporting Factor donnant une incitation aux banques d’allouer encore plus de bilan en faveur de transactions ayant un impact positif dans la lutte contre le réchauffement climatique par un allègement des fonds propres réglementaires requis pour ces opérations. L’initiative du Green Weighting Factor est un pilote de cette initiative.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Créé en 1898, le groupe Casino participe à donner accès à une alimentation diversifiée à tous, y compris les clients les plus modestes, grâce à des formats d’enseignes adaptés et des marques de distributeurs de qualité. Le groupe Casino propose, au travers de ses enseignes, une large offre de produits responsables accessibles à tous, notamment de produits issus de l’agriculture biologique, avec ses marques Casino Bio, Franprix Bio ou encore Monoprix Bio. .
Il est, par ailleurs, l’un des principaux employeurs dans les pays où il est présent, notamment en France et au Brésil avec respectivement plus de 70 000 et 100 000 collaborateurs employés à plus de 94% en contrat à durée indéterminé. De par la grande variété de ses métiers, il favorise l’insertion professionnelle des jeunes, notamment ceux ayant une faible qualification, auxquels il offre de nombreuses opportunités d’évolution professionnelle. Le groupe emploie plus de 39% jeunes de moins de 30 ans. Entreprise inclusive, il offre aussi de nombreuses opportunités aux personnes en situation de handicap avec plus de 8 500 collaborateurs concernés.
Le groupe Casino a aussi un fort impact positif sur tous les territoires, avec plus de 10 000 magasins de proximité présents aussi bien en zone rurale que dans les quartiers et les centre villes avec ses différentes enseignes Monoprix, Franprix, Petit Casino, Spar, vival… Nos magasins ont un rôle majeur dans les territoires, pour maintenir le lien social, mais aussi en termes d’emploi et vis-à-vis des fournisseurs, notamment des PME locales. Les achats auprès des fournisseurs représentent 83,8% de son chiffre d’affaires, la majorité des fournisseurs étant des entreprises présentes dans les pays où le Groupe est implanté.
L’impact environnemental et climatique de nos activités fait l’objet d’une prise en compte stratégique au plus haut niveau de l’entreprise. En effet, l’alimentation étant responsable d’environ 25% des émissions de gaz à effet au niveau mondial, le groupe Casino agit sur ses principaux impacts afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris de 2015 (voir réponses ci-après). A titre d’exemple, ces enjeux sont abordés à chaque Comité Exécutif du groupe, notamment les enjeux carbone, plastique, gaspillage alimentaire. Autre exemple, la rémunération variable des cadres est indexée sur un critère environnemental (voir ci-après).
Enfin, la crise de la COVID 19 a mis en avant le rôle essentiel de nos collaborateurs et de notre métier, rappelant l’utilité sociale du Groupe : garantir à tous les citoyens, l’accès à une alimentation saine et responsable en mobilisant toutes ses parties prenantes.
Pour en savoir plus sur le modèle d’affaires cf page 17 du document de référence du groupe.
Les principaux enjeux liés aux risques de pollution de nos activités ont été identifiés. Ces principaux risques sont liés aux stations-services présentes sur certains parkings de magasins, et aux transports de marchandises. Pour ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement, ils ont été identifiés dans le cadre de l’étude évoquée ci-dessus.ts ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le groupe Casino réalise chaque année un bilan complet de ses émissions de Gaz à Effet de Serre sur l’ensemble de ses activités (scopes 1, 2 et 3). La connaissance de notre impact gaz à effet de serre nous permet d’identifier les principales sources d’émissions liées à nos activités et de déployer des plans de réduction de ces émissions en conformité avec les objectifs de l’Accord de Paris afin de participer à limiter l’augmentation des températures à moins de deux degrés. A partir de ces bilans, le Groupe a défini ses objectifs de réduction de ses impacts de gaz à effet de Serre qui ont été validés par le Science Based Target, preuve qu’ils répondent aux objectifs de l’Accord de Paris. Ainsi, le groupe Casino est engagé à réduire de 18% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2025 sur les scopes 1 et 2, de de 10% entre 2019 et 2025 sur le scope 3, conformément au SBT et aux objectifs de l’Accord de Paris. Le groupe Casino a créé la société GreenYellow, spécialisée dans l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, dès 2009, permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation énergétique de nos magasins (deuxième poste d’émissions directes du groupe). La mise en place d’un plan de performance énergétique a permis, par exemple, de réduire de 20%, en moyenne, la consommation énergétique de nos magasins. Plus de 1 000 magasins sont sous contrats de performance énergétique et 100% des supermarchés Casino et des magasins Franprix ont couvert les meubles froids de portes permettant une réduction significative des consommations et de l’impact GES.
Enfin, le groupe a installé plus d’une centaine de centrales solaires sur les toits et ombrières de ses magasins, permettant de développer l’auto consommation et de soutenir les énergies renouvelables. En 2020, le groupe Casino a créé le « Forum Carbone » afin de mobiliser ses plus grands fournisseurs autour des enjeux du Climat pour les accompagner dans la réduction des émissions de Gaz à effet de Serre des produits qu’ils commercialisent.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le groupe Casino a présenté à la Science Based Target Initiative, ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre en valeur absolue, en 2018, qui ont été validés, en 2019, par les équipes du SBTi, démontrant que la trajectoire carbone du groupe est conforme avec les objectifs de l’Accord de Paris. Nous avons publié nos objectifs à 2025, considérant que des objectifs à court terme cohérents avec l’Accord de Paris sont plus mobilisateurs et ce conformément au SBT. Le groupe Casino est engagé à réduire de 18% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2025 sur les scopes 1 et 2, de de 10% entre 2019 et 2025 sur le scope 3, conformément au SBT et aux objectifs de l’Accord de Paris.
Le SBT est soutenu par le CDP, le Pacte mondial des Nations Unies, le World Resource Institute, et le WWF. Une dizaine d’entreprises françaises ont, à ce jour, validé leurs objectifs via le SBT. Pour en savoir plus : voir le site internet de Science Based Targets.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le groupe Casino a effectué une étude des pressions directes et indirectes exercées par les activités du groupe sur la biodiversité, en partenariat avec l’Ecole de Mines de Saint-Etienne en 2016. Cette étude a permis d’évaluer la cohérence et la proportionnalité des politiques et actions déployées au regard des pressions constatées et a confirmé les principaux impacts identifiés et a été utilisée pour prioriser les actions à mener pour préserver la biodiversité.
Signataire du Manifeste « Acte for Nature », la démarche du Groupe intègre différents indicateurs afin d’évaluer les pressions exercées par les matières premières alimentaires en terme de changement climatique, pollutions et perte d’habitats naturels. Les impacts sur la Biodiversité sont liés principalement à la chaine d’approvisionnement du groupe notamment la filière bovine, ainsi qu’à la production des matières première alimentaires et l’offre de produits. Les leviers d’actions utilisés par le Groupe consistent à développer l’offre de produits issus de protéines végétales, issus de l’agro écologie et de l’agriculture Biologique, ainsi que les politiques et actions de contrôle sur les filières bovine, l’huile de palme, et les ressources halieutiques.
Pour en savoir plus, voir notre Document d'Enregistrement Universel 2019, pages 228 et 229, 239 et suivantes
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Les principaux enjeux liés aux risques de pollution de nos activités ont été identifiés. Ces principaux risques sont liés aux stations-services présentes sur certains parkings de magasins, et aux transports de marchandises. Pour ce qui concerne la chaine d’approvisionnement, ils ont été identifiés dans le cadre de l’étude évoquée ci-dessus.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Afin de prendre en compte les enjeux liés aux changements climatiques et engager la transition nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, nous agissons notamment sur les marques propres du groupe.
Signataire du Pacte de lutte contre les emballages plastiques, les équipes appliquent les règles de l’éco-conception afin de limiter l’utilisation d’emballages inutiles, tout en assurant la qualité sanitaire et la juste protection des produits pour éviter le gaspillage alimentaire. Ainsi, tous les emballages des produits MDD sont évalués sous l’angle des 5 R (refuser, réduire, réutiliser, recycler, rot – composter). Nous développons et assurons la promotion de gammes plus respectueuses de l’environnement : gamme de produits issus de l’agriculture biologique avec nos marques Casino Bio, Monoprix Bio ou Franprix Bio ; vegan ; garantis sans résidus de pesticides ou visant à la réduction des intrants avec le programme « Tous Cultiv’acteurs » chez Monoprix, ou encore pour le non alimentaire la gamme « Sincère » réduisant ainsi les besoins en ressources. Les enseignes du groupe en France sont engagés à ce que 100% des emballages des produits à marque propre soient recyclables ou réutilisables d’ici 2025.
Afin d’assurer une réduction de l’impact environnemental des produits, le groupe Casino s’est engagé depuis 2009 en faveur de la mise en place d’un affichage environnemental de l’impact des produits et soutient cette initiative portée par les pouvoirs publics afin de la généraliser. Le groupe a conçu un outil permettant de connaitre les principaux impacts des produits en termes de gaz à effet de serre et à ses fournisseurs à marque propre d’améliorer leurs impacts. Cette démarche est expliquée sur le site www.mieuxproduire.fr
Le groupe Casino développe aussi de nouveaux concepts de vente adaptés aux attentes de consommation plus responsable dans toutes les enseignes, notamment avec le vrac qui a été élargi à de nombreux produits (vin, graines, légumineuses, mais aussi lessive, liquide vaisselle) et les produits de seconde vie avec notre filiale Cdiscount (En savoir plus : voir notre site internet)
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
En tant que distributeur alimentaire, le groupe Casino n’est pas dépendant de ces matériaux. Nous suivons l’état des ressources et des matières premières, notamment à titre d’exemple, halieutiques afin d’identifier les espèces de poissons menacés d’extinction. Le groupe a interdit à la commercialisation de nombreuses espèces dont les stocks sont menacés. Le groupe suit sa consommation d’eau qui est essentiellement liée à l’activité de ses magasins. En savoir plus sur notre site internet.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le groupe Casino a analysé à la fois ses différents risques RSE et climatiques. L’ensemble de la démarche est présenté dans le document d’enregistrement universel. En savoir plus, voir notre Document Universel d'Enregistrement, 2019pages 189-191, 271, 287
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Concernant les activités du groupe, nous avons identifié les actifs qui ont le plus fort impact sur l’environnement et le climat, et nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre prennent en compte les différences entre ces actifs.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Comme l’évoque votre manifeste, l’intégration des activités de notre groupe dans une trajectoire en dessous de deux degrés ne peut se faire au détriment de l’emploi et du développement humain. Avec 220 000 employés dans le monde, notre responsabilité est de réussir ces transformations dans un environnement extrêmement concurrentiel, notamment avec le développement des plateformes de commerce en ligne mondiales. La rentabilité de nos activités est la condition sine qua non à la réussite de ces transformations d’ici 2050. Nous nous devons d’adapter notre modèle à la fois en prenant en compte les enjeux climatiques, les attentes de nos clients et l’évolution de la concurrence. Nous soutenons un modèle qui permet de concilier performance économique, sociale et environnementale. Dans notre secteur, il est tout à fait possible de concilier ces objectifs, leur atteinte passant notamment par une modification du mix alimentaire dans les différents pays où nous sommes présents.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Plusieurs scenarii d’évolution des comportements alimentaires ont été publiés que nous étudions avec attention.
En effet, l’atteinte des objectifs climatiques pour l’alimentation dépendra de la capacité collective de modifier nos comportements et habitudes alimentaires, modifiant l’offre produit en magasins. Ces trajectoires sont réalisées par des experts indépendants et bien qu’elles convergent, présentent différentes options. Les principales études prises en compte sont celles publiées notamment par The Lancet Eat, qui a été analysée par le Comité Nutrition Santé du Groupe, et l’étude ADEME sur l’empreinte environnementale de l’alimentation. Notre objectif est de favoriser cette transition par une stratégie de l’offre consistant à promouvoir ces nouveaux modes de consommation moins carbonés, à la fois via de nouveaux concepts comme le VRAC, par l’offre produits (gamme locale, Bio, végétale), et en engageant nos grands fournisseurs, qui eux-mêmes ont pris des engagements de réduction.
Enfin, comme évoqué, le groupe Casino a fait valider ses objectifs et ses plans d’actions par le Science Based Target.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Les investissements que nous réalisons ciblent prioritairement les dernières technologies disponibles qu’il s’agisse des meubles froids, des systèmes d’éclairage (LED), de transport (fluvial et camions PIEK Azote..) qui présentent généralement un coût à l’achat supérieur. Les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre sur notre périmètre d’activité direct (scope 1 et 2) sont déjà largement soumises à des contraintes carbones, puisque la 1ère source d’émission de CO2 du Groupe est soumise à quota avec la F-Gas de l’Union Européenne. Concernant l’offre de produits disponibles dans les magasins, le groupe Casino a été pionnier pour calculer l’indice carbone des produits, puis l’impact environnemental. En effet, nous considérons que la mise en place de cette information permet à nos fournisseurs d’optimiser l’impact de leurs produits, et à nos clients, par une meilleure information, de modifier leur comportement d’achat. L’outil mieuxproduire.fr a été mis en place et est à disposition de nos fournisseurs. La mise en place de cette démarche permet aussi de prendre en compte l’impact éventuel d’un prix carbone.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Les principaux investissements nécessaires pour réduire l’impact environnemental de nos activités concernent :
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Ces deux objectifs ne sont pas systématiquement contradictoires, et au contraire sont des opportunités commerciales importantes. A titre d’exemple, la réduction de notre impact carbone passant par la réduction de notre consommation énergétique a été l’opportunité de développer de nouvelles activités rentables telles que GreenYellow. La réduction de l’impact plastique ou encore la transition vers davantage de consommation de protéines végétales offrent de nombreuses opportunités à la fois commerciales et pour l’environnement. Pour concilier ces objectifs, il est important que l’ensemble des acteurs de la société définissent un consensus claire sur les solutions ayant véritablement un impact positif sur l’environnement et les Gaz à Effet de Serre, ainsi qu’ un objectif de temps commun et déterminé pour l’atteindre, tout en prenant en compte l’impact social et sanitaire éventuel des solutions à déployer. Cette transition nécessite des coalitions d’acteurs, comme nous le faisons avec la signature du Pacte plastique en 2019, et une mobilisation de la société civile pour adopter ces nouvelles solutions plus vertueuses.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le groupe Casino utilise plusieurs moyens afin de s’assurer de la bonne compréhension des enjeux entre alimentation et climat. Ainsi, ces enjeux sont évoqués lors du Comité Gouvernance et RSE du Conseil d’administration et des Comité Exécutif, ainsi que dans les comités de direction de chacune de nos enseignes. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation des collaborateurs et des managers, et des parcours de formation en digital sont mis en place régulièrement. Les managers sont invités à suivre des parcours en digital (MOOC), notamment sur les thèmes de la consommation responsable, du lien entre alimentation et climat et du gaspillage alimentaire ou encore du bien-être animal. Vis-à-vis de nos clients, dès 2015, le groupe Casino a soutenu avec une Fondation une campagne de sensibilisation des clients et des collaborateurs dénommée « Choisir c’est Agir », puis « la Solution est dans l’assiette ». Différentes actions sont menées selon les enseignes sur les différents enjeux comme la récente prise de parole des enseignes Casino avec la démarche « Cap d’agir ensemble » (voir notre site internet). Les enjeux RSE, y compris les enjeux environnementaux et climatiques, sont présentés, lors de l’Assemblée générale des actionnaires.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La RSE est prise en compte dans la rémunération variable des dirigeants et des cadres.
Ainsi, 10% de la rémunération variable du Président, Directeur général est indexée sur les notes obtenues par 3 agences de notations extra-financières. Ces agences évaluent chaque année la performance RSE du groupe Casino, notamment au regard de sa politique en faveur de l’environnement et du climat.
Les cadres du groupe en France ont deux objectifs RSE dans leur rémunération variable de nature différente. L’un porte sur la politique égalité professionnelle avec un objectif sur l’évolution du pourcentage de femmes dans l’encadrement ; l’autre porte sur la politique environnementale et de lutte contre les dérèglements climatiques avec la baisse des consommations électrique du groupe en Kwh/m².
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Les enjeux environnementaux sont pris en compte et traités à différents niveaux selon les problématiques. Le pilotage de la performance environnementale et carbone est assuré au niveau groupe par la direction de la RSE qui reporte au Secrétaire général, membre du Comité Exécutif. Les enjeux et les performances du groupe en termes d’émissions de gaz à effet de serre ont été traités à deux reprises en 2019. Ces enjeux et performances sont également présentés au Comité de gouvernance et RSE, comité émanant du Conseil d’administration du Groupe.
Ces enjeux sont aussi pris en compte par les filiales à l’international dans les différentes instances de gouvernance, notamment au sein de notre filiale au Brésil et en Colombie. Les différentes directions sont ensuite impliquées selon leurs enjeux, notamment les directions techniques, RSE, achat et logistique des enseignes. Enfin, le groupe a créé, dès 2009, une filiale dédiée à l’amélioration de la transition énergétique dénommée GreenYellow. Cette société accompagne le Groupe dans la mise en place de sa politique d’amélioration de la performance énergétique et du déploiement de centrales solaires sur les toits et ombrières de parking, en France comme en Amérique du Sud.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Les solutions pour permettre de réduire l’impact environnemental et sur le climat des activités du groupe nécessitent une mobilisation des équipes opérationnelles. En effet, de nombreuses solutions sont à inventer et nécessitent des expérimentations avant un déploiement. Aussi, les équipes des différentes directions prennent en charge la mise en oeuvre des engagements du groupe. A titre d’exemple, les différentes équipes achat – qualité – marketing du groupe ont la responsabilité de déployer les solutions pour atteindre les engagements que 100% des emballages soient recyclables ou ré utilisables d’ici 2025. De même, concernant le gaspillage alimentaire, les directeurs de magasins et les équipes déploient les solutions sur le terrain qu’ils s’agissent des partenariats noués avec Phenix ou Too Good to Go ou encore la Fédération Française des Banques Alimentaires. Les collaborateurs sont amenés dans leurs métiers à intégrer les enjeux RSE et climat.
Les politiques RSE mises en place, l’intégration de la RSE dans la rémunération variable et le pilotage de la performance RSE permettent aux collaborateurs de s’engager et de déployer les démarches de progrès nécessaires.
Enfin, la RSE fait l’objet d’une négociation avec les organisations syndicales représentatives tous les 3 ans, dans le cadre de l’Accord RSE mis en place depuis 2014.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Nous agissons avec nos fournisseurs afin de s’assurer de la prise en compte de leur impact environnemental, climatique et sur la biodiversité. L’impact environnemental de nos fournisseurs porte sur les matières premières utilisées pour fabriquer les produits et l’impact carbone des produits proposés.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le groupe Casino est engagé dans un dialogue régulier et responsable avec les décideurs publics afin de leur permettre d’avoir une meilleure compréhension des enjeux opérationnels.
Le groupe Casino, au travers de la Direction des Relations extérieures, mène des actions de représentation d’intérêts afin de dialoguer, d’échanger et d’informer les élus lors de l’élaboration de textes législatifs, et participe aux travaux des différentes fédérations professionnelles qui représentent ces secteurs. Il entretient un dialogue régulier et ouvert nécessaire à la construction des politiques publiques.
Il répond aux demandes d’information des ministères concernés par ses activités et d’audition du Parlement en tant que de besoin. Le Groupe agit dans le respect des “principes de transparence et d’intégrité du lobbying responsable” de l’OCDE, ainsi qu’en adéquation avec les engagements issus de sa Charte Ethique. A ce titre, il veille au respect des normes, lois et principes, nationaux ou internationaux, portant notamment sur la lutte contre la corruption.
Conformément aux exigences légales, le Groupe a déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique en 2018 ses activités conduites au 2e semestre 2017 auprès des agents publics nationaux ainsi que les sommes engagées pour ses actions de représentation d’intérêt. Il déclare ses activités de représentation d’intérêts sur le Registre des représentants d’intérêts de la Commission européenne. Il est membre ou partenaire d’associations professionnelles de ses différents secteurs d’activité (commerce, logistique, vente à distance, production solaire…), ainsi que d’associations d’élus territoriaux, avec lesquels il interagit sur des sujets d’intérêt général (revitalisation des centres villes, notamment).
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
CNP Assurances met son expertise unique de la protection et de l’épargne au service de ses clients et de ses partenaires dans le cadre d’un modèle d’affaires multipartenarial et multicanal. Ses solutions sont distribuées en France, en Amérique du Sud et en Europe par de nombreux partenaires bancaires et de l’économie sociale, en points de vente et en ligne. Le Groupe compte 37 millions d’assurés en prévoyance/protection et 14 millions d’assurés en épargne/retraite dans le monde.
Face aux enjeux environnementaux et sociaux actuels, l’objectif de CNP Assurances est d’être un acteur de la transition vers une économie décarbonée et inclusive. En clair, sa politique d’investissement peut contribuer à une croissance économique durable et ses garanties assurantielles à la lutte contre l’exclusion financière.
Quelques exemples concrets :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Au cours des 4 dernières années, CNP Assurances a pris des engagements forts en faveur de la transition énergétique et écologique (TEE) et pour lutter contre le réchauffement climatique. Signataire du Montreal Carbon Pledge, elle a rendu publique l’empreinte carbone de son portefeuille actions cotées détenues en direct en décembre 2015 et s’est engagée à la réduire de -47% à horizon 2021.
CNP Assurances comptabilise et publie par ailleurs chaque année depuis 2005 auprès du CDP (Carbon Disclosure Project) l’empreinte carbone de ses activités opérationnelles (cette empreinte carbone est assez limitée compte tenu de notre activité de services sans processus industriel).
Les émissions du scope 1 et du scope 2 sont peu significatives. Au-delà des efforts d’optimisation, leur volatilité est inévitable : la baisse des émissions directes (scope 1) s’explique par le remplacement du chauffage au gaz par de la géothermie sur le site d’Arcueil pour le chauffage du bâtiment. La légère diminution des émissions indirectes associées à l’énergie (scope 2) est due à la fois aux variations climatiques et à la poursuite des travaux d’efficacité énergétique. Quant aux autres émissions indirectes (scope 3, hors actifs financiers), elles restent stables.
En dehors de la part imputable à l’achat de prestations de services et intellectuelles, les principaux postes d’émissions de CNP Assurances sont liés à l’utilisation du matériel informatique, les déplacements professionnels et l’utilisation d’électricité et de papier. Ces postes d’émissions sont cohérents pour une entreprise exerçant des activités de services.
Quelques exemples concrets de réduction des émissions carbone du Groupe :
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Dans le cadre de notre contribution positive à l’Objectif de Développement Durable n°13 (lutte contre le changement climatique), CNP Assurances a pris d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions :
Preuve de son engagement en tant qu’investisseur responsable, CNP Assurances s’est fixé des objectifs chiffrés ambitieux concentrés sur le volet « bas carbone » de la politique d’investissement responsable. Un point d’étape à fin 2018 indique que l’ensemble des actions menées ont permis de délivrer une performance satisfaisante.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Avec 57 090 hectares de forêts à fin 2018, CNP Assurances est le premier propriétaire privé de France. La Société Forestière, filiale à 50 % de CNP Assurances, assure la gestion durable des forêts respectant la biodiversité et anticipant le changement climatique, formalisé dès 2001 via une charte. Dès 2003, l’ensemble des forêts du patrimoine de CNP Assurances a été certifié PEFC, ou est en cours de certification pour les nouvelles acquisitions, attestant ainsi que le bois est issu de forêts gérées durablement. En 2018, la croissance des arbres de CNP Assurances a permis de stocker 495 021 tonnes de CO2. Après déduction des bois vendus et de ceux abattus, le bilan net de l’exercice 2018 s’élève à 204 179 tonnes de CO2 qui viennent s’ajouter au stock en place.
La Société Forestière mène année après année des actions en faveur de la biodiversité dans les forêts de CNP Assurances. À ce titre, elle s’applique à conserver régulièrement en forêt des arbres morts, debout ou couchés, qui hébergent une biodiversité très spécifique – plus d’un quart des espèces forestières animales et fongiques – reconnue d’intérêt majeur par les scientifiques et les associations de protection de la nature.
Ces actions portent leurs fruits et sont complétées par l’identification et le maintien d’arbres ou autres éléments remarquables. Ainsi le lancement en 2018 de la campagne de recensement de ces éléments permettra de constituer une base de données géographique dans le but de les préserver de toute exploitation. Parmi les nouveaux éléments recensés en 2018, on notera une fourmilière géante en forêt de Montorge peuplée de fourmis rousses qui jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes forestiers. Elles ont par exemple un rôle direct dans la régulation de certains insectes ravageurs des forêts dont elles s’alimentent.
CNP Assurances ne dispose pas à ce stade d’une analyse détaillée de l’impact de ses activités sur la biodiversité. Cependant, afin de contribuer à la prise de conscience par l’ensemble des acteurs économiques de l’érosion de la biodiversité, CNP Assurances finance les travaux de recherche sur la mesure de l’empreinte biodiversité des entreprises en étant membre depuis 2016 du Club B4B+ des Entreprises pour une Biodiversité Positive, placé sous l’égide la Caisse des Dépôts.
Compte tenu de notre activité de services sans processus industriel, l’empreinte biodiversité des activités opérationnelles de CNP Assurances devrait être assez limitée.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Compte tenu de notre activité de services sans processus industriel, CNP Assurances n’a pas mis en place une analyse spécifique sur la pollution globale. Nous portons néanmoins une attention toute particulière sur l’impact environnemental de nos fournisseurs via plusieurs actions :
Les principaux fournisseurs du Top 200 k€ (fournisseurs dépassant 200 k€ TTC de chiffre d’affaires avec CNP Assurances, soit environ 250) font l’objet d’une évaluation par EcoVadis. L’information est rassemblée sur une plateforme collaborative qui comprend 150 secteurs d’activité et 95 pays. À l’issue de l’évaluation, les fournisseurs évalués reçoivent un retour approfondi sur leurs pratiques RSE comprenant une note sur quatre thèmes (environnement, social, éthique et achats responsables), et la liste des principaux points forts et points d’amélioration. En 2018, le périmètre couvert a permis d’évaluer 110 fournisseurs, correspondant à 55 % du montant total des achats. La moyenne des évaluations est de 58,8/100 pour ces 110 fournisseurs, ce qui correspond à un résultat bien supérieur à la moyenne des entreprises notées par EcoVadis.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
CNP assurances conçoit et gère des contrats d’assurance, qui se traduisent physiquement via des documents papier et/ou numériques. L’estimation des émissions de gaz à effet de serre liées au cycle de vie d’un produit d’assurance prévoyance a été revue en 2015, en cohérence avec la démarche Bilan carbone®. À titre d’exemple, un contrat Trésor Prévoyance Garantie Autonomie, émet sur toute la durée de sa vie 22 kg de CO2.
Cette analyse a permis de hiérarchiser nos priorités d’actions et justifie les efforts faits pour réduire l’empreinte environnementale du fonctionnement interne, le développement de la dématérialisation et le suivi en ligne des dossiers.
Par ailleurs, CNP Assurances a fait analyser en 2015 l’impact environnemental de la souscription en ligne d’un contrat d’assurance emprunteur versus un contrat papier, en partant des observations sur un produit déployé depuis plus d’un an. Les résultats sont très positifs notamment en termes de réduction d’émission de gaz à effet de serre.
Les études présentées montrent que les principaux facteurs d’impact direct d’un produit d’assurance sur l’environnement restent le papier et les déplacements.
Les solutions pour réduire la consommation de papier, via la dématérialisation des actes de gestion ou via la digitalisation de la relation client sont développées, en harmonie avec la stratégie du Groupe. Il faut néanmoins rester vigilant sur l’impact environnemental de la consommation énergétique des équipements informatiques.
La dématérialisation des documents contractuels a permis d’économiser près de dix millions de feuilles depuis plusieurs années : la dématérialisation des courriers marketing vers les clients du réseau Amétis a été initiée en 2011, et la quasi-totalité des demandes d’adhésion pour les produits de La Banque Postale sont dématérialisées, ce qui a permis de supprimer l’usage du papier carboné (soit une économie d’un million d’exemplaires).
La transformation digitale implique d’être vigilant sur la consommation énergétique des datacenters : les serveurs informatiques gagnent en efficacité énergétique à chaque génération, les équipements renouvelés bénéficient du Label Energystar et CNP Assurances se dote de cibles technologiques (renouvellement des microarchitectures, utilisation de microprocesseurs performants, etc.).
La virtualisation est aussi largement utilisée, non seulement sur les serveurs mais aussi sur les systèmes de stockage et les réseaux de CNP Assurances. Par ailleurs, le refroidissement des serveurs est consommateur d’énergie. CNP Assurances déploie des actions d’optimisation de la circulation des flux d’air des datacenters (urbanisation des salles), tout en dotant progressivement ses équipements de PDU intelligent (Power Distribution Unit, permettant de surveiller la consommation d’énergie). En 2018 le relèvement des consignes de la température dans les salles hébergeant les serveurs informatiques a permis de réduire légèrement l’indicateur de performance énergétique à son niveau 2017 (1,56 vs 1,57 en 2017). Cet indicateur, mis au point par le Green Grid, permet de mesurer l’efficacité énergétique d’un datacenter, calculée en divisant la consommation globale du datacenter par la consommation des équipements informatiques (serveur, stockage, réseau).
Offre spécifique à destination des assurés : En assurance de personnes, l’action directe en faveur d’une économie responsable et de la lutte contre le changement climatique passe par le choix des supports en unités de compte ISR (Investissement Socialement Responsable) dans les contrats d’épargne. Ils sont proposés depuis de nombreuses années dans chacun des contrats individuels phares de CNP Assurances en unités de compte et les contrats sont régulièrement enrichis. Ces enrichissements permettent aux encours de progresser significativement. À fin 2018, près de 199 000 contrats d’assurance vie individuelle de CNP Assurances comportent des fonds ISR. Ils représentent un encours de 1 060 millions d’euros en augmentation de plus de 31 % par rapport à fin 2017.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Compte tenu de notre activité de services sans processus industriel, CNP Assurances n’a pas de consommation ni de stock de matériaux.
CNP Assurances comptabilise et publie par ailleurs chaque année la consommation d’eau de ses activités opérationnelles (cette consommation d’eau est assez limitée compte tenu de notre activité de services).
La hausse de la consommation d’eau entre 2017 et 2018 s’explique par plusieurs phénomènes, les principaux étant des températures plus élevées ayant accru la consommation d’eau de nos collaborateurs ainsi qu’un certain nombre de fuites accidentelles d’eau dans nos locaux. Afin de limiter ce dernier phénomène, des systèmes de détection de fuite d’eau ont été déployés sur deux des bâtiments composant les locaux de CNP Assurances à Paris Montparnasse.
Au Brésil, le siège de Odonto, un de nos filiales, se situe dans un immeuble qui dispose d’un système de réutilisation des eaux usées.
En Italie, notre filiale CNP UniCredit Vita s’est tourné vers le fournisseur « Water With a Mission » qui propose l’achat de bouteilles d’eau ayant pour objectif de garantir l’accès à tous à l’eau via le financement de la construction de puits au Sénégal.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
CNP Assurances s’attache à analyser le risque physique et le risque de transition de son portefeuille d’investissement.
Pour le risque physique :
S’agissant du risque de transition, plusieurs analyses sont menées afin de mieux appréhender ce risque :
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Convaincue que la prise en compte des critères Environnement, Social et Gouvernance (ESG) dans l’évaluation d’un placement contribue à la création de valeur et optimise le couple rendement/risque dans le temps, CNP Assurances, en tant qu’investisseur de long terme, a déployé depuis plus de dix ans une stratégie d’investisseur responsable au sein des différentes classes d’actifs. Cette stratégie reflète les engagements du Groupe auprès du Pacte mondial, des Principles for Responsible Investments (PRI) et de la déclaration de Kyoto de l’Association de Genève. La stratégie d’investisseur responsable s’est également concrétisée par la mise en place d’une politique ESG d’exclusion pour l’ensemble du Groupe. Elle a été complétée depuis 2015 par une stratégie « bas carbone » en faveur de la transition énergétique et écologique (TEE), et prise en compte progressivement dans les différents compartiments d’actifs. L’objectif est double : protéger les actifs adossés aux droits des assurés et créer de la valeur pour toutes les parties prenantes de CNP Assurances.
Depuis 2015, CNP Assurances exclut tout nouvel investissement dans des sociétés extractrices de charbon et productrices d’énergie à base de charbon dont plus de 15 % du chiffre d’affaires est lié au charbon thermique, chiffre ramené à 10 % en décembre 2018. Sur les actifs existants, la détention d’actifs financiers dans ce secteur est limitée au seuil de 25 % du chiffre d’affaires. Elle a, de plus, choisi de ne plus investir dans les entreprises les plus impliquées dans le développement de nouvelles centrales à charbon.
L’approche ESG sur l’ensemble des actions cotées détenues en direct est basée sur une gestion best-in-class. Depuis fin 2017, la gestion des actions détenues en direct est alignée sur des portefeuilles modèles pondérant fortement la contribution à la transition énergétique et écologique, portefeuilles modèles déployés en collaboration avec La Banque Postale Asset Management (LBPAM) et Mirova (Natixis Investment Managers).
Plusieurs thématiques ont été mises en oeuvre à travers les investissements réalisés :
En 2018, 13 titres présents dans les portefeuilles d’actions ont été vendus notamment suite à la dégradation de leur notation ESG. Ces mouvements sont significatifs sur un portefeuille qui comporte moins de 150 lignes.
Dans l’immobilier, l’acquisition des biens passe au crible du mandat cadre entre CNP Assurances et ses asset managers qui intègre des critères ESG nombreux, dont les principaux sur l’environnement sont : efficacité énergétique, pollution, risque d’inondation et de catastrophe naturelle, transports.
Pour la phase de gestion des biens immobiliers, la déclinaison opérationnelle passe par le respect de la charte « Travaux verts » favorisant les matériaux recyclés, les pollutions des chantiers, la consommation d’eau, la qualité de l’air, en plus de la performance énergétique et la protection de la biodiversité.
Dans les forêts, la Société Forestière assure la gestion durable des forêts (objectifs : sécurité, biodiversité, anticipation du changement climatique). Dès 2003, en parallèle à la certification ISO 9001, l’ensemble des forêts du patrimoine de CNP Assurances a été certifié PEFC, attestant ainsi que le bois est issu de forêts gérées durablement.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
CNP Assurances est convaincue que la prise en compte des critères ESG dans l’évaluation d’un placement contribue à la
création de valeur et optimise le couple rendement/risque dans le temps, CNP Assurances, en tant qu’investisseur de long terme, a déployé depuis plus de dix ans une stratégie d’investisseur responsable au sein des différentes classes d’actifs.
Les transformations nécessaires pour être en phase avec les enjeux cités concernent aussi notre bâtiment d’exploitation et plus significativement nos investissements en immobiliers :
Par ailleurs, CNP Assurances soutient la recherche dans la prise en compte du risque climatique à travers les différentes études qu’elle fait réaliser sur ses actifs financiers (analyse du risque physique ou de transition).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Dans le secteur de l’activité d’assurance vie, c’est essentiellement l’évolution des marchés financiers qui sera impactée par un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris. Nous avons réalisé plusieurs études sur le risque de transition de nos actifs financiers qui s’inscrit dans ce scénario. Le détail de ces études est disponible dans le rapport sur l’investissement responsable 2018.
En synthèse, dans un scénario correspondant à la trajectoire des Accords de Paris, la valeur des actifs est potentiellement exposée au risque réglementaire, technologique, de marché et de réputation. CNP Assurances a géré ces risques de transition par la combinaison de plusieurs approches, enrichies d’année en année :
Nous poursuivons activement ces analyses en 2019.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non, pas à ce stade. Nous suivons néanmoins avec attention les initiatives d’autres entreprises en la matière et pourrions un jour réviser notre position sur ce sujet.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
La démarche d’investisseur responsable de CNP Assurances soutient la transition écologique et énergétique depuis plusieurs années. CNP Assurances a décidé d’intensifier son action en se fixant de nouvelles ambitions en décembre 2017 : elle s’engage à consacrer, d’ici 2021, 5 Md€ à de nouveaux investissements en faveur de la TEE, incluant notamment infrastructures vertes, green bonds, mais aussi les immeubles à haute performance énergétique et les forêts. À fin 2018, 3,1 Md€ ont été réalisés.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous pensons qu’il n’y a pas deux directions opposées. La stratégie de transition écologique en cours repose sur deux actions principales, la sensibilisation des collaborateurs et la stratégie d’investissement responsable. La première a plutôt un effet bénéfique sur la motivation et le bien-être des salariés, à en croire les retours que nous en avons. La deuxième est intégrée dans la stratégie de l’entreprise. Nous sommes convaincus que la prise en compte des critères ESG dans l’évaluation d’un placement contribue à la création de valeur et optimise le couple rendement/risque dans le temps, et c’est la raison pour laquelle CNP Assurances, en tant qu’investisseur de long terme, a déployé depuis plus de dix ans une stratégie d’investisseur responsable au sein des différentes classes d’actifs.
L’analyse des risques et opportunités RSE, réalisée dans le cadre réglementaire de la déclaration de performance extra-financière (disponible dans le document de référence de CNP Assurances), démontre l’intérêt d’intégrer ces éléments dans la stratégie globale de l’entreprise. Cette analyse est présentée au Comex. S’il devait y avoir besoin d’une régulation interne, l’entreprise dispose de la gouvernance interne capable de prendre les décisions rapidement et au bon niveau hiérarchique.
La direction générale de CNP Assurances, en plus du renouvellement annuel de son engagement auprès de Pacte mondial, prend régulièrement des positions claires sur le sujet de la transition écologique (Signataire du Manifeste pour décarboner l’Europe du Shift Project en 2017, signature du French Business Climate Pledge en 2019). Enfin, nos grands partenaires et actionnaires sont aussi très engagés sur ce sujet (Caisse des Dépôts, Groupe La Poste, BPCE).
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les enjeux du développement durable font l’objet d’actions de sensibilisation/formation dédiées afin de conforter leur ancrage dans la culture d’entreprise et les pratiques quotidiennes.
Plusieurs entités du Groupe disposent d’une rubrique Intranet dédiée au développement durable. Depuis plusieurs années, des manifestations et des animations régulières sont organisées dans chaque entité pour sensibiliser les salariés aux enjeux du développement durable : concours, sondages, conférences, diffusion de guides ou encore sensibilisation à l’éco-conduite sont organisés. Depuis 2015 et la COP 21 à Paris, la transition écologique et énergétique fait l’objet d’une sensibilisation particulière : serious game interactif, conférence sur l’analyse de cycle de vie d’un produit d’assurance, affiches, ateliers éco-gestes. À l’occasion de la semaine de la finance responsable, CNP Assurances diffuse des informations aux collaborateurs via l’Intranet sur les objectifs de CNP Assurances en matière de lutte contre le changement climatique.
Le groupe de discussion dédié au développement durable mis en place en 2016 sur le réseau d’entreprise Yammer est de plus en plus actif : il permet à chacun de poster des informations et d’échanger sur des sujets variés sur le thème du développement durable. Différentes actions de sensibilisation ont porté sur les gestes éco‑responsables dans les entités du Groupe.
Une formation du comité exécutif sur les sujets climat est prévu dans les semaines à venir, de même qu’une présentation en comité d’audit et des risques des enjeux liés au risque climatique. Le département RSE réfléchit à la bonne manière de former et sensibiliser ensuite l’ensemble des collaborateurs sur le sujet du risque climatique.
En termes de communication à destination des actionnaires, les sujets climat sont abordés annuellement dans le document de référence, le rapport sur l’investissement responsable et le rapport sur la solvabilité et la situation financière, qui sont librement accessibles sur notre site internet.
Le sujet de la biodiversité est aujourd’hui moins mature que le sujet climat, tant pour l’ensemble des acteurs économiques que pour le secteur de l’assurance. Cependant, afin de contribuer à la prise de conscience par l’ensemble des acteurs économiques de l’érosion de la biodiversité, CNP Assurances finance les travaux de recherche sur la mesure de l’empreinte biodiversité des entreprises en étant membre depuis 2016 du Club B4B+ des Entreprises pour une Biodiversité Positive, placé sous l’égide la Caisse des Dépôts.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
CNP Assurances a conclu en juin 2019 avec 3 organisations syndicales représentatives un nouvel accord d’intéressement qui couvre la période 2019-2021. L’intéressement est une dimension ancienne de la politique sociale de CNP Assurances. Ces dernières années, c’est ainsi de l’ordre d’un demi mois de rémunération brute supplémentaire qui est versé à chaque salarié bénéficiaire. Ce dispositif permet de faire le lien entre les résultats de l’entreprise et la contribution effective de chacun des collaborateurs à cette performance. En effet, l’entreprise a toujours retenu comme indicateurs, supports de son calcul, des actions alignées sur les orientations stratégiques de l’entreprise. Ce nouvel accord inclut des indicateurs en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Un des indicateurs retenus est lié à la stratégie d’investissement responsables: la part des actifs gérés selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ainsi en 2018, cet indicateur est de 81 % et l’objectif 2019 sera atteint si la part des actifs gérés avec des critères ESG est égale ou supérieure à 80 %.
Par ailleurs, les enjeux RSE, et plus particulièrement la qualité de vie au travail, font partie des critères variables de la rémunération du Directeur Général de CNP Assurances.
La rémunération variable du directeur général est basée à 40 % sur des objectifs qualitatifs :
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La secrétaire générale du Groupe CNP Assurances en charge de la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) est membre du comité exécutif.
Une formation du comité exécutif sur les sujets climat est prévu dans les semaines à venir. Plus globalement, notre stratégie d’investissement responsable s’étend aujourd’hui à l’ensemble de nos portefeuilles financiers, et à tous les types d’actifs, des actions aux obligations, en passant par l’immobilier, les forêts... Notre conviction au sujet de la valeur ajoutée d’une démarche d’investisseur intégrant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) s’est concrétisée au fil des années. Nous l’avons initiée en 2006, et, treize ans après, notre volonté est d’être un acteur toujours novateur face aux défis qu’elle représente. Notre force est de nous mobiliser, en interne et en externe. Des équipes initiatrices, responsabilité sociétale et environnementale (RSE) et investissements, à la direction générale, en passant aussi par la direction des risques, les enjeux ESG irriguent notre quotidien. Les échanges avec tous les acteurs – sociétés de gestion, société civile, et entreprises – font avancer nos pratiques d’investisseur responsable avec comme objectif la protection des assurés et de l’avenir de tous.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Consciente des effets du dérèglement climatique, CNP Assurances a décidé la création, en 2018 pour une mise en place en 2019, d’un comité risques climatiques. Ce comité a vocation à instruire et suivre l’ensemble des sujets d’actualité et des actions liés aux études réalisées sur le changement climatique. Ce comité transverse à l’entreprise réunit les équipes en charge de la RSE, des investissements, des risques et de l’actuariat. Il permettra d’évaluer précisément les risques que le changement climatique fait peser sur nos activités en Europe et en Amérique latine, et pourra proposer à la direction générale les moyens d’adaptation et/ou de résilience à mettre en place.
Par ailleurs, CNP Assurances a organisé la seconde édition son Challenge « Open Innovation » dont les objectifs sont de faire prendre conscience à l’ensemble des collaborateurs qu’ils sont porteurs d’idées utiles à l’entreprise, de les inciter à les proposer puis à les porter en mode projet et plus largement d’encourager la prise de risques au sein du Groupe.
En 2018, le challenge open innovation et un groupe de travail 100% Bio ont montré leur intérêt sur l’ensemble des sujets de la restauration collective et sur les projets d’ores et déjà prévus dans le plan d’actions à 3 ans.
Un 3e challenge va débuter en novembre prochain. Les collaborateurs seront à nouveau incités à faire naître des idées sur des thèmes ayant un impact positif sur l’environnement.
En parallèle, le département RSE organise régulièrement des ateliers de travail avec les collaborateurs afin de les faire réfléchir sur des actions ou des solutions à mettre en place au sein de l’entreprise ayant un impact positif sur l’environnement. Très récemment nous avons organisé des ateliers sur les éco-gestes en entreprise, les conclusions de cet atelier verront le jour dans les prochains mois.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Les engagements RSE de CNP Assurances sont déclinés par la direction des achats. Tous les acheteurs sont sensibilisés aux exigences RSE. La charte éthique interne aux achats et le guide de déontologie gouvernent leurs pratiques. Les principaux appels d’offres et consultations comportent un volet RSE, critère de qualification de la proposition.
Signataire du Pacte mondial, CNP Assurances promeut systématiquement son engagement en faveur du respect des droits de l’homme auprès de ses sous-traitants et fournisseurs. Des clauses contractuelles sur la protection des travailleurs figurent dans les contrats.
La quasi-totalité des fournisseurs de biens et de services ou de prestations intellectuelles de CNP Assurances est située en France.
Afin de mutualiser le suivi des performances environnementales, sociales et éthiques de ses fournisseurs, CNP Assurances a noué un partenariat avec EcoVadis. Ainsi, une évaluation RSE des principaux fournisseurs est réalisée par EcoVadis. L’information est rassemblée sur une plateforme collaborative qui comprend 150 secteurs d’activité et 95 pays.
À l’issue de l’évaluation, les fournisseurs évalués reçoivent un retour approfondi sur leurs pratiques RSE comprenant une note sur quatre thèmes (environnement, social, éthique et achats responsables), et la liste des principaux points forts et points d’amélioration.
Les principaux fournisseurs du Top 200 k€ (fournisseurs dépassant 200 k€ TTC de chiffre d’affaires avec CNP Assurances, soit environ 250) font l’objet d’une évaluation par EcoVadis. En 2018, le périmètre couvert a permis d’évaluer 110 fournisseurs, correspondant à 55 % du montant total des achats. La moyenne des évaluations est de 58,8/100 pour ces 110 fournisseurs, ce qui correspond à un résultat bien supérieur à la moyenne des entreprises notées par EcoVadis.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le seul lobbying des entités du Groupe consiste à participer aux instances professionnelles d’assurance et pour les filiales internationales, aux rencontres dans le cadre des représentations diplomatiques de la France. Le groupe CNP Assurances participe aux défis de la société civile en intervenant dans la recherche et les débats, notamment en France sur la retraite et la dépendance. CNP Assurances n’expose pas de position seule. Ses actions passent systématiquement par les organisations de place en particulier la FFA (Fédération française de l’assurance) et les acteurs européens du secteur de l’assurance. Des directeurs experts sont membres de commissions spécifiques. Par ailleurs, aucune entité du Groupe ne fait de donation aux partis politiques.
En 2018, plusieurs collaborateurs se sont mobilisé dans les groupes de travail de la FFA et ont contribués aux guides parus sur le reporting extra‑financier et sur les pratiques d’engagement et d’exclusion ESG.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La raison d’être de l’entreprise publiée en 2012 est d’apporter aux entreprises et aux personnes des univers d’expérience 3D leur permettant d'imaginer des innovations durables, capables d'harmoniser les produits, la nature et la vie. Cette raison d’être guide la stratégie du groupe, que ce soit dans son développement produit, mais également dans ses opérations, sa culture et ses valeurs. Dassault Systèmes est reconnu leader mondial en matière de développement durable puisque la société a été classée au premier rang des 100 entreprises les plus performantes au monde en matière de développement durable par Corporate Knights en 2018. En effet, notre plateforme numérique 3DEXPERIENCE permet à nos clients d’innover pour le développement durable, en anticipant les impacts des produits dès leur conception et en inventant de nouveaux modèles économiques. Nous supportons la méthodologie de l’impact positif net, c’est-à-dire le fait pour les entreprises d’avoir un impact positif social et environnemental supérieur à leur impact négatif. Par exemple, pour le carbone, il ne s’agit pas seulement pour nous d’atteindre la neutralité carbone, mais de permettre à nos clients de réduire leurs émissions carbones en utilisant nos solutions. Ainsi, pour le secteur automobile , les technologies 3D peuvent permettre une réduction massive des émissions carbones, comme démontré dans l’étude suivante.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous évaluons et publions nos émissions carbones selon la méthode du GHG Protocol. En tant qu’éditeur de logiciel, nos émissions directes sont restreintes (scope 1 : 7,465 tCO2e en 2018). Nous évaluons nos émissions sur l’ensemble des périmètres (scope 1, 2 et 3) incluant l’utilisation de nos logiciels chez nos clients ; ce qui représente notre impact principal. Le calcul n’est pas discriminé par ligne de produits mais publié globalement pour nos solutions logicielles. Ces résultats sont exploités et entraînent des plans d’actions pour la réduction des émissions. Ainsi, nous développons l’utilisation des énergies renouvelables pour nos émissions indirectes du scope 2 liées à la consommation d’énergie. Nous mettons en œuvre une politique voyage restrictive pour les émissions du scope 3. Et nous nous attachons à développer nos logiciels selon des processus permettant leur performance d’utilisation (y compris énergétiques), avec des infrastructures labellisées économes en énergie.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Notre objectif n’est pas seulement d’atteindre la neutralité carbone, mais d’avoir un impact positif net, c’est-à-dire de permettre la réduction des émissions carbones de nos clients. Nous adressons tous les secteurs industriels, de l’aéronautique, à l’automobile, aux biens de consommations et sciences du vivant. Nos solutions fondées sur la plateforme 3DEXPERIENCE transforment pour nos clients, la conception, la fabrication et la maintenance de leurs produits. Grâce à elles, ils peuvent ainsi simuler l’ensemble du cycle de vie de leurs produits dès leur conception, et en réduire les impacts environnementaux.
Nous n’utilisons pas de mécanismes de compensation, car notre objectif est la transformation des processus industriels et des modèles économiques pour l’innovation durable.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous n’analysons pas notre impact sur la biodiversité, en raison de la nature de notre activité d’éditeur de logiciel. Nos indicateurs environnementaux sont les émissions carbones, la consommation d’énergie, et le recyclage des déchets informatiques.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
En tant qu’éditeur de logiciel, notre chaîne de valeur est constituée par nos revendeurs, et nos fournisseurs. Nous n’avons pas de sous-traitants. Nos actions concernent principalement nos fournisseurs. Ainsi, notre politique achat intègre les enjeux de développement durable et vise à assurer que les meilleures pratiques sont appliquées pour l’évaluation des produits en prenant en compte notamment l’utilisation, l’entretien, l’efficacité en terme de ressources et de consommation d’énergie, et les possibilités de réutilisation, de recyclage ou de destruction. Nos appels d’offres comprennent un volet environnemental, avec des spécifications concernant l’achat de matériel informatique devant bénéficier du label « energy star ». Depuis 2008, nous menons une politique d’installation de nos activités dans des locaux certifiés par le label environnemental local.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Depuis 2012, nous communiquons sur le concept d’Expérience. Ce concept nous a amené à développer notre plateforme 3DEXPERIENCE, qui permet à nos clients de repenser leur processus de conception pour fournir non pas des produits mais des expériences à leurs consommateurs. Ainsi par exemple pour le secteur automobile, il ne s’agit pas de développer des voitures mais des expériences de mobilité, pour le secteur des sciences du vivant des expériences patients, etc… Ce concept permet de découpler la valeur fournie au consommateur et la valeur économique de l’utilisation des ressources. Il permet également d’inventer de nouveaux modèles économiques liés à l’économie circulaire, au partage, etc.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous ne calculons pas notre empreinte en matériaux qui est indirecte, et dépend de nos fournisseurs notamment informatiques. Néanmoins, comme précisé, nous incluons un volet environnemental dans nos appels d’offres. Notre consommation d’eau est exclusivement liée aux consommations d’eau des personnes dans nos bâtiments ; les certifications environnementales locales de nos bâtiments intègrent la gestion de l’eau dans ses critères.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les risques induits pas les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité sont intégrés dans notre analyse de risque sur l’environnement économique et réglementaires, et sur l’évolution des technologies.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Nos actifs sont principalement immatériels.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous sommes convaincus qu’il est possible de mener une transformation par l’innovation durable qui n’entraîne pas de baisse des rendements économiques. Nous investissons près d’un quart de notre chiffre d’affaires en R&D, et nous mettons en œuvre une stratégie d’acquisition afin de mettre en œuvre notre raison d’être fondée sur l’innovation durable.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non. Nos analyses de marché sont fondées sur le développement de nos solutions (Technology push) qui permettent à nos clients d’innover pour le développement durable. Il s’agit pour nous de créer ces marchés.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non, mais nous suivons les discussions sur les prix carbones (notamment les dernières issues du Sommet sur le climat et avec mention d’une fiscalité à 30 €/tCO2e). Ici encore, nous promouvons la méthodologie de l’impact positif net. Une fiscalité environnementale vertueuse doit être fondée tant sur les impacts négatifs que positifs (sous forme de crédit d’impôts)
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Selon notre modèle d’organisation intégrée, le budget et les investissements sont intégrées dans chacune des fonctions : investissements R&D, budgets pour minimiser l’impact de nos opérations, budgets pour le développement des compétences, pour l’innovation des start-ups, pour la communication, etc... Nous ne communiquons pas sur une part globale.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
En tant qu’entreprise scientifique, investissant depuis longtemps pour l’innovation durable, nous ne croyons pas en cette opposition. Il s’agit de trouver les modèles économiques pour accélérer les innovations durables et créer des opportunités de nouveaux marchés.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Notre raison d’être étant articulée autour de l’innovation durable, le top management communique régulièrement auprès des collaborateurs, et des actionnaires sur le sujet. Nous avons ainsi mis en avant le concept d’impact positif net lors de notre dernière assemblée générale, ou de la communication managériale à l’ensemble des employés.
Nous proposons à l’ensemble des collaborateurs des formations sur le développement durable, accessibles depuis notre Université d’entreprise. Et nous avons par ailleurs un plan de communication annuel pour accroître la part des investisseurs socialement responsables dans notre actionnariat, qui représente 15% (supérieur à la moyenne du secteur des technologies) .
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La rémunération variable du Directeur général (qui représente 50% de sa rémunération annuelle cible à objectifs atteints) est conditionnée à l’atteinte de critères de performance quantitatifs et qualitatifs relevant soit de la performance annuelle du groupe soit de sa stratégie pluri-annuelle - cette stratégie reposant sur la raison d’être du groupe fondée sur l’innovation durable.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le modèle d’organisation de l’entreprise sur le développement durable est l’intégration dans l’ensemble des fonctions. Ainsi, chacun des membres du comité exécutif est responsable de l’une des composantes de la stratégie : L’organisation RH et Systèmes d’information est responsable de la réduction de l’impact l’environnemental des opérations de l’entreprise (Réduction des émissions carbones, de la consommation d’énergie et recyclage des déchets), les organisations R&D et industries sont en charge de la définition des solutions et des cas d’usages clients, l’organisation « workforce of the future » est en charge des compétences des futurs utilisateurs sur le développement durable, etc…
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Depuis 2008, l’entreprise a mis en place un modèle de management par communautés transverses (grâce à une application communautaire sur la plateforme 3DEXPERIENCE). Les collaborateurs peuvent ainsi proposer et animer des communautés sur différents projets. Il existe plusieurs communautés sur le développement durable (Green team, sustainable innovation lab, sustainable supply chain, sustainable economy, etc…) Ces communautés permettent de favoriser l’intelligence collective cross-fonctions, de développer des initiatives par les employés et de faire émerger des propositions pour les fonctions de l’entreprise.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Oui. Comme précisé en section 2D, notre politique intègre les enjeux du développement durable et nos appels d’offre comportent un volet environnemental. En 2019, dans le prolongement de l’étude de risques relative à nos relations fournisseurs, nous avons défini un plan triennal pour renforcer notre pratique d’achats responsables.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Les sujets que nous promouvons auprès des institutions sont : l’innovation durable et l’impact positif net.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le sens de Decathlon est de "rendre durablement les plaisirs et les bienfaits des sports accessible au plus grand nombre". Ce sens est transmis et vécu de façon prégnante dans l'entreprise par tous les coéquipiers. C'est la raison d'être, le "pourquoi" Decathlon existe. Le mot durablement a été ajouté il y a environ 1 an à notre sens. Cela montre l'importance que Decathlon accorde au Développement Durable dans toutes ses stratégies d'entreprise. En effet le sens a pour objectif de guider chacune de ses actions. Dès 2016, les coéquipiers de Décathlon grâce à une vision coécrite avaient mis la cause du développement durable comme une des 5 causes majeures pour Décathlon. De nombreuses actions en ont découlé et Decathlon a conscience que chacun est acteur des changements nécessaires face à l'urgence écologique actuelle.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Decathlon réalise un bilan GES complet en scope 3 depuis 2007. Ce bilan permet d'identifier les sources d'émissions principales des différentes activités directes et indirectes de Decathlon. C'est en identifiant que les produits avaient un impact important que Decathlon a démarré dès 2008 les démarches d'écoconception basées sur les analyses de cycle de vie des produits. Les émissions relatives aux produits vendus sont issues de la démarche d'analyse de cycle de vie suivant la base de données Impact de l'ADEME.
Les données du bilan global GES sont exploitées afin de définir les plans d'action de réduction pour toutes les activités. Par exemple Decathlon engage la réduction des émissions sur ses sites par le déploiement de la consommation d'énergies renouvelables, Decathlon réduit l'impact du transport par la diminution des transports aériens, Decathlon engage la substitution des composants les plus impactants dans la conception des produits comme le polyester vierge ou le coton conventionnel....
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La prochaine politique générale de Développement Durable de Decathlon qui sera publiée en 2020 comportera un objectif de neutralité carbone à 2050. Avant cela, pour 2026 Decathlon a établi les objectifs de réduction des émissions de CO2 suivants :
Réduire ses émissions totales de CO2 de 75% sur les périmètres 1 et 2 et engager ses principaux fournisseurs à définir, sur des bases scientifiques, leur propre trajectoire de diminution des émissions CO2 d’ici à 2024. Ceux ci ont été validés par Science Based Target initiative en Juillet 2019.
À ce jour, et comme le recommande l'ADEME et Science Based Target initiative, ces mesures n'intègrent pas les mécanismes de compensation. Ce sont bien des mesures de réduction directe.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Decathlon a initié en France une démarche de certification avec un nouveau label : signature-biodiversité.com sur ses nouveaux projets immobiliers. Il a été appliqué sur les magasins de St Malo (création) et Lorient (extension).
Ce label nous permet d’avoir un impact environnemental amélioré par rapport à la situation initiale sur les terrains et bâtiments.
Decathlon mène des actions simultanées sur les cinq cibles suivantes : continuité écologique, ressources en eau, diagnostic des sols, climat et qualité de l'air et pollution lumineuse. Au-delà d'un simple travail portant sur l'intégration paysagère, le projet va plus loin dans la préservation des milieux et leur restauration. Il reste à développer sur l'ensemble de nos projets de création et de réaménagement.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Decathlon a retravaillé son analyse de risques globale sur les thématiques humaines et environnementales pour l'exercice de "Devoir de vigilance" en lien avec la loi n° 2017-399. Cette analyse a été appliquée sur toute la chaine de la valeur pour reconfirmer les risques saillants, et améliorer, si besoin ses actions pour les adresser. Les sources principales de pollution se situent dans les sites de fabrication et sont adressés par la réalisation d'audit sur 3 thématiques : le traitement des eaux usées, la gestion des déchets dangereux et le traitement des polluants atmosphériques.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le sens de Decathlon est de rendre durablement les plaisirs et les bienfaits du sport accessibles au plus grand nombre. Pour cela depuis de nombreuses années Decathlon soutient l'entretien, la réparation et la seconde vie de produits sportifs grâce aux services de ses ateliers présents dans tous ses magasins, grâce également aux opérations de revente d'occasion (ex trocathlon) qui sont organisées régulièrement dans l'année.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L'impact environnemental des produits est calculé suivant la méthode d'analyse de cycle de vie et les règles méthodologiques recommandées par l'ADEME et le ministère de la transition écologique et solidaire. Nous exprimons l'impact environnemental de nos produits suivant 5 critères : les émissions de CO2, l'épuisement des ressources, les émissions de particules dans l'air, la pollution de l'eau (eutrophisation eau douce et marine) ; qui sont les principaux enjeux de l'industrie Textile.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une analyse de risques liés au changement climatique est en cours de réalisation. Elle concerne les différentes activités et sera suivie d'un plan d'adaptation. Les risques principaux qui ressortiront de l'analyse de risques ainsi que les systèmes de management associés seront publiés dans la réponse de Decathlon au CDP Climate Change en 2020.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
L'analyse des risques liés au changement climatique qui est en cours et dont les résultats seront connus en 2020 sera utile à Decathlon pour la revue stratégique de ses actifs.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Decathlon a fait valider des cibles de réduction de ses émissions carbone par SBTi (Science Based Target inititative) et a réalisé un chiffrage des actions nécessaires à leur atteinte. Ces actions ont été intégrées dans les trajectoires économiques liées au développement de chaque activité. Decathlon est convaincu que ce n'est pas un coût mais un investissement qui loin d'amener la baisse des rendements économiques contribuera à l'amélioration de ses performances économiques.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Cette dimension n'a pas encore été considérée dans les analyses mais semble intéressante pour compléter l'analyse des risques climatiques et les mesures d'adaptation.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Plusieurs pilotes sont en cours pour utiliser un prix interne du carbone dans le calculs des prix des composants et dans le calcul des prix du transport par exemple. Les simulations des premiers pilotes réalisés en 2019 se basent sur un prix de la tonne de carbone à 50 €/tCO2e.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Il est difficile d'isoler tous les investissements consacrés à l'approche des problématiques environnementales car de nombreuses actions et décisions sont prises directement par les équipes opérationnelles et sont de ce fait diffuses. Actuellement le budget du département développement durable en France est de 3,5 Millions d'Euros, les budgets de l'ensemble des départements de développement durable dans les 25 pays où ils sont présents ne sont pas consolidés. En cible pour soutenir la réalisation des actions liées aux objectifs validés par SBTi, Decathlon a établi que l'impact net sur notre compte de résultat serait de -80 M€/an.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
La mise en œuvre des stratégies de transition écologique ne s'oppose pas avec la rentabilité à court terme :
Le défi est surtout dans le changement des habitudes, la remise en cause des façons de faire maîtrisées. Par conséquent, il n'y a pas de mécanismes internes de régulation mais une mise en œuvre effective et volontaire de solutions durables sur lesquelles Decathlon s'est engagé
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Depuis 2017, les formations autour des enjeux de Développement Durable sont disponible à tous en e-learning. Pour les métiers clés comme la conception ou la production, des modules de formations spécifiques sont dispensés depuis de nombreuses années. Pour les magasins, nous avons mis en place une formation dédiée aux actions de développement durable sous forme de jeu. Celle ci met en avant aussi tous les aspects de création de valeur comme la revalorisation des déchets par exemple.
De plus, des évènements de type conférences, ateliers de travail, ouverts à tous les collaborateurs sont régulièrement organisés autour des thèmes du Développement Durable. Lors des réunions des principaux dirigeants, les différentes thématiques du Développement Durable sont abordées avec des experts reconnus. (Jean-Marc Jancovici, Valérie Masson-Delmotte, Elisabeth Laville, Cyril Dion, Yvan Bourgnon, Isabelle Autissier...). Il existe aussi de très nombreuses communautés sur les réseaux sociaux internes ou externes qui permettent à chacun d'apprendre et d'être informés sur les enjeux du Développement Durable.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En 2020, la partie variable de la rémunération du dirigeant ainsi que celle de l'ensemble des Leaders de villes qui sont les leaders opérationnels de toutes les activités de Decathlon prendra en compte la performance sur la trajectoire de réduction des émissions de CO2 de Decathlon.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Chez Decathlon, il n'y a plus de hiérarchie mais un réseau de Leaders Opérationnels sur leur territoire géographique (les Leaders de Villes) en lien avec des Leaders "référents" des différents domaines transverses (sécurité, informatique, compliance, logistique....). Le Développement Durable est un des domaines de référence transverse qui est intégré dans chaque territoire géographique et porté par un Leader de Développement Durable local. En complément, la Responsable du Développement Durable pour l'ensemble des activités de Decathlon, est également membre du comité exécutif et reporte au Directeur Général. Les sujets environnement sont abordés plusieurs fois par an dans les conseils d'administration.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En 2016, Decathlon a travaillé sa Vision pour l'année 2026. C'était une exercice d'intelligence collectif à grande échelle puis-qu’ouvert à tous collaborateurs. C'est largement grâce à cet exercice, qui a embarqué 37000 collaborateurs d'une trentaine différent pays dans l'aventure, que l'axe Développement Durable est né. En 2019, Decathlon définit le plan pour la nouvelle Vision 2030. Decathlon prévoit d'ouvrir le process et le dialogue à tous (www.decathlonvision2030.com). La thématique Sustainability n'est pas une option, elle se trouvera impérativement au sein des 3 thèmes choisis pour l'exploration - The Future of People, The Future of Sportspeople, The Future of Living. Pour garantir que chaque idée, rêve ou commentaire est entendu, Decathlon utilisera une plateforme d'intelligence collective digitale, où tous les dialogues pourront être vus et lus par tous, en toute transparence. L'exploration formelle va démarrer en janvier 2020. D'ici là, Decathlon réalise 3 journées pour inspirer toutes ses partis-prenantes, en mode ouverture totale à tous.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Les fournisseurs sont systématiquement choisis en tenant compte des résultats des audits sociaux et environnementaux.
Decathlon évalue ses fournisseurs sur la pollution environnementale locale et la pollution globale liés aux émissions carbone et au changement climatique. Pour la pollution locale Decathlon évalue ses fournisseurs ayant le plus d'impacts sur 3 thématiques : traitement des eaux usées, gestion des déchets dangereux et traitement des polluants atmosphériques.
Sur la pollution globale et le changement climatique, Decathlon accompagne ses fournisseurs par la collecte des données pour réaliser le bilan carbone et dans des projets d'efficacité énergétique et de changement d'énergie fossile à énergie renouvelable.
Dans le cadre de ses objectifs validés par SBTi, Decathlon a pris l'engagement d'accompagner 90% de ses fournisseurs (en volume de chiffre d'affaires) vers une trajectoire de réduction CO2 compatible avec les accords de Paris d'ici 2024. Decathlon va poursuivre les améliorations notamment en faisant évoluer année après année la grille des audits environnementaux pour y ajouter les nouveaux enjeux tels que le respect de la biodiversité par exemple.
Decathlon a signé en Juillet 2019 la charte UNFCCC (Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique, une initiative sous l’égide de l’ONU Changement Climatique), ce qui sera l'opportunité de travailler avec d'autres acteurs aux améliorations à mener dans la Supply chain.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Decathlon suit les travaux et actualités réglementaires à travers ses fédérations (Fédération du Commerce et de la Distribution, Union Sport & Cycle, etc) et a participé à certains travaux plus spécifiques comme ceux autour de l'affichage environnemental produits et sur la FREC. Sur ces 2 dernières thématiques, Decathlon a été auditionné (Députés rapporteur du projet de loi, CESE, MTES) pour partager son retour d'expérience et ses convictions. Decathlon agit pour faire avancer la réalisation de cadres communs pour faciliter les projets dans le sens de la protection de l'environnement.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le groupe EDF assure la fourniture d’énergie et de services à environ 39,8 millions de clients, dont 29,7 millions en France. L’énergie est un bien essentiel qui participe au développement des sociétés. EDF est présent dans le monde entier, et sur l’ensemble des métiers (production, transport, distribution, négoce, vente d’énergies et services énergétiques). Son premier engagement de responsabilité d’entreprise est la réduction des émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En France, EDF développe un parc de production d’électricité basé sur des moyens bas-carbone : renouvelables (hydraulique, solaire, éolien) et nucléaire qui permettent de fournir à ses clients une électricité produite à 98% sans CO2. Ces deux énergies jouent un rôle clé dans le mix énergétique français. Elles favorisent l'atteinte par la France de l'objectif environnemental fixé par l'Union Européenne : réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Hors de France, l’essentiel des investissements d’EDF porte sur les énergies renouvelables et les services énergétiques. Depuis 2015, strictement aucun investissement dans des centrales à charbon n’est effectué par EDF.
Le Groupe a lancé un grand dialogue interne qui a mobilisé près de 25 000 salariés depuis 2 ans. En 2019, ces salariés ont travaillé sur la raison d’être qui, dans un contexte marqué par les enjeux climatiques, portera les ambitions du Groupe.
En 2015, le Groupe a élaboré sa stratégie, Cap 2030 qui s’articule autour de trois piliers :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
EDF va au-delà des obligations réglementaires en publiant chaque année un bilan complet des émissions directes et indirectes des gaz à effet de serre. En 2018, le ratio des émissions totale de carbone émises au regard de la production totale d’électricité est de 57 g/kWh alors que la moyenne mondiale est de 490g et celle de l’Union Européenne de 299g. La performance d’EDF induit une contribution positive importante en termes d’émissions évitées et participe des ambitions de neutralité carbone des pays dans lesquels nous opérons.
Le bilan complet publié par le Groupe prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre (CO2, SF6, etc.) du Protocole de Kyoto, et l’ensemble de la chaine de valeurs : gaz, électricité et services énergétiques. Ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise :
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? Quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le premier objectif de responsabilité de l’entreprise défini par la stratégie CAP 2030 est la réduction des émissions directes de CO2 à 30Mt en 2030, soit une diminution de 40% depuis 2017. L’engagement pour 2030 est ambitieux dans un contexte où le Groupe a déjà réduit ses émissions de plus de 35% depuis 2013, et a la meilleure performance carbone de tous les grands opérateurs européens . Cet engagement s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone en 2050.
L’engagement carbone du groupe EDF pour 2030 est un engagement de réduction des émissions directes de gaz à effet de serre, sans recourir à des mécanismes de compensation.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le Groupe est conscient des pressions que ses activités peuvent exercer sur les écosystèmes. C’est pourquoi l’un des six objectifs de responsabilité d’entreprise est dédié à la biodiversité. La politique de biodiversité fixe un objectif de développement de la connaissance des milieux naturels pour mieux appréhender ces impacts et avoir un impact positif sur la biodiversité. Des inventaires de terrain sont réalisés afin d’évaluer la valeur écologique du foncier, ainsi qu’un travail avec les partenaires du Groupe, des ONG et des scientifiques, pour conserver et restaurer ces milieux. Pour épauler les équipes opérationnelles, EDF dispose d’un programme de recherche dédié aux écosystèmes depuis plus de 30 ans.
Pour le développement des projets, les sociétés du Groupe appliquent la doctrine « Eviter, Réduire, Compenser ». Cela se traduit par des mesures de suivi des milieux, de l’éducation environnementale et peut impliquer des évolutions des pratiques professionnelles telles que l’aménagement de passes à poissons sur les installations hydroélectriques ou l’adaptation des rythmes de fauche.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
EDF dispose d’un Système de Management de l’Environnement, animé à l’échelle du Groupe et piloté par un comité Développement durable. Celui-ci intègre les risques environnementaux liés aux pollutions sur l’eau, l’air, les sols, et la biodiversité. Le Groupe est également très attentif au traitement de ses déchets conventionnels qu’il valorise à 92%. Concernant les déchets nucléaires, EDF assume pleinement la responsabilité du devenir et du traitement des combustibles usés et des déchets associés, sans limitation dans le temps.
Enfin, chaque unité opérationnelle identifie localement les événements qui peuvent avoir un impact environnemental, gère les situations d’urgence, réalise les exercices de crise, met en œuvre un suivi et communique sur les événements environnementaux.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[1] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
L’engagement d’EDF n’est pas de faire consommer davantage nos clients, mais de les aider à consommer mieux en abaissant leur empreinte carbone. Les conseillers clientèles basés en France proposent un ensemble de solutions d’économies d’énergie pour tous nos clients : B2C :
B2B :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
En lien avec sa politique de développement durable visant à préserver les ressources naturelles, EDF optimise sa consommation de matières premières afin de réduire son impact environnemental. Le Groupe est engagé dans une démarche d’économie circulaire avec des boucles
de réutilisation des produits liés aux installations thermiques et des matériaux utilisés. Lors des grands chantiers hydrauliques, nucléaires et thermiques l’utilisation de matériaux recyclés est encouragée et les matériaux déposés sont valorisés.
La rareté potentielle de certaines ressources fait l’objet d’une veille par la R&D en relation avec les métiers. Les éléments de veille alimentent les études prospectives relatives aux équipements et activités futures du Groupe.
Tous nos prélèvements et consommations d’eau sont suivis depuis plus de 20 ans. À l’échelle du Groupe, 99% de l’eau prélevée pour le refroidissement des moyens de production est restituée presque instantanément, ce qui fait d’EDF un faible consommateur d’eau. Dans l’attente d’une méthode de calcul de l’empreinte eau reconnue à l’internationale, la politique développement durable Groupe intègre un indicateur lié à la gestion solidaire et durable de l’eau, applicable à tous les sites de production d’énergie.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
En 1999, les tempêtes Lothar et Martin ont conduit EDF à travailler sur la prévention des impacts du climat sur ses activités et installations. Depuis vingt ans, les référentiels internes ont intégré les retours d’expérience, les évolutions réglementaires et les avancées scientifiques
et technologiques. Le plan Aléas climatiques de 2004, devenu en 2010 la Stratégie d’adaptation au changement climatique pose le fondement des engagements du Groupe en matière d’adaptation et identifie les actions à mettre en place dans tous les métiers. En complément de la stratégie Groupe, la politique Développement durable demande également à chaque métier de disposer d’un plan d’adaptation spécifique mis à jour.
En 2018, le risque spécifique au climat a été identifié comme prioritaire à l’échelle du Groupe. L’analyse de ce risque, publiée dans le document de référence, met en évidence l’exposition du Groupe au risque physique et aux risques indirects (réglementaire, technologique, de marché, de réputation) induits par le changement climatique.
La cartographie des risques du Groupe et les méthodes de détection, d’anticipation et de mise sous contrôle des risques, y compris les risques environnementaux et liés au changement climatique, sont régulièrement examinées par le Comité d’audit qui en rend compte au Conseil d’administration.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
EDF s’est engagé à réduire ses émissions de CO2 tant en France qu’à l’international. Le Groupe a procédé à la fermeture de dix de ses treize tranches charbon en France entre 2013 et 2015 et de toutes ses centrales au fioul. D’ici 2022, l’ensemble des tranches charbon sera soit fermé soit converti en biomasse (Projet Eco-Combust, permettant une réduction des émissions d’un facteur 25). Chacune de ces fermetures était programmée et a été réalisée en concertation avec les partenaires sociaux afin de limiter l’impact socio-économique pour les territoires concernés. Exemple : la centrale thermique d’Aramon en déconstruction fait place à une centrale photovoltaïque et un incubateur de start up « Cleantech booster ». De plus, en 2017 EDF a vendu à une entité publique polonaise les actifs d’EDF Polska (cogénération et production d’électricité), avec pour effet une réduction de l’empreinte carbone (scope 1) du Groupe d’environ 23%.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Dans le cadre de son projet stratégique CAP 2030, et du programme pour le développement durable de l’ONU (2015-2030) le Groupe a défini six Objectifs de Responsabilité d’Entreprise (ORE), dont deux spécifiques au climat et à la biodiversité. Pour chacun d’entre eux, des indicateurs de performance ont été fixés, et font l’objet d’un reporting annuel intégré dans le cycle de gestion de l’entreprise. Mais il faut aussi noter que les engagements européens visant une neutralité carbone à 2050 impliquent une très forte hausse de l’électrification (entre 23% et 37% de la consommation finale), cœur de métier d’EDF. L’atteinte de ses objectifs va entrainer pour l’entreprise des évolutions au sein de ses métiers afin de concilier performances économique et environnementale.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Le Groupe construit des scénarios à long terme permettant de visualiser des trajectoires possibles de transition, en particulier les chemins vers la neutralité carbone en Europe en 2050. Si le futur reste très ouvert, cela ne l’empêche en rien de concentrer ses investissements et ses efforts de R&D sur les solutions qui l’engage dans la transition : il s’agit de développer des solutions qui rendent la transition acceptable et désirable, à commencer sur un plan financier, pour les entreprises comme pour les ménages.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Dans le cadre de sa politique d’investissements, EDF utilise des scénarios moyen-long terme, incluant des prix de carbone permettant d’évaluer la rentabilité des investissements futurs et d’outiller la stratégie du Groupe. Les engagements financiers sont passés au crible de la stratégie CAP 2030 et des engagements pris par le Groupe, dont l’objectif de la réduction des émissions de CO2. Les scénarios incluant un prix élevé du carbone permettent d’orienter les investissements du Groupe vers des actifs bas-carbone, augmentant la rentabilité de l’outil de production du Groupe, très majoritairement décarboné. La description des scénarios utilisés dans ce cadre, ainsi que leurs conséquences sont des données confidentielles.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Afin d’apporter des solutions aux problèmes environnementaux, le groupe EDF investit dans la croissance bas carbone : il accélère le développement des énergies renouvelables et des services et poursuit ses investissements dans le nucléaire et dans les réseaux. Ces investissements dans des actifs décarbonés ont représenté près de 12,7 milliards d’euros en 2018 (sur 14 Mds €), soit environ 90 % des investissements nets du Groupe (hors plans de cessions). EDF alloue plus de 2 milliards d’euros bruts par an au renouvelable sur la période 2017-2020. 95% des budgets de R&D en France (480 M €) sont dédiés à la décarbonation et à la transition des systèmes énergétiques.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
EDF investit dans des actifs dont la vie s’étale sur plusieurs décennies, de la conception au démantèlement. Cette spécificité propre au métier d’énergéticien, implique une stratégie de transition écologique ambitieuse.
Le cadre dans lequel EDF décide de ses investissements est central : si beaucoup d’investissements nécessaires à la transition énergétique sont d’ores et déjà rentables à moyen-long terme, certains peuvent nécessiter des outils de régulation appropriés permettant d’inciter aux bonnes décisions (ex : prix du CO2 incitatif, ou encore réglementation thermique pour le bâtiment qui doit guider les choix vers les moyens les moins émetteurs).
Nos critères d’investissement recherchent à la fois le bénéfice écologique par rapport à une situation préalable et la performance économique. Des investissements dans des solutions incompatibles avec la transition énergétiques s’exposent à des risques de coûts échoués. EDF est par ailleurs un des plus gros émetteurs d’obligations vertes et de prêts à impact (à hauteur de 10 Mds€). Le coût de ces prêts étant indexé sur trois indicateurs de performance en matière de développement durable (les émissions directes de CO2, l’électrification de la flotte automobile du Groupe et l’utilisation par les clients des outils de suivi en ligne de leur consommation), ils permettent de tisser un lien vertueux entre investissement et transition énergétique.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La démarche innovante de dialogue interne « Parlons Energies » lancée en 2018 et qui a rassemblé près de 25000 salariés traitait principalement de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie et des enjeux climatiques au sens large. Par ailleurs, le Groupe déploie de nombreuses formations, en particulier :
Pour les membres du Comité Exécutif et les dirigeants:
Pour tous les salariés :
2 481 salariés ont suivi une formation développement durable en 2018.
De nombreux sites de production d’électricité (nucléaire, thermique, hydraulique) sont par ailleurs ouverts aux publics riverains et scolaires. Avec 400000 visites en 2018, EDF est la 2ème entreprise la plus visitée de France. Ces visites sont l’occasion de sensibiliser le public au fonctionnement du site et à ses impacts sur l’environnement.
EDF relaie des informations liées à la stratégie et au développement durable sur une page Facebook dédiée aux actionnaires. Des rencontres sont organisées pour répondre à leurs questions sur le développement durable ainsi que des salons dans lesquels sont exposées les actions environnementales d’EDF. Enfin, le Club actionnaires met régulièrement à l’honneur des sujets tels que le climat et la biodiversité.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En matière de rémunération des salariés, EDF intègre des indicateurs de performance qui participent à la protection du climat. Une partie de la rémunération variable des dirigeants est liée au niveau de disponibilité du parc nucléaire, qui permet chaque année d’éviter l’émission de 200 MtCO2 soit les deux tiers de la production de CO2 française. L’intéressement, qui concerne tous les salariés, est lié à hauteur de 20% à un objectif de réduction de l’empreinte environnementale (baisse de 15% des impressions, déplacements évités).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le Directeur Innovation Responsabilité d’Entreprise et Stratégie (DIRES), membre du Comité exécutif, est responsable des enjeux environnementaux globaux. Le Comité exécutif examine régulièrement des dossiers en lien avec le climat :
politique carbone (tous les deux ans), risques physiques et de transition (tous les ans), suivi du plan solaire (quatre fois par an). Par ailleurs tous les projets d’investissement présentent une étude de risques et d’opportunité sur le plan RSE. Le Comité stratégique RSE a été créé en décembre 2018 afin de garantir une coordination globale de ces enjeux. Il est présidé par le DIRES. Le DRH, le Directeur Financier et le Secrétaire Général en sont membres permanents. Les dossiers sont portés par les membres du Comex. Le Comité rend compte au Comité exécutif et au Comité de gouvernance et de responsabilité d’entreprise du Conseil d’administration au moins une fois par an.
Le Conseil d’administration est en charge de définir les orientations stratégiques, économiques, financières ou technologiques du Groupe, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de ses activités. Dans ce cadre, il examine les risques et opportunités liés au changement climatique et leur impact sur les activités du Groupe ou sur sa stratégie. Enfin, le Comité de gouvernance et de responsabilité d’entreprise, a pour mission de suivre les sujets liés à la responsabilité d’entreprise, dont les questions liées au changement climatique, et d’en rendre compte au Conseil d’administration.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
EDF est en pointe en matière d’intelligence collective. Nos salariés participent à la définition des grandes orientations du Groupe :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Conscient de l’impact potentiel de ses fournisseurs et sous-traitants, EDF réalise une cartographie des risques, établie en tenant compte du critère environnemental (risque dans l’élaboration et dans l’utilisation du produit ou service, risque de non recyclage) et social (impact de la qualification et de la localisation de la main d’œuvre). Cette cartographie vise à prioriser les évaluations des fournisseurs via des audits ou des évaluations RSE. Depuis mars 2017, la nouvelle politique Achats du Groupe accompagne les fournisseurs pour la mise en œuvre des plans d’actions correctifs en cas de non-respect ou d’écarts graves constatés avec les exigences légales et de développement durable – Responsabilité sociale (DDRS). Dans le cadre du devoir de vigilance, des réflexions sont en cours pour aller plus loin dans l’encadrement des contrats fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le groupe EDF promeut les politiques publiques qui incitent à la décarbonation réelle de l’économie. À ce titre, des actions sont menées à l’échelle :
Les principaux groupes d’influence financés par EDF sont le Center on Regulation in Europe, le Centre for European Policy Studies, Confrontations Europe et le Cercle de l’industrie.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Nos missions nous amènent à travailler dans de nombreux domaines (transports, bâtiment, eau, environnement, ...) qui contribuent à répondre aux grands défis de la planète. Acteur international de l’ingénierie de la construction et des services à la mobilité, Egis propose une offre globale alliant conseil, ingénierie et exploitation d’infrastructures. En tant que concepteur, prescripteur et exploitant, Egis influe sur la réalisation de dizaines de milliards d’euros d’investissements dans les bâtiments et infrastructures de transport qui seront utilisés par des millions de citoyens. Cela nous confère une responsabilité sociétale toute particulière.
À la suite d’une large concertation interne impliquant nos principales implantations internationales, nous avons défini en 2016 la vocation du groupe Egis : Imaginer un futur durable, au service des populations et du progrès social. Nous avons la chance, de par nos métiers, d’avoir une large gamme d’expertise nous permettant d’aborder ces défis avec la rigueur scientifique qui caractérisent nos ingénieurs.
Notre plan stratégique d’entreprise Vision 2025 retient l’urgence climatique comme priorité première. Compte tenu de notre gamme de métiers, ceci s’est traduit par le choix de deux axes principaux de développement : les transports de demain et mobilités du futur et la construction de la ville durable.
À noter que depuis 2011, Egis est adhérent au Pacte Mondial de l’ONU et, en 2017, Egis a fait partie des entreprises signataires du manifeste du Shift Project pour décarboner l’Europe.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Les conséquences de l’activité d’Egis sur le changement climatique sont de 2 ordres : directes avec les émissions de carbone liées à notre activité propre, indirectes avec les émissions de carbone de nos clients générés par les projets sur lesquels nous intervenons.
Emissions directes : depuis 2012, nous suivons l’évolution de nos principales émissions directes (déplacements professionnels, consommations énergétiques des bâtiments, déchets). La consolidation est actuellement réalisée sur le périmètre des filiales ayant leur siège en France. Egis a émis en 2018 en moyenne 3teq.CO2/an/collaborateur. Ce chiffre s’améliore depuis 2012. Il est le résultat d’efforts soutenus, grâce à une politique d’éco –responsabilité volontariste. Nous prévoyons d’étendre progressivement d’ici 2022 cette comptabilité carbone et plan d’actions associé à nos principales implantations à l’international (Brésil, Inde, Moyen‐Orient).
Emissions indirectes : par nos missions de conseil, d’ingénierie et d’exploitation, nous pouvons avoir une influence sur les émissions et projets de nos clients et agir sur les 3 leviers que sont l’atténuation, l’adaptation ou la séquestration des émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, en 2018, nous avons lancé une démarche « Trajectoire 1,5°C » pour renforcer notre offre bas carbone sur l’ensemble de nos domaines d’activités. Nous n’avons pas à ce jour de comptabilité carbone pour nos émissions indirectes. Le challenge étant de pouvoir objectiver/quantifier les émissions évitées grâce aux solutions proposées.
Deux exemples à titre illustratif : Pour éclairer les prises de décisions des donneurs d’ordre au regard des enjeux du climat, nous avons développé Variways®, un éco‐comparateur de variantes routières permettant d’évaluer l’impact carbone d’une infrastructure routière lors des phases de construction et d’exploitation.
Nous avons mené plusieurs études d’adaptation au changement climatique de grandes villes ; ces études consistent à évaluer leurs risques au regard du changement climatique et catastrophes naturelles et d’élaborer des plans d’actions pour accroître leur résilience.
B. Avez‐vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez‐vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez‐vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
En 2019, nous avons décidé d’accentuer encore nos actions en vue de viser la neutralité carbone à l’horizon 2050. Nous voulons ainsi de réduire de 30% nos émissions de carbone d’ici 2030, par rapport à la référence 2016 et ce en alignement avec les objectifs retenus par la France dans le cadre de l’accord de Paris. Nos leviers d’actions concernent l’évolution de notre politique de véhicules de service et de fonction avec une part croissante de véhicules électriques et de véhicules hybrides (100% d’ici 4 ans), la recherche de nouvelles pistes d’économies dans la consommation de nos bâtiments, et une attention particulière portée à la réduction de l’empreinte carbone associée au stockage de nos données informatiques. Ce plan d’actions « Egis neutre en carbone en 2050 » a été validé en juillet 2019 par le Comité Exécutif du groupe.
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, nous examinons également les opportunités en matière de compensation. Toutefois, nous ne ferons appel à la compensation qu’en dernier recours, une fois que les possibilités d’évitement et de réduction des émissions de CO2 seront épuisées. Nous finançons, par ailleurs, un programme de compensation carbone, le programme Nature 2050 dont les objectifs concernent le changement climatique et l’érosion de la biodiversité.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nos activités directes ont peu d’impact sur la biodiversité.
Nous avons une activité Environnement avec des expertises biodiversité que nous mobilisons dans le cadre de nos projets.
Une des expertises d’Egis consiste également à restaurer des milieux dégradés. Par exemple, dans le domaine de la biodiversité marine, notre filiale Seaboost conçoit et réalise des récifs artificiels en vue de restaurer les habitats marins dégradés du littoral.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Notre activité de conseil et d’ingénierie n’est pas de nature à générer de la pollution, hormis celle déjà traitée au travers de nos déplacements, de la consommation de papier, et de la consommation d’énergie. Tous ces impacts sont gérés dans le cadre de notre système de management de l’environnement (groupe certifié ISO 14 001).
La prise en compte de l’environnement dans les métiers de l’exploitation se traduit également par des certifications ISO 14001 (environnement) ou « bas carbone ». Ainsi certains des aéroports que nous exploitons bénéficient d’une carbon airport accréditation.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Pour répondre à l’urgence des enjeux, Egis développe des solutions bas carbone.
En terme de nouveaux modèles d’affaires, nous avons lancé en 2018 avec la société Icade une startup nommée « Cycle up », qui développe une place de marché dédiée au réemploi des matériaux de construction. Un bel exemple d’économie circulaire avec de multiples bénéfices : diminution de l’impact carbone, réduction des déchets, économies de matières non renouvelables, développement de l’économie sociale et solidaire.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
La consommation en énergie, matériaux et en eau est suivie annuellement au titre de notre rapport extra financier.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Pour nos activités Conseil et Ingénierie, cela se traduit plus en terme d’opportunités liées à la transition écologique et énergétique qu’en terme de risques (accompagnement de nos clients sur ces sujets majeurs). Concernant nos activités d’exploitation aéroportuaires et autoroutières, nous avons programmé une revue approfondie des risques liés au changement climatique. L’analyse de risques/opportunités est explicitée dans notre Déclaration extra Financière (DPEF) qui est mise en ligne sur notre site internet.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Non
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous sommes effectivement prêts à engager les transformations nécessaires au niveau de notre entreprise avec deux objectifs : neutralité carbone à horizon 2050 sur notre fonctionnement interne et développement de notre offre bas carbone (déploiement de l’éco‐conception au sein de toute nos activités et renforcement de nos investissement en R&D sur les sujets climat et biodiversité).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Oui, notamment pour nos métiers en tension par rapport au changement climatique, par exemple nos métiers liés à l’aviation ou la route, comme pour ceux qui contribuent à la décarbonation, comme nos activités dans le secteur nucléaire (génie civil et sûreté des installations).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non. À noter toutefois que nous ne sommes que marginalement investisseur dans des projets.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
En 2018, les investissements en R&D liés directement à l’environnement représentait environ 20% des investissements totaux en R&D. Ce ratio n’intègre pas les développements y contribuant indirectement, tel les sujets de mobilité ou de bâtiment durable. Il a été par ailleurs décidé de renforcer le domaine d’activité environnement avec l’ambition de faire d’Egis un leader international du conseil et de l’ingénierie environnementaux.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous avons intégré dans nos processus de Go/No Go internes des critères d’appréciation d’impact RSE des opérations.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Nous n’avons pas mis en place à ce jour de formation sur ces sujets niveau Comité exécutif et Conseil d’Administration. Un certain nombre d’actions ont été mises en place dans notre offre de formation (environ 5% du volume annuel), essentiellement sur les sujets du changement climatique liés à nos différents métiers, principalement à destination des ingénieurs et chefs/directeurs de projets. Les thèmes en sont par exemple : « transition énergétique et lutte contre le changement climatique à l’échelle territoriale » ; « initiation à la méthode bilan carbone » ; « l’économie circulaire appliquée aux bâtiments » ; « sobriété, efficacité énergétique des bâtiments ».
Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, chacune de nos formations techniques internes intègre un volet développement durable.
Nous rendons compte de nos progrès et actions engagées dans le cadre d’un reporting extra‐financier publié sur notre site internet dédié aux actions RSE (responsabilité sociétale d’entreprise) : rse‐egis.fr.
En 2020, nous renforcerons nos actions d’acculturation et de formation sur le climat auprès de l’ensemble de nos parties prenantes internes : formation climat pour le Comex, points d’avancement réguliers des actions climat du Groupe en Comité de Direction Générale, examen de la politique climat d’Egis en Conseil d’Administration, vidéos de sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs sur l’urgence climatique et les solutions pour y faire face.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La lettre annuelle d’orientations adressée par l’actionnaire majoritaire fixe un objectif de réduction des émissions carbone pour 2019. Ceci ne se traduit pas par des objectifs individuels spécifiques. En revanche, dans l’évaluation de la performance de chaque cadre de direction, et donc de sa rémunération variable, figure une appréciation du respect des valeurs d’Egis et des engagements managériaux dont la politique RSE fait au premier plan partie.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Directrice Transformation Métiers et RSE est responsable des enjeux environnementaux globaux et fixe la politique RSE (responsabilité sociétale d’entreprise) du groupe en la matière. Elle fait partie du Comité Exécutif et est rattachée directement au Président directeur général. Elle est membre du Comité des Risques et Engagements et veille dans ce cadre à la cohérence entre les engagements climat et les projets sur lesquels nous intervenons.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (Groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain...). Quels moyens et marges de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Trois dispositifs à ce jour :
Nous réfléchissons à de nouveaux dispositifs permettant de renforcer le dialogue avec les collaborateurs en les associant dans l’évolution des pratiques et des modèles d’affaire.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Nous intégrons des critères RSE pour nos plus gros volumes d’achats. Par exemple pour nos prestataires de restaurants d’entreprises nous demandons du local, bio et également de proposer des menus végétariens. Nous n’avons pas encore d’indicateurs quantitatifs sur ces sujets. Des réflexions sont en cours avec la direction des achats.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Egis participe dans le cadre de son syndicat professionnel à des groupes de travail sur l’ingénierie environnementale et notamment sur le sujet de l’évaluation environnementale de projet. Dans ce cadre nous sommes amenés à donner des avis sur l’évolution des textes de lois encadrant réglementairement ces évaluations. Egis est également investi dans plusieurs groupes de travail faisant évoluer l’ingénierie environnementale et la conception de projet. À titre d’exemple Egis est membre fondateur du label BBCA (Bâtiment Bas Carbone) lancé en 2015. Le label BBCA atteste des performances du bâtiment en matière de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre, en tenant compte de l’ensemble de son cycle de vie (construction‐exploitation‐fin de vie), et permet la valorisation des résultats obtenus grâce à une mesure certifiée.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Numéro trois français et numéro cinq européen de la construction et des concessions, Eiffage opère dans les secteurs de la construction, des infrastructures, de l’énergie et des concessions - des secteurs émetteurs de CO2 à différents niveaux de la chaîne de valeur.
Dès 2007, Eiffage a initié un tournant dans sa stratégie, conscient que l’empreinte carbone, largement issue de la dépendance aux énergies fossiles, était économiquement et écologiquement non soutenable.
En 2008, Eiffage a publié dans son rapport annuel son premier bilan carbone par branche
opérationnelle, quatre ans avant que la réglementation ne l’impose. Les équipes dirigeantes et opérationnelles ont mené des efforts de réduction d’émissions à la source, engagé des travaux pionniers sur la ville post-carbone en se dotant d’un laboratoire interne sur la ville durable, baptisé Phosphore, - auxquels non seulement des ingénieurs et cadres du Groupe ont participé mais également des sociologues, environnementalistes et autres experts -, et créé des outils financiers favorisant les réalisations bas carbone dans les appels d’offres.
Dès cette époque, le Groupe s’était placé dans l’hypothèse où une taxe carbone de nature punitive pouvait être mise en place et annihiler la marge bénéficiaire. Ce « stress scenario » testé à Marseille, Strasbourg et Grenoble, proposait une transformation durable et bas carbone virtuelle de plusieurs quartiers. L’ensemble des résultats est en accès libre sur le site Internet eiffage-phosphore.com.
Outre une montée en compétences des équipes, ce travail de recherche fondateur a débouché sur des réalisations d’ampleur à partir de 2012 avec la réalisation d’un écoquartier de 2 hectares à Marseille (Bouches-du-Rhône) - Smartseille 1, puis Smartseille 2 - et depuis 2017, au sein de l’écoquartier LaVallée à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), qui s’étend sur un périmètre dix fois plus vaste.
Alors que les conséquences du changement climatique se manifestent très concrètement avec des risques naturels et sanitaires décuplés, Eiffage qui a fait depuis 2016 de la transition écologique et de l’innovation deux des piliers de son plan stratégique, mobilise la puissance de son innovation pour donner corps à la ville et aux infrastructures durables bas carbone.
En 2020, le Groupe a publié le premier rapport climat d’une entreprise de BTP en France, avec à la clé objectifs et calendrier de réduction de ses émissions. Ce document en accès libre sur le site internet est en parfaite cohérence avec la stratégie nationale bas carbone des pouvoirs publics et le pacte vert pour l’Europe promu par l’Union européenne.
Eiffage est le premier groupe de BTP à avoir publié en 2020 son rapport climat.
Ce rapport qui s’appuie sur la méthodologie issue de la TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) précise les risques et opportunités liés à la transition énergétique et au changement climatique. Le Groupe entend s’aligner sur la trajectoire dite de 2°C adoptée par l’Accord de Paris de 2015 et sur la moyenne limite de réchauffement climatique fixée par la feuille de route de l’Union européenne pour le reporting climat des entreprises.
Ce document énonce officiellement et publiquement
Levier de performance, cette stratégie bas carbone est désormais l’une des colonnes vertébrales du Groupe avec un double objectif : d’une part, réduire les émissions internes dans tous les métiers ; d’autre part, développer de nouvelles offres bas carbone et industrialiser celles, déjà nombreuses, proposées par les différentes branches d’activité, afin de donner l’opportunité à nos clients de choisir des offres contribuant à réduire leur propre empreinte carbone.
Engagement au plus haut niveau. L’urgence climatique et ses conséquences directes et indirectes sur la conception, la construction et la maintenance de la ville et des infrastructures, sont d’une importance vitale et leur prise en compte relève donc du niveau stratégique le plus élevé dans l’entreprise. C’est pourquoi la gouvernance du Groupe a intégré au plus haut niveau la mesure et le pilotage des risques liés aux émissions de GES, ainsi que la concrétisation des opportunités liées aux nouvelles offres commerciales bas carbone.
Ainsi le président-directeur général d’Eiffage, Benoît de Ruffray, pilote directement la stratégie et le plan d’objectifs de réduction des émissions. Au sein du conseil d’administration, le comité d’audit, le comité stratégique et RSE et le comité des nominations et des rémunérations assurent un contrôle vigilant dans l’application de cette stratégie et l’atteinte des résultats.
Depuis l’assemblée générale d’Eiffage du 25 avril 2019, la rémunération variable de ce dernier est déterminée à partir de critères à la fois financiers et extra-financiers. Parmi les critères extra-financiers, sont examinés les résultats en matière de gestion des ressources humaines (accidents du travail, absentéisme, turnover et actionnariat salarié) et de réduction de l’empreinte carbone (évitement d’émissions de carbone dans l’offre commerciale et évolution des émissions de gaz à effet de serre au regard de l’évolution du chiffre d’affaires). La performance en la matière est donc rétribuée. Ces critères ont vocation à être appliqués également pour les dirigeants de branches.
En pleine cohérence avec cette stratégie, la direction Développement durable et Innovation transverse (DDDIT) est directement rattachée au président-directeur général. Elle regroupe une trentaine de personnes et est notamment en charge de l’intégration dans les réponses aux appels d’offres de solutions différenciantes relevant des deux grands piliers de la transition écologique du Groupe - la préservation de la biodiversité à toutes les étapes des projets et la conception globale bas carbone.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
La mesure des émissions de gaz à effet de serre et de leur réduction est un sujet nécessaire et préalable à toute conduite du changement. Afin de se doter d’objectifs de réduction réalistes, tout en contribuant à rester sous le seuil critique des 2 °C maximum de réchauffement climatique, Eiffage s’est appuyé sur la méthodologie issue de la TCFD, reconnue mondialement, et issue des travaux de la COP21 à Paris en 2015. Elle définit les grands axes à mettre en place pour une meilleure gestion du risque Climat dans les entreprises. Eiffage a suivi ces recommandations afin d’orienter sa gouvernance, sa stratégie, sa gestion des risques et les indicateurs qui seront exploités pour la réduction de ses émissions.
C’est dans ce cadre qu’une étude carbone et climat a été menée en 2019 sur l’ensemble du Groupe avec un double objectif :
En ce qui concerne la modélisation de la trajectoire de réduction, Eiffage a choisi de se fonder sur l’initiative Science-Based Targets (SBT), lancée en 2015 par le WWF, le WRI et le CDP et dont le principe est de définir des objectifs de réduction des gaz à effet de serre en adéquation avec les données de la science climatique. On calcule un « budget carbone », c’est-à-dire une quantité
maximale de GES, à dépenser avant 2030 et permettant de rester en dessous des 2 °C de hausse de température par rapport à l’ère pré-industrielle.
Concrètement, si l’on tient compte d’une projection de croissance annuelle de 2,4%, le Groupe envisage pour 2030 une réduction de 33 % de ses émissions de gaz à effet de serre (scopes 1 et 2) par rapport aux émissions de l’année 2017.
Pour y parvenir, Eiffage cherche à être exemplaire en termes d’empreinte carbone sur son périmètre interne, ce qui constitue une première étape de cohérence dans l’action. Des objectifs de réduction des émissions à échéance de 2030 ont donc été fixés pour les scopes 1 et 2.
LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE D’EIFFAGE
POUR LE PÉRIMÈTRE FRANCE (SCOPES 1 ET 2)
BEGES 2019
(teqCO2)
Construction
21 178
Infrastructures
302 606
Énergie Systèmes
62 279
Concessions et holding
24 351
Total France
410 414
Émissions de la carrière de Bocahut (chaux) sous quota européen (SEQE)
85 377
BEGES : Bilans d'émission de gaz à effet de serre
SEQE : Système d’échange de quotas d’émission de l'UE
Mais, plus encore, le Groupe souhaite être force experte de proposition dans l’évitement d’émissions de carbone par l’offre technique et commerciale faite aux clients (scope 3), qu’il s’agisse de relations de clientèle BtoB ou BtoC, ce qui favorise la différenciation concurrentielle et la diffusion large et rapide des approches et des solutions bas carbone.
Eiffage cherche non seulement à être exemplaire dans la maîtrise et la réduction de ses propres émissions mais plus encore à être acteur de l’économie bas carbone.
C’est pourquoi un pas majeur a été franchi en 2018 avec l’adoption d’un indicateur d’évitement de carbone dans ses offres – qui vient compléter l’indicateur classique de production d’émissions de CO2 sur le périmètre interne du Groupe. L’évitement d’émissions de carbone par l’offre est stratégique : en mettant sous tension les expertises métiers du Groupe, il intègre la mesure de notre performance et contribue à notre pérennité en tant qu’ensemblier et expert de la ville et des infrastructures durables.
Concrètement, à chaque fois qu’une offre proposée à un client évite des émissions de carbone par rapport à une solution règlementaire classique plus émettrice, elle entre dans une comptabilité qui agrègera les offres bas carbone.
L’adoption de cet indicateur pionnier nous a permis de renégocier en mai 2019 à un taux bonifié une facilité de crédit de 2 Md€, auprès d’un syndic d’une vingtaine de banques emmenées par la Société Générale - ce soutien des investisseurs à la stratégie carbone d’Eiffage constituant un succès inédit.
Si Eiffage est concerné dans son ensemble par la problématique environnementale, certains secteurs d’activité sont plus exposés que d’autres aux enjeux énergétiques et climatiques.
Aussi avons-nous adopté une approche sectorielle des enjeux. C’est pourquoi chaque branche opérationnelle du Groupe – en plus de l’indicateur classique de production d’émissions de CO2 sur le périmètre interne – met en place des indicateurs simples afin de suivre la part grandissante des offres commerciales comportant des propositions en matière de réduction de l’empreinte carbone.
Ainsi, une interface numérique euros/carbone a été mise en place : une initiative interne qui rassemble plusieurs directions supports du Groupe (informatique, technique, développement durable et innovation transverse, achats et directions commerciales), a permis de coupler le logiciel d’études de prix aux bases de données carbone officielles, et d’éditer de manière simultanée un devis en euros et un bilan carbone associé. Eiffage Route est la première filiale du Groupe à être dotée de cette interface numérique euros/carbone.
Scope 3
Un important travail d’évaluation sur le scope 3 des activités du Groupe, qui reste l’exercice le plus complexe à réaliser, est en cours et ces données seront travaillées et affinées en 2020. D’ores et déjà, nous souhaitons partager les premiers résultats disponibles sur le scope 3 amont, qui concernent les activités de la branche Construction du Groupe et qui ont été estimés à partir des projets livrés. Par rapport aux autres métiers du Groupe, le secteur de la construction a en effet un temps d’avance dans ce domaine, en raison de la mise en place de la règlementation environnementale 2020 des bâtiments, et de l’indicateur qui la préfigure, le label E+C- (énergie positive et carbone réduit).
Ainsi, le chiffre d’affaires de la branche Construction est détaillé selon cinq segments de marché : logements/hébergements neufs, logements/hébergements réhabilités, bureaux, enseignement et santé. En se fondant sur les coûts moyens des travaux pour chaque segment, nous avons estimé les surfaces de plancher construites ou réhabilitées.
En outre, en s’appuyant sur les objectifs du niveau C1 du label E+C- déterminés pour les différentes typologies, il est possible d’estimer les émissions de carbone de la phase « Produits de Construction et Équipements » (PCE). Nous avons conscience que cette méthode comporte une part d’incertitude, mais elle a le mérite d’évaluer l’ordre de grandeur des émissions sur le scope 3 amont en prenant en compte l’ensemble des lots du bâtiment, sans négliger la part liée à nos sous-traitants.
Ainsi, les résultats observés par le biais de cette première approche méthodologique atteignent 1.800.000 teq CO2 pour Eiffage Construction. Ce résultat, d’un niveau très largement supérieur aux résultats observés sur les scopes 1 et 2 d’Eiffage Construction, atteste de la prépondérance des impacts des achats de matériaux et services dans ce secteur. Il est donc très important d’agir sur l’offre de construction au-delà de sa simple réalisation, en intégrant nos fournisseurs de matériaux et nos sous-traitants.
Notation B au Carbon Disclosure Project
Eiffage déclare depuis 2012 ses volumes d’émissions annuelles de carbone auprès du « Carbon Disclosure Project », organisation internationale qui gère la plus importante plateforme de « reporting » environnemental mondial. La solidité des méthodes de reporting comme l’efficacité des plans d’action se sont confirmées d’année en année. En 2019, cette organisation a amélioré la note d’Eiffage au niveau B, soit deux crans au-dessus de la moyenne du secteur du BTP en Europe fixée au niveau C. Compte tenu de l’avancée importante que constitue la publication du rapport climat selon la TCFD et la fixation d’objectifs chiffrés de réduction des émissions, tant sur le périmètre interne que dans l’évitement de CO2 lié aux offres commerciales, Eiffage se fixe comme objectif la notation A- pour l’année 2021.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme déjà indiqué ci-dessus, si l’on tient compte d’une projection de croissance annuelle de 2,4%, Eiffage envisage pour 2030 une réduction de 33 % de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux émissions de 2017. Il est à noter que ces objectifs sont définis sans prendre en compte des mécanismes de compensation.
1 Pour respecter la trajectoire préconisée par les Accords de Paris, les émissions mondiales doivent baisser de 4% par an.
Tous les métiers d’Eiffage sont déjà capables de produire des offres commerciales performantes à fort évitement de CO2 par rapport aux offres réglementaires standards, de réduire les émissions résiduelles et de développer des solutions de substitution totalement indépendantes des énergies fossiles.
Ainsi, le Groupe investit et est force de proposition dans ces nouveaux marchés que sont :
L’objectif est désormais de monter en puissance afin de pouvoir, à terme, standardiser et industrialiser ces offres et les proposer non seulement dans le cadre d’offres pilotes ou de quartiers démonstrateurs, mais également d’appels d’offres classiques pour tous types de maîtres d’ouvrage.
C’est pourquoi les différentes branches d’activité du Groupe ont mis le second semestre 2019 à profit afin de dresser leur propre état des lieux en matière d’offres et définir ainsi de manière concrète, et inclusive des parties prenantes internes, leurs propres plans d’actions bas carbone.
Les branches peuvent s’appuyer notamment sur un fonds interne, E-Face, l’acronyme de « Eiffage – fonds d’arbitrage carbone énergie ». Ce système exclusif assure la financement - par une dotation financière de la holding - du différentiel de coût entre une solution technique classique émettrice et une solution alternative « bas carbone ». E-Face donne ainsi une chance aux produits bas carbone innovants, souvent plus onéreux que les produits standards déjà industrialisés.
E-Face cherche donc à lever le verrou financier freinant le développement de ces offres. Non seulement cet effet de levier facilite le financement de la réduction de l’empreinte carbone d’un projet, mais il permet aussi de recenser les matériaux, produits et procédés bas carbone substituables aux solutions carbonées, et d’initier une traçabilité comptable du carbone dans les achats. E-Face encourage tout l’écosystème de R & D dédié aux produits et process bas carbone, internes ou proposés par des fournisseurs ou partenaires, leur donnant ainsi une chance d’être choisis, mis en oeuvre, identifiés et répliqués.
En outre, et toujours pour accélérer la mise en place de solutions bas carbone en amont des appels d’offres et à grande échelle, Eiffage a lancé en juin 2019, en partenariat avec le spécialiste de l’innovation Impulse Partners, une plateforme numérique d’échanges intitulée Sekoya, entièrement consacrée au recensement de matériaux et procédés bas carbone.
Sekoya, la plateforme de solutions « carbone & climat » d’Eiffage.
Une relation quasiment industrialisée peut ainsi être nouée avec tous les porteurs d’idées et de projets – PME, start-up et grands groupes – et ce, dans tous les domaines : gros oeuvre, second oeuvre, gestion de l’eau, valorisation des déchets, etc. Huit partenaires de premier plan - Vicat, Saint-Gobain, Gerflor, GRDF, Legrand, Covivio, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) et l’USH (Union sociale pour l’habitat) -, représentatifs de l’ensemble de la chaîne de valeur de la construction, ont adhéré à Sekoya et travaillent de concert pour stimuler l’identification et la mise en oeuvre de solutions bas carbone. Sekoya est devenu un club industriel français du bas carbone, répondant ainsi à la conviction que l’union des expertises industrielles permet d’aller plus loin et plus vite dans l’émergence d’une économie de la construction bas carbone.
Le premier appel à solutions, lancé en juin 2019, a permis de collecter pas moins de 57 candidatures, répondant à six thématiques sur l’environnement et la construction durable. Puis en janvier 2020, un jury présidé par Benoît de Ruffray, rassemblant les représentants de tous les membres du club industriel Sekoya, a retenu cinq lauréats qui sont en contact avancé avec des entités opérationnelles d’Eiffage comme des partenaires du club industriel afin de voir leurs solutions bas carbone prescrites. Eiffage a ainsi considérablement renforcé son écosystème en conjuguant R & D interne et R & D des fournisseurs, afin de prévoir les demandes d’anticipation du marché.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui, selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La lutte contre l’érosion de la biodiversité est l’un des grands enjeux du XXIe siècle. Dans un contexte tendu caractérisé par un « déclin dangereux et « sans précédent » de la nature avec des taux d'extinction des espèces qui « s'accélèrent » », comme l’a relevé la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dans son rapport 2020, Eiffage recherche l’intégration des enjeux de biodiversité dans ses coeurs de métier.
Eiffage est pleinement conscient des défis à relever pour adopter une croissance durable. D’une part, les chantiers et les activités menés consomment des ressources naturelles non renouvelables diverses. D’autre part, ces activités ont un impact de manière directe ou indirecte sur les écosystèmes naturels.
Après s’être engagé dès 2009 dans une politique volontariste de préservation de la biodiversité et avait rejoint l’initiative « Countdown 2010 » de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) en 2010, Eiffage a poursuivi son engagement pour la biodiversité sans discontinuer depuis 2012. Deux plans d’actions au titre de la Stratégie nationale pour la Biodiversité (SNB) de l’État se sont succédés, puis dernièrement les engagements du Groupe ont été renouvelés au travers du dispositif « Entreprises Engagées pour la Nature – Act4Nature France » lancé en décembre 2019.
L’historique du groupe Eiffage en matière de biodiversité le démontre : cet engagement n’est pas seulement un engagement politique, c’est aussi un engagement pragmatique de conduite du changement qui concerne tous les métiers du Groupe. Eiffage a été le premier à déposer son plan d’action biodiversité dans le cadre du nouveau dispositif « Entreprises engagées pour la nature – Act4Nature France », porté par l’Office français pour la biodiversité (OFB).
Facilitant l’intégration opérationnelle de la préservation de la biodiversité dans les différentes activités, ces engagements ont permis de favoriser une culture d’entreprise respectueuse du vivant, notamment en :
Chartes Biodiversité et Eaux et milieux aquatiques.
Deux chartes, Biodiversité et Eaux et milieux aquatiques, signées par le président-directeur général, s’appliquent depuis dix ans déjà à toutes les filiales et à tous les collaborateurs. En outre, des méthodologies internes ont été établies afin de travailler sur les trames vertes et bleues, d’identifier les sites à forte intensité écologique, et de professionnaliser l’intégration environnementale des projets et chantiers à travers l’application stricte de la démarche « éviter, réduire, compenser » (ERC).
Les objectifs suivis sont pluriels :
Les équipes ont d’ores et déjà fait évoluer leurs modes conceptuels et constructifs, intègrent de nouveaux savoir-faire en matière de biodiversité, et partagent leurs retours d’expérience avec les experts, organismes et associations spécialisés. Sensibilisés à ces sujets, compagnons et conducteurs de travaux ont de plus en plus conscience de l’importance de la prise en compte des enjeux environnementaux, et plus spécifiquement de la biodiversité, et sont plus sensibles à la préservation du vivant. Pour tout à la fois approfondir et conforter cette stratégie, la direction Développement durable et innovation transverse (DDDIT) a mis en jour en 2019-2020 son analyse détaillée des impacts des activités du Groupe sur la biodiversité, afin de redéfinir les enjeux prioritaires en la matière et d’orienter le nouveau plan d’action biodiversité.
Plan d’action biodiversité Eiffage.
L’étude menée reprend les cinq grands facteurs d’érosion de la biodiversité liés à l’activité humaine identifiés par le dernier rapport de l’IPBES : le changement d’usage des terres, la surexploitation des ressources naturelles, le changement climatique, les pollutions, et le développement de la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Le plan d’actions Eiffage analyse pour chacun des métiers du Groupe :
Dans ce cadre, 14 actions « coeur de métier », intégrées aux projets de bâtiments, d’équipements et/ou d’infrastructures linéaires sur leur cycle de vie, et 15 actions volontaires complémentaires ont été proposées.
Trois nouvelles actions stratégiques sont lancées : l’identification d’indicateurs de mesure de l’empreinte biodiversité du Groupe ; la définition dans le cadre de l’objectif national de « zéro artificialisation nette », d’orientations propres du Groupe visant à permettre une gestion durable et raisonnée du foncier naturel, agricole et forestier ; la diminution de l’empreinte biodiversité des produits et matériaux par un approvisionnement plus durable.
Ce nouveau plan d’action embarque bien entendu l’historique des plans précédents. Ces actions concernent l’ensemble des activités du Groupe, de la conception aux travaux, en passant par les concessions.
Au-delà, le document décline de nouvelles opportunités :
Dans ses activités de travaux, Eiffage applique strictement la démarche ERC dans ses projets et ce aussi bien pour les grandes infrastructures de transports que dans l’aménagement et la construction immobilière. Concrètement, les équipes s’emploient à appliquer une stratégie d’évitement et de réduction des impacts le plus en amont même des projets afin d’éviter les actions de compensation des impacts résiduels, ou les limiter.
Elles cherchent également à penser ces actions afin qu’elles soient favorables à la biodiversité à l’échelle du territoire et qu’elles viennent fortifier les corridors écologiques, y compris dans des territoires agricoles ou urbains.
Les sensibilités particulières des espèces sont prises en compte afin de réduire l’impact des travaux : ceux-ci sont réalisés autant que possible hors période de sensibilité, les activités nocturnes limitées, et l’éclairage nocturne réduit au strict nécessaire et dirigé vers le bas. De plus, les zones sensibles
des chantiers font l’objet d’une « mise en défens » pour éviter les conséquences potentielles liées à la divagation des véhicules.
Dans le même esprit, au cours de leurs opérations de construction et d’aménagement autoroutier, les sociétés de concessions autoroutières appliquent strictement la démarche ERC afin d’assurer une meilleure intégration environnementale des projets. Les emprises nécessaires aux travaux sont délimitées au plus juste, et les occupations temporaires réservées aux seuls cas où la remise des terrains en l’état initial est possible.
Pour ce faire, le maître d’ouvrage autoroutier s’appuie sur des bureaux d’études spécialisés tant dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage écologique que dans la maîtrise d’oeuvre environnementale. La définition et le suivi de la mise en oeuvre des mesures destinées à compenser l’impact résiduel du projet bénéficient également de ces expertises extérieures. Des partenariats avec des conservatoires d’espaces naturels ou des chambres d’agriculture sont notamment noués pour la mise en place de telles mesures.
D - Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
L’un des objectifs majeurs de la politique de développement durable d’Eiffage est de réduire l’empreinte écologique des activités, en préservant au mieux les ressources et en limitant voire en évitant les externalités négatives (pollutions, rejets, destruction de milieux). L’analyse et le suivi des risques de pollution, la mise en place de mesures environnementales adaptées sur les chantiers, est un des fondements de la création des postes environnementaux des agences locales. C’est justement l’analyse et l’intégration de ces risques qui a amené le groupe à se doter d’un réseau d’environnementalistes répartis sur tout le territoire et pour chaque branche métiers.
Les équipes prennent et déploient de nombreuses initiatives afin de limiter les impacts de leurs activités sur les sols, l’eau, l’air et les milieux. Le sujet des pollutions est traité au plus près du terrain au niveau des chantiers et des activités.
Ainsi le Groupe intègre, pour chacune de ses branches métiers et à chaque phase de ses projets, les démarches de management ISO 14001 – management de l’environnement. Le management environnemental du chantier est une des phases les plus encadrées par les responsables QSE internes (processus systématisés, fiches d’écart, suivi des actions correctives...)
A noter, les activités les plus polluantes sont soumises à la loi sur l’eau, dite IOTA (Installations, ouvrages, travaux et aménagements), intégrée au code de l’environnement.
De même, la plupart de nos chantiers font l’objet d’autorisations environnementales qui fixent les exigences en termes d’organisation des travaux (planning, périodes sensibles à éviter, mode d’assainissement, seuils de rejets atmosphériques pour les industries...)
Les établissements réalisent ainsi chaque année un volant d’investissements en vue de limiter l’empreinte environnementale de leurs activités : équipements de prévention, matériels moins énergivores et moins bruyants, matériels de dépollution. Des dépenses préventives de fonctionnement sont également engagées, comme les analyses environnementales ou l’achat de matériels. Ces investissements sont notamment effectués et suivis dans le cadre des démarches ISO 14001.
Sont concernés par ces investissements, à titre d’exemple : des systèmes de récupération et de traitement des eaux de lavage sur chantier, des dispositifs de rétention visant les risques de déversement d’huiles ou de produits chimiques, des kits d’intervention et dispositifs de simulation de situation d’urgence, etc…
Ainsi, la branche Construction s’emploie à réduire le pH des eaux de nettoyage des bennes à béton – les eaux résiduelles des chantiers - et recourt ainsi à la glace carbonique ou à l’injection automatique de monoxyde de carbone afin de ramener ces pH dans un intervalle de 6 à 8, conformément à la règlementation, avant rejet dans le milieu naturel.
Dans le même esprit, dans le cadre du projet d’urbanisation en mer de l’Anse du Portier à Monaco, auquel les équipes d’Eiffage Génie Civil Marine ont participé et qui doit se terminer à l’été 2020, le respect de l’environnement marin (réserves du Larvotto et des Spélugues), du voisinage, des sites et paysages a été particulièrement soigné. Les équipes ont notamment sollicité et obtenu une autorisation spéciale afin de pouvoir procéder à des ravitaillements de carburant en mer pour alimenter les équipements nécessaires et ont multiplié les moyens de prévention pour éviter toute pollution : barrage antipollution autour du navire ravitailleur ; mise en place de raccords et flexibles type « aviation » particulièrement solides ; contrôle des flexibles hydrauliques à une fréquence supérieure à la normale ; recours à des bacs de rétention et kits antipollution en grande quantité ; mise en place et équipement d’un « écrémeur », c’est-à-dire d’un dispositif de récupération des hydrocarbures à la surface de l’eau). Les différents capitaines de navires ont également été formés à la détection des cétacés afin d'éviter toute collision en mer et préserver la biodiversité.
En outre, 16 personnes ont été formées par un organisme spécialisé (Cedre) dans la lutte contre les pollutions accidentelles par hydrocarbures en zones portuaires. Et 14 exercices antipollution (dont deux en situation réelle) ont été effectués, avec pour objectif d’atteindre le zéro impact en mer.
Côté concessions autoroutières, les risques de pollution chronique sont principalement liés à la circulation et aux équipements de sécurité (usure des véhicules, de la chaussée et des glissières). Aussi, dans les secteurs où la ressource en eau est vulnérable, les autoroutes sont équipées de dispositifs de collecte étanches permettant de diriger les eaux de ruissellement de chaussée vers des bassins de traitement. 2 000 bassins (décantation, déshuilage, infiltration) protègent ainsi les zones proches de captage d’eau potable, des cours d’eau ou de zones naturelles sensibles. Ces dispositifs sont également dimensionnés pour protéger la ressource en eau contre les déversements accidentels, lors, par exemple, du percement du réservoir d’un véhicule accidenté ou d’une fuite de matières polluantes. Les équipes d’intervention utilisent des kits de produits absorbants lorsqu’il s’agit d’un simple déversement de réservoir, ou confinent la pollution avant de la faire évacuer par camion-pompe.
En outre, dans le cadre du plan d’investissement autoroutier, APRR et AREA se sont engagés à investir 46,5 millions d’euros d’ici à fin 2021 afin d’améliorer encore la protection de la ressource en eau : restauration des cours d’eau, des milieux humides et de la continuité hydraulique, traitement des eaux de ruissellement.
Par ailleurs, et plus spécifiquement, des investissements internes concernant les actifs immobiliers ou industriels du Groupe sont réalisés depuis plusieurs années afin de réduire la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre associées.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
L’économie circulaire est le modèle de développement qui s’impose face à la raréfaction des ressources disponibles, qu’il s’agisse d’énergie, d’eau, ou de matériaux dans leur grande variété.
L’engagement vers ce modèle se traduit par un changement dans notre manière de concevoir, fabriquer et construire nos bâtiments et nos infrastructures.
Vecteur essentiel pour aller vers plus de sobriété, dépassant largement l’approche marketing et commerciale, cette approche circulaire de l’économie s’inscrit pleinement dans la transition écologique et l’innovation, deux des piliers du plan stratégique d’Eiffage. Conscient de la nécessité de réduire la pression sur les ressources naturelles, Eiffage fait partie des 33 grandes entreprises françaises membres de l’Association française des entreprises privées (Afep) qui se sont engagées dès 2017 dans une démarche volontaire au titre de l’économie circulaire et qui ont renouvelé cet engagement chaque année depuis lors (et, tout dernièrement, au second semestre 2019).
Deux axes prioritaires ont été fixés dans le cadre de la politique de développement durable du Groupe : l’écoconception des ouvrages et la « valorisation matière ».
2 Sobriété : Démarche individuelle et collective de changements d’usages, pratiques et modes d’organisation dans le but de réduire les besoins en énergie et ressources matérielles. Cette démarche est un complément nécessaire aux mesures d’efficacité et d’utilisation de ressources renouvelables.
Une charte dédiée aux engagements d’Eiffage en matière d’économie circulaire a été diffusée à la fin du premier semestre 2019 afin de sensibiliser l’ensemble des équipes et de partager les bonnes pratiques au sein des différents métiers du Groupe. Avec deux lignes clé : préservation des ressources naturelles « vierges » et l’optimisation de la gestion des déchets en vue de leur valorisation « matière ».
Charte économie circulaire
Dans le même esprit, suite à un concours interne intitulé le « Best of de l’économie circulaire » mené en 2018, une journée de restitution a été organisée au printemps 2019 afin de faire connaître aux collaborateurs les bonnes pratiques et les savoir-faire déjà mis en oeuvre au sein des différentes
branches. Cette étape a confirmé que les bonnes pratiques détectées reposaient autant sur des savoir-faire développés depuis longtemps, que sur des démarches innovantes.
Les équipes sont donc fortement invitées à chercher d’abord à réduire l’usage de matières premières (granulats, béton, acier, etc.) dès la phase d’études, puis à en faire un usage responsable. Elles privilégient également en interne, ou en partenariat avec des structures locales, les activités de réemploi et cherchent à maximiser la valorisation matière.
Certaines pratiques professionnelles vertueuses sont en passe de devenir courantes, comme le concassage de déchets de démolition et leur réutilisation dans des « graves » recyclées (gravier à granulométrie contrôlée) pour la réalisation de routes mais aussi d’aménagements urbains et dans les bâtiments ; ainsi que la récupération et la réutilisation de matériaux de chantier en lien avec des sociétés du Groupe, ou d’autres acteurs comme les associations spécialisées.
Il en va de même pour la mise au point de matériels professionnels spécifiques aptes à réutiliser en place ces matériaux. Ainsi Eiffage Route a développé un atelier de retraitement mobile (ARM®), un dispositif qui permet de recycler les routes « en place » – autrement dit sur les lieux mêmes des anciennes chaussées dégradées.
Bourse d’équipements ou d’outils récupérables, déconstruction sélective, réseaux de chaleur mutualisés, réflexions sur les usages, économies de matière… : l’ambition de prendre part activement à l’économie circulaire est présente dans tous les métiers du Groupe et peut encore être largement développée. C’est pourquoi, afin de favoriser et de valoriser les démarches entreprises par les filiales en matière d’économie circulaire, des indicateurs sont en cours d’expérimentation pour mesurer et évaluer les initiatives menées, et ce de manière adaptée aux différents métiers.
Pour autant, les expérimentations à travers des pilotes demeurent nécessaires afin de démontrer que les freins actuels à l’économie circulaire, notamment en termes d’assurances ou de normes techniques,
peuvent être levés, conformément aux ambitions françaises et européennes (70 % de valorisation matière en 2020 ; refonte du plan d’action européen pour l’économie circulaire ; loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire).
Ainsi, dans le cadre du projet LaVallée, un écoquartier du XXIe siècle à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), un démonstrateur d’économie circulaire d’envergure a été mis en place en 2018 afin de réaliser la déconstruction sélective de l’ancienne École Centrale. Toute la chaîne de l’économie circulaire a été déployée afin de maximiser le réemploi ou le recyclage de matériaux ou d’équipements. Près de 120 tonnes de matériels et d’équipements déposés de manière méthodique et récupérés sur le chantier de l’écoquartier LaVallée à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
Côté second oeuvre, un processus de diagnostic méthodique puis de dépose sélective a permis de sauvegarder 120 tonnes de matières et de matériels. Puis, côté gros oeuvre, le concassage-criblage des bétons des anciens locaux a été assuré avec soin afin de maximiser leur potentiel de réincorporation dans de nouveaux ouvrages.
Par ailleurs, pour exploiter au mieux les ressources issues du gros oeuvre, Eiffage et l’Université Gustave-Eiffel opèrent pour la première fois en France une opération pilote de recarbonatation des bétons. Les bétons issus de la déconstruction des bâtiments ont été concassés et recyclés, l’ambition étant de les réutiliser in situ à 98 % – deux-tiers pour les VRD (voiries et réseaux divers), un tiers pour la construction des bâtiments, dont un immeuble de logements, avec comme ambition d’intégrer un béton comportant 100 % de granulats recyclés.
Une partie des granulats sera recarbonatée, concrètement du CO2 sera injecté dans 50 tonnes de granulats issues du concassage qui jusque-là n’étaient pas valorisées et qui s’avèrent parfaitement adaptées pour une telle opération. Une Atex – appréciation technique d’expérimentation – était en
cours d’étude début 2020. Elle permettrait de dépasser la limite fixée par la norme technique actuelle, qui préconise de ne pas dépasser un taux de 30 % de bétons recyclés pour le béton structurel, voire de dépasser les recommandations du programme national de recherches Recybéton (2012-2018). En l’occurrence, les chercheurs se sont fixé un objectif de 100 % de bétons recyclés pour construire une partie d’un des nouveaux bâtiments de logement.
Ainsi, près de 90 000 tonnes de gravats ont été concassées et seront intégrées dans des ouvrages – au lieu d’être évacuées ou enfouies. De la sorte, 6 000 rotations de camions ont été évitées et, avec elles, l’équivalent de 600 tonnes d’émissions de CO2. Valorisation des ressources existantes et réduction des émissions carbone vont de pair, sachant que les équipes visent la labellisation Énergie-Carbone a minima au niveau E3/C1 pour une partie des bâtiments à construire.
F - Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Il est devenu essentiel de suivre les flux matière propres au secteur du bâtiment - béton, bois, verre, plastiques, métaux et terres. Le Groupe dispose donc de notions sur la consommation de ces ressources en interne ; un suivi de ces mêmes matières premières au niveau mondial et de leurs cours est également assuré. Les chiffres du recyclage sont également suivis. En parallèle, les filiales collectent des informations sur d’autres matériaux en fonction de leurs spécificités métier, à l’image par exemple du façadier Goyer avec l’aluminium.
De manière générale, la pénurie de matières premières non renouvelables fait partie des risques dûment identifiés dans la nouvelle cartographie dédiée à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), qui a été établie en 2019 par la direction de la Gestion des risques et de la conformité et la direction Développement durable et Innovation transverse avec les autres services concernés (RH, Prévention, Achats).
La consommation d’eau fait partie des outils d’évaluation pouvant être mis en place, comme l’analyse des flux matière, l’analyse du cycle de vie (ACV) ou encore le MFA (Material Flow Analysis).
L’utilisation des eaux et l’évitement des pollutions sur les chantiers et dans les activités des différentes branches sont mesurés. Ces outils ne sont toutefois pas encore déployés à grande échelle, du fait notamment des difficultés d’adaptation aux différents métiers et du faible nombre de données objectivées déjà disponibles pouvant permettre des comparaisons fiables.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une nouvelle cartographie dédiée à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), a été établie en 2019 au niveau Groupe par la direction de la Gestion des risques et de la conformité et la direction Développement durable et Innovation transverse et les autres services concernés (RH, prévention, achats…). La matrice des principaux risques RSE a été validée par la direction générale et présentée au comité d’audit du conseil d’administration du Groupe.
Nouvelle cartographie des risques RSE
Les enjeux identifiés par l’analyse de matérialité, menée en 2018, ont été confortés par la cartographie des risques RSE de 2019. Ils sont organisés en deux grandes familles :
Les politiques menées afin de tenir compte de ces enjeux sont exposées dans la déclaration de performance extra-financière du Groupe.
La mesure des émissions de gaz à effet de serre et de leur réduction est un sujet nécessaire et préalable à toute conduite du changement. Afin de se doter d’objectifs de réduction réalistes, tout en contribuant à rester sous le seuil critique des 2 °C maximum de réchauffement climatique, Eiffage s’est appuyé comme déjà indiqué sur la méthodologie issue de la TCFD et a mené une étude carbone et climat afin de formaliser les risques et les opportunités liés au changement climatique, évalués et intégrés à la cartographie des risques RSE ; élaborer une trajectoire de réduction de ses émissions de GES, en cohérence avec les objectifs de l’accord de Paris. Les risques de transition et physique identifiés lors de l’étude carbone & climat de 2019 ont été intégrés à l’analyse des risques RSE du Groupe.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Une étude Carbone et climat a été menée en 2019 sur l’ensemble du Groupe avec un double objectif :
Du point de vue carbone, le calcul de l’intensité carbone par € de chiffres d’affaires permet de mettre en exergue les activités exposées au risque de taxe carbone et sur lesquelles un investissement stratégique est nécessaire pour faire muter le business model. Pour tout à la fois approfondir et conforter sa stratégie visant une pleine prise en compte de la biodiversité, la direction Développement durable et innovation transverse (DDDIT) a mené en 2019-2020 une analyse détaillée des impacts des activités du Groupe sur la biodiversité, afin de redéfinir les enjeux prioritaires en la matière et d’orienter le nouveau plan d’action biodiversité. Le Groupe a été le premier à déposer son plan d’action biodiversité dans le cadre du nouveau dispositif « Entreprises engagées pour la nature – Act4Nature France », porté par l’Office français pour la biodiversité (OFB).
Eiffage prépare sa revue d’actifs à l’aune de la future taxonomie européenne des activités économiques durables.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Pr-directeur général d’Eiffage : « Quelles que soient les secousses économiques que nos sociétés traversent, elles ne peuvent réduire l’attention que nous devons porter aux crises permanentes que sont le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité. L’économie créée par l’homme n’a de sens qu’en harmonie avec une réalité plus grande que lui : le vivant dans son ensemble. »
Benoît de Ruffray, président-directeur général d’Eiffage
Levier de performance, la stratégie bas carbone est désormais l’une des colonnes vertébrales du Groupe avec un double objectif : d’une part, réduire les émissions internes dans tous les métiers ; d’autre part, développer de nouvelles offres bas carbone et industrialiser celles, déjà nombreuses, proposées par les différentes branches d’activité, afin de permettre aux clients de choisir les offres contribuant à réduire leur propre empreinte carbone.
Conscient des défis à relever pour adopter une croissance durable, Eiffage ambitionne dans ce contexte de mesurer les impacts de chacun de ses métiers et d’apporter les solutions pour contenir les dommages environnementaux. Il n’est plus question de prospective à long terme pour décarboner nos activités ; c’est maintenant qu’il nous faut accélérer l’identification et l’expérimentation de méthodes et de solutions bas carbone, dans tous les segments de l’acte de construire.
Comme déjà indiqué, Eiffage a mis volontairement en place le fonds d’arbitrage carbone E-Face et prend à sa charge, sur ses fonds propres, le différentiel de coût entre une solution carbonée souvent peu onéreuse et une solution moins carbonée mais qui n’a pas encore atteint un niveau de développement suffisant pour susciter des économies d’échelle.
Engagé depuis plus de dix ans dans une politique volontariste de préservation de la biodiversité, le Groupe a été le premier à déposer au printemps 2020 son plan d’action biodiversité dans le cadre du nouveau dispositif « Entreprises engagées pour la nature – Act4Nature France », porté par l’Office français pour la biodiversité (OFB).
Ce nouveau plan d’action sur deux ans propose :
Trois nouvelles actions stratégiques sont lancées : l’identification d’indicateurs de mesure de l’empreinte biodiversité du Groupe ;
la définition dans le cadre de l’objectif national de « zéro artificialisation nette », d’orientations propres du Groupe visant à permettre une gestion durable et raisonnée du foncier naturel, agricole et forestier ; la diminution de l’empreinte biodiversité des produits et matériaux par un approvisionnement plus durable.
A présent, Eiffage se prépare à l’intégration de la méthodologie de la taxonomie verte européenne pour ses différentes activités, outil de classification qui identifie et hiérarchise les activités économiques dans les Etats-membres de l’Union européenne. Cet outil définit six objectifs auxquels les activités « durables » doivent répondre, dans le cadre de la finance durable.
B. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Voir réponse 1 - B
C. Pensez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Afin de faciliter la mise en place de solutions innovantes bas carbone en amont même des appels d’offres, Eiffage a créé un dispositif de financement interne spécifique, le fonds E-Face, acronyme d’Eiffage – fonds d’arbitrage carbone énergie (voir réponse G ci-dessous).
E-Face vise à « effacer » toute une partie des émissions de gaz à effet de serre.
Le différentiel de coût « finançable » doit être inférieur à 500 € par tonne de CO2 évitée, et doit être justifié par un double calcul :
Concrètement, une solution dont le coût de la tonne de CO2 évitée est d’emblée supérieur à 500 € sera automatiquement rejetée, sa viabilité économique étant trop incertaine. Les solutions inférieures à 50 € ou bien entre 300 € et 500 € par tonnes de CO2 évitée seront analysées au cas par cas.
D. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solutions, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
La maitrise du risque environnemental est obligatoire pour toutes les activités et renseignée en détail dans la cartographie des risques du Groupe qui s’impose à tous les managers. De ce fait, cette maitrise du risque environnemental est intégrée dans les budgets opérationnels des différentes entités et ne saurait passer par une centralisation associée à un budget unique, qui serait régressif par rapport au niveau d’assimilation actuel du sujet environnemental.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Afin de faciliter la mise en place de solutions innovantes bas carbone en amont même des appels d’offres, Eiffage a créé comme déjà indiqué un dispositif de financement interne spécifique, le fonds E-Face, acronyme d’Eiffage – fonds d’arbitrage carbone énergie.
Ce système exclusif, conçu par le Groupe et qui a été expérimenté pour la première fois dans le cadre du chantier de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (dite aussi Le Mans-Rennes), ne finance le différentiel de coût entre une solution technique classique émettrice de CO2 et une solution alternative bas carbone, souvent plus onéreuse.
Le fonds E-Face lève le verrou financier au développement des offres bas carbone
En créant cet effet de levier de 2 millions d’euros par an, E-Face faciliter la comparaison entre solutions, produits ou process en fonction de l’impact carbone en analyse du cycle de vie, et, le cas échéant, peut faire sauter le verrou financier nuisible au développement des offres bas carbone.
Déployé à l’échelle du Groupe depuis 2017, E-Face encourage donc tout l’écosystème de recherche et de développement dédié aux produits et process bas carbone, qu’ils soient internes ou proposés par des fournisseurs ou partenaires, leur donnant ainsi une chance d’être choisis, mis en oeuvre, identifiés et répliqués. 50 projets d’innovations issus de tous les métiers du Groupe ont bénéficié du cofinancement d’Eiffage depuis 2017.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
L’urgence climatique et ses conséquences directes et indirectes sur la conception, la construction et la maintenance de la ville et des infrastructures sont d’une telle importance pour un groupe de BTP que leur prise en compte relève du niveau stratégique le plus élevé dans l’entreprise. C’est pourquoi la gouvernance du Groupe a intégré au plus haut niveau la mesure et le pilotage des risques liés aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la concrétisation des opportunités liées aux nouvelles offres commerciales bas carbone.
Une revue d’objectifs RSE et bas carbone est réalisée devant le conseil d’administration deux fois par an.
En outre, le développement durable fait l’objet de conférences et de travaux intégrés aux cursus dédiés aux managers et profils de haut niveau. Les formations « Projets clés en main » et « Manager un centre de profit » comprennent des modules relatifs à la maitrise du risque environnemental ou des modules relatifs à l’atout concurrentiel par l’offre bas carbone et intégrant la préservation de la biodiversité.
En parallèle, la direction Développement durable et Innovation transverse (DDDIT) a organisé en 2018 et 2019 dans toute la France une campagne de sensibilisation interbranche consacrée aux enjeux du développement durable. Les « Enviro’Tours » ont permis de rencontrer plus de 1 200 collaborateurs - avec des fonctions très diverses allant de la direction des établissements, des services techniques et bureaux d’études, aux achats, aux fonctions juridiques, ainsi que le réseau environnement et innovation -, et ce dans les douze régions françaises métropolitaines et dans tous les métiers du Groupe.
1200 collaborateurs ont été sensibilisés aux enjeux du développement durable et de l’innovation lors des Enviro’Tours
Au programme, la présentation de tous les outils développés en interne afin d’aider les équipes à maîtriser les risques environnementaux et à concevoir des offres différenciantes intégrant au mieux les enjeux environnementaux et la spécificité des territoires. Ces plénières étaient assorties de témoignages des collaborateurs de chaque région partageant leurs bonnes pratiques et leurs réalisations en lien avec les thèmes abordés. Puis des groupes de travail thématiques, menés de façon ludique, permettaient aux collaborateurs d’approfondir leurs connaissances en se confrontant en équipes, en s’appuyant sur des jeux développés sur-mesure.
Ces journées de rencontres ont été riches en échanges. Plus de 60 retours d’expérience et de chantiers régionaux exemplaires ont été présentés. Les participants se voient tenus informés des engagements Groupe et des outils opérationnels via une newsletter mensuelle.
En parallèle, afin de faire monter en compétences les collaborateurs, le pôle bas carbone de la DDDIT a conçu en collaboration avec l’Université Eiffage une formation sur-mesure intitulée « Une stratégie carbone pionnière », accessible à tous les collaborateurs sur une plateforme de formation à distance. Ce module qui fait la part belle aux médias animés (quiz et motion design) détaille les enjeux et les constats liés au dérèglement climatique, les attentes des grands donneurs d’ordres et clients d’Eiffage, les outils de calcul carbone et d’évaluation de l’empreinte carbone des activités. Il dépasse la simple sensibilisation et vise à rendre autonomes les collaborateurs qui ne sont pas experts du sujet bas carbone, et à leur permettre d’intégrer dans les réponses aux appels d’offre une stratégie globale de réduction d’émissions de GES soutenue par des solutions techniques validées par le Groupe.
La DDDIT s’emploie, en outre, à diffuser la culture du management des enjeux environnementaux notamment à travers des formations dédiées au développement durable.
Ainsi, sept sessions de formation ont été dispensées en 2019 sur les appels d’offres et les moyens de « Se différencier grâce au développement durable », ainsi que cinq sur les « Chantiers et l’environnement », ce qui représente une centaine de collaborateurs formés, issus de toutes les branches. Ces sessions sont l’occasion pour les stagiaires de mieux connaître les applications opérationnelles des engagements environnementaux pris par le Groupe et d’échanger avec leurs collègues d’autres métiers confrontés à des problématiques similaires.
Formations internes au développement durable
La formation « Chantiers et environnement » est devenue obligatoire en 2019 pour les cadres et les Etam en situation d’encadrement de chantier. Des formations ou ateliers à la demande ont également été organisés (autorisation environnementale unique, loi sur l’eau).
En outre, d’importants efforts sont menés en interne afin de former et de sensibiliser les salariés à la préservation de la biodiversité. La diversité biologique est bien intégrée au sein des deux modules de formation consacrés au développement durable dans le cadre de l’Université Eiffage.
Le « pack » de prévention et de maîtrise du risque biodiversité y est présenté en détail. Cet outil, dont la création remonte à 2012, vise à donner les « bons réflexes » biodiversité aux collaborateurs sur le terrain en présentant les fondamentaux et les bonnes pratiques en direction des différents groupes d’espèces faune-flore. Entièrement mis à jour en 2017, le pack a été complété en 2019 par un volet détaillé sur les espèces exotiques envahissantes.
Les efforts de formation vont bien plus loin encore. En 2009, Eiffage a fondé avec l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne le master 2 Bioterre, l’acronyme de « Biodiversité, Territoires et Environnement », un diplôme d’Etat de niveau bac + 5 qui allie des enseignements fondamentaux et appliqués en phase avec la réalité professionnelle de la conduite de projets intégrant la biodiversité. Le master Bioterre s’est classé en 2020, pour son dixième anniversaire, 1er master français universitaire en matière de management environnemental et de développement durable et s’est hissé de la 5e à la 3e place au sein du classement international SMBG. Depuis sa création, une quarantaine de collaborateurs d’Eiffage ont suivi cette formation de haut niveau pour un total de plus de 200 étudiants.
En outre, après avoir cofinancé le Mooc relatif à l’ingénierie écologique en 2018, la DDDIT a participé en 2019 dans le cadre de l’Université virtuelle environnement et développement durable (Uved) à la création d’un nouveau Mooc sur les nouveaux métiers de la transition écologique, avec l’exemple de l’écoquartier LaVallée, à Châtenay-Malabry.
Des communications spécifiques sont faites aux actionnaires. La stratégie bas carbone du Groupe et les objectifs de réduction sont présentés lors de l’assemblée générale (une fois/an) et lors de la présentation des comptes aux analystes financiers (deux fois par an). Le rapport climat établi selon les recommandations de la TCFD a ainsi été transmis par voie numérique à l’occasion de l’assemblée générale qui s’est tenue en avril 2020 sur l’exercice 2019. Le rapport climat et le plan d’actions biodiversité encadré par le MTES (EEN-Act4Nature) sont en ligne sur le site Internet du Groupe.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
L’urgence climatique et ses conséquences directes et indirectes sur la conception, la construction et la maintenance de la ville et des infrastructures sont d’une telle importance pour un groupe de BTP que leur prise en compte relève du niveau stratégique le plus élevé dans l’entreprise.
C’est pourquoi, comme déjà indiqué, la gouvernance du Groupe a intégré au plus haut niveau la mesure et le pilotage des risques liés aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la concrétisation des opportunités liées aux nouvelles offres commerciales bas carbone.
Le président-directeur général Benoît de Ruffray pilote directement la stratégie et le plan d’objectifs de réduction des émissions. Depuis l’assemblée générale d’Eiffage du 25 avril 2019, la rémunération variable de ce dernier est déterminée sur la base de critères financiers et extra-financiers. Parmi les critères extra-financiers, sont examinés les résultats en matière de gestion des ressources humaines (accidents du travail, absentéisme, turnover et actionnariat salarié) et de réduction de l’empreinte carbone (évitement d’émissions de carbone dans l’offre commerciale et évolution des émissions de gaz à effet de serre au regard de l’évolution du chiffre d’affaires). La performance en la matière est donc rétribuée. Ces critères ont vocation à être appliqués également pour les dirigeants de branches et les cadres supérieurs.
Performances financière et extra-financière convergent ainsi dans une dynamique vertueuse, d’ailleurs signalée dans les études économiques sur le sujet. Les questions de rémunérations sont, en outre, abordées en cohérence avec la bonne santé de l’entreprise et les valeurs affichées.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui, quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Limiter les impacts environnementaux et réduire la pression sur les ressources non renouvelables des activités et des chantiers d’Eiffage est un objectif clé. La DDDIT qui s’appuie sur le réseau des professionnels de l’environnement des branches, s’emploie à diffuser une culture de l’évaluation des enjeux et des risques environnementaux, et incite les équipes opérationnelles à réduire les pressions sur les ressources naturelles et à préserver les environnements physiques (eaux, air…) et naturels par la maîtrise et la réduction des impacts, ainsi que par la mise en oeuvre de nouveaux procédés et matériaux.
Comme déjà précisé, directement rattachée au président-directeur général, la DDDIT participe au comité de direction du Groupe, qui se réunit quatre fois par an, et à certaines sessions du comité exécutif qui réunit le président-directeur général, les présidents des branches travaux et des concessions autoroutières en France ainsi que le directeur financier. La direction travaille en relation avec les directions des Ressources humaines sur les aspects sociaux, la direction des Achats, les fonctions techniques et innovation, les services qualité ainsi que l’audit interne.
Un comité exécutif par an est dédié spécifiquement aux sujets climat ou biodiversité. D’une manière générale, les sujets carbone et biodiversité faisant partie intégrante du management de projets, ils sont donc évoqués dans toutes les revues de projets importants passant en Comex, en comités des risques et en comités des investissements.
D - Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain, …) ? Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Eiffage mobilise son corps social et collecte les idées de bonnes pratiques et d’innovations en la matière, issues de tous les corps de métiers.
Des campagnes de recueil d’idées sont organisées régulièrement sur des sujets ayant trait notamment au développement durable et à l’innovation. Ainsi, une campagne dédiée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à tout niveau de la chaîne de valeur des métiers du Groupe a été menée au second semestre 2019 via une plateforme numérique interne d’innovation participative, la Start.box.
Plus de 580 idées ont été postées depuis la France, mais aussi la Belgique, la Pologne et le Sénégal. Eiffage Sénégal s’est ainsi particulièrement impliqué, avec plus de 80 idées d’innovations bas carbone proposées par les compagnons sénégalais, mobilisés à tous les niveaux par le truchement d’interprètes francais-wolof facilitant l’inclusion de tous.
Le Groupe cherche à s’inscrire pleinement dans l’économie circulaire et à privilégier, en interne ou en partenariat avec des structures locales, des activités de réemploi, de recyclage ou de transformation de matières existantes dans les process de production, ou encore à développer les activités de déconstruction sélective et de valorisation des matériaux, telles les activités routières. Ainsi le Groupe soutient l’association RéaVie, cofondée par un conducteur de travaux d’Eiffage Construction, qui est notamment intervenue sur le chantier de l’écoquartier LaVallée. Comme déjà précisé, près de 120 tonnes de matériaux et d’équipements ont pu être déposés de manière méthodique, puis rassemblés sur une plateforme expérimentale de réutilisation, Solid’R.
En outre, comme déjà indiqué, un concours interne intitulé le « Best of de l’économie circulaire » a été mené en 2018, puis une journée de restitution a été organisée au printemps 2019 pour faire connaître aux collaborateurs les bonnes pratiques et les savoir-faire déjà mis en oeuvre au sein des différentes branches du Groupe.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se fondent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Convaincue que les fournisseurs sont un vecteur de sa capacité d’innovation, participent à la mise en oeuvre du développement durable et contribuent à la performance de ses opérations, la direction Achats d’Eiffage poursuit ses travaux suivant les axes dégagés comme prioritaires en 2018 en lien avec la stratégie Groupe, à savoir:
Le service Achats travaille activement avec les équipes expertes des différents métiers du Groupe et du développement durable sur une évaluation multicritère de l’écoconception des produits, et des offres des fournisseurs et permettent de mieux connaître, promouvoir et accompagner la sélection de matériaux dont l’empreinte carbone est réduite. Un point essentiel à relever à cet égard : c’est la combinaison de plusieurs compétences qui permet de mener ces travaux. La pluridisciplinarité n’est pas un vain mot, mais bien une réalité nécessaire pour éviter des logiques en silo, défavorables à des choix réellement en faveur de l’environnement.
Ainsi, par exemple, Eiffage a souscrit un contrat pour les chantiers avec EDF fin 2019 lui permettant d’être assuré de bénéficier de 12 % minimum d’énergies renouvelables (production solaire,
hydraulique, éolienne) pour la consommation propre aux chantiers. Par ailleurs, à la suite de la réforme entreprise en 2017 en ce qui concerne la gestion de ses contrats en matière d’énergie, l’analyse du bilan à fin 2019 du nouveau système de suivi des consommations, tant sur les sites fixes que sur les chantiers, a permis d’optimiser les puissances souscrites et d’analyser les consommations en vue de les diminuer.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
La notoriété d’Eiffage dans le monde de la recherche spécialisée dans l’articulation entre les infrastructures et le respect de l’environnement est forte. Le Groupe est reconnu comme un acteur moteur qui contribue à susciter des évolutions réglementaires tout en favorisant une réduction et une bonne gestion des impacts.
Ainsi Eiffage est partenaire depuis 2017, aux côtés de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et du CIL&B, de l’appel à projets Ittecop (infrastructures de transports terrestres, écosystèmes et paysages) et s’investit au sein du comité d’orientation et dans plusieurs des programmes de recherche. Des fiches opérationnelles sont en cours de rédaction par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) pour permettre le transfert des résultats de recherche vers l’opérationnel.
Les équipes ont aussi activement participé, dans le cadre d’Ittecop, au projet Territoires d’infrastructures linéaires leaders de la transition vers l’agroécologie (TILT-AE), finalisé fin 2019, qui vise à préserver la biodiversité ordinaire par la mise en place, le long des infrastructures linéaires de transports terrestres, de démarches concertées d’aménagement foncier agro-écologique et d’amélioration des continuités écologiques. Ce programme a permis de définir plusieurs projets de recherche et leur périmètre.
En outre, la DDDIT finance, cofinance ou contribue à de nombreux projets de recherche sur les sujets du développement durable et est régulièrement intégrée à des comités de thèse ou des comités d’orientation. Quatre thèses ont ainsi fait l’objet d’une restitution fin 2019 lors d’une conférence organisée au siège du Groupe.
Outre le travail sur les enveloppes bio-inspirées piloté par Ceebios (Centre européen d’excellence sur le biomimétisme), une étude comparative a été menée sur la mise en oeuvre de la compensation écologique à travers trois lignes TGV en France. Une autre étude a porté sur l’impact de la mise en service de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (LGV BPL) sur l’évolution du milieu économique régional. Enfin, la thèse sur les bassins d’eaux pluviales autoroutiers réalisée en partenariat avec APRR a d’ores et déjà montré que ces aménagements techniques peuvent représenter un réel intérêt pour la préservation de la biodiversité.
Une nouvelle thèse, financée dans le cadre de la chaire d’entreprise BEGI (Biodiversité, environnement et grandes infrastructures), a été lancée fin 2019. Intitulée « Compensation écologique, réseaux écologiques et territoires », elle portera sur l’intégration territoriale de la compensation.
Contribuer à des programmes de recherche est essentiel pour être au mieux au fait des nouveaux savoir-faire et des nouvelles méthodes. Ces travaux permettent aussi de confirmer ou d’infirmer
l’utilité de certains travaux d’aménagement. Une étude réalisée dans le cadre de l’observatoire de la LGV BPL sur le comportement des amphibiens face à l’infrastructure a révélé que l’aménagement des « batrachoducs » (tunnels conçus pour faciliter le passage d’espèces de petite taille) doit être accompagné pour être efficace, par exemple par la réalisation de mares de part et d’autre de l’infrastructure. L’intégration d’éléments naturels comme la terre doit également être réalisée pour favoriser une bonne utilisation de ces passages par ces petits animaux.
Dans le même esprit, Eiffage est adhérent de Ceebios et contribue à l’exploration du biomimétisme dans la construction et l’aménagement.
En 2019, le partenariat a été renforcé et orienté vers l’accompagnement de projets du Groupe dès la phase d’appels d’offres afin de développer cette démarche. Pour ce faire, Ceebios peut être amené à favoriser l’acculturation des équipes opérationnelles au biomimétisme à travers des séances de travail en binôme avec les architectes ou l’organisation d’ateliers thématiques (énergie, matériaux, eau) et de séances de créativité.
L’étude des fonctionnalités du vivant ouvre, de fait, tout un champ d’investigation et de solutions dont certaines sont déjà opérationnelles, et d’autres encore expérimentales. Ainsi, le procédé Luciole®, développé par Eiffage Énergie Systèmes et Eiffage Route, permet de limiter la pollution lumineuse, en éclairant selon un juste besoin et en limitant la gêne pour les espèces nocturnes.
En outre, Eiffage a noué un partenariat sur mesure avec le premier consortium français de recherche et de développement sur la ville durable, la toute nouvelle université Gustave Eiffel (UGE), qui réunit depuis le 1er janvier 2020 une université (UPEM), un institut de recherche (IFSTTAR), une école d’architecture et trois écoles d’ingénieurs (EIVP, ENSG et ESIEE Paris).
Au total, 57 enseignants chercheurs et leurs étudiants, ainsi que 25 professionnels d'Eiffage sont mobilisés pendant trois ans au sein de huit ateliers thématiques dans une approche systémique de la ville durable.
Sont ainsi développés des sujets de "recherche-action" applicables dans le futur écoquartier LaVallée à Châtenay-Malabry (20,4 ha), depuis les expérimentations scientifiques (recarbonatation de bétons anciens, îlots de fraicheur), la gestion de l'eau et des déchets jusqu’aux micromobilités et l'analyse sociologique, avec notamment pour objectif la création d’un indicateur de bien-être. Le partenariat doté d'un budget de 2 millions d'euros, est financé à part égale par Eiffage et l'UGE.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La finalité d’ENGIE est de contribuer au progrès harmonieux. Le progrès harmonieux, c’est imaginer et accélérer des solutions qui réconcilient intérêts individuels et développement collectif, en s’appuyant sur la combinaison de nouvelles sources d’énergie et de technologies digitales pour réinventer la relation entre les individus et le monde.
Depuis 2015, ENGIE a :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Oui nous avons mis en place un reporting détaillé Scopes 1, 2 et 3, ce qui nous permet d’avoir une analyse de l’impact de nos activités sur toute la chaine cycle de vie.
Nous publions d’ailleurs le détail de nos émissions par scopes dans le Rapport Intégré.
Ceci nous a permis de mettre en place un indicateur de décarbonisation de notre processus de production d’électricité et de chaleur : objectif de réduction de 20% du contenu carbone entre 2012 et 2020 (contenu déjà très inférieur au départ, à la moyenne mondiale).
Enfin, ENGIE a réduit ses émissions de 50% en 3 ans.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous construirons les scenarios de projection de nos activités alignés sur l’accord de Paris à 2030 et 2050. Ils seront publiés et feront l’objet d’un objectif collectif appliqué à la communauté des dirigeants.
Dans nos actions de lutte contre le changement climatique, nous donnons une forte priorité à la réduction de nos émissions directes et indirectes. L’utilisation de mécanismes de compensation n’interviendra qu’en dernier recours, après l’étude des options d’évitement et de réduction.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
ENGIE est engagé dans la préservation de la biodiversité. Nous sommes signataires du Pledge de Cancun et des engagements act4nature et engagés dans la stratégie nationale pour la biodiversité. Nous avons également un engagement au regard des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Appliquer la séquence ERC pour tout nouveau projet fait partie de nos engagements.
Plus d'informations ici.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
ENGIE utilise l’analyse de cycle de vie pour identifier et analyser l’impact de ses activités. L’ensemble de la chaine de valeur est donc intégré.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La sobriété énergétique est devenue le métier d’ENGIE : nous aidons nos clients – particuliers, entreprises, collectivités – à réduire leur impact carbone. Afin d’aider au mieux nos clients, nous avons décidé de mobiliser tous nos collaborateurs pour changer leurs comportements et modes de vie au travail afin de les rendre davantage compatibles avec une société neutre en carbone.
Une communauté de salariés s’est constituée et un programme d’ampleur a été initié en interne à cette fin.
La mise en place de notre nouvelle stratégie zéro carbone « as a service » incite à développer des offres toujours plus sobres (chaudière à 1 euro, ENGIE Impact, Ohio State University, etc.)
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Dans le cadre des analyses de cycle de vie, l’empreinte eau des activités est mesurée, de même que la dépendance aux matériaux.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Notre Directrice Générale a soutenu dès leur sortie les recommandations de la TCFD et leur mise en œuvre dans le Groupe. Un groupe de travail transverse interne a été mis en place à cet effet et nous participons à plusieurs groupes de travail externes sur le sujet avec les investisseurs. Ces travaux visent à définir de façon plus détaillée les besoins des investisseurs et à comprendre la manière dont ils utiliseront les données fournies par les entreprises.
Nous sommes en cours d’élaboration d’un plan adaptation Groupe, qui inclut les contributions de toutes les business units. Au niveau local, chaque site industriel établit son propre plan d’adaptation en fonction de la nature de ses activités et de leur vulnérabilité face aux conséquences probables (estimées localement) du dérèglement climatique.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Absolument. ENGIE a engagé depuis 3 ans une rotation radicale de son portefeuille visant à céder les actifs plus émetteurs afin de réduire son impact sur le climat et la biodiversité (notamment une sortie rapide du charbon).
Le Groupe a par ailleurs redéfini son business model, en lien avec la stratégie zéro carbone, autour du « consommer moins et mieux ».
Les enjeux climat nous ont également conduit à nous doter d’un prix interne du carbone appliqué à nos nouveaux projets d’investissement.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Oui. ENGIE est prêt à renoncer à des revenus à court-terme si cela doit contribuer à une performance harmonieuse respectueuse de l’environnement.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Oui, nos réflexions stratégiques sur un alignement Accord de Paris tiennent compte des scenario AIE alignés accords de Paris.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Oui, nous utilisons un prix interne du carbone appliqué à la revue des nouveaux investissements. Le niveau de prix n’est pas communiqué vis-à-vis de l’externe pour des raisons stratégiques, mais rend notamment le recours au charbon non rentable.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Sur 2019-2021, ENGIE investira au total 11 à 12 G€ dont 4 à 5 G€ dans les solutions clients pour les aider dans leur transition zéro-carbone et 2,3 à 2,8 G€ dans les renouvelables, soit plus de 60% en faveur de l’environnement.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
L’arbitrage se fait au moment de la prise de décision de lancement du projet de construction, d’acquisition ou de cession d’un actif. Tout projet est soumis à des critères financiers et des critères RSE. Tout projet conduisant à enfreindre un seul critère RSE n’est en principe pas retenu malgré des critères financiers très satisfaisants. Tout projet très satisfaisant sur les critères RSE mais sans rentabilité financière n’est en principe pas retenu.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Nous disposons de plusieurs programmes de formation pour les dirigeants et managers en format présentiel et digital pour les 165 000 salariés sur la stratégie zéro carbone. La formation porte sur le climat, la science, l’accord de Paris, le prix du carbone, les attentes des parties prenantes, la situation d’ENGIE et les efforts à réaliser.
Une formation sur la biodiversité est également en cours de déploiement.
Le conseil d’administration et le comité exécutif ont été sensibilisés aux problématiques climat, biodiversité et eau, et suivent ces sujets de façon régulière.
À chaque session du Comité Ethique Environnement et Développement Durable, un reporting RSE contextuel avec un volet climat, eau et biodiversité est transmis aux administrateurs. Ceci permet de maintenir un niveau d’information régulier auprès du CA.
Des évènements réguliers sont organisés pour les actionnaires avec des interventions à thème. Le climat et la biodiversité leur ont déjà été présentés.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les objectifs des dirigeants sont biannuels et servent à déterminer la performance collective des équipes de direction. Ils intègrent des objectifs RSE et environnementaux. Ils ne sont pas liés aux rémunérations. Le CEO a des critères RSE dans sa rémunération. Les enjeux environnementaux pèsent pour 20% dans les 40% de la part variable annuelle (bonus).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La personne responsable des enjeux environnementaux globaux est la Directrice de la RSE, Anne Chassagnette. Elle est cadre dirigeant et rapporte à Judith Hartmann, DGA, membre du COMEX et Directrice financière, qui est la personne du COMEX en charge de la performance globale (financière, environnementale et sociétale). Elle est également à la tête d’une filière composée des directions RSE présentes, en décentralisé, dans toutes les business units du Groupe.
La Directrice de la RSE définit la politique, les objectifs et les critères RSE du Groupe approuvés par le CEO, le Comité exécutif et un Comité du CA en charge de la RSE, appelé Comité Ethique, Environnement et Développement Durable (CEEDD). Les dossiers environnementaux (climat, biodiversité, eau, …) font l’objet d’une présentation annuelle en COMEX et en CEEDD. Le COMEX se réunit toutes les semaines et le CEEDD se réunit 5 fois par an environ.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nous favorisons la création de communautés internes pour engager la transformation des pratiques et usages, en particulier ceux des collaborateurs. Nous déployons progressivement la pratique de 10 jours par an accordés à chaque salarié pour agir en faveur de l’environnement (formation des élus, programme « J’apprends l’énergie » avec l’éducation nationale visant à sensibiliser les enfants aux enjeux énergétiques, atelier avec les dirigeants pour identifier de nouvelles pratiques de sobriété énergétique, etc.).
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
ENGIE a fait un partenariat avec EcoVadis pour évaluer et suivre dans le temps les engagements RSE de ses fournisseurs et sous-traitants.
Pour cela, nous appliquons une méthodologie développée par notre partenaire qui s’appuie sur 21 critères et une analyse de multiples sources de données. Ces critères couvrent les aspects environnementaux (consommations de ressources, production de déchets, émissions GES, impact sur la biodiversité…) mais également sociaux et droits humains, éthiques, et achats.
EcoVadis nous accompagne également dans la mise en place et le suivi de plans d’action visant à améliorer les engagements RSE de nos fournisseurs et sous-traitants.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe échange avec les gouvernements, les élus, les autorités de régulation et les hautes instances internationales sur les sujets majeurs tels que les réponses au changement climatique, le développement des énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique.
ENGIE entretient également un dialogue permanent avec de nombreuses autres parties prenantes (ONG, investisseurs, …). Enfin, le Groupe soutient ses positions via des organisations professionnelles dont il est adhérent et contribue financièrement à des think tanks.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Chez Faurecia, nous voulons avoir un impact positif sur la société et sommes très fiers de mettre notre expertise et notre innovation en matière de mobilité au service de l'enjeu le plus pressant de notre planète, le changement climatique. Faurecia, l'un des plus grands équipementiers automobiles mondiaux (17,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019, 115 000 collaborateurs dans 37 pays) est un acteur incontournable de la mobilité durable à travers des solutions technologiques qui améliorent la qualité de l'air et réduisent les émissions de CO2.
Innover pour une mobilité durable
L’industrie automobile connaît une révolution technologique majeure autour de quatre grandes tendances : la connectivité, la conduite autonome, la mobilité partagée et l’électrification. Faurecia déploie une stratégie alignée sur ces tendances en mettant l’accent sur le développement de solutions pour la Mobilité Durable et le Cockpit du Futur. En ce sens, l’entreprise a réalisé différentes acquisitions, étendu son écosystème et accéléré sa transformation.
Réduite l'empreinte CO2 du Groupe – Converger vers la neutralité carbone d'ici 2030
Le transport - routier, ferroviaire, aérien et maritime - représente environ un quart des émissions mondiales de CO2, les voitures particulières étant à elles seules responsables de 44% du total de ces émissions. Dans un contexte mondial d'urbanisation et d’accroissement de la densité de mobilité croissante dans les zones urbaines, l'industrie automobile a la responsabilité d'initier des mesures pour réduire les émissions de GES, s’approvisionner en énergies renouvelables et protéger le climat.
Avec 248 sites dont 37 centres de R&D dans le monde, le Groupe est un acteur industriel responsable qui s'est engagé atteindre la neutralité CO2 de ses sites (scopes 1 & 2) dès 2025. Il a également l’ambition de converger vers la neutralité sur ses émissions contrôlées du scope 3 d’ici 2030 (toutes émissions, sauf l’utilisation des produits, dont l’empreinte dépend de la consommation des véhicules sur lesquels ils sont montés). Pour atteindre ses objectifs, Faurecia s’appuie sur un écosystème de partenaires, parmi lesquels Schneider Electric avec qui, a été signé mi 2020, un partenariat visant à pour accélérer la transition énergétique du Groupe : Schneider Electric accompagne Faurecia pour décarboner sa chaîne de production et développer des solutions sur mesure d'efficacité énergétique et d'approvisionnement en énergies renouvelables d'ici 2025 pour les 300 sites du Groupe dans le monde. Fin 2020, l'initiative Science Based Targets, (SBTi) a validé la trajectoire GES de Faurecia, en ligne avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, soit la catégorie la plus ambitieuse proposée.
Eviter l’émission de gaz à effet de serre pour ses clients – Contribuer à la transition énergétique vers l’hydrogène
Au-delà de ses engagements en faveur du climat et du développement de produits contribuant directement à la qualité de l’air (systèmes de traitement des gaz d’échappement) le Groupe s'est résolument investi de longue date dans la chaîne de traction à base d’hydrogène. En atteste la création de la co-entreprise Symbio avec MICHELIN conclue en 2019, dont l’objectif est de créer un leader mondial de la mobilité hydrogène. Faurecia peut ainsi proposer des systèmes de pile à combustible et son intégration au
sein des véhicules légers, utilitaires et les poids lourds ainsi que pour d’autres domaines d’électromobilité.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Assurer la transparence de notre comptabilité carbone - application des recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosure
Faurecia mesure depuis 2012 ses émissions directes (scope 1) et indirectes (scope 2) et inclut depuis 2016 ses émissions liées à l’ensemble de la chaîne de valeur du Groupe, c’est-à-dire comprenant l’amont et l’aval de son activité (scope 3). En 2019, le Groupe a lancé une mise à jour de son bilan carbone mené en partenariat avec la société Deloitte, et a publié pour la première fois ses émissions en valeur pour le scope 3. Cette mise à jour du bilan carbone de Faurecia permet au Groupe d’obtenir une bonne compréhension de ses différents postes d’émissions et de ses niveaux d’incertitude associés. Ce bilan carbone est ventilé par entité Business du Groupe. Les lignes de produits font l’objet d’analyses de cycle de vie (objectif de couvrir 80% du portefeuille produits et 100% de l’innovation d’ici 2022). Depuis 2019, Faurecia applique les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosure (TCFD).
Atteindre la neutralité CO2 scopes 1, 2 et émissions contrôlées du scope 3 en 2030 - en ligne avec la Science-Base Target initiative
Ainsi fin 2019, conscient que la prochaine décennie n’a d’autre choix que d'être celle de l’action, Faurecia a annoncé son engagement pour converger vers la neutralité CO2 à l'horizon 2030 pour ses activités scope 1, 2 et ses émissions contrôlées du scope 3 (hors utilisation des produits vendus qui ne dépend que de contribution de la masse à l’émission CO2 des véhicules en roulage). Le Groupe a également annoncé une cible intermédiaire de neutralité CO2 sur ses émissions internes (Scopes 1 et 2) d'ici 2025. Cette ambition à horizon 2030 intègre l'empreinte indirecte des activités de Faurecia telles que l'achat de matières premières et de services, le transport, l'élimination des déchets, les déplacements des employés, etc. Les émissions de CO2 du Groupe ont été estimées à environ 7,5 millions de tonnes de CO2 en 2019. Faurecia a reçu la validation fin 2020 de l'initiative Science Based Targets, (SBTi) pour alignement de sa trajectoire carbone avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ° C. Les leviers de Faurecia pour atteindre son objectif à 2030 : Efficacité énergétique / décarbonisation du mix énergétique /utilisation de matériaux durables. 90% des émissions contrôlées du Groupe sont liées au scope 3, notamment aux matières premières et au transport amont / aval. L'acier et les plastiques représentent près de 50% de ces émissions de CO2. Pour réduire les émissions liées aux matières premières, Faurecia choisira « d’utiliser moins » (en développant des solutions d’allègement et en incorporant des matériaux alternatifs) et « d’utiliser mieux » (par exemple, s'approvisionner en acier « durable », adaptant ainsi la chaîne d'approvisionnement et les pratiques d'achat, ou développer en propre ou en collaboration des matières synthétiques biosourcées ou recyclées). Le Groupe travaillera en étroite collaboration avec ses fournisseurs pour favoriser la transformation.
Atteindre la neutralité CO2 scopes 1, 2 et 3 en 2050
L'initiative de neutralité CO2 a été déployée en 2020. Faurecia a commencé à réduire l'empreinte environnementale et CO2 de tous ses sites et activités par une politique d’économies d’énergie. L'entreprise aborde également l'empreinte CO2 de ses produits en utilisant des matériaux et des processus plus respectueux de l'environnement. L’ambition ultime du Groupe est d’atteindre la neutralité CO2 pour l’ensemble de ses activités sur les 3 scopes, incluant ainsi les émissions des véhicules équipés de pièces Faurecia, d’ici à 2050.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Pour respecter la trajectoire préconisée par les Accords de Paris, les émissions mondiales doivent baisser de 4% par an. Faurecia s'est engagé dès 2020 à se fixer un objectif scientifique à travers l'initiative Science Based Targets, (SBTi) pour aligner sa trajectoire avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ° C. Le groupe devra ainsi réduire de 4,2% ses émissions de CO2 par an en valeur absolue (sauf en cas de croissance externe, selon la méthodologie de SBTi).
La feuille de route de neutralité CO2 du Groupe s’articule en 3 temps
Cette trajectoire est calculée hors mécanismes de compensation (par exemple : plantation d’arbres pour obtenir des crédits carbone..) car ce qui compte ultimement pour la planète dans la lutte contre le changement climatique est la réduction nette et l’évitement des émissions de CO2.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’approche Faurecia en matière d’empreinte environnementale lors de la production se fait par site, et dans le contenu matières des produits à travers l’analyse de cycle de vie.
Analyser l’impact des sites Faurecia proches d’une zone protégée
Faurecia a analysé ses impacts sur la biodiversité en évaluant l'empreinte de ses activités sur les sols. Le Groupe a ainsi répertorié les sites proches d’une zone protégée : 23 sites, dont 14 sites de production (- 5% des sites), 7 sites d’assemblage et 2 sites de recherche et développement sont implantés à moins de 3 kilomètres d’une zone protégée. Il s’agit de Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique de types 1 ou 2, des zones qui protègent des espèces en voie ou en danger d’extinction (léopards, spermophiles, écureuils terrestres…), et des zones de protection des espaces naturels hydrauliques (rivière et cours d’eau). 78 % de ces sites sont situés en Europe, 17 % en Amérique Latine, et 4 % en Afrique du Sud. Sur l’ensemble de ses sites, Faurecia veille à respecter les réglementations environnementales locales en vigueur, comme exprimé au travers du Code d’Ethique de l’entreprise.
Réduire la pression sur la biodiversité du Groupe grâce à l’action climat
La première pression exercée sur la biodiversité par le Groupe Faurecia est principalement liée à l’empreinte CO2 du Groupe. Pour réduire cette pression, le Groupe développe des actions de réduction de la consommation énergétique et en conséquence de ses émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité CO2.
Analyse du Cycle de Vie (ACV) pour établir le profil écologique des produits du Groupe
Faurecia développe des solutions pour une mobilité durable qui permettent de diminuer l‘impact CO2 des véhicules équipées par Faurecia.
Le Groupe évalue l'ACV de ses principaux projets d'innovation, sur la base des normes ISO 14040 et 14044. Faurecia participe activement au groupe de travail Analyse du Cycle de Vie animé par l'association professionnelle Plateforme de la Filière Automobile (PFA), qui s'attache à établir une méthodologie commune pour les analyses du cycle de vie dans l'industrie automobile et engager un dialogue sur les principaux résultats d'évaluation disponibles. Pour chaque projet d'innovation et de développement, les différentes composantes de l'éco-conception - la présence de substances préoccupantes, la recyclabilité, l'impact environnemental et la qualité de l'air intérieur - sont contrôlées par les concepteurs de Faurecia à l'aide d'une check-list d'éco-conception. La possibilité de recycler les produits en fin de vie est étudiée en vue d'intégrer les meilleures solutions et de garantir un impact environnemental réduit de ses produits.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Une analyse intégrée sur les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de notre chaine de valeur est conduite. Cette analyse se matérialise par une empreinte CO2 eq. total du groupe tous scopes inclus, et via les business plans sur les nouveaux produits. (Disponible sur notre Universal Registration Document)
F. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Faurecia a développé une stratégie de gestion efficace et raisonnée de ses matières et ressources appelée “USE LESS, BETTER & LONGER”
Des matériaux intelligents pour une économie circulaire :
Faurecia réorganise son processus d'achat de matières premières et de services bas carbone (scope 3) et a lancé un projet de matériaux intelligents pour mesurer précisément les émissions de CO2 et les réduire en utilisant moins, plus intelligemment et plus longtemps afin de réduire l'empreinte environnementale de ses produits et soutenir plus largement l'économie circulaire avec ses clients sur le marché automobile :
Economies d’énergie et investissements pour adapter les outils industriels
Faurecia s'engage à acheter une électricité bas carbone, en collaboration avec ses fournisseurs, site par site. En 2020, un plan d'action mondial a été lancé sur la période 2020-2025 pour produire ou acheter encore plus d'électricité décarbonée. Concernant l’efficacité énergétique, le Groupe s’engage sur une réduction de 15% de sa consommation énergétique grâce à différentes actions d’optimisation de l’outil industriel et des comportements des employées. Le Groupe prévoit un investissement de 70 millions d'euros sur 3 ans (2020/2021/2022) pour déployer ses actions d’économie d'énergie dans l'ensemble de ses sites de production.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Faurecia n’utilise pas directement de matériaux dits critiques. Une exception existe pour les matières utilisées pour les catalyseurs des échappements qui font l’objet d’un approvisionnement stratégique multi matières (platine, rhodium..). Concernant les matériaux à risques, le Groupe a mis en place un processus traçage de son approvisionnement en minerais tels que l’étain, le tantale, le tungstène et l'or qui sont des minerais pouvant être liés à des conflits armés ou à de violation des droits humains. Faurecia n’utilise pas directement de matériaux dits critiques. Une exception existe pour les matières utilisées pour les catalyseurs des échappements qui font l’objet d’un approvisionnement stratégique multi matières (platine, rhodium..).Concernant les matériaux à risques, le Groupe a mis en place un processus de traçage de son approvisionnement en minerais tels que l’étain, le tantale, le tungstène et l'or qui sont des minerais pouvant être liés à des conflits armés ou à des violations des droits humains. Ce processus est guidé par les informations publiées par l'organisation "Responsable minerals Initiative" qui fournit aux entreprises les outils d'identification des fournisseurs pour un approvisionnement responsable en minerais provenant de zones de conflits et à hauts risques.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette les enjeux environnementaux analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Intégrer la résilience au management des risques
Les risques extra-financiers de Faurecia sont répertoriés sur la base d'une analyse de matérialité réalisée en 2018 par un groupe de travail interne composé de membres des directions risques, juridique, opérations, achats, ressources humaines et RSE. L'analyse des enjeux extra-financiers du Groupe a été réalisée par rapport à un univers de risque commun avec ses pairs du secteur automobile, et sur la base des recommandations du Sustainability Accounting Standards Board (SASB) et de la Plateforme de l'Automobile (Automotive Industry Platform ou PFA).
Depuis 2018, la cartographie des risques du Groupe intègre les risques extra-financiers. La liste préliminaire des risques établie sur la base d'une méthodologie liée à la fréquence d'occurrence et au degré de gravité a ensuite été discutée au cours d'une vingtaine d'entretiens avec des parties prenantes externes pour chaque risque identifié. Une liste définitive des risques et opportunités a été validée par le Comité Exécutif en 2018. Elle a été complétée par les indicateurs de suivi de la feuille de route RSE validés par le Comité Exécutif en 2019 et mis à jour en 2020.
Les risques principaux du Groupe, les politiques et plans d’actions associés sont présentés dans le Document d’enregistrement Universel. Ces éléments sont également communiqués dans le questionnaire du Carbon Disclosure Project, auquel Faurecia répond depuis plusieurs années.
Les risques climatiques
Les risques climatiques physiques et les risque de transition ainsi que les risques liés à l’impact environnemental des sites pouvant affecter Faurecia sont intégrés à la cartographie des risques du Groupe. Faurecia s'est engagé sur le long terme à agir sur les risques liés à la transition climatique, en contribuant à l'évolution vers une économie respectueuse du climat comme l’atteste son ambition de neutralité CO2 à 2025 et 2030.
Dans le cadre du projet de neutralité CO2 lancé fin 2019, le Comité exécutif a pu évaluer trois scénarios prospectifs (économiques, sociaux et environnementaux) à horizon 2050 liés à l’impact du changement climatique. Ces scénarios ont permis au Comité exécutif d’analyser l’internationalisation des coûts de la transition climat, puis de les intégrer à la matrice des risques du Groupe. Enfin l’analyse de ces scénarios sera utilisée comme référence dans la mise en place du plan stratégique des Business Groups en 2021.
Les scénarios ont été sélectionnés en fonction des processus de financement de la transition : secteur privé, États ou Institutions globales. Tous les scénarios ont des hypothèses communes en ce qui concerne le climat et la population en 2040 et ils diffèrent par le statut socio-économique et la trajectoire du réchauffement climatique vers 2080. L’horizon temporel considéré est 2050, à mi-chemin entre l’objectif 2030 de Faurecia et les effets climatiques de 2080. Ces scénarios ont été développés en partenariat avec la Toulouse Schools of Economics.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
L’analyse des scénarios climat et l’initiative “stratégie climat et transformation durable” lancée en 2021, constitueront dès cette année les hypothèses de travail pour les Business Groups en vue d’établir leur trajectoire de durabilité intégrée au plan stratégique 2021/2025.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Faurecia s'est engagé en 2020 à aligner son ambition avec les plus hautes exigences scientifiques de l'initiative Science Based Targets, (SBTi) c'est à dire, aligner sa trajectoire avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ° C. SBTi a validé fin 2020 la trajectoire CO2 proposée par Faurecia. Cette démarche garantit l'ambition la plus forte à court et moyen terme pour s’engager sur la voie des “émissions nulles” sur les chaînes de valeur d'ici 2050.
Concernant la Biodiversité, Faurecia a mis en place un groupe de travail en matière d’analyse de cycle vie, en réunissant les experts Ecodesign des différentes entités Business afin de définir ensemble une méthodologie simplifiée d’analyse de cycle de vie pour évaluer l’impact environnemental du portefeuille d’innovation et de produits du Groupe. Ces évaluations permettront de mieux évaluer les impacts potentiels des produits (dans l’air, l’eau et les sols) afin de réduire au maximum leur empreinte, et ainsi de mieux orienter les choix de développement produits, et de partager cette analyse avec les clients et fournisseurs de Faurecia.
Ces éléments sont autant de preuves de notre engagement et notre capacité à nous transformer pour répondre à l’urgence climatique. Malgré la crise économique actuelle (Covid), nous n’avons pas ralenti, bien au contraire, notre feuille de route et continuons nos investissements et engagements en faveur du climat (voir question F).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Un des trois scénarios climat présentés plus haut prévoit bien un réchauffement climatique compatible avec l’Accord de Paris (+1,5°C) et évalue les causes et les conséquences sur l’industrie automobile.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Faurecia a prévu de mettre en place une évaluation des risques et opportunités d’un prix du CO2, et intègrera dès 2021 ces calculs dans les business plan de ses produits futurs. Le prix de référence retenu est de 100€/tCO2e.
Ces calculs sont fondés sur une base de données interne de facteurs d’émissions à retenir, validés en fonction de leur pertinence et de leur précision vis-à-vis des activités de l’entreprise.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Au cours des trois années passées, Faurecia a également investi plus de 160 Millions d’€ en innovation et partenariats stratégiques sur l’hydrogène. Les investissements futurs du Groupe s’inscrivent pleinement dans le développement de la filière hydrogène en France (7 milliards d’€) et en Europe. Également, Faurecia prévoit des investissements pour décarboner l’énergie des sites de 70M€ d’ici 2025. Lors de la prochaine présentation du Capital Market Day le 22/02/21, le Groupe annoncera des montants d’investissements en innovation pour le développement de produits Cleantechs.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Les investissements de la transition énergétique à durée de rentabilité longue sont identifiés en tant que tels et autorisés par le Groupe dans le cadre de son projet CO2 dès son lancement depuis 2020. Par ailleurs il est à noter que de nombreux investissements pour la transition écologique ont des retours de rentabilité rapide et participent à la performance économique à court terme du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Engager l’ensemble de nos collaborateurs et parties prenantes dans cette transformation de l’entreprise est fondamental. Ainsi, dès le lancement de notre initiative de Neutralité CO2, fin 2019, un séminaire stratégique sur le changement climatique a été organisé au niveau du Comité Exécutif. Début 2020, un séminaire climat a ensuite été organisé pour le Conseil d’Administration, puis des présentations lors des Comités du Conseil d’Administration courant 2020.
L’équipe Stratégie Climat a lancé une série de 4 webinars sur le changement climatique accessible à tous les salariés, complété de MOOC, vidéos, challenge, kit de communication. Un espace de communication dédié au Climat via un intranet a été développé et permet à tous les salariés d’accéder à des documentations de référence, informations, Q&A, évènements autour du projet CO2 (concours, appel à projets ..). Un réseau de coordinateurs CO2 et une communauté de pionniers CO2 ont été mis en place début 2020 et sont animés de façon régulière. Le MOOC déployé en interne et visant à expliquer les fondamentaux du changement climatique et nos engagements, de façon pédagogique, est maintenant accessible en externe depuis la plateforme Coorpacademy.
En terme de mise en oeuvre du projet CO2, des réunions de coordination sont fréquemment organisées avec toutes les fonctions de l’entreprise afin de garantir les champs de connaissance et l’efficacité de déploiement. Sur le site internet, une section Sustainability, intègre toutes les informations sur le projet CO2 (ainsi que nos autres engagements en matière de développement durable), à destination de toutes les parties prenantes dont les investisseurs. Durant l’année, le Groupe rencontre et répond régulièrement à des demandes d’investisseurs ESG. Ainsi, l'ambition climat de Faurecia est portée à tous les niveaux de l’entreprise grâce une campagne active de communication interne et externe pour favoriser l’appropriation du sujet par l’ensemble des collaborateurs du groupe et la faire connaitre à ses clients ou investisseurs.
Lors des rencontres managériales annuelles ainsi que des conférences trimestrielles du Top 300, une information particulière est faite sur le projet neutralité CO2. Le Comité Exécutif définit la stratégie climat, pilote et suit la performance lors de ses comités trimestriels. Le Conseil d’administration, en tant que sponsor principal de la démarche de développement durable de Faurecia, supervise et challenge la feuille de route climat à l’occasion de 2 réunions annuelles.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La rémunération variable court terme versée au Directeur Général du Groupe intègre un objectif qualitatif lié au déploiement des 6 Convictions du Groupe et au déploiement de la feuille de route développement durable, qui intègre les enjeux climat.
Nous travaillons activement à ce que dès 2021, les objectifs individuels de performance, voire la rémunération variable de certains dirigeants clefs soit indexée à des critères environnementaux (résultats, outils).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
En 2019, Faurecia a mis en place une équipe dédiée à la neutralité CO2 pour développer en permanence et exécuter de manière cohérente la feuille de route de neutralité CO2 du Groupe. Ce projet est intégré à une initiative “stratégie climat et transformation durable”, dont le Vice Président est rattaché au membre du Comité Exécutif en charge de la stratégie et de l’innovation Groupe. L'organisation centrale dispose d'un réseau d'interfaces opérationnelles dans tous les Business Groups pour une mise en oeuvre holistique de la feuille de route. Des politiques CO2 et des objectifs clairs à court, moyen et long terme sont en cours de définition pour toutes les fonctions commerciales. Le Comité Exécutif définit la stratégie de neutralité CO2 du Groupe, pilote et suit la performance lors de ses comités trimestriels.
Le Conseil d’administration, en tant que sponsor principal de la démarche de développement durable de Faurecia, supervise et challenge la feuille de route de neutralité CO2 du Groupe à l’occasion de 2 réunions annuelles.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nos CO2 Neutral Pioneers
Le Groupe a constitué une communauté interne des pionniers de la neutralité CO2 (CO2 Neutral Pioneers). Issus de plusieurs Business Groups et de pays très diversifiés, la communauté des pionniers de la neutralité CO2 est un groupe d’employés très engagés qui souhaitent s'impliquer dans les questions environnementales et sont convaincus que l'évolution des émissions de CO2 est un défi mais aussi une opportunité stratégique pour Faurecia.
La communauté des pionniers de la neutralité CO2 est chargée de :
Un responsable de la communauté sélectionné parmi les Pionniers est nommé pour de 6 mois afin d’animer et engager la communauté elle-même. Cette communauté accueille régulièrement de nouveaux membres et devient de plus en plus active, en interne, comme en externe (voir par exemple ici)
La Fondation Faurecia met en actions les projets des salariés
En 2020 le Groupe a également lancé sa Fondation d’entreprise. La Fondation Faurecia a pour mission de financer les projets de ses employées en faveur de la mobilité durable et la préservation de l’environnement et de l’éducation. La sélection des projets se fait via un appel à projet interne. Les employés sont acteurs du changement et prennent la responsabilité de leurs projets localement.
Favoriser l’engagement de tous les employés Faurecia pour ce programme prioritaire
En 2019, Faurecia a mis en place une équipe dédiée à la neutralité CO2 pour développer en permanence et exécuter de manière cohérente la feuille de route de neutralité CO2 du Groupe. L’équipe CO2 est intégrée à la fonction stratégie du Groupe et est dirigée par un vice-président projet neutralité CO2. L'organisation centrale dispose d'un réseau d'interfaces opérationnelles dans tous les Business Groups pour une mise en oeuvre holistique de la feuille de route. Des politiques CO2 et des objectifs clairs à court, moyen et long terme sont en cours de définition pour toutes les fonctions commerciales.
Une communication interne pédagogique
Le programme de Neutralité Carbone est porté à tous les niveaux de l’entreprise grâce une campagne active de communication interne pour favoriser l’appropriation du sujet par l’ensemble des collaborateurs du groupe : formation à travers des MOOc et webinars, communauté interne pour l’échange de bonnes pratiques, campagne de communications lors des temps forts liés au climat : Climate week, Earth day, COP, etc., Challenges internes pour valoriser les actions locales (On the road to CO2 Neutrality…)
Un outil de calcul
Une autre étape clé sera la sortie de l'outil FACT - Faurecia Approved Calculation Tool - qui est un outil universel de calcul de l'empreinte CO2 qui devrait couvrir tous les matériaux et activités de Faurecia. L'outil FACT sera la « source unique de référence » pour tout facteur d'émission à utiliser dans le Groupe. L'outil permettra à tous les décideurs de Faurecia d'analyser les empreintes CO2 de leurs activités et de prendre des décisions proactives pour optimiser ces empreintes. Actuellement disponible sous forme de fichier Excel, FACT deviendra une application Web d'ici la fin octobre 2021.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
La Responsabilité Sociétale d'Entreprise (RSE) est totalement intégrée dans la stratégie d'achat de Faurecia. Les pratiques commerciales sociales, environnementales et économiques équitables sont des éléments clés de la relation du Groupe avec ses partenaires, repris dans un Code de Conduite Fournisseurs. Le service achats de Faurecia s'assure que les fournisseurs respectent à tous les niveaux les Convictions et Valeurs du Groupe en matière de RSE. Elle sécurise les exigences de durabilité vis-à-vis des fournisseurs grâce à un engagement multiniveaux.
Tout d'abord, la politique énonce clairement les attentes réciproques sur le volet RSE. Il s'agit d'une déclaration officielle disponible sur le site Web. Deuxièmement, l'évaluation RSE est pleinement intégrée dans l'évaluation globale des fournisseurs de Faurecia qui est une condition pour entrer ou rester dans le panel du Groupe.
L'évaluation RSE des fournisseurs
Depuis 2017, Faurecia travaille avec EcoVadis pour mener une évaluation RSE de ses fournisseurs, centrée sur leurs pratiques éthiques, sociales et environnementales. Cette évaluation des fournisseurs est une condition préalable pour rejoindre le panel de fournisseurs de Faurecia, afin de s'assurer que les fournisseurs satisfont à des critères sociaux et environnementaux spécifiques en ligne avec les Valeurs de Faurecia. Toute nouvelle allocation d'affaires fait l'objet d'une évaluation positive par EcoVadis : 100% des nouveaux approvisionnements de Faurecia sont couverts par un critère RSE (scoring EcoVadis) de “no-go”.
Collaborer avec les fournisseurs est un levier clé pour atteindre la neutralité CO2 à horizon 2030
Les fournisseurs ayant des objectifs CO2 en ligne avec ceux de Faurecia sont essentiels pour poursuivre l'engagement du Groupe en faveur de la neutralité CO2 à l'horizon 2030. Le projet neutralité CO2 est devenu un axe fort du développement de la relation fournisseur et est structuré autour de quatre piliers, en cours de déploiement :
Fin 2020, nous avons, lors de webinars avec notre communauté de fournisseurs, présenté plus en détails notre feuille de route vers la neutralité carbone, considérant que nous avons un rôle clé à jouer auprès d’eux et avec eux sur ce sujet.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Faurecia, au-delà de ses engagements pour la réduction de l’empreinte C02 de ses activités, prend en considération l’impact de ses produits tout au long de leur cycle de vie. De ce fait, le Groupe plaide pour des lignes directrices communes et un processus homogène pour l’analyse du cycle de vie des produits appliqué à l'industrie automobile. Dans ce cadre, Faurecia participe activement à 3 groupes de travail sur l'analyse du cycle de vie animés par les principales associations professionnelles de l’industrie automobile (PFA, VDA et CLEPA). Ces groupes de travail s’efforcent d’établir une méthodologie commune pour les évaluations du cycle de vie dans l’industrie automobile et engagent un dialogue sur les principaux résultats d’évaluation disponibles. Concernant le développement de la filière hydrogène, le Directeur Général de Faurecia, Patrick Koller, a été nommé coprésident du Conseil National de l’Hydrogène.
Le Groupe participe également à de nombreuses instances techniques et scientifiques internationales, ou il y promeut sa vision et ambition en matière de réduction de l’empreinte environnementale de la filière automobile.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
En tant que distributeur, nous savons que nos impacts les plus négatifs proviennent des produits que nous distribuons, puisque dans le cycle de vie d’un produit, la phase de production est de loin la plus émettrice. Or historiquement, Fnac et Darty accompagnent les clients pour leur permettre de choisir des produits plus fiables et pour les inciter à réparer plutôt qu’à renouveler leurs appareils. Grâce à des informations transparentes et indépendantes (délivrées par les techniciens du Labo Fnac depuis 1974 ou par les techniciens réparateurs de Darty), grâce à une sélection pointue et l’expertise de nos vendeurs, nous accompagnons les clients avant la vente. Grâce à nos services d’installation à domicile et de réparation (2 500 000 interventions en 2018), nous accompagnons également les clients après la vente et contribuons à allonger la durée de vie des produits : un produit réparé est un déchet en moins et un produit de remplacement qui ne sera pas produit. De plus, nous avons fortement accéléré nos activités de « seconde vie » en développant fortement l’occasion et le don, pour réduire les déchets d’équipements électriques et électroniques. Nous sommes d’ailleurs un acteur historique de la collecte de ces DEEE (depuis plusieurs années, nous reprenons jusqu’à 3 appareils en panne lors de la livraison d’un produit chez le client).
C’est un parti pris que nous renforçons depuis deux ans, et qui nous a conduits à formuler une mission : « l’engagement pour un choix éclairé ». Cette mission est portée au plus haut niveau de l’entreprise et se trouve déjà au cœur de nos réflexions stratégiques. Cet engagement répond aux enjeux de nos parties prenantes. Il s’agit également d’assurer la durabilité de nos activités et de limiter leur impact sur notre planète.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous sommes dans une phase de consolidation de nos méthodologies de mesure de nos émissions de gaz à effet de serre. Des contraintes IT rendent parfois difficilement identifiables ou mesurables toutes les émissions, mais nous cherchons à être le plus exhaustifs possible, dans une démarche d’amélioration continue. Dans un premier temps, nous cherchons à organiser la collecte de ces données pour les émissions liées au transport de marchandise et l’énergie des sites. Nous travaillerons en 2020 sur une mesure de nos émissions plus indirectes, comme le déplacement de nos collaborateurs ou l’impact lié à la fabrication des produits que nous distribuons.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Notre Groupe s’est fixé pour objectif de réduire de moitié ses émissions de CO2 liées aux transports et à l’énergie des sites d’ici 2030 par rapport à 2018. Nous réfléchissons aux moyens de mesurer et donc d’inclure d’autres postes du scope 3 dans ces objectifs de réduction – nous savons que nos services de réparation permettent de réduire l’impact de nos activités.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Compte-tenu de nos activités, nous n’avons pas intégré la biodivesité dans nos indicateurs.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nous nous appuyons sur des études sectorielles pour évaluer l’impact de nos pollutions.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Les innovations liées à l’allongement de la durée de vie des produits (Baromètre du SAV pour informer sur la durée de vie des produits par marque, le repère « choix durable » pour mettre en avant les produits les plus fiables et les plus réparables, l’indice de réparabilité sur les PC et smartphone, le rachat de WeFix – leader de la réparation express de smartphone, la plateforme du SAV pour inciter les clients à réparer par eux-mêmes grâce aux conseils des autres clients et des techniciens Darty) et la baisse de nos tarifs de réparation hors garantie contribuent à une consommation et un usage plus responsable des produits techniques et électroménagers. En accompagnant nos clients vers ces produits plus durables et en réparant leurs produits plutôt que les pousser à renouveler leurs appareils, en développant l’occasion et le don, nous luttons contre la surconsommation, à contre-courant des modèles traditionnels de distribution.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous avons connaissance des études qui ont chiffré les volumes de matériau nécessaires pour la fabrication de certains produits que nous distribuons. Ce sont ces études (menées par l’Ademe) qui nous permettent de dire qu’allonger la durée de vie des produits permet de réduire la consommation de ressources naturelles.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Cette analyse des risques a été faite lors d’une analyse de matérialité par la direction de la RSE en 2018. L’adaptation de notre modèle d’affaires aux grands enjeux, notamment l’enjeu climatique, est un risque matériel et il nous a conduit à élaborer une stratégie climat, afin de répondre à la fois aux impacts de nos activités sur le climat mais également l’impact du réchauffement climatique sur nos activités. Cette stratégie bas carbone, en cours d’élaboration, doit permettre de répondre à ces risques, et ce en intégrant toute la chaîne de notre activité. Ce sont également des risques qui sont pris en compte dans notre réponse au devoir de vigilance des maisons-mères et grands donneurs d’ordre.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui, notre stratégie d’acquisition en est un bon exemple : acquisition de wefix, entreprise de réparation de smartphones, et de nature et découvertes, très engagée en faveur d’une consommation responsable.
Les investissements dédiés à des activités susceptibles de générer de la valeur durable incluent :
Au total, ces investissements représentent un montant minimum de 89,7 millions d'euros en 2018, soit 30 % de l'EBIT du Groupe et 1,2 % de son chiffre d'affaires.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe est en train de transformer son modèle en lançant des services visant à favoriser la réparation plutôt que le rachat d’un produit neuf (voir le lancement de Darty max, abonnement à la réparation).
Il s’agit d’une véritable remise en question d’un modèle économique basé historiquement sur le volume.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Non, pas à date, mais c’est une réflexion que nous avons initiée.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Cette part de budget n’a pas été calculée, elle est diffuse dans de nombreuses directions concernées.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le Comité Climat, où siègent deux membres du Comité exécutif, a été créé dans ce but ; il s’agit de mettre dans la balance des décisions stratégiques l’impact climatique des projets portés par l’entreprise.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les membres du Comité Climat ont été formés par un membre de l’association Bilan Carbone. Cette formation va être étendue (dans les jours qui viennent) à plusieurs départements de la direction des opérations : direction SAV, direction Logistique et transports, direction Livraison notamment.
Nos formateurs en interne disposent d’éléments sur la stratégie climat du Groupe, qu’ils communiquent aux bénéficiaires de plusieurs formations (principalement parmi la population des vendeurs).
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les variables des deux membres du Comité Exécutif intègrent des critères environnementaux (directeur commercial et directeur des opérations).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La directrice de la RSE pilote la stratégie climat du Groupe. Cette stratégie fait l’objet d’un Comité, qui rassemble deux membres du Comité exécutif (Directrice des RH, de la gouvernance et de la RSE, et Direction des Opérations), la directrice des Achats Indirects et l’ensemble des directeurs de la direction des opérations. Ces comités se réunissent une fois par trimestre.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Une réflexion est en cours autour d’une gouvernance permettant une meilleure prise en compte des contributions des salariés.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Non, pas à date, mais nous avons initié cette réflexion.
A noter que les taux de panne des produits (calculés grâce aux interventions du SAV Darty) sont désormais intégrés aux discussions entre la direction commerciale et les fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Nous travaillons activement, aux côtés des associations (HOP, les Amis de la Terre, Club de la Durabilité) et du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire pour imposer un indice de réparabilité sur les produits techniques et électroménagers. L’indice de réparabilité développé par le LaboFnac sert d’expérimentation pour le Ministère, tant par sa méthodologie que son déploiement.
Par ailleurs, nous œuvrons également pour promouvoir la note d’impact environnemental, co-créée avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et trois autres entreprises.
Nous sommes également attachés à ne pas augmenter la durée de garantie légale des produits, « fausse bonne idée » puisqu’elle consacre le remplacement au lieu de prôner la réparation.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Notre première utilité historique est celle de la dynamisation des centre-ville et d’employeur de premier plan en France. 95 % de nos collaborateurs, en majorité conseillers de vente en magasin, travaillent en France. 6% de nos collaborateurs sont en situation de handicap ce qui est le double de la moyenne nationale. Notre activité contribue aussi à la préservation des savoir-faire artisanaux, notamment pour tous les artisans qui interviennent sur les vitrines de nos grands magasins ou les éléments patrimoniaux des bâtiments tels que la coupole du magasin du boulevard Haussmann.
En tant que grand magasin, notre rôle a toujours été de travailler à la curation de produits mode et à l’émergence de nouvelles marques. Depuis le lancement de notre mouvement Go for Good en septembre 2018, ce rôle de sélectionneur a profondément évolué pour intégrer des notions de durabilité. Go for Good vise en effet à mettre en lumière et accélérer les initiatives des marques vendues dans nos magasins en faveur d’une mode plus responsable. Le label Go for Good que nous décernons à certains produits repose sur des critères sociaux, environnementaux ou locaux exigeants et transparents (voir la liste complète de nos critères sur www.goforgood.galerieslafayette.com). Face à la profusion de labels et des déclarations des marques sur des sujets de développement durable nous nous positionnons en tiers de confiance vis-à-vis de nos clients pour les orienter facilement vers une consommation plus responsable dont les effets positifs sur l’environnement ou la société sont prouvés de façon factuelle. Ce label regroupe aujourd’hui près de 600 marques, de l’accessible au luxe, et 12 000 références produits (mode, beauté, bijouterie, maison, alimentaire) qui sont mises en avant de manière claire et explicite en magasin et en ligne. Un peu plus d’un an après son lancement le label Go for Good contribue ainsi à faire bouger les lignes du secteur de la mode et à inciter les marques à s’engager.
Ce nouveau rôle que prennent les Galeries Lafayette en tant que retailer est appréhendé de manière stratégique, en témoignent les objectifs qui ont été pris à horizon 2024 (horizon court terme pour une action rapide et ne pas repousser à plus tard les changements nécessaires) : - + de 25% de l’offre proposée labellisé Go for Good - 100% des nouvelles marques référencées à partir de 2024 disposeront d’une offre Go for Good - + 200 jeunes marques engagées soutenues et distribuées en magasin et en ligne - 100% de la marque propre Galeries Lafayette répond à des critères responsables - Production d’une nouvelle ligne 100% traçable à la demande - Solutions de revente ou de recyclage pour tous les produits achetés en magasin - Développement des services de location et de seconde main encourageant l’économie circulaire - Un programme de fidélité incitant les achats Go for Good grâce au versement de points bonus additionnels - Reversement annuel d’une part du chiffre d’affaires généré par les produits Go for Good au profit de projets en faveur d’une mode plus responsable
Ce caractère stratégique a été renforcé par le déploiement de Go for Good aux autres entités du groupe Galeries Lafayette (Louis Pion, La Redoute, Le BHV Marais) et par l’adhésion en août 2019 au Fashion Pact qui ambitionne de définir des objectifs sectoriels sur les enjeux climat et biodiversité.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous mesurons chaque année nos émissions GES sur notre impact direct (scope 1 et scope 2) et sur une partie de nos impacts indirects (scope 3 correspondant au transport de marchandises vers nos entrepôts et au livraison des magasins et des clients à domicile). L’essentiel de nos émissions de GES (entre 80 et 90 % selon les études) provient toutefois de la production des produits vendus dans nos magasins et de leur utilisation (lavage en machine et séchage en particulier). Etant donné que les marques propres des Galeries Lafayette représentent moins de 10 % de notre offre une mesure précise et actualisée annuellement des émissions de GES liées à la fabrication des produits des marques vendues aux Galeries Lafayette n’est pas possible. Toutefois, ceci ne nous empêche pas de savoir où sont nos principaux impacts sur le climat et de concentrer notre action sur les sujets prioritaires. Le label Go for Good décrit ci-dessus vise en particulier à développer l’utilisation de fibres et de procédés de transformation moins émetteurs de GES par nos partenaires.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous agissons sur notre périmètre direct d’émissions de GES via notamment la réduction des consommations d’énergie des sites de l’entreprise et l’optimisation des circuits logistiques de livraison. En complément 100 % de la consommation d’électricité des Galeries Lafayette fait l’objet depuis 2015 d’un approvisionnement en énergie renouvelable via l’achat de certificats de garantie d’origine. L’électricité représente plus de 90 % de la consommation d’énergie de l’entreprise.
Nous ne pouvons pas affirmer que nous sommes sur une trajectoire 2°C à date du fait de l’impossibilité matérielle de mesurer avec précision les émissions de GES générées par la production des produits des marques vendues dans nos magasins. Nous agissons toutefois clairement via la labellisation Go for Good des produits en faveur d’une réduction très significative de l’empreinte carbone de la production textile et ce à court terme avec des objectifs ambitieux à horizon 2024 (25 % d’offre Go for Good). Exemples de critères de sélection Go for Good ayant un impact important sur la réduction des émissions de GES : Polyester recyclé (-40 % vs polyester vierge), coton biologique (- 46 % vs coton conventionnel).
Nous serons capable de mesurer d’ici 1 an la réduction d’émissions de GES générée par les achats de produits Go for Good par nos clients.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Comme pour notre impact carbone, l’immense majorité de nos impacts sur la biodiversité résulte de la production des produits vendus dans nos magasins :
Plusieurs critères de notre label Go for Good répondent directement à ces enjeux : promotion du coton biologique, du bois issu de forêts gérées durablement, de la viscose durable (Tencel), pratique d’élevage extensif (ex : label Responsible Wool Standard), etc.
A plus petite échelle nous travaillons également sur l’amélioration de la biodiversité en milieu urbain. Les toits des magasins Galeries Lafayette du boulevard Haussmann, d’Annecy et du BHV Marais accueillent ainsi 3200 m² d’agriculture urbaine n’ayant recours à aucun intrant chimique.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Les pollutions liées à notre activité résident essentiellement au niveau de la production des produits vendus dans nos magasins : émissions de CO2, pollution de l’air, pollution et consommation d’eau, changement d’affectation des sols.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
L’un des objectifs de notre stratégie 2024 vise à développer de nouvelles sources de revenus fondées sur l’usage plutôt que la possession. A ce titre des solutions de revente en seconde main ou de recyclage pour les produits achetés en magasin seront proposées et l’offre de services de location et de réparation est appelée à se développer. A date nous comptons déjà plusieurs réalisations dans ce domaine : - Tests réguliers autour de la location (Panoply pour le prêt à porter, Bocage pour la chaussure), - Offre de seconde main en magasin (Culture Vintage, La Bonne Pioche, Selency au BHV MARAIS), - Rachat de produits de seconde main lors d’opérations régulières à Toulouse et Lyon - Critères de sélection Go for Good portant sur les produits dont la garantie dépasse les standards sectoriels
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Non nous ne les suivons pas pour les raisons évoquées précédemment d’impossibilité de mesure de l’impact pour un retailer diffusant des milliers de marques partenaires.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Oui avec notre Déclaration de Performance Extra-Financière au chapitre 4 sur l’analyse des risques extra financiers
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
La stratégie d’acquisition récente prend en compte la volonté d’aller vers des modèles de consommation plus durable avec le concept de restauration Eataly qui s’appuie sur la philosophie slowfood pour travailler avec des producteurs en agriculture raisonnée dans le respect de la terre et des produits.
Par ailleurs la revue stratégique de nos actifs immobiliers intègre des critères environnementaux, et notamment : - La capacité à être rénovés en visant des normes environnementales élevées - La possibilité ou non de passer de la climatisation à la ventilation naturelle intelligente - La possibilité ou non de passer du désenfumage mécanique au désenfumage naturel - La matérialité, notamment sur l’identification des matériaux recyclables en cas de transformation et sur la présence de structures en béton (l’utilisation du béton est quatre fois plus polluante que le transport aérien) - L’identification des toits/terrasses pouvant faire l’objet de peintures réfléchissantes pour limiter l’absorption de chaleur ou d’installation de panneaux photovoltaïques ou de végétalisation
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous envisageons la transformation comme une opportunité et non une perspective de baisse de rendements. Cela est pour nous l’occasion de promouvoir des nouveaux modes de consommation, basés sur la circularité et privilégiant l’usage à la possession, tout en revoyant le modèle du grand magasin à l’aune d’un modèle plus expérientiel.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non, ce sujet n’a pas été priorisé du faire que nous sommes une entreprise privée 100% familiale et non cotée.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Non
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Ces investissements sont extrêmement diffus et concernent à la fois les magasins (installation de dispositifs GTB /GTC pour diminuer la consommation d’énergie, relamping en LED, signalétique Go for Good), le marketing (passage au sacs 100% papier recyclé, récompense des gestes responsables des clients – dépôt textile, achat Go for Good), la publicité (100% des catalogues en papier recyclé) le digital (développement d’outils digitaux pour faciliter le parcours client GFG). Par ailleurs les investissements en temps humain sont considérables, à commencer par une équipe développement durable composée de 5 personnes à temps plein, mais aussi avec des référents RSE qui allouent une part de leur temps de travail à ce sujet, ou encore les investissements dans la formation en présentiel et en e-learning …
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposezvous pour garantir cette transition ?
Nous sommes une entreprise familiale, qui s’inscrit donc par nature dans une perspective plus long terme dans l’ensemble des projets de l’entreprise, qu’il s’agisse de projets Développement Durable ou pas.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les membres du Comex ont suivi 2 jours de formation sur le changement climatique en 2015 à l’occasion de la COP 21. Un séminaire développement durable d’une journée est également organisé chaque année en présence des membres du Comex et de la communauté des référents RSE de l’entreprise (env. 100 personnes).
L’ensemble des managers et conseillers de vente en magasin ont été formés en 2018 aux enjeux plus spécifiques du secteur de la mode à raison de 4h par formation. Cette formation initiale est renforcée par des e-learnings développés en 2019 pour l’ensemble des salariés, portant sur les critères Go for Good (Label Oeko Tex, coton biologique, tannage végétal du cuir, etc.) mais aussi sur les gestes responsables à adopter, à raison de 2h au total.
Enfin, nos actionnaires ont une présentation bi-annuelle de nos actions en matière de Développement Durable.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Depuis 2019 une partie de la rémunération variable de l’ensemble des cadres de l’entreprise éligibles à une rémunération variable (y compris COMEX et Directeur Général) est liée à des objectifs quantitatifs de performance Développement Durable définis pour chaque direction (par exemple Chiffre d’affaires Go for Good pour les directions achats et magasins, ou encore objectifs d’intégration de critères environnement sur les travaux pour la Direction Architecture et Travaux etc.)
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le sujet du Développement Durable est porté au COMEX en la personne de la Directrice des Ressources Humaines et du Développement Durable qui est membre de cette instance. La Directrice des Ressources Humaines et du Développement Durable s’appuie sur une équipe dédiée de 5 spécialistes qui assure le déploiement opérationnel de la politique DD.
Un point COMEX est effectué de manière mensuelle sur l’avancement de la stratégie Développement Durable dans le cadre de la revue des projets prioritaires de l’entreprise.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nous avons différents dispositifs visant à créer de l’innovation de manière bottom-up :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Concernant nos marques propres, chaque fournisseur est validé par le Développement Durable – après un audit social systématique dans le cadre de l’ICS dont nous sommes membres depuis 2003, ainsi que des audits environnementaux.
Concernant les marques accueillies en magasin, elles doivent prendre obligatoirement un engagement contractuel vis-à-vis du code de conduite des Galeries Lafayette et sont incitées à rejoindre la démarche Go for Good sous réserve de se qualifier au cahier des charges.
Concernant les achats hors marchandises, outre la charte achats responsables qui est annexée à l’ensemble des contrats par notre département Lafayette Achats, nous sommes en train de généraliser des critères environnementaux, qui existent déjà sur de nombreux secteurs (électricité d’origine renouvelable, restauration collective axée sur le local, papier recyclé, recours à l’économie sociale et solidaire, etc.) sur l’ensemble des appels d’offres.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Non, en revanche nous essayons d’encourager le développement :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La transition alimentaire pour tous, raison d'être de Carrefour : En 2018, Carrefour a engagé une transformation d’une ampleur sans précédent, au service de son ambition : devenir le leader mondial de la transition alimentaire pour tous. Le 14 juin 2019, l’assemblée générale des actionnaires de Carrefour a approuvé l’inscription dans les statuts de la société de la transition alimentaire pour tous en tant que « raison d’être », comme l’y autorise désormais la loi. À travers elle, Carrefour s’engage officiellement à proposer à ses clients des services, des produits et une alimentation de qualité accessibles à tous.
La dynamique enclenchée dans toutes les géographies du Groupe permet d’investir dans la construction d’une nouvelle proposition commerciale, dans tous les formats, physiques ou digitaux. Les démarches mises en place en faveur de la transition alimentaire pour tous ont été rendues visibles en magasin à travers le programme mondial Act For Food, qui décrit les actions du Groupe en faveur du « mieux manger » et leurs preuves concrètes.
Ainsi, Carrefour a pris des objectifs précis en lien avec la transition alimentaire, tels que l’atteinte de :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Carrefour réalise une analyse détaillée de son empreinte en termes de Gaz à Effet de Serre (GES) tout au long de sa chaîne de valeur :
L’analyse de l’évolution du scope 1 et 2 a permis au Groupe de se fixer un objectif de réduction de 40% de ses émissions de GES sur le périmètre direct d’ici 2025 et de 70% d’ici 2050 (vs 2010). Cet objectif est en ligne avec les trajectoires 2°C proposées par la SBTI (Science Based Target Initiative), notamment via la méthode SDA (Sectorial Decarbonisation Approach). Il est décliné en deux sous-objectifs :
Les émissions indirectes sont réparties comme suit : 77% provenant de l’achat de biens et services, 12% de l’utilisation des produits vendus, 5% du transport amont et aval des produits et 2% la fin de vie des produits. Le Groupe étudie la possibilité d’intégrer les déplacements des consommateurs à cette analyse.
Dans un premier temps, Carrefour a mis en place une démarche d’optimisation environnementale et économique du transport aval des marchandises en collaboration étroite avec les transporteurs. Le Groupe a pour objectif de réduire de 30% les émissions de CO2 les émissions de CO2 liées au transport d’ici 2025 (vs 2010).
Dans un second temps, l’évaluation et l’analyse fine du scope 3 a permis au Groupe d’initialiser une étude sur sa trajectoire 2°C au regard des émissions indirectes liées à la production par ses fournisseurs et à l’usage des produits qu’il vend à sa marque et plus largement en magasin.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme précisé ci-dessus, le Groupe s’est muni d’objectifs sur son périmètre direct (scope 1 et 2) dans un premier temps. L’objectif 2 (réfrigérants) a déjà été atteint en 2018 avec une baisse de 48% par rapport à 2010. L’objectif global de réduction est en bonne voie avec une baisse totale de 31% en 2018 par rapport à 2010. Ces objectifs sont en ligne avec les trajectoires 2°C proposées par la SBTI (Science Based Target Initiative), notamment via la méthode SDA (Sectorial Decarbonisation Approach).
Un objectif global portant sur les émissions indirectes de GES de la chaîne de valeur, notamment achats de biens et services, usage des produits et transport des produits, est à l’étude. De nombreux objectifs sociétaux pris par le Groupe contribuent à la diminution des émissions indirectes de GES, par exemple :
Un travail est en cours pour mesurer l’impact précis de ces plans d’action sur l’empreinte carbone des activités indirectes et compléter la démarche pour prendre un objectif précis de réduction des émission sur ce périmètre.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’analyse des impacts des activités sur la biodiversité est intégrée à plusieurs niveaux :
L’analyse des impacts environnementaux de l’activité de Carrefour a démontré que le principal risque concernant la biodiversité est lié à la production des produits et à l’approvisionnement de certaines matières premières à risque. Carrefour a développé un ensemble de démarches (voir question 5.A.) associées à des objectifs précis :
Le détail des politiques et engagement du Groupe Carrefour en faveur de la biodiversité sont détaillés publiquement dans le cadre de l’initiative : Act4Nature.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
L’analyse de l’impact de nos activités sur l’environnement a également identifié des enjeux liés à l’activité des magasins. Les principaux postes d’impacts sont liés à l’utilisation d’énergie, de gaz réfrigérants, et à la gestion des déchets, notamment alimentaires. Des plans d’action ont été mis en œuvre et déployés en magasins dans toutes les pays. Ils sont suivis dans le cadre de l’Indice RSE & Transition Alimentaire et font l’objet d’objectifs spécifiques :
Enfin, dans le cadre de l’activité immobilière Carrefour Property, Carrefour a mis en place une politique de construction et d’exploitation durable qui encadre l’adoption des meilleures pratiques environnementales à chaque étape de la vie des bâtiments. Cette politique s’appuie sur la certification BREEAM pour son niveau d’exigence, et l’exhaustivité des enjeux couverts (l’énergie, les transports, l’eau, les matériaux, les déchets, l’écologie, l’utilisation des sols, la pollution et l’innovation).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Carrefour a fait de la « transition alimentaire pour tous » sa raison d’être (voir question 1). Cette mission invite à repenser le modèle de la grande distribution pour faciliter l’accès à une alimentation meilleure, pour favoriser la transition vers plus de qualité, plus de biodiversité, plus de local, plus de goût, plus de bien-être animal. Carrefour s’est donné pour mission de transformer le modèle de la grande distribution en réponse aux limites environnementales et sociales qu’il rencontre, pour s’adapter aux nouvelles tendances de consommation responsable et impulser un changement global des habitudes de consommation et de production.
Concrètement, cette démarche nous pousse à repenser nos modèles pour plus de sobriété, en réduisant le gaspillage alimentaire, en développant les produits locaux et de saison, en développant la consigne ou l’utilisation de contenants réutilisables en magasin, en supprimant certains produits à usage unique de la vente et en augmentant la part donnée à d’autres (produits frais, Bio, végétariens, etc).
Le programme Act for Food est un programme de communication mondial qui vise à mettre en avant les actions concrètes que Carrefour s’engage à mener pour accélérer la transition alimentaire. L’objectif est d’impliquer les clients en leur donnant conscience du rôle qu’ils peuvent jouer et en leur montrant les solutions à leur disposition. Ils peuvent ainsi décider de l’alimentation et de la production de demain. Act for Food fait ainsi la pédagogie d’une mutation sur le long terme et souhaite accompagner et impliquer les consommateurs dans leur choix d’alimentation.
On peut citer en exemple les Actes suivants qui font l’objet de démarches spécifiques en France :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
[Carrefour n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le Groupe intègre le changement climatique et la biodiversité dans 3 dispositifs d’analyse de risques :
Ainsi, l’analyse du risque climatique a permis de mettre en évidences les impacts associés sur l’activité du Groupe (exemples : « Exposition des magasins aux intempéries », « Hausse du coût de l’énergie et du CO2 ») et les enjeux sociétaux qui en découlent (exemples : « Une politique générale en matière de référencement et d'achat responsable », « La réduction des consommations d'énergie des magasins et des entrepôts »).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
[Carrefour n'a pas répondu à cette question]
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Les transformations engagées s’appuient sur l’analyse des risques et des opportunités pour le Groupe. Des mesures correctives ou de mitigation des risques sociétaux sont mises en place afin de pérenniser l’activité du Groupe sur le long terme. Carrefour s’appuie également sur l’innovation afin d’identifier des modèles économiques rentables intégrant des critères sociaux et environnementaux. Les transformations profondes engagées pour intégrer les enjeux sociétaux dans la définition du modèle d’affaire sont envisagées dans une logique de création de valeur durable à moyen et long terme.
Le déploiement de la démarche de réduction des émissions du Groupe est un bon exemple. Carrefour investit largement dans la rénovation ou le remplacement des installations de réfrigération en magasin (624 magasins ont été équipés avec des systèmes de réfrigération hybrides ou 100% naturels), dans le développement des énergies renouvelables (des ombrières photovoltaïques sont installées pour l’autoconsommation de 36 hypermarchés en France) ou encore dans le développement d’une flotte de camions roulant au biométhane (plus de 200 camions en circulation en 2018). Ces investissements réalisés dans le cadre des engagements climat permettent également d’optimiser les processus et de créer de la valeur à long terme.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
L’analyse du contexte concurrentiel et des tendances de marché sont prises en compte dans les analyses de risque en lien avec les enjeux sociétaux. Une analyse plus détaillée de l’impact des scénarios 2°C pour alimenter la stratégie d’entreprise est un point de progrès.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Afin d’anticiper la hausse des prix de l’énergie, un prix interne du carbone est utilisé dans la décision d’investissement des actifs, les émissions de CO2 de Carrefour étant principalement dues à la consommation d’énergie et aux réfrigérants à 90%.
Cet outil permet aux équipes techniques de calculer le coût des impacts des technologies sur les émissions de CO2, ce qui intégrera le coût global des investissements des projets présentés au sein du comité d’investissement du groupe et des comités d’investissement par pays. L’objectif principal de l’outil d’impact carbone est de fournir des comparaisons entre un scénario de référence et un scénario de projet et d’évaluer leur ampleur respective (tonnes) et leur coût (en euros) d’émissions de GES pour six utilisations à forte intensité énergétique. Dans l'outil de tarification interne du carbone, une partie est dédiée à la comparaison de données financières en tant qu'OPEX et CAPEX d'un scénario de référence et d'un scénario de projet.
Deux méthodologies différentes ont été utilisées pour définir notre prix transformationnel du carbone interne. Le premier était basé sur l'objectif de réduction des émissions de CO2 de -40%. Le prix défini rend le CAPEX supplémentaire des technologies à faible émission de carbone compétitif pour atteindre l'objectif de Carrefour CO2 2025. La seconde était basée sur l’approche TCO (Total Cost of Ownership); le prix défini rend le coût total de possession des technologies à faibles émissions de CO2 compétitif par rapport à l'application de la période d'amortissement moyenne au niveau national, par rapport aux technologies traditionnelles. Ces prix ont été calculés pays par pays. Ces prix sont influencés par différents paramètres tels que le taux de fuite de réfrigérant, l'intensité en carbone du pays, les exigences en CAPEX, les coûts d'électricité, etc
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
La transition alimentaire pour tous est la raison d’être de l’entreprise. L’ensemble des services concernés par les enjeux sociétaux sont impliqués dans la mise en œuvre de cette ambition. Les dépenses sont partagées à tous les niveaux : les directions techniques mettent en œuvre les transformations opérationnelles en magasins, les achats et la qualité accompagnent les producteurs pour intégrer des critères environnementaux et sociaux plus exigeants dans les spécifications des produits, les départements stratégiques déploient les orientations de la transition alimentaire dans les pays, la communication, le marketing et le digital intègrent les messages dans la promotion des produits auprès des clients, etc.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le Groupe est équipé de deux principaux mécanismes de régulation interne déjà mentionnés précédemment :
En complément de ces deux dispositifs internes, il est à noter que plus des deux tiers de notre actionnariat est public et pousse le Groupe à prendre des engagements de durabilité dans des logiques long terme.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Afin d’accompagner les transformations au sein du Groupe et de former les collaborateurs aux problématiques en lien avec la transition alimentaire pour tous, des formations ont été déployées dans l’ensemble des pays. Sous le nom “d’école de la transition alimentaire”, des modules de formation ont été consacrés par exemple à l’agriculture biologique ou aux produits frais.
Le Groupe entretient des échanges soutenus avec les investisseurs et actionnaires sur les sujets de développement durable. Les équipes participent régulièrement à des “road show” ou conférences thématiques pour présenter les politiques et performances environnementales, sociales et de gouvernance de Carrefour. Les performances RSE sont également présentées en AG : en 2019, la raison d’être a été approuvée par les actionnaires et le secrétaire général du Groupe a présenté les résultats de l’Indice RSE et de notations extra financières externes. Le développement de l’offre bio, l’accompagnement des filières agricoles et la démarche packaging responsable ont également été présentés aux actionnaires.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En 2018, Carrefour a créé « l’Indice RSE et Transition alimentaire » pour suivre sa performance extra-financière et la mise en œuvre de la transition alimentaire pour tous. Cet indice unique permet de mesurer les performances et l’état d’avancement des plans d’actions concrets qui découlent de la stratégie du Groupe en terme de transition alimentaire et de responsabilité sociétale. Année par année, il permet d’apporter des mesures correctives pour piloter l’atteinte des objectifs fixés. L’indice RSE et transition alimentaire est également utilisé pour rendre compte auprès des parties prenantes du groupe.
Cet indice composite est constitué de 17 objectifs chiffrés associés à une date butoir et des plans d’action définis dans l’ensemble des pays où le Groupe est présent. Ainsi, l’atteinte de 5 milliards d’Euros de vente de produits biologiques d’ici 2022, de 100% d’emballages réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2025, le déploiement d’un plan d’action “mieux se nourrir” d’ici 2022, ou encore la nomination de 40% de femmes aux postes clés d’ici 2025 sont des objectifs intégrés à l’indice RSE et transition alimentaire.
Carrefour utilise ainsi l’indice afin de mobiliser les équipes en interne et a intégré la performance de l’indice aux critères de rémunération des dirigeants. En 2019, la réalisation de l’indice RSE a été inclue à hauteur de 25% dans les critères d’un plan de rémunération à long terme des dirigeants. La rémunération du PDG prend également en compte le critère RSE à hauteur de 20%.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Gouvernance de la transition alimentaire et de la RSE est assurée conjointement par trois organes de direction et le Secrétaire général du groupe Carrefour :
Le déploiement de la RSE est ensuite structuré à plusieurs niveaux :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En plus de l’intégration de l’indice RSE dans la rémunération des dirigeants, Carrefour engage ses salariés sur les sujets de durabilité au travers de différents dispositifs, par exemple :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Sur chacune de ses priorités le Groupe définit les politiques d’achat et les critères qu’il reconnaît pour les mettre en oeuvre (Bio pour l’agriculture, MSC pour la pêche durable, Filières Qualité Carrefour pour l’agro-écologie, FSC pour la forêt durable, etc). Pour chacune de ces démarches, des cahiers des charges fixent des exigences qui sont ensuite auditées par des tiers. Il peut s’agir de labels ou de cahiers des charges du Groupe.
En matière de condition sociale de production, Carrefour réalise une cartographie des activités et localisations sensibles. Les fournisseurs concernés font l’objet d’un audit tierce partie selon les standards BSC ou ICS.
Enfin, Carrefour incite ses fournisseurs à établir des plans de progrès dans le cadre de ses relations commerciales. On peut citer l’accompagnement des producteurs à la conversion et au développement de l’agriculture biologique (objectif 500 agriculteurs accompagnés en 2022), la mise en place de pratiques agro-écologiques et de plans de progrès avec les producteurs partenaires Filières Qualité Carrefour (27 000 producteurs en 2018) ou encore la plateforme d’auto-évaluation RSE Valorise (proposée à plus de 2400 fournisseurs).
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
En 2018, Carrefour a versé 2 140 000 euros à des associations professionnelles et à d'autres organisations. Plus précisément, les trois principales contributions de la société ont été versées à la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) (1 950 000 €), à l'AFEP (Association française des grandes entreprises) (62 000 €) et à EuroCommerce (35 000 €).
En matière de RSE et afin d’atteindre son ambition de devenir leader de la transition alimentaire pour tous, Carrefour oeuvre publiquement et collectivement pour établir des standards minimum communs à tout le secteur et embarquer l’ensemble des acteurs du marché. En effet, la lutte contre la déforestation dans les chaînes d’approvisionnement, le développement de l’économie circulaire ou encore de méthodes agricoles durables nécessitent un engagement de tous les acteurs afin de permettre une transformation globale.
Carrefour s’est par exemple engagé en 2018 à réduire l’usage des plastiques et à assurer que 100% des emballages de ses produits seront valorisables dans une filière de recyclage ou de compostage d’ici 2025. En 2019, Carrefour est signataire fondateur du « Pacte national sur les emballages plastiques pour 2025 » pour appeler l’ensemble des entreprises de la grande consommation, les ONG et les consommateurs à prendre des objectifs communs contre la pollution plastique. Conçu dans un esprit de partenariat et de co-création avec un plan d’action concret au service des consommateurs citoyens et d’un futur plus durable, ce pacte est un engagement volontaire et ambitieux partagé avec l’Etat et les autres signataires fondateurs.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe est né de la volonté de Monsieur Yves Rocher à créer des produits de beauté issus du végétal, tout en préservant le monde qui nous entoure. L’attachement de la famille à la Bretagne a permis de développer le village où tout a commencé, La Gacilly, pour devenir un emblème du Groupe, un modèle de préservation de la biodiversité et de bassin d’emploi.
Dès 1992 pour le Sommet de Rio organisé par les Nations Unies, le Groupe a été appelé pour partager ses apprentissages.
La diversification des canaux de distribution est un axe stratégique pour le Groupe, et notamment la vente directe qui est devenue un tremplin professionnel pour des milliers de personnes en créant un lien particulier entre les clients et la marque.
Ci-dessous verbatim de Bris. Page 4 de l’Essentiel de la RSE 2018.
« Riches de notre histoire, de nos valeurs et de notre singularité, nous avons le devoir d’agir et de léguer à nos enfants un monde plus sain et plus respectueux. L’écart entre la prise de conscience collective exprimée à l’occasion des « Marches pour le climat » et le résultat des engagements mitigés des États lors de la COP 24 freine l’impulsion nécessaire aux changements. Sans compter que les tensions nationales et internationales s'exacerbent, tant en matière économique, démocratique que démographique.
Cela ne doit pas nous exonérer. Nous devons nous inscrire dans une volonté citoyenne d’agir car il est de notre responsabilité, en tant que Groupe familial, de montrer l’exemple dans le but de bâtir un avenir meilleur.
Dans le Groupe Rocher, la responsabilité sociale et environnementale est pleinement intégrée et cela depuis l’origine. Ce n’est pas un champ de contraintes qui s’impose à nous mais bel et bien une source de progrès que nous saisissons et développons chaque jour. Cette réalité s’appuie sur des engagements forts et concrets.
Nos avancées, depuis 60 ans, sont la preuve que nous pouvons à la fois réduire notre impact environnemental, préserver la biodiversité et créer de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes. Nous avons le pouvoir d’agir. Nous avons le devoir d’agir. »
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe Rocher agit à sa mesure sur les différents leviers par secteurs identifiés par l’ADEME (Propositions de mesures de politiques publiques pour un scénario bas carbone, ©ADEME Éditions, octobre 2017) pour inscrire la France dans son objectif de neutralité carbone.
Le Groupe entreprend des évaluations de son impact carbone sur différents périmètres depuis 2006 qui lui ont permis d’identifier ses principaux impacts et de lancer des chantiers de mitigation de ces émissions.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le Groupe prend des mesures concrètes pour réduire son impact sur l’environnement. Un plan d’économie d’eau et d’énergie a permis de réduire de 10% la consommation entre 2010 et 2015. Le plan 2020 également a permis le passage à l’électricité verte issue de sources renouvelables et trouver des systèmes et des équipements moins gourmands en énergie et en eau. En 2020, le Groupe annoncera ses nouveaux objectifs à 2030 pour s’ancrer dans une stratégie à long terme.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La préservation de la Biodiversité est un des enjeux clairement identifiés par le Groupe Rocher depuis l’origine dans sa stratégie Développement Responsable. La stratégie s’articule autour de trois axes principaux :
Le Groupe Rocher est notamment engagé sur tous les sites industriels et sur ses sites tertiaires depuis plusieurs années dans une démarche de gestion de la biodiversité en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO - représentant français de Bird Life International. Son activité s’articule autour de 3 grandes missions : Protection des espèces, préservation des espaces, éducation et sensibilisation.)
Depuis 1998, la culture agricole défendue par le Groupe est une agriculture biologique à La Gacilly, avec la mise en place d’un jardin botanique avec plus de 1 100 espèces végétales. L’entreprise familiale témoigne régulièrement de son engagement auprès de la Convention pour la Biodiversité de l’ONU, de l’UNCTAD, de l’IUCN… Le Groupe a ainsi pu contribuer à l’élaboration du Protocole de Nagoya et de son application française.
Le Groupe Rocher est mécène de la Fondation Yves Rocher qui agit en faveur de la Biodiversité : 90 millions d’arbres ont déjà été plantés depuis 2007 avec nos partenaires notamment en France avec 3,5millions d’arbres avec l’Association Française des Haies et Arbres Champêtres (AFHAC). Le prix Terre de Femmes de la Fondation a par ailleurs déjà récompensé plus de 350 femmes œuvrant à la protection de la biodiversité locale.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Le Groupe est dans une démarche d’amélioration continue sur l’ensemble de sa chaine de valeur. On peut citer l’écoconception, la naturalité des formules cosmétiques, l’amélioration de son efficacité énergétique sur ses sites et dans son réseau de distribution.
Tous les fournisseurs du Groupe sont sélectionnés selon des critères précis, comme leur sensibilité aux valeurs de l’entreprise, leur empreinte écologique et leur volonté de préserver l’environnement et la biodiversité. Ces fournisseurs permettent aussi d’apporter leur expertise pour contribuer à l’accessibilité de l’offre de produits et de services.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le Groupe s’engage concrètement à travers des objectifs de réduction de son empreinte, en visant une transformation de l’état d’esprit de ses collaborateurs. Plusieurs exemples peuvent être mentionnés :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L’innovation est au cœur de la stratégie du Groupe et depuis plus d’une quinzaine d’années toutes les formules moussantes sont biodégradables et non écotoxiques. Nous travaillons sur la réduction de nos consommations en eau (optimisation des circuits en usine, des équipements…etc.) et sur des formules de cosmétique concentrées utilisant jusqu’à 4 fois moins d’eau dans le produit final.
Nous travaillons également sur l’approvisionnement en fibres textiles moins gourmandes en eau et sur des process de production textile consommant moins d’eau. Petit Bateau France a ainsi signé la charte de l’agence de l’eau en 2018.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le Groupe Rocher a identifié un panel d’experts internes. Ces derniers ont étudié la cartographie des risques du Groupe, les pratiques sectorielles, et ont consulté des parties prenantes internes et des études sur les attentes des consommateurs. Cette étude a permis de confirmer la vision des principaux enjeux liés aux conséquences sociales et environnementales des activités du Groupe Rocher, de ses relations d’affaires et de ses produits et services. Convaincu que la responsabilité citoyenne des entreprises est fondamentale, le Groupe a depuis longtemps entrepris d’agir en engageant des politiques spécifiques sur chacun de ces enjeux.
Les principaux sites du Groupe ont mis en place des Plans de Continuité d’Activité en cas de problèmes majeurs.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Le modèle Gacillien a pu se développer uniquement par un choix initial et continu de prise en compte des enjeux de biodiversité locaux par la famille Rocher. Ainsi en lien avec les autorités locales, le remembrement n’a pas été mis en place dans les années 1960 sur la commune de La Gacilly.
Le nouveau siège administratif à Issy les Moulineaux a ainsi été conçu pour avoir un impact fort et a bénéficié de la certification HQE Excellent faisant ainsi partie des 5 Sites à la plus Haute Performance Environnementale en Exploitation de France reconnus par Certivéa.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le modèle économique du Groupe, intégrant dès l’origine d’une relation durable aux matières naturelles, s’est développé en conservant une forte accessibilité. Elle est de ce fait moins rentable par nature.
Des choix comme la création d’une entreprise adaptée en Bretagne en 1994, les Primevères, intégrant aujourd’hui une quarantaine d’employés en situation d’handicap, ou encore la maîtrise de la culture agricole biologique de nos plantes en France sont des exemples forts de parti-pris.
Fin 2018, le Groupe Rocher a été un des premiers soutiens privés de l’IPBES pour contribuer à la recherche sur la biodiversité.
À l’avenir, le Groupe continuera à associer impact environnemental et social à son impact économique dans une transformation qu’il veut fondamentale.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nous n’avons pas encore réalisé ce type de démarches mais c’est une piste intéressante.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Ce projet est en cours pour les années à venir. Nous sommes toutefois très vigilants aux dérives financières de la compensation carbone. Nous étudions les pistes d’une création de fonds internes liés au sujet.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Nous consacrons un peu moins de 1% du budget du Groupe à des enjeux environnementaux et sociaux.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Grâce à la structure familiale du Groupe et à la gouvernance RSE mise en place au sein de l’organisation (présence RSE au Comité Exécutif, nombreux comités, maillage RSE au sein des Marques et métiers), les incohérences peuvent être plus facilement identifiées, discutées et des solutions mises en place.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La direction Développement Durable Groupe a émis des guidelines pour tous les sites et filiales du Groupe afin d’améliorer leur impact sur la biodiversité, l’eau, l’énergie, la restauration durable… etc.
La volonté de la direction du Groupe de la prise de conscience de ses collaborateurs et de la transformation des mentalités est illustrée par la démarche interne de mobilisation « We R Change », qui cherche à agrandir sa communauté d’acteurs du changement. En 2019, plus d’une quarantaine de sites se sont mobilisés autour de la grande cause du « Zéro Waste ».
Nous agissons également pour les réseaux de distribution du Groupe en formant les conseillères beauté et managers de magasins sur des enjeux de réduction de notre empreinte d’eau et d’énergie.
La Gacilly a développé un pôle d’accompagnement pour tous les employés et départements du Groupe afin de leur faire vivre des expériences de reconnexion à la nature. Les équipes de La Gacilly accueillent des écoles et organisent des animations biodiversité à destination de plus de 3000 personnes par an.
Chaque année, grâce à la Fondation Yves Rocher, environ 1000 personnes y compris des conseillères beauté en magasins viennent planter des arbres dans le monde entier lors d’évènements organisés par les filiales.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Tous nos managers sont responsabilisés sur leur impact social et environnemental via des objectifs et une rémunération variable indexée en fonction.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Jacques Rocher est membre du comité exécutif et actionnaire principal du Groupe. Il est Directeur prospective du Groupe et Président d’honneur de la Fondation Yves Rocher.
Un réseau de plus de 25 leaders RSE au sein du Groupe représentant des membres des principaux comités de direction est actif et mobilisé plusieurs fois par an pour faire diffuser l’engagement dans l’organisation.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (Groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain...). Quels moyens et marges de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
La Direction Générale a formalisé la politique de Responsabilité Sociétale et Environnementale du Groupe Rocher dès 2008, désormais nommée We R Change dont les principes sont véhiculés auprès de toutes les équipes (18 000 collaborateurs). Parce que les projets majeurs naissent toujours du terrain, chaque collaborateur, quel que soit son périmètre, a la chance de pouvoir exercer son propre engagement et ainsi contribuer à créer une entreprise plus respectueuse de la planète.
Pour que chacun passe à l’action, la direction Développement Responsable propose à tous les collaborateurs des outils afin de :
Une aide financière peut être proposée aux marques & métiers du Groupe Rocher afin de les soutenir et de les encourager pour aller plus loin dans leurs engagements.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
La stratégie du Groupe est structurée de manière à garantir un approvisionnement respectueux des principes d’achats responsables. Les performances RSE des fournisseurs du Groupe font l’objet d’une surveillance et d’un accompagnement adapté en fonction du niveau de risque identifié. Ainsi un plan de vigilance gradué en fonction du niveau de risque a été formalisé par le Groupe
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe et ses organisations ont multiplié les liens avec les parties prenantes :
Hermès, entreprise familiale et artisanale, développe son activité depuis 1837 avec le souci constant de la transmission de génération en génération. Aujourd’hui, ce sont les membres de la 6ème génération, héritiers de Thierry Hermès, qui dirigent la Maison. Cette longévité s’est construite autour d’un modèle manufacturier artisanal français, qui a évolué à partir des racines de sellier harnacheur de la maison et qui désormais génère environ 6 milliards d’Euros de CA, emploie 14.000 personnes dont presque 9.000 en France. Ses principaux métiers sont la maroquinerie sellerie (50% des ventes), les vêtements, et accessoires de mode, ainsi que ses objets en soie (31% des ventes au total). Notre approche du développement durable et la spécificité de notre modèle sont explicitées dans les premiers chapitres de notre document de référence, disponible ici).
La Maison, et ses collaborateurs, cherchent à perpétuer des valeurs, issues du monde artisanal, qui permettent de faire fonctionner un modèle d’affaire qui est singulier. Hermès se caractérise par le choix d’une production très intégrée, plus de 60% des objets sont fait en interne, une fabrication en France (plus de 80% des objets), avec une approche artisanale (le groupe emploie 5.200 artisans, dont plus de 4.000 en France répartis essentiellement sur 42 sites en France, dans 8 des 13 régions françaises), et une recherche permanente de la qualité. Maison de savoirfaire, qui se transmettent de génération en génération avec une logique de compagnonnage, Hermès a une approche humaniste, avec des recrutements locaux (par exemple 900 nouveaux collaborateurs en France en 2018), de très gros efforts de formation interne (car les formations à nos métiers ont presque disparu), une attention au bien-être de nos collaborateurs. Nos sites manufacturiers sont à taille humaine, 250 artisans, de manière à garder cet esprit de famille qui nous semble si important. L’annexe 1 donne une explication plus détaillée sur ces valeurs de responsabilité (de même que l’artisan se sent responsable de son travail, la Maison se sent responsable de son empreinte), d’authenticité (l’artisan apporte le même soin à ce qui se voit et ne se voit pas, Hermès recherche avec exigence l’excellence) et de respect du temps long (l’artisan ne sautera pas une étape pour gagner du temps, Hermès prend le temps de résoudre les problèmes complexes en profondeur, moins sensible que d’autres organisations aux pressions actuelles d’immédiateté).
Le modèle d’affaire de la maison repose sur quatre patrimoines : un patrimoine de savoir-faire, un patrimoine créatif, un patrimoine de matières première d’exceptions et un patrimoine marchand. La valorisation de ces patrimoines permet de contribuer à un développement économique et social régulier et significatif, non seulement pour nos collaborateurs et actionnaires, mais plus largement pour nos parties prenantes (fournisseurs, partenaires, communautés au sein desquelles nous opérons), et de participer ainsi à l’avenir des générations futures. La question stratégique que nous nous posons en permanence est de trouver les bons équilibres pour faire perdurer cette dynamique de création de richesse, notamment sur le territoire français. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en maitrisant et en réduisant notre empreinte écologique sur la planète. Celle-ci reste mesurée (notre bilan carbone par exemple, tous scopes confondus, est l’un des plus faibles en intensité du cac 40), nous travaillons à la réduire (nous avons découplé depuis plus de dix ans croissance et consommations d’eau et d’énergie industrielle par exemple), notre modèle artisanal est assez sobre par construction, et nos objets, durables, témoignent d’une vision économique aux antipodes des modèles consuméristes et de gaspillage.
Comme détaillé dans l’annexe 2 ci-joint, les points saillants de l’utilité de l’entreprise peuvent être soulignés par les quelques indicateurs suivants :
En conclusion, la stratégie du Groupe, en restant fidèle au modèle artisanal français, à une vision humaniste et en recherchant un rôle actif d’entreprise citoyenne, prend en compte les grands enjeux du développement durable, notamment sous son aspect écologique.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis 2013, le Groupe s’est doté d’outils permettant d’effectuer à une fréquence annuelle la mise à jour du bilan global des émissions de gaz à effet de serre de ses sites de production et de distribution. Ce travail est réalisé avec l’aide d’un spécialiste extérieur indépendant selon la méthode Bilan Carbone®. Le calcul des émissions du scope 3 a été conduit en 2018 avec l’aide d’un conseil spécialisé. Il prend en compte les facteurs d’émission et définitions techniques les plus récentes et les plus adaptées à nos spécificités. Le bilan carbone fin 2018 est évalué à 42,2 k T éq. CO2 pour les scopes 1 et 2 ; et à 542,2 k T éq. CO2 pour le scope 3. Ces chiffres nous placent parmi les plus petits émetteurs du cac 40. Toute notre électricité en France (soit 4/5 de celle du Groupe) est d’origine verte. Ce bilan intègre le poids carbone des matières premières, mais n’inclue pas l’utilisation et la fin de vie des produits car cette approche ne s’applique pas pour d’Hermès et ses produits à très haute valeur et durables (nous réparons 100.000 objets par an, pour toutes nos gammes de produits : maroquinerie, prêt-à-porter, soie et textile, objets). Souvent nos clients rapportent un objet qui a appartenu à leurs grands-parents et nous lui donnons une seconde vie.
D’un point de vue opérationnel, ces calculs sont utilisés par les différents métiers du Groupe, les services centraux et les filiales de distribution. Par exemple, notre métier maroquinerie a un plan de réduction des émissions carbone qui concerne ses nouvelles implantations (bâtiments BPOS) ; des travaux de rénovation de performance énergétique sur les bâtiments existants (plan sur 8 ans) ; le déploiement des énergies renouvelables (plusieurs sites sont équipés de panneaux photovoltaïques, de chaudières à bois, …) ; l’appui au véhicule électrique et plus généralement à la mobilité douce pour les collaborateurs. Nos services logistiques étudient la faisabilité de l’accroissement du transport ferroviaire en remplacement du fret aérien sur longue distance, notamment pour l’Asie (nouvelle route de la soie). Nos filiales travaillent pour leurs opérations de construction sur du sourcing local, l’extension de l’équipement en LED, le recyclage de vitrines et des agencements lors des rénovations des magasins.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La politique en matière de GES est supervisée par le comité développement durable, auquel participent deux membres du Comité Exécutif, ainsi que les responsables des principaux postes d’émission de la Maison (direction industrielle, direction commerciale, direction des métiers maroquinerie, soie et textile). La dynamique du Groupe, réaffirmé par le fashion Pact, s’inscrit dans le cadre des accords de Paris de la COP 21. Il a un objectif de neutralité carbone sur son scope 1 & 2 d’ici 2020. L’ambition est de réduire l’ensemble de nos émissions de 30% à l’horizon 2030 et de tendre vers la neutralité à horizon 2050 (Fashion Pact).
Nous mettons activement en place des actions concrètes pour réduire les consommations énergétiques et l’empreinte carbone sur les scopes 1 et 2. En 2018, ces émissions sont de 42,2 KT éq. CO2, avec une compensation de 35,7 KT éq.CO2 (nous compensons donc déjà 85% de nos émissions scope 1&2, et serons neutres sur ces scopes à l’horizon 2020). Notre démarche d’amélioration continue s’applique sur nos procédés industriels et sur notre immobilier. Nous avons un référentiel de construction immobilière qui prend en compte ces sujets dès la conception, comme par exemple la mise en place d’éclairage LED qui équipe 80% de nos magasins. En témoigne le découplage de la croissance avec celle des consommations d’énergie : sur les 10 dernières années, la croissance d’Hermès a été x 3,4 et sa consommation d’énergie industrielle par x 1,45.
Nous travaillons activement sur le scope 3. Les analyses menées par le cabinet spécialisé nous ont poussé à identifier les sujets prioritaires pour le Groupe, pour lesquels un levier d’action est possible sur ce scope 3. Nous avons donc engagé des travaux sur les sujets majeurs suivant : • Le transport et le packaging : travail sur les volumes transportés, le colisage, et sur les moyens. Des tests opérationnels sont menés pour substituer le bateau ou le rail à l’aérien, y compris sur des longues distances (Asie, Japon, USA) • Les matières premières : empreinte carbone des activités amont (agriculture – Hermès travaille notamment sur la mise en place d’un système de traçabilité des peaux bovines), modalités de transport, optimisation de l’usage (yc utilisation des chutes)
Notre boussole sur le sujet carbone est de mettre en place des solutions technologiquement abouties. Nous n’avons pas à ce jour un recul et des leviers d’actions suffisants pour calculer une trajectoire, mais, compte-tenu de notre modèle qui reste peu consommateur en énergies, nous sommes raisonnablement confiants sur notre capacité à inverser les courbes dans les 12 prochaines années (échéance 2030).
En complément des travaux internes, prioritaires à nos yeux, nous avons comme objectif le développement de solutions de compensation carbone de haute qualité environnementale et sociétale, au-delà de nos scopes 1 et 2 (voir à ce sujet ici).
Enfin, pour mémoire et pour démontrer l’importance que nous accordons au sujet, une part variable de la rémunération du président est indexée sur des critères RSE, dont l’un est un critère climat, depuis cette année.
Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Notre analyse est articulée autour des leviers d’actions dont nous disposons. Hermès se mobilise pour la protection de la biodiversité́ dans sa sphère de responsabilité́ directe (notamment autour de nos sites de production), dans sa sphère d’influence élargie (avec les partenaires auprès desquels nous nous approvisionnons en matières naturelles), et par des engagements volontaires au-delà̀ de sa sphère d’influence économique (Hermès prend en charge volontairement des sujets liés à la biodiversité́, au-delà̀ de ses activités et la Fondation d’Entreprise Hermès est également engagée sur ce sujet). Nous travaillons sur la compréhension et la réduction de notre empreinte.
Le modèle Hermès exerce une faible pression sur la biodiversité. Nous avons initié une analyse selon les 5 facteurs directs identifiés par l’IPBES, cette démarche se poursuivant en 2020 avec l’aide du WWF France :
Nos actions s’organisent de la manière suivante :
Sphère de responsabilité directe : dans le cadre de nos sites de production, Hermès a la volonté de développer ses sites industriels français en milieu rural, ou sur des friches industrielles urbaines à rénover, en intégrant dès le départ le sujet biodiversité. Tous les nouveaux projets immobiliers se basent sur un référentiel interne de « construction durable », inspiré des meilleures pratiques internationales, qui intègre différents éléments de protection de la biodiversité (avec par exemple des cibles de végétalisation des espaces, de toiture végétalisée, de replantations et de repeuplement en espèces locales après les travaux). Après la construction, les comités développement durable de nos sites animent des actions de proximité en faveur de la biodiversité (entretien raisonné des espaces verts, protection animale, apiculture (10 sites), de l’utilisation d’ovins pour entretenir les champs, travaux pour l’entretien de zones boisées communes...), qui sont autant d’occasions de sensibiliser et d’impliquer tous les collaborateurs. Hors de France, nos filiales de distribution (essentiellement dans les grandes villes) contribuent à leur manière, par exemple avec des jardins potagers sur les toits à Hong Kong ou par la plantation d’arbres par les équipes de Shanghai sur la presqu’ile de Chongming, zone naturelle protégée.
Sphère d’influence élargie : nous poursuivons avec les partenaires auprès desquels nous nous approvisionnons en matières naturelles, un travail d’amélioration permanent qui intègre la protection de la biodiversité́. Nous travaillons dans ce cadre avec des organisations d’experts (scientifiques) et des ONG internationales, selon les contextes, afin de mieux cerner nos impacts sur notre chaine d’approvisionnement et mettre en place les meilleures pratiques. Par exemple, nos cuirs qui sont le résultat du tannage des peaux d’animaux qui sont élevés à 95% pour l’alimentation humaine (bovins, caprins, ovins), proviennent essentiellement d’élevages français ou européens (Suisse, Espagne, Allemagne, Benelux). Ces filières, très éloignées de l’approche d’élevage intensif, participent au maintien et à l’entretien des campagnes, et à ce titre ont un impact positif en termes de biodiversité. Nous travaillons avec des élevages pilotes (avec d’autres acteurs de l’industrie) pour favoriser des pratiques à la fois respectueuses de l’environnement et du bien-être animal, et pouvant être mises en place, à plus large échelle, par nos agriculteurs. Nos travaux sur la traçabilité des peaux vont contribuer à une meilleure diffusion de ces pratiques. Comme expliqué dans notre rapport annuel (pages 106 et 107), nos filières soie, laine, cachemire et peaux exotiques, qui sont des matières emblématiques pour la maison, ont un impact plutôt favorable sur leurs écosystèmes naturels et sur la biodiversité : Filière crocodiliens (Louisiane ou Australie) : cette industrie, fortement réorganisée à la faveur de la mise en place de la convention de Washington au début des années 1970, a contribué́ (1) d’une part à la sauvegarde de l’espèce et à son développement sans précédent dans les zones considérées et, par effet induit, (2) à la protection et à l’entretien des zones humides où ces animaux vivent et se reproduisent. Selon le Fish & Wildlife américain, cela correspond à une surface de 3 millions d’acres de zones humides qui sont ainsi mieux entretenues. Notre objectif est de continuer à soutenir les fermiers dans leur développement, permettant ainsi la pérennisation des effets (1) et (2) ci-dessus, en faveur de la protection de la biodiversité́ flore et faune. Cette filière, pour laquelle nous travaillons avec l’UICN, a été revue avec l’aide du WWF France. Vers à soie (Brésil) : depuis plus de 20 ans, une filière d’approvisionnement de fils de soie de haute qualité́ s’est développée au Brésil avec l’aide d’Hermès. Implantée dans l’Etat du Paraná́, la culture du mûrier a permis d’installer cette filière durablement grâce aux savoir- faire japonais. Cette industrie permet de préserver des biotopes feuillus à faible traitement chimique, le ver à soie se nourrissant uniquement de feuilles de mûriers non polluées, et de générer des revenus financiers pour des petites exploitations agricoles locales et, par conséquent, pour des milliers de familles. Laine, cachemire (République Populaire de Chine) : le cachemire utilisé pour nos créations textiles provient en majorité́ de Mongolie Intérieure. Les élevages auprès desquels nous nous fournissons en majorité́ appliquent des normes extrêmement strictes, contrôlées par les autorités locales, en matière de traitement des cheptels comme de préservation de la biodiversité́ et de l’eau. Cette filière a également été revue avec l’aide du WWF France.
Sphère d’influence économique : depuis 2012, Hermès est actionnaire du fonds Livelihoods, qui vise à améliorer durablement les conditions de vie de communautés défavorisées en développant des projets à fort impact positif sur le changement climatique et la biodiversité (agroforesterie, zones humides, …). A ce titre, nous avons contribué à la replantation de 130 millions d’arbres dans des zones menacées par les effets du changement climatique (Amérique Centrale, Afrique, Inde, Indonésie). En complément, la Fondation d’entreprise Hermès a choisi de s’impliquer concrètement sur la biodiversité par le soutien d’un projet de grande ampleur en Afrique et en partenariat avec le WWF : Traffic/AfricaTwix. Ce projet a pour objectif d’améliorer la lutte contre le braconnage, le trafic et le commerce illégal d’espèces protégées en Afrique, au travers de la mise en place d’outils informatiques de dialogue entre les différentes autorités des pays concernés. Elle s’implique également en France avec deux initiatives : une avec le Muséum National d’Histoire Naturel (programme « Vigie Nature école » qui vise à faire participer nos écoliers au recensement de la biodiversité sur l’ensemble du territoire afin d’aider nos scientifiques), l’autre avec l’association Atelier Paysan qui œuvre à la mise en œuvre d’une agriculture régénérative en France.
En 2018, pour formaliser nos engagements, nous avons rejoint l’initiative Act4Nature, aux côtés de 64 acteurs de l’économie française qui s’engagent en faveur de la biodiversité.
C. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Le modèle artisanal Hermès, reposant essentiellement sur des productions manuelles, a un faible impact par nature en matière de pollution. Notre modèle intégré (plus de 60% fait en interne et exclusif, des relations anciennes et de proximité avec nos principaux fournisseurs, souvent européens), nous permettent d’avoir une bonne vision sur notre chaine de valeur.
Il se caractérise et se distingue aussi par sa forte intégration verticale qui implique un niveau de contrôle accru sur nos opérations. Non seulement plus de 60% de la production Hermès est internalisée, mais nous sommes souvent des acteurs d’opérations également effectuées par nos partenaires (par exemple tanneurs), ce qui nous permet une bonne compréhension des enjeux, un dialogue attentif, et ainsi une limitation des risques de pollution.
Nous suivons tous nos rejets et risques de pollution grâce à un réseau de responsables EHS (contrôlés par nos métiers et notre direction industrielle). Des actions de réduction sont mises en place en France et en Europe, compte-tenu du contexte réglementaire stricte et exigeant, et donc plus protecteur (42 sites de production sont implantés dans 8 régions françaises, 80% de notre production est réalisée en Europe). Des audits externes, sur nos sites et chez nos partenaires, contrôlent cette conformité EHS. Pour formaliser nos exigences, nos partenaires externes signent deux cahiers d’engagements fournisseurs qui regroupent nos attentes en la matière.
D. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La sobriété est une marque de fabrique de la Maison. L’artisan, par nature, est économe de ses ressources qui sont rares et précieuses. En maroquinerie, par exemple chaque centimètre de peau est important. Ce respect fait partie de l’ADN de la maison et nous réfléchissons toujours aux méthodes innovantes pour optimiser l’utilisation de nos matières... A titre d’exemple, nous avons entre 2015 et 2018 amélioré de 11% l’utilisation des surfaces de peaux dans notre activité de maroquinerie, sans compromis sur la qualité, mais avec l’emploi de nouvelles technologies (coupe laser) et en réorganisant nos processus (opérations de coupe intégrées aux opérations de montage). Plus largement, le modèle économique porte aussi les gènes d’une sobriété : les directeurs de magasins ont la « liberté d’achat », c’est-à-dire qu’ils ne passent commande (ce qui génère la mise en production) que des produits qu’ils désirent (et pensent vendre). Ceci génère une réduction du gaspillage (par rapport à une approche top-down ou les collections sont poussées vers les magasins et soutenues par des plans marketing). Le modèle artisanal doit aussi prendre en compte ses limites structurelles de l’approvisionnement en belles matières premières, mais aussi de la capacité manuelle disponible (il faut accepter le temps de former des artisans). La Maison est parfois critiquée pour les délais d’attente sur certains de ses produits iconiques ; ce n’est pas un effet marketing, mais simplement la conséquence de cette sobriété et volonté de croissance mesurée.
L’objet Hermès est conçu pour durer, pour se transmettre. Il est solide, durable et se répare (« le luxe, c’est ce qui se répare » disait l’un de nos anciens président, Robert Dumas, dès les années 1960). Nous réparons 100.000 objets par an quels qu’ils soient (maroquinerie, vêtements, soie et textile, objets). Souvent nos clients rapportent un objet qui a appartenu à leurs grands-parents et nous lui donnons une seconde vie. Commercialiser des objets qui donnent envie de les garder, dont la valeur ne diminue pas avec les années, est l’un des moyens d’éviter la surconsommation et la destruction. En complément d’ateliers de réparation présents sur nos sites français, nous avons en permanence plus de 10 artisans maroquiniers expatriés dans nos grandes filiales qui prennent directement en charge ces réparations.
Depuis plus de 10 ans, Petit h est un laboratoire créatif de pièces uniques, qui utilise des matières destinées à la destruction. Certaines petites séries crées par ce nouveau métier ont été reprises à grande échelle pour utiliser nos matières au plus juste.
E. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
La pérennité des activités d’Hermès repose sur la disponibilité des matières premières d’exception qui sont à l’origine des produits et de la singularité de la Maison. Ce sujet est donc suivi avec attention par chacun de nos métiers et leurs partenaires. La sécurisation d’approvisionnements responsables et de qualité est au cœur des préoccupations. La politique du Groupe, constante depuis des décennies, est de toujours mieux connaître ses filières d’approvisionnement, de les renforcer pour assurer la qualité et leur éthique au plus haut niveau d’exigence, et de les développer pour préparer la croissance future. Les principaux enjeux en la matière portent sur les métiers du cuir, du textile et de la bijouterie.
Concernant les ressources minérales (nous sommes de petits acteurs), notre or et notre argent est issu du recyclage en Europe, dont nous estimons que le stock disponible devrait se maintenir. Notre empreinte sur ces filières reste toutefois très faible, compte tenu de la taille de notre activité : nos niveaux d’achats ne sont pas significatifs, nous ne calculons donc pas d’empreinte spécifique.
Nous n’anticipons pas de risques sur la disponibilité de cuirs, qui sont issus de la filière de l’alimentation en Europe (France essentiellement). Pour nos peaux exotiques, issues de l’élevage et donc renouvelables, leur disponibilité fait également l’objet d’un suivi très précis des autorités environnementales par les pays concernés, avec une réglementation et traçabilité organisées par le CITES (traçabilité de chaque peau certifiant qu’elle provient d’élevages contrôlés, dont l’exploitation ne menace pas les espèces sauvages et n’appauvrit pas la biodiversité).
Concernant l’eau, notamment celle utilisée pour nos processus industriels en France, nous sommes très attentifs au respect des normes existantes en matière de prélèvements, rejets, d’un point de vue quantitatif et qualitatif. Sur les dix dernières années, le Groupe a maintenu son ambition de découplage avec une évolution des consommations d’eau industrielles multipliée par 2, à comparer à une croissance de l’activité d’un facteur 3,4. Ainsi, sur 5 ans, avec une croissance de l’activité de 20%, le Groupe a réussi à diminuer de 20,5 % ses consommations d’eau nécessaires à la production de carrés de soie et d’autres produits textiles,
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le groupe mène des analyses à la fois sur les risques liés au changement climatique et ceux liés à son adaptation aux conséquence éventuelles des évolutions du climat. Il analyse aussi les enjeux de la biodiversité sur nos opérations.
Nous ne voyons pas d’impacts significatifs des risques à court terme, sur nos activités prises globalement :
L’impact à moyen terme des risques et de la transition au changement climatique a été analysé comme modérée pour les 10 prochaines années sur la base des prévisions actuellement disponibles. Les impacts potentiels liés au changement de comportement des clients sont également probablement faibles à cette échéance, compte tenu également de la répartition de notre activité et la répartition de notre chiffre d’affaires par géographie et typologie de clientèle, et de la capacité de notre modèle artisanal à s’adapter avec souplesse aux évolutions.
Une mise à jour du plan d’analyse des risques est effectuée chaque année, avec progressivement plus de précision sur l’évaluation des impacts financiers par rapport aux éventuelles mesures d’adaptation à adopter à plus long terme. Dans le cadre de notre participation au CDP, ces sujets sont formalisés systématiquement, et nous travaillons avec des conseils externes sur ces sujets.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Les principaux actifs d’un modèle artisanal sont ses collaborateurs, sur lesquels les enjeux climat et biodiversité, compte tenu des géographies de nos implantations foncières, ne sont pas majeurs. Sur nos actifs corporels (nos sites sont situés en France), le respect de la biodiversité est intégré à la construction et la gestion opérationnelle. Les enjeux climatiques sont de faible impact mais toujours pris en compte, notamment en acceptant des surcoûts de gestion qui peuvent atteindre 20% dans les budgets de construction. Cette prise en compte financière permet d’intégrer les meilleures technologies disponibles en matière de bâtiment bas carbone.
Par ailleurs, nous menons des analyses de nos principales filières avec des tiers indépendants, experts en la matière, qui intègrent ces enjeux à moyen termes d’un point de vue systémique. Les éventuelles conséquences de conditions climatiques défavorables sur nos activités de distribution sont également assez faibles (eg : typhon en Asie), compte tenu de la dispersion de nos implantations et de l’usage possible d’internet.
Nous avons par exemple mené une étude détaillée avec le WWF (water Rusk Filter) sur les enjeux eaux de nos sites et ceux de nos principaux fournisseurs.
C. Étes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Notre modèle artisanal est par nature durable, il internalise plus de 60% de la production. Aussi celui-ci repose sur la proximité et sur l’ancrage territorial, sur le rôle central de l’artisan respectant les matières et le temps long de production. Néanmoins, nous sommes convaincus de l’approche « we try harder » et de la nécessité de s’améliorer. Comme évoqué ci-dessus, la démarche de sobriété fait partie de l’ADN de l’artisan, et nos actions vont depuis toujours en ce sens. Nous devons parfois les amplifier, mais nous n’avons pas besoin de révolutionner le modèle. Le modèle actuel, fondé sur la valeur, sur l’ajustement permanent de l’offre à la capacité structurelle de production est déjà sous contrainte, et avec des rendements économiques satisfaisants et une capacité à créer de la valeur (des emplois notamment).
Nous travaillons à réduire notre empreinte et faisons et réaliserons les évolutions nécessaires pour nous adapter aux changements, et nous avons les moyens de financer cette transition (avec pour mémoire plus de 1.600 k€ de free cashflow pour des investissements entre 250 et 500 k€).
Nous pensons qu’à moyen terme, des investissements menés sur des solutions techniquement « au point » ne signifient pas forcément une baisse de rendements économiques. Les investissements pour la réduction des émissions de GES, par exemple, seront compensés sur le long terme par une baisse des coûts d’exploitation. Les évolutions éventuelles sur le transport, par exemple, impliqueront davantage une modification de notre calendrier de commercialisation que des surcoûts (par exemple, le fret maritime coûte significativement moins cher que le fret aérien, mais prend plus de temps).
Nous pensons aussi que maintenir activité et profitabilité sont les meilleurs moyens pour mettre en place des solutions face aux enjeux climat et biodiversité. Notre modèle qui repose sur la performance à long terme sait intégrer ces paramètres. Le développement des rendements économiques n’est également pas forcément négatif s’il permet de développer de la valeur sociale (emplois) et sociétale (protection de la biodiversité, développement territorial), avec une empreinte modérée.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Compte tenu de notre marché qui est très spécifique et « de niche », nous ne voyons pas d’impacts significatifs à 10 ans. De même, la généralisation d’un état d’esprit et de démarches visant à limiter les excès de la consommation et le recentrage vers des produits plus qualitatifs et durables pourraient jouer en notre faveur.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Nous n’avons pas de prix interne du Carbone, mais nos entités opérationnelles connaissent leur empreinte et ont comme objectif leur réduction. Notre stratégie est de mettre en place les dispositifs les plus performants lorsqu’ils sont disponibles, et nos métiers discutent de leurs enveloppes d’investissement de manière spécifique, au cas par cas. Ainsi, il n’y a pas forcément besoin de créer une clé de répartition des coûts carbone, car les enveloppes sont accordées en fonction de l’impact du projet, au-delà de la rentabilité intrinsèque de l’activité (ce qui veut dire par exemple que ce n’est pas parce qu’une activité est moins profitable qu’une autre qu’un projet de réduction carbone aura moins de chance d’être validé). Ainsi, en matière immobilière (nous construisons en moyenne un site de production par an), les enveloppes d’investissement intègrent les surcoûts d’ambitions environnementales élevées, sans avoir besoin de les relier à un prix du carbone.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Dans les investissements immobiliers, les critères environnementaux sont systématiquement intégrés dans le business plan. Les chiffres sont confidentiels, mais les compléments peuvent atteindre 20% du budget. Tous les projets EHS (Environnement, Hygiène, Sécurité) de nos sites, sont traités de manière prioritaire et sans frein budgétaire. Pour mémoire, le budget global annuel d’investissement du Groupe est entre 250 et 500 millions d’euros. Il est à comparer à une capacité d’auto-financement supérieure à 1.600 millions d’euros. Le Groupe dispose des moyens de sa stratégie, dont les limites sont plus techniques et opérationnelles que financières. Il a d’ailleurs souvent été précurseur et investisseur sur certains sujets environnementaux. Par exemple nous avons été parmi les premiers à développer avec nos fournisseurs, dès 2003, des systèmes d’éclairage LED pour nos magasins (même si à l’époque cette technologie n’était pas au point comme aujourd’hui), le Groupe a choisi de s’y lancer, avec des surcoûts significatifs qui n’avaient pas été fléchés comme « verts », mais avec le résultat que 80% de nos magasins en sont équipés aujourd’hui
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Compte tenu de notre modèle d’affaire, de la structure de notre actionnariat (familial) notre stratégie de rentabilité est surtout à long terme. Notre bonne santé financière nous permet de regarder le sujet avec sérénité. Les arbitrages sont davantage liés aux technologies disponibles et au temps nécessaire à la mise en place de solutions pérennes, qu’à des discussions court terme/long terme. Pour prendre le cas concret de l’immobilier, toute nouvelle maroquinerie doit être construite pour atteindre le niveau « Or » selon notre référentiel interne en matière de construction durable et d’énergie positive avec un éventuel surcoût (jusqu’à 20%). Depuis 3 ans notre métier maroquinerie a construit des sites de production de plus en plus vertueux en matière énergétique. Il y a 10 ans, nos sites se positionnaient au niveau « bronze » selon les critères de notre référentiel de construction durable. Il y a 3 ans ce classement a glissé vers le haut du niveau « Argent » ou encore « Or » pour certains. Depuis 1 ans, l’ensemble de nos sites visent le niveau « Or » et une anticipation des réglementations énergétiques à venir (BePos), pour être toujours plus performant. Comme évoqué ci-dessus, notre prochaine maroquinerie à Louviers devrait atteindre une performance énergétique parmi les meilleures d’Europe, ce qui suppose un investissement financier additionnel significatif.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les actions de la Maison en matière de développement durable sont supervisées depuis 2007 par le Comité développement durable auquel deux membres du Comité Exécutif participent activement, ainsi que les responsables de la direction des ressources humaines, de la direction industrielle, de l’immobilier, de la distribution, de deux métiers (Cuir et Textile), et de la direction de la Fondation d’Entreprise Hermès. Ces comités sont l’opportunité de sensibiliser très régulièrement nos cadres dirigeants sur les sujets matériels, qui inclus les sujets climat et biodiversité, de la maison. Le sujet est aussi traité, à hauteur d’un COMEX sur deux. Ces sujets sont également présentés deux fois par an au comité RNG-RSE, émanation du Conseil de Surveillance dans le suivi des questions relatives à la RSE, afin que le Groupe Hermès anticipe au mieux les opportunités, les enjeux et risques qui y sont associés. Des présentations spécifiques ont été organisées à la demande de la famille Hermès sur ces sujets. Depuis plus de 3 ans, la thématique RSE fait aussi partie intégrante des présentations lors de nos assemblées générales.
Pour ce qui concerne les collaborateurs, nous avons mis en place des formations cohérentes avec la stratégie de gestion décentralisée « Tous artisans de notre développement durable ». La stratégie du Groupe est expliquée dans chacun des modules généralistes de formations internes de l’Université Ex-Libris « le campus Hermès » (Mosaïque, IFH, Happy culture). Tous les nouveaux collaborateurs du Groupe, qui participent à ces formations dans les premières années dans la Maison, ont donc une opportunité de comprendre notre stratégie, nos actions, leur implication dans la démarche et de poser des questions. Une dizaine de séminaires spécifiques sont également organisés tous les ans, par les métiers ou les filiales, dans une optique de préciser la stratégie du Groupe et de partager les bonnes pratiques, que ce soit par les industriels (séminaire sur le thème de l’eau en 2018 regroupant plus de 100 personnes) ou les filiales de distribution (séminaire annuel des pays d’Asie, 6ème édition en 2018, regroupant plus de 70 personnes pendant 3 jours).
Dans notre intranet, au sein du chapitre dédié au développement durable, nous publions en moyenne un article par semaine sur le sujet, qui renforce la compréhension de chacun sur des sujets concrets et permet ainsi aux formations de se déployer sur un terreau favorable. Nous organisons également des actions plus globales, mais toujours dans l’optique d’une appropriation et d’un déploiement local au travers d’initiatives adaptées aux cultures de nos implantations (Earth Hour, World Clean up Day,…).
Lors de la publication du rapport annuel, un tiré à part dédié aux enjeux RSE est distribué aux top management et au réseau des ambassadeurs développement durable, afin de leur donner une vision actualisée et complète du sujet.
Nous sommes également en contact avec la communauté des investisseurs, analystes extra-financiers et organismes de place pour expliquer, autant que nécessaire, les spécificités de notre modèle qui sont parfois imparfaitement prises en compte par les études génériques sur ces sujets.
Au global, la direction du développement durable consacre 20% de son temps à ces actions de formations et de pédagogie interne.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment estelle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Le Conseil de gérance du 18 mars 2019 a décidé de soumettre une partie de la rémunération variable des deux gérants à un nouveau critère, « RSE » représentant les engagements affirmés et constants du groupe en matière de développement durable. Ce critère sera appliqué sur 10 % de la rémunération variable cible :
Les missions RSE des cadres mobilisés sur le sujet sont appréciées et évaluées comme d’autres missions opérationnelles, et ne donnent pas lieu à une mesure spécifique. D’un point de vue collectif, il est pris en compte dans certains métiers (notre pôle textile a incorporé dans le calcul des rémunérations complémentaires un indicateur sur la réduction des consommations d’eau industrielle).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Les enjeux environnementaux et la stratégie environnement sont portés conjointement par deux membres du Comité Exécutif : Guillaume de Seynes, Directeur Général Pôle Amont & Participation (et membre de la famille Hermès), et Olivier Fournier : Directeur Général Gouvernance et Développement des Organisations. Ces deux personnes sont membres du comité développement durable, organe de gouvernance dédié à la prise de décision stratégique des sujets RSE, qui se réunit tous les deux mois. Enfin sur l’année passée notamment, les sujets développement durable étaient à l’ordre du jour du COMEX à une réunion sur deux.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Notre projet développement durable, « Tous artisans du développement durable » repose sur l’appel à la mobilisation de chacun et sur la nécessité de tous de participer aux changements nécessaires. Les comités développement durable locaux sont composés d’un mélange d’échelons hiérarchiques permettant à chacun de s’exprimer. La culture de la Maison rend la parole assez libre et elle est d’autant plus encouragée sur ce type de sujets. Le réseau des ambassadeurs développement durable (production, distribution et tertiaire) est composé de plus de 100 personnes. Il est issu de ces comités et de de collaborateurs impliqués sur des fonctions transverses. Ils peuvent également s’exprimer et influencer les évolutions de la Maison. D’autres initiatives transverses influencent les orientations de la maison. Pour faire un lien avec la première question, compte tenu de la priorité managériale de transmettre l’entreprise à la génération suivante, ces questions d’orientation sont au cœur des réflexions stratégiques de chacun, quel que soit son niveau hiérarchique.
En complément des comités développement durable et des groupes de travail transverses (grandes thématiques : transport, plastique, ...), composés de différents experts (tous domaines confondus) réfléchissent tout au long de l’année (une dizaine de groupes par an). Par exemple, le projet « Cavaliers » pour le compte du Comex sur des sujets stratégiques mobilise de jeunes talents, avec comme instructions de travailler sans aucun type de tabou et d’être force de proposition à long terme (ces groupes ont 6 mois pour préparer une présentation Comex sur des solutions innovantes à des enjeux stratégiques. A titre d’exemple, deux groupes travaillent en ce moment sur le sujet « Hermès Green ».
Enfin, la direction du développement durable dédie une part importante de son temps à des actions de sensibilisation, de formation interne à tous niveaux (des comités de direction au magasins), à l’animation de séminaires et réunions dédiées au développement durable (comme en Asie par exemple, avec depuis 5 ans plus de 50 personnes à chaque fois).
Nous sommes également attentifs à garder une posture d’écoute et à faciliter la remontée d’information de la part de nos employés et de toute personne amenée à travailler avec le Groupe. Dans ce cadre, le réseau développement durable et l'EHS (Environnement, Hygiène et Sécurité) remontent régulièrement des points d’attention sur des sujets divers, qui donnent lieu à un suivi attentif par la holding. Grace à de nombreux contacts avec les équipes opérationnelles, la direction développement durable reçoit également de nombreuses questions et suggestions qui orientent l’action du Groupe localement ou plus globalement, dans le contexte d’une culture humaniste fondée sur le respect et l’écoute.
Au sein de notre intranet, un blog interne « Yammer » permet à la communauté développement durable de communiquer sans contraintes, d’échanger idées et suggestions.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le processus de management des filières engagé depuis des années suit scrupuleusement la loi du devoir de vigilance, et bien évidemment compte tenu des matières naturelles que nous utilisons, il existe une cartographie des risques au niveau du Groupe, qui est alimentée par les cartographies de chacun des principaux métiers, filiales de distribution et activités support, sur les sujets biodiversité et environnementaux. Pour chaque catégorie d’achats ayant préalablement fait l’objet d’une cartographie des risques, les acheteurs, au sein de chaque métier, réalisent une analyse de risques de second niveau, par fournisseur. Si un risque est suspecté, une analyse est organisée pour confirmer ou infirmer ce risque, avec en support un « questionnaire de connaissance fournisseur » détaillant les différentes thématiques présentes dans la grille d’analyse de risques. Si le risque est confirmé, un audit sera mené avec le soutien d’un cabinet externe reconnu pour son expertise en matière d’Environnement, Hygiène et Sécurité. Les deux pôles d’achats, directs et indirects, animent le réseau des acheteurs de la Maison et mènent des actions communes de formation de ce réseau. Sur le plan juridique, et dans le cadre de sa politique d’accompagnement et de suivi des fournisseurs, Hermès sollicite l’engagement formel de chacun de ses fournisseurs au respect de leurs obligations sociales, réglementaires, et environnementales à travers deux cahiers d’engagement, signés par les deux parties. Nous sommes très intégrés et opérateurs sur une grande partie de la chaine de valeur, y compris lorsque nous avons des partenaires : c’est vrai par exemple pour les tanneries ou des fermes d’élevage de crocodiles. Nous connaissons donc bien les enjeux opérationnels de ces activités, et avons la possibilité de faire intervenir les meilleurs experts scientifiques ou vétérinaires dans une démarche d’amélioration continue des filières. De plus nous avons mis en place des mécanismes de contrôle systématiques par des organismes tiers, tels des bureaux de contrôle ou des firmes d’audit, ou des ONG comme par exemple le WWF France.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Hermès a une participation historique et active dans des groupes de travail de parties prenantes multiples (EPE, Act4Nature, Medef, AFEP, ORSE etc.). Notre approche est d’être un acteur opérationnel du changement des pratiques, ce qui impose parfois d’être discret. Hermès a rejoint en août 2019 le Fashion Pact, qui définit de grands objectifs pour le secteur de la mode (climat, biodiversité, océans). Nous travaillons bien entendu, avec un souci de discrétion, sur des projets précis et pragmatiques en lien avec des ONG reconnues et des organisations internationales comme le WWF, l’UICN. En matière de promotion des sujets développement durable, à travers une série « Empreintes sur le Monde » diffusés sur notre site internet, Hermès contribue à partager des bonnes pratiques dans les domaines sociaux, environnementaux et sociétaux. La caméra de Frédéric Laffont, réalisateur indépendant et prix Albert Londres, met en lumière des situations où des hommes et des femmes agissent avec talent pour un meilleur futur ( voir https://www.hermes.com/fr/fr/story/133576-empreintes-surle-monde/ )
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Banque universelle active en France et membre d’un groupe présent dans de nombreux pays nous avons pour mission principale de financer l‘économie, notamment les entreprises de toutes tailles, les collectivités locales, les agences publiques et les États, sur leurs marchés domestiques. Pour ce faire, elle consiste également à recycler l'épargne en investissement, en assurant à nos clients un niveau de prise de risque soutenable et cohérente avec leurs objectifs de long terme.
Notre ambition est de mener à bien nos activités de manière à contribuer au succès durable de nos collaborateurs, clients et communautés. Cette ambition se concrétise par des engagements pris au plus haut niveau de l’entreprise pour adresser l’urgence écologique parmi lesquels : l’adoption des recommandations de la TCFD depuis leur publication en 2017 (page 30 ici); une approche restrictive et transparente du financement des secteurs intensifs en carbone ou potentiellement dommageable à l’environnement, soutenue par l’adoption des Equator Principles depuis 2004 et nos politiques volontaires (page 29 ici); le financement et l’investissement dans l’économie verte à hauteur de 100 Milliards d’ici à 2025 –à ce jour, premier émetteur d’obligation verte à l’échelle mondiale ; l’approvisionnement de notre électricité à 100% d’origine renouvelable en 2030 (ici).
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Conformément à la réglementation relative au Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre, nous publions notre bilan carbone : 0,66 tonnes eCO2 par collaborateur sur le dernier exercice (ici).
La matérialité de ces enjeux pour une banque universelle comme HSBC réside néanmoins dans l’impact que les services financiers que nous fournissons à nos clients a sur l’environnement, ou subit du fait des changements climatiques.
Pour gérer ces risques, nous avons défini dès 2004 des politiques sectorielles pour accompagner nos clients dans la prise en compte de ces enjeux (ici).
Nous évaluons par ailleurs, l’évolution de l’intensité carbone
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
HSBC France a choisi d’intégrer les objectifs suivants dans sa stratégie 2018-2022 :
Nous avons élaboré avec l’ensemble des métiers de la banque une stratégie bas carbone, revue régulièrement, et suivi en Climate Business Council, comité de pilotage de cette stratégie
Dans ce cadre nous conduisons :
Notre stratégie bas carbone, les résultats de ces travaux, et l’addition régulière de leurs résultats va nous permettre d’ajuster ce qui deviendra alors une trajectoire.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La gestion des impacts de nos activités sur la biodiversité s’inscrit dans le dispositif de gestion de nos impacts environnementaux et sociaux mis en œuvre depuis 2004 sur la base de politiques sectorielles (ici). Parmi elles, le Groupe HSBC a notamment publié des politiques dédiées à la préservation des zones classées au patrimoine mondial de l’humanité et aux zones humides Ramsar, aux commodités agricoles incluant l’huile de palme et aux forêts. À l’occasion de la dernière revue de ces deux dernières politiques en 2014, le classement Forest 500 avait reconnu la solidité de notre approche en matière de lutte contre la déforestation en nous classant leader, reconnaissant la solidité de nos objectifs et notre transparence quant à leur application (ici). Elle s’appuie sur un réseau d’experts à la direction des risques qui intervient en soutien des chargés de clientèle. Un troisième niveau de contrôle se situe au niveau de la direction des risques du Groupe, qui examine les relations ou transactions clients à haut risque. Cette procédure s’inscrit dans le système général d’approbation des risques de la banque. Les différentes équipes sont régulièrement formées sur ces politiques sectorielles. Une formation spécifiquement dédiée à la biodiversité est proposée aux collaborateurs volontaires.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nos principales sources d’émissions de CO2 sont liées à nos consommations d’énergie et de transports.
Nos leviers d’action portent notamment sur la rénovation des bâtiments, sur une politique active de recherche d’économies d’énergie dans la gestion des sites, sur la promotion du télétravail et sur la réduction des déplacements professionnels.
Dans le domaine immobilier, nous nous attachons à intégrer des considérations environnementales dans la rénovation et l’usage de nos locaux comme l’illustre la certification HQE de Cœur Défense (46 000 m² de bureaux), de la Certification NF HQETM Bâtiments Tertiaires en exploitation avec le niveau “Excellent”, et du choix de l’emménagement de notre centre d’appel dans un immeuble Effinergie Plus à Reims 40 % plus efficace que la norme RT 2012.
En matière de télétravail, un accord Groupe élargi maintenant les possibilités de travailler à domicile en consolidant le dispositif de télétravail à jour fixe, déjà en place, en offrant la possibilité de télétravail occasionnel pour les collaborateurs cadres au forfait dans le cadre de besoins plus ponctuels.
Enfin, les déplacements professionnels effectués par les collaborateurs en France en 2018 ont baissé de -4,4 % en kilomètres parcourus par rapport à 2017.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
HSBC France a conscience que les échanges qu’il aura avec ses clients quant à leur propre sobriété et engagement pour une économie circulaire, quand cela est pertinent, nécessite un engagement sur sa propre conduite. En 2018 nous avons poursuivi nos efforts en matière de réduction de nos déchets en général et de nos déchets non recyclés en particulier.
Ainsi, La production de déchets a évolué de 973 tonnes en 2017 à 899 tonnes en 2018, soit une baisse de près de 8 %. Elle représente en moyenne 105 kg par collaborateur et par an en 2018.
Nous sommes également engagés dans la réduction de nos consommations de papier. Ainsi, le passage en e-relevés d’un certain nombre de clients du marché des entreprises a permis de réduire les impressions de relevés de près de 20 % depuis juillet 2018, ce qui représente environ 445 000 pages par mois.
Enfin, nous nous sommes engagés à supprimer toutes les bouteilles en plastique de nos sièges centraux, pour les remplacer par des bouteilles d’eau en verre réutilisables.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
HSBC n’a pas de dépendance directe ou opérationnelle à la consommation mondiale de matériaux, mais peut être exposée au risque de pénurie de ces matériaux au travers de l’exposition non maîtrisée que certains de ses clients pourraient avoir : un client qui n’aurait pas anticipé les conséquences économiques de l’évolution de ces marchés, nous exposerait à sa fragilité économique.
Pour gérer ce risque, entre autres, le Groupe a adopté en 2017 les recommandations de la TCFD – Task Force on climate-related Financial Disclosure. Ainsi, le Groupe a défini un cadre de gestion de l’impact du risque de transition vers une économie bas carbone pour son portefeuille de prêt. Il doit permettre de mesurer et suivre la maturité de la stratégie environnementale de ses clients, dans les 6 secteurs prioritaires suivants : Power generation & utilities ; Oil & gas ; Metals & mining ; Automotive ; Construction ; Chemicals.
Depuis le début de l’année 2018, le risque de transition est évalué et suivi par les équipes commerciales et les équipes crédit et l’exposition au risque de transition est communiquée au Comité des Risques du Groupe via le Climate Business Council. Il inclue une revue régulière des secteurs et clients sensibles.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le Groupe HSBC utilise de nombreux outils pour identifier et gérer ses risques non financiers, tels que son appétit au risque, sa cartographie des risques, sa liste des risques principaux et émergents, ou encore les tests de résistance.
En 2018, HSBC France a mené une analyse de la matérialité de ses risques ESG à court, moyen ou long terme afin de réactualiser la cartographie des risques les plus matériels pour la banque. La Gestion des risques environnementaux de l’activité bancaire, la contribution au financement d’une économie bas carbone, et la maîtrise de l’empreinte environnementale directe de la banque en font partie.
Intégrée à la gestion des risques environnementaux, la gestion du risque climat fait maintenant partie de la liste des risques émergents pour HSBC France, et y est identifiée comme un risque croissant : sur la base des obligations règlementaires et données scientifiques, nous reconnaissons que nous pourrions être exposés à des risques climatiques matériels par le biais de financements ou d’opérations de marchés avec des entreprises ayant une exposition directe aux risques climatiques (producteurs ou utilisateurs intensifs d’énergie fossile, propriétaires fonciers, entreprises du secteur agricole/agroalimentaire).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui. Les politiques sectorielles mises en place depuis 2004 influencent nos décisions de financement. Dans chacune d’elles nous avons spécifié des projets que nous excluons de financer. Pour exemple :
En cohérence avec cette politique le Directeur Général a été l’un des signataires de « l’appel pour une mobilisation de la Finance en faveur de la Biodiversité » (ici), engagement relayé en interne à l’ensemble des collaborateurs.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous faisons évoluer de manière continue notre activité de recherche économique, notre politique de risque, nos relations commerciales et notre offre de produits pour nous adapter aux enjeux du climat et de la biodiversité, enjeux dont l’analyse, est elle-même en constante évolution.
Notre préoccupation porte moins sur le risque de baisse des rendements économiques que sur l’équilibre à trouver par rapport à d’autres objectifs du développement durable comme par exemple l’élimination de la faim et de la pauvreté, l’accès à une énergie abordable ou encore la promotion d’une croissance durable et inclusive à l’emploi et au travail décent pour tous.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Aucune institution publique ou privée ne peut prétendre avoir réalisé une analyse fiable, exhaustive et stable de l’évolution globale des marchés (dans 190 pays) liée au respect de la trajectoire des accords de Paris, qui tend d’ailleurs à être remplacée par des objectifs plus ambitieux. En revanche notre activité de recherche étudie plusieurs aspects de cette évolution et nous nous appuyons aussi sur les travaux de plusieurs institutions publiques (notamment OCDE et Banque Mondiale) et privées pour évaluer au mieux les perspectives économiques découlant du besoin d’atténuation du risque climatique et d’adaptation à celui-ci. Nous étudions également les Nationally Determined Contributions établies par chaque pays dans le cadre de la COP 21 et les moyens mis en œuvre - ou à concevoir et mobiliser – pour permettre l’atteinte des objectifs que ces pays ont définis.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
HSBC soutient l’établissement d’un prix du carbone, levier à la réallocation de capital vers une économie sobre en carbone. HSBC est engagé et signataire de la Carbon Pricing Leadership Coalition et du Montreal Carbon Pledge. HSBC Global Asset Management s’est engagé à mesurer et diffuser publiquement l’empreinte carbone consolidée de ses investissements, comme indiqué plus haut. Compte tenu de la variation des résultats obtenus, fonction du fournisseur de données extra financières, il nous semble prématuré d’appliquer un prix du carbone à ces résultats.
Nous sommes néanmoins conscients que sans action concertée face au changement climatique, les avoirs, les portefeuilles et la valeur des actifs des investisseurs seront affectés à plus ou moins long terme. Dans ce contexte, nous sommes signataire fondateur du Climate Action 100+. Cette initiative mondiale se concentre sur 100 des plus grandes entreprises émettrices de gaz à effet de serre dans le monde avec comme but d’obtenir des engagements de la part des conseils d’administration et des directions sur un cadre de gouvernance solide, l’établissement d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de la chaîne de valeur et l’amélioration de la communication financière conformément aux recommandations de la TCFD.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Au-delà du budget spécifique de la Direction du développement durable, nos équipes de recherche, nos lignes de produits (notamment : crédits syndiqués, crédits export à court et à moyen terme, supply chain, Garanties , financement de projets, Debt Capital markets, Equity Capital Markets, Gobal Asset Management, etc.) nos équipes commerciales (notamment: Direction des Grands Clients, Direction du Marché des Entreprises et agences dédiées, Banque Privée, etc.) et plusieurs de nos activités de support (Directions du crédit et de la conformité, Direction de la Formation, Direction de l’Immobilier d’Exploitation, Direction des systèmes Informatique, Direction de la communication, middle et back offices) intègrent des enjeux de développement durable dans leurs stratégies et donc leurs objectifs et leurs process. Cette dimension étant partie intégrante des métiers de ces équipes, il n’est pas possible d’établir une comptabilité séparée des coûts induits.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Il est loin d’être évident que la mise en place d’une stratégie de transition écologiste ambitieuse aille à l’encontre de la rentabilité même mesurée à court terme: par exemple, le fait d’évoquer ces sujets avec des prospects – en bilatéral mais également dans des démarches collectives – nous a permis d’entamer une relation avec nombre de sociétés en croissance ; notre activité de « green bonds » est profitable ; nous avons récemment remporté un important mandat d’asset management grâce à la qualité de notre approche ESG.
Par ailleurs, la nécessité pour nos clients d’être proactifs dans la transition écologiques génère des besoins d’investissements et donc de financements. Nos mécanismes de régulation interne (politiques sectorielles et analyse du risque climat de nos clients) visent essentiellement à limiter les activités présentant un risque de transition tandis que les activités « vertes » (dont le développement figure dans les grilles d’évaluation des cadres dirigeants) font l’objet d’instruction de la part des managers, relayées par une forte motivation de l’ensemble des cadres, particulièrement au sein de la jeune génération.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Board, le comité exécutif de chaque région incluant les CEO de chacun des pays, ont bénéficié d’une Master Class d’une demi-journée dédiée à la finance durable en 2018. D’autres masterclass sont organisées à la demande des équipes, y compris pour le Conseil d’administration de HSBC Assurances. Des Sustainability Leadership Programmes, sessions résidentielles en présentiel de 3 jours, sont également réservées au top management.
Des Sustainability Trainings Programmes sont également proposés en résidentiel sur 2 jours. 200 managers (dont le comité exécutif de la banque d’entreprises) y ont participé cette année en France. Par ailleurs, depuis 2 ans, des sessions mensuelles thématiques sont proposées aux collaborateurs business et risques sur : villes durables, prix du carbone, biodiversité, intégration ESG dans l’évaluation des entreprises … D’autres sessions font intervenir des experts externes de secteurs comme : énergie, chimie, transports, bâtiments, mines et métaux..
Aussi, dans le cadre de son université, le Groupe HSBC propose 8 modules de formation en ligne développés avec University of Cambridge Institute for Sustainability Leadership accessibles à tous les collaborateurs.
Enfin, la Direction de la Communication porte l’ensemble de ces messages sur les canaux interne, assurant ainsi la cohérence entre stratégie, moyens déployés et objectifs visés.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Le comité de direction du Groupe HSBC est responsable de la mise en œuvre de la stratégie de développement durable, ce qui se traduit par des objectifs spécifiques dans les objectifs à long terme pour les administrateurs exécutifs et les directeurs généraux du Groupe. En 2017, les objectifs à long terme des administrateurs exécutifs incitent à atteindre un objectif cumulatif de financement et d'investissement de 30 à 34 milliards de dollars pour le développement de technologies et de projets d'énergie propre et à faibles émissions de carbone qui contribuent à la réalisation de l'Accord de Paris et des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, sur une période de trois ans qui s’achève au 31 décembre 2020.
En 2018, les tableaux de bord des primes d’intéressement à long terme pour les administrateurs exécutifs incluent une mesure du classement établi par l’agence de notation Sustainalytics, incitant à l’atteinte de l’évaluation «Outperformer».
Ces objectifs sont déclinés dans les filiales du Groupe. Pour HSBC France, des objectifs tels que l’évaluation du risque de transition sur les clients ou la formation sont également inclus dans les tableaux de bord des objectifs annuels.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le Conseil d’administration supervise les initiatives du Groupe en matière de développement durable; la direction du Groupe est responsable de leur mise en œuvre.
Le pilotage est assuré par le Directeur Finance Durable, Group General Manager et Chief of Staff de la Banque d’Investissement et de Marchés, avec l’ensemble des directeurs globaux des lignes de métiers et fonctions.
Au niveau régional, des directeurs développement durable lui rapportent directement, et sont en charge du déploiement et de l’adaptation locale de cette stratégie (ici).
La Direction du Développement Durable de l’Europe Continentale est placée sous la tutelle du Directeur Général de HSBC France et de la Direction du Développement Durable monde. Elle siège au Comité Exécutif de la banque.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Différentes initiatives permettent aux collaborateurs d’être proactifs et de faire avancer le sujet de la finance durable au sein de la Banque. Dans le cadre des formations Sustainability Leadership Programmes et Sustainability Trainings programmes, les participants sont invités à se construire une feuille de route personnelle afin d’intégrer ces enjeux dans leur environnement professionnel. Par la suite, les alumni de ces sessions ont créé une gouvernance, des groupes de travail et des outils spécifiques pour renforcer leur compréhension et leurs actions (comité green, green barometer …).
Un premier Appel à Innovation Finance Durable a été lancé le 19 juin dernier à destination de tous les collaborateurs de HSBC France et de nombreuses idées ont été remontées via ce canal. La direction de la communication relaie les progrès et les initiatives menées par les différentes équipes dans ce domaine, cercle vertueux pour favoriser les preuves par l’exemple et leur démultiplication.
Enfin, la direction du développement durable intervient régulièrement en différentes assemblées pour expliquer la stratégie et solliciter l’implication des collaborateurs : séminaire d’intégration des nouveaux arrivants, présentation des enjeux de la finance durable dans les grands centre en province, chantiers nature …
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Groupe HSBC exige de ses fournisseurs qu’ils respectent ses exigences en matière de conformité, de stabilité financière et son code de conduite en matière de développement durable. Ce code de conduite établit les normes relatives aux impacts économiques, environnementaux et sociaux et définit les exigences relatives à la mise en place d’une structure de gouvernance et de gestion assurant le respect de ce code. Il est disponible sur le site du Groupe. Par ailleurs, environ 29% de l’électricité utilisée par le Groupe a été produite à partir de sources d’énergie renouvelables dans le cadre de projets qui ont créé de la capacité supplémentaire dans les réseaux locaux dans lesquels ils opèrent. Dans le cadre de ce processus de sélection, le Groupe évalue l’engagement des développeurs avec la communauté locale et les aspects environnementaux du projet.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous contribuons aux débats avec l’ensemble des parties prenantes concourant à la recherche d’une transition écologique ambitieuse mais en même temps respectueuse d’objectifs économiques et sociaux importants tels que la compétitivité et l’attractivité de notre pays dans un contexte de forte concurrence internationale, l’innovation, le maintien de l’emploi et des conditions de vie en France.
De manière non exhaustive : nous sommes présents dans plusieurs pôles de compétitivité dédiés à la transition écologique, somme membres de Mainstreaming Climate Action in Financial institutions et de Finance for tomorrow (institution chargée au sein d’Europlace de suivre la finance climat et durable et de faire en sorte que la Place Financière de Paris soit leader Européen en matière de finance durable).
Nous participons également aux travaux des groupes spécialisés de la Fédération Bancaire Française et répondons à toutes les demandes d’avis et de contribution émanant des Pouvoirs Publics au sens large (groupes de réflexion comme France Stratégie, ministères, agences et entreprises publiques, collectivités locales, etc.)
Le groupe HSBC a créé, par ailleurs, un Centre pour la Finance Durable, site public rendant compte d’une partie de ses propres recherches et de celles qu’il soutient émanant de thinks tanks et équipes académiques sur les enjeux.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Groupe de Luxe mondial, Kering regroupe et fait grandir un ensemble de Maisons emblématiques dans la Mode, la Maroquinerie, la Joaillerie et l’Horlogerie. Kering est donc depuis longtemps conscient que le monde du luxe, en tant que faiseur de tendances et influenceur majeur, a un rôle clé d’exemplarité environnementale et sociétale à jouer envers les autres marques de mode et la société dans son ensemble. Elle s'intègre au plus haut niveau dans la stratégie de l'entreprise comme l'a déclaré François-Henri Pinault, Président-Directeur Général : "Plus que jamais, je suis convaincu que le développement durable peut redéfinir la valeur de l'entreprise et stimuler sa croissance future. En tant que chefs d'entreprise, nous avons tous un rôle crucial à jouer. Notre stratégie décrit comment nous allons redéfinir notre activité pour continuer à prospérer durablement dans l'avenir, tout en contribuant à transformer le secteur du luxe et à répondre aux défis sociaux et environnementaux majeurs de notre génération".
À titre d'exemple d'actions stratégiques, François-Henri Pinault, missionné pour le G7 sur les questions environnementales, a lancé le Fashion Pact avec plus de 30 groupes mondiaux de la mode et du textile pour fixer des objectifs concrets visant à enrayer le réchauffement climatique, restaurer la biodiversité et protéger les océans.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nos émissions de CO2 sont rapportées annuellement dans notre document de référence : voir chapitre "3.2.2.2.1 Mesure et réduction de l'empreinte carbone de nos activités" p.92. Ils couvrent les scopes 1, 2 et 3 du protocole sur les GES.
En outre, depuis 2012, Kering mesure et quantifie ses progrès en vue de devenir un groupe plus durable par le biais de son compte de résultat environnemental (EP&L). L'EP&L permet à Kering d'évaluer ses impacts sur le capital naturel en attribuant une valeur monétaire aux conséquences de ses impacts environnementaux sur les groupes de population tout au long de sa chaîne logistique. L'un des 6 indicateurs clés de l'EP&L est les émissions de GES. Grâce à cela, Kering mesure et analyse annuellement l'impact de ses activités sur le climat tout au long de la chaîne d'approvisionnement et est en mesure de ventiler cette analyse par business unit, type de matière première, région, Tier, etc. Les résultats de ces analyses sont utilisés comme éléments clés pour la mise en œuvre et l'avancement de la stratégie et des programmes du Groupe en matière de développement durable dans l'ensemble de l'entreprise. Les résultats détaillés de l'EP&L 2018 sont disponibles sur la nouvelle plateforme EP&L numérique open source.
En ce qui concerne la phase d'utilisation et la fin de vie, les premières études réalisées par le Groupe montrent que ces phases ont un faible impact par rapport au reste du cycle de vie. Cependant, les émissions de GES pour ces phases sont divulguées annuellement dans le cadre du CDP (Carbon Disclosure Project) Climate Change et sont actuellement en cours d’intégration dans la méthodologie EP&L.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
En 2016, Kering s'est fixé une cible Science-Based Target (approuvée par l'initiative Science-Based Target) de réduction de 50 % de toutes ses émissions de GES liées à ses propres activités et à sa chaîne d'approvisionnement d'ici 2025 (par rapport à 2015). Plusieurs initiatives clés en matière de développement durable soutiennent déjà cet objectif, notamment :
En parallèle des efforts déployés prioritairement par le Groupe pour éviter et réduire son empreinte environnementale tout au long de la chaîne d’approvisionnement, Kering a annoncé en Septembre 2019, qu’il compense désormais toutes les émissions annuelles résiduelles comptabilisées dans le scope 3 du GHG Protocol, i.e. qu’il compense désormais dès cette année ses émissions, et est ainsi neutre en carbone, sur la totalité de sa chaîne d’approvisionnement.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Kering a fait de la protection de la biodiversité un aspect clé de sa stratégie économique. En tant qu’acteur du secteur du luxe, la nature de ses produits et les exigences de qualité correspondantes rendent le Groupe largement dépendant des matières premières naturelles (laine, cachemire, cuir, coton, soie, etc.) et de leurs écosystèmes. Le changement climatique commence déjà à perturber ces écosystèmes, d'où la nécessité de renforcer leur résilience. Ces habitats naturels riches en biodiversité fournissent des services essentiels à nos sociétés, tels que la régulation du climat, la régénération des sols, la filtration de l'eau et la disponibilité des matières premières pour nos activités, mais aussi pour l'alimentation, la médecine et la construction. Kering s'efforce de réduire au minimum les impacts négatifs sur la biodiversité et vise à créer des impacts positifs, notamment en termes de régénération des sols et de préservation des espèces animales et végétales menacées. La méthodologie EP&L du Groupe lui permet de suivre et de quantifier son impact annuel sur le capital naturel, notamment en matière de biodiversité et d'utilisation des sols. Les résultats EP&L 2017 du Groupe montrent que 32 % des impacts environnementaux de Kering sont liés à la biodiversité et à l'utilisation des sols, et qu'ils se situent pour la plupart dans le Tier 4 (production de matières premières) de ses chaînes logistiques. En plus d'étendre les Kering Standards à toutes ses activités, contribuant ainsi à la conservation de la nature (c'est-à-dire éviter et réduire l'impact) par l'adoption de pratiques d'approvisionnement en matières premières respectueuses de l'environnement en introduisant des exigences concernant le coton, la soie et la laine biologiques par exemple, l'approche appliquée par Kering et ses maisons en termes de conservation a trois grands objectifs : améliorer les services rendus par les écosystèmes et la biodiversité, soutenir des initiatives de conservation et sensibiliser le secteur privé aux questions de biodiversité.
Pour plus d'informations, voir p.121-123 et l'engagement de Kering dans act4nature.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Depuis 2012, Kering mesure et quantifie ses progrès en vue de devenir un groupe plus durable grâce à son compte de résultat environnemental (EP&L). L'EP&L permet à Kering d'évaluer ses impacts sur le capital naturel en attribuant une valeur monétaire aux conséquences de ses impacts environnementaux sur les groupes de population tout au long de sa chaîne logistique. Deux des six indicateurs clés de l'EP&L sont les déchets et la pollution de l'eau. Grâce à cela, Kering mesure et analyse annuellement l'impact de ses activités dues à la pollution tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Le Groupe est en mesure de ventiler cette analyse par business unit, type de matière première, région, Tier, etc. Les résultats de ces analyses sont utilisés comme éléments clés pour la mise en œuvre et l'avancement de la stratégie et des programmes du Groupe en matière de développement durable dans l'ensemble de l'entreprise. Les résultats détaillés de l'EP&L 2018 sont disponibles sur la nouvelle plateforme EP&L numérique open source.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Ces dernières années, d’un conglomérat d’activités diversifiées dans la distribution, Kering s'est transformé en un « pure player » du luxe avec des Maisons axées sur des produits personnels de luxe. En raison de la haute qualité et de la proposition de valeur du secteur du luxe fondée sur l’exclusivité, les activités du luxe génèrent des quantités très limitées de produits par rapport au secteur de la mode. Les produits de luxe, pour la plupart, sont, en raison de leurs caractéristiques de haute qualité et de durabilité, conçus pour durer et accompagnés d'un service de réparation, ce qui leur permet d'avoir une durée de vie beaucoup plus longue que les articles de mode classiques et donc de limiter leur surconsommation.
Grâce à cette approche, les activités de Kering font une utilisation plus sobre des matières premières. Cette approche est également renforcée par le fait que la maroquinerie représente environ 2/3 des produits du Groupe. Le cuir étant un co-produit de l'industrie de la viande, ces produits ne génèrent pas une production spécifique de matière première. Comme exemple d'approche sobre de l'utilisation des matières premières,
Gucci a développé une approche de la production du cuir « scrapless » qui est détaillée ici.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Les activités du luxe génèrent des quantités très limitées de produits par rapport au secteur de la mode. Par conséquent, Kering utilise des quantités très limitées de matières premières par rapport à la consommation mondiale. Par ailleurs, comme environ 2/3 des produits du Groupe sont en cuir (maroquinerie et chaussures), le cuir constitue la majorité des matières premières utilisées par le Groupe, co-produit de l'industrie de la viande, c'est-à-dire ne générant pas de besoin spécifique de production de matériaux.
Sur des matières premières clés spécifiques présentant des risques de consommation tels que la viscose, l'or ou les peaux précieuses, Kering a développé des approches dédiées pour s’approvisionner de manière responsable. Par exemple, comme aucune chaîne d'approvisionnement durable en viscose n’existait il y a quelques années, Kering a soutenu sa création avec l'ONG Canopy afin de garantir une quantité suffisante de viscose durable pour sa production. De même, pour l'or, Kering a développé une plateforme d'achat dédiée, le Kering Responsible Gold Framework, afin d'encourager ses Maisons à s'approvisionner en or responsable (certifié RJC Chain of Custody ou commerce et extraction équitables d’or artisanal, avec une origine tracée et contrôlée) chez des affineurs partenaires sélectionnés.
Pour les peaux précieuses, Le Groupe et ses Maisons respectent les législations et réglementations nationales et internationales sur le commerce des peaux précieuses. Toutes les peaux d'espèces classées comme menacées ou vulnérables par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) sont obtenues avec des certificats attestant de leur origine légale, délivrés par la CITES et l'autorité d'exportation, afin de garantir que le commerce ne menace pas les espèces en danger d’extinction et n’appauvrit pas la biodiversité.
Pour plus d'informations, voir p. 128 (viscose), p.129 (peaux précieuses) et p.130 (or).
L'empreinte globale et détaillée de Kering pour les matières premières et l'eau est suivie à l'aide de l'outil EP&L et accessible au public ici.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Kering a identifié le "Changement climatique" et les "Matières premières et biodiversité" comme 2 risques stratégiques et opérationnels dans le cadre de la gestion globale des risques de son Groupe. Ils sont détaillés aux pages 384 et 388 du Document de Référence 2018.
Ces risques ont été inclus en tant que risques extra-financiers dans le cadre de la Déclaration de Performance Extra-Financière (" DPEF ") comme détaillé p.53.
En outre, Kering a spécifiquement mené une analyse approfondie des risques liés au climat et à la biodiversité dans le cadre d'une étude conjointe avec BSR (Business for Social Responsibility), un réseau mondial d'entreprises à but non lucratif et cabinet de conseil dédié au développement durable. Kering et BSR ont publié un rapport clé sur le changement climatique pour l'industrie de la mode aujourd'hui. Première analyse du changement climatique et de ses conséquences pour le secteur du luxe, le rapport "Changement climatique : conséquences et stratégies pour le secteur de la mode de luxe" vise à aider les entreprises du luxe à comprendre leurs vulnérabilités spécifiques au changement climatique, et fournit des conseils pour construire de nouveaux modèles économiques plus résilients. Les pages 14-15 de ce rapport détaillent les risques liés aux ressources, les risques physiques, les risques liés au marché, les risques liés aux parties prenantes et le risque réglementaire concernant le changement climatique.
De plus, Kering répond chaque année au Carbon Disclosure Project (CDP). La réponse de Kering au questionnaire Climate Change de 2019 est alignée sur les recommandations du TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) et la section "C2. Risques et opportunités" présente l'analyse détaillée des risques climatiques de Kering par sous-catégorie de risques (tels que les risques mentionnés ci-dessus, la technologie, les risques réputationnels, etc.) et les plans d’action qui en découlent. Cette réponse est accessible au public sur le site Web du CDP.
Enfin, la stratégie développement durable de Kering pour 2025 constitue le plan d'adaptation mondial de Kering en matière de climat et de biodiversité au sein de ses opérations et de sa chaîne d'approvisionnement, et sa mise en œuvre est détaillée publiquement au chapitre 3 du document de référence mentionné ci-dessus.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Comme exemples de l'influence des questions de climat et de biodiversité sur la revue stratégique des actifs de Kering :
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Comme l'a déclaré François-Henri Pinault, PDG de Kering, lors du Sommet de la mode de Copenhague en avril 2019, Kering considère que le profit et la raison d’être peuvent fonctionner ensemble : "Il n'y a aucun sens à opposer la raison d’être au profit. De nombreux exemples montrent que les entreprises durables bénéficient de meilleures performances. Le développement durable est une opportunité commerciale. Le développement durable vous rend plus innovant car il vous oblige à remettre en question vos vieilles habitudes et à repenser votre façon de faire des affaires. La durabilité exige plus qu'une petite mise au point. Vous devez repenser votre chaîne d'approvisionnement et vos processus opérationnels. Si vous l'abordez de cette façon, la durabilité n'est pas seulement économiquement viable : elle peut générer de nouvelles opportunités."
Dans cette optique et afin d'intégrer les transformations nécessaires au sein de l'entreprise en matière de climat et de biodiversité, Kering s'est fixé en 2016 une cible Science-Based Target alignée sur les recommandations du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) et a signé en 2019 un partenariat avec l’IPBES pour aligner sa stratégie biodiversité sur leurs recommandations.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Oui, dans le cadre de l'établissement et du suivi de sa cible Science-Based Targets, Kering a intégré une analyse de l'évolution du marché du luxe basée sur l'étude Bain & Co et a construit sa trajectoire SBT sur le scénario RCP2.6 du GIEC.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Depuis 2012, Kering travaille à la création et au déploiement de son compte de résultat environnemental (EP&L), et couvre avec succès toutes ses activités depuis 2014. L'EP&L est un outil novateur conçu pour évaluer les impacts et la dépendance à l'égard des ressources naturelles. Kering utilise un prix interne du carbone principalement pour soutenir les achats en vue de décisions d'approvisionnement durables, par le biais de sa méthodologie EP&L. La méthodologie EP&L intègre un prix du carbone dans le cadre de la monétisation globale des impacts environnementaux. La quantification et l'évaluation de tous les impacts en termes monétaires permet d’étudier des compromis entre les types d'impact, les lieux, les matériaux, les procédés, les produits et les technologies. En fin de compte, cela aide Kering à prioriser ses actions et à orienter ses investissements vers des activités de réduction de l'impact environnemental, y compris des projets de réduction de l'empreinte carbone. Dans ce contexte, le prix du carbone utilisé par Kering est de 73,5€ par tonne équivalent CO2.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Comme indiqué dans notre réponse au CDP Climate Change, le budget des programmes de développement durable du Groupe au niveau corporate est d'environ 10 millions d'euros, auxquels s'ajoute un budget dédié à chaque marque pour déployer ses programmes environnementaux spécifiques.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Kering a intégré les questions environnementales au plus haut niveau décisionnel, par l'intermédiaire du comité de développement durable du conseil d'administration au sein duquel siège François-Henri Pinault, PDG de Kering, et par la présence de Marie-Claire Daveu, Directrice du Développement Durable au sein du comité exécutif.
En 2017, Kering a mis en place une stratégie ambitieuse de développement durable à l'horizon 2025 qui englobe des objectifs environnementaux globaux tels que les cibles SBT et la réduction de 40% de son compte EP&L d'ici 2025. Cette stratégie a été déployée au sein de chaque marque au travers d'une feuille de route dédiée avec des objectifs au niveau de la marque. La stratégie fait l'objet d'un suivi annuel par le Comité exécutif, le Comité de développement durable et, au niveau des marques, par le comité de chaque marque. En outre, la stratégie fait l'objet d'un suivi mensuel au niveau opérationnel par le biais du "Sustainability Network Meeting", organisé par le département Développement Durable Corporate, présidé par la Directrice du Développement Durable et réunissant l'équipe Développement Durable, les responsables du développement durable de toutes les marques et d'autres experts clés en développement durable.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
François-Henri Pinault, PDG du Groupe, est un fervent défenseur du développement durable et communique régulièrement en interne avec les collaborateurs et en externe sur la scène internationale sur ces questions. Dès 2007, un département Développement Durable Groupe a été créé au niveau du Comité Exécutif. Au niveau du Conseil d'administration, un Comité Développement Durable, créé en 2012, conseille et guide la stratégie Développement Durable du Groupe. Marie-Claire Daveu, l’actuelle Directrice du Développement Durable du Groupe, siège au Comité exécutif et rend compte à notre PDG ; elle veille à ce que les questions de climat, de ressources et de biodiversité soient régulièrement mises à l'ordre du jour des Comités exécutifs.
De plus, nous avons une forte activation envers nos employés. En 2013, nous avons lancé notre " Caring Day " annuel pour célébrer la Journée mondiale de l'environnement et sensibiliser le Groupe : cet événement consiste en un roadshow organisé chaque année dans une région du monde différente, donnant un aperçu de nos actions récentes et proposant aux collaborateurs des ateliers de recyclage ou d’upcycling. The Kering Planet, lancée en 2017, est une plateforme web qui offre aux collaborateurs du Groupe la possibilité de participer à des concours et des quizz pour tester leur connaissance du développement durable en général et leur compréhension des trois piliers de la stratégie 2025 du Groupe en particulier. 4 concours ont eu lieu en 2018, attirant plus de 5 000 participants dans le monde entier. Un groupe Kering Planet a également été créé sur le réseau social d'entreprise où les employés ont accès à la veille hebdomadaire développement durable du Groupe, aux dernières nouvelles sur le développement durable dans l'industrie de la mode, ainsi qu'à des sujets spécialisés comme l'approvisionnement durable intelligent et l'économie circulaire. En 2019, Kering a également lancé pour l'ensemble de ses collaborateurs le e-learning sur les Kering Standards, un programme de formation interne sur l'approvisionnement durable en matières premières, ouvert à tous et qui a déjà atteint plus de 3 800 participants.
En ce qui concerne les actionnaires, l'ordre du jour de chaque assemblée générale annuelle comprend une section consacrée au développement durable, présentée par Marie-Claire Daveu, Directrice du Développement Durable chez Kering. À titre d'exemple pour 2019, voir p.28.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En 2016, sur recommandation du Comité des Rémunérations, le Conseil d'Administration a décidé d'introduire de nouveaux critères de performance extra-financière à pondération égale qui baseraient 30 % de la rémunération variable annuelle sur trois piliers de la stratégie du Groupe : l'organisation et la gestion des talents, la responsabilité sociale et le développement durable. Désormais, la rémunération variable du PDG dépend du degré d’atteinte de ces objectifs. Les objectifs non financiers sont évalués par le Conseil d’administration, après prise en compte de la performance du PDG et du Directeur Général Délégué du Groupe. Cette évaluation est basée sur une proposition détaillée préparée par le Comité des Rémunérations, qui s'appuie fortement sur des informations objectives rapportées par le responsable du département juridique, le responsable des ressources humaines et le responsable des rémunérations et avantages sociaux en relation avec les objectifs stratégiques définis au début de l'année. L'un de ces objectifs est lié à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de développement durable du Groupe pour 2025. Cet objectif spécifique, à savoir la poursuite des efforts de réduction de l'empreinte environnementale du Groupe et la prise en compte des facteurs de risques sanitaires dans les processus du Groupe, dont le tannage sans métaux lourds, a été atteint à 100% en 2018.
En outre, la rémunération variable des directeurs de marques et des directeurs des business units dépend de plusieurs objectifs, y compris des objectifs de développement durable, parmi lesquels l'atteinte de l'objectif CO2 du Groupe, en particulier pour les cadres supérieurs qui ont une influence sur les émissions de CO2 par leur fonction.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
François-Henri Pinault est PDG de Kering, et membre du Comité de développement durable, créé en 2012 au niveau du Conseil d'administration, et qui supervise la stratégie environnementale du Groupe. Dans cette fonction, il est responsable de l'alignement de la stratégie globale du Groupe par l'intermédiaire du Conseil d'administration et de la Direction générale sur la stratégie globale de développement durable - qui comprend des objectifs et des cibles environnementaux - en maintenant des ambitions économiques, sociales et environnementales élevées et en promouvant les engagements éthiques et sociaux du Groupe par des politiques claires et des initiatives concrètes. Le Comité de Développement Durable est composé de 4 administrateurs : Sapna Sood, présidente, François-Henri Pinault, Daniela Riccardi et Jean-François Palus.
De plus, Marie-Claire Daveu, Directrice du Développement Durable chez Kering, est directement responsable de la stratégie environnementale. Elle a été nommée par François-Henri Pinault, PDG, en septembre 2012. Marie-Claire Daveu est directement rattachée au Directeur Général du Groupe et est membre du Comité Exécutif.
Pour plus d'informations, veuillez consulter le schéma de gouvernance du développement durable.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Tout salarié du Groupe est encouragé à adopter et à développer des actions durables dans son activité professionnelle. Prenant la suite des Kering Sustainability Awards annuels - des concours internes qui récompensent les meilleurs projets dans plusieurs catégories telles que l'efficacité énergétique -, la plateforme Kering Planet a été mise en place. Elle donne accès aux employés à la veille hebdomadaire du Groupe sur le développement durable, aux dernières nouvelles sur le développement durable dans le secteur de la mode, ainsi qu'à des sujets spécifiques tels que l’approvisionnement responsable et l'économie circulaire. Ce réseau sert de forum d'échange avec deux objectifs :
Les employés de Kering sont également encouragés à suivre la formation en ligne Kering Standards (plus de 20 heures de formation en ligne sur l'approvisionnement durable disponibles dans le monde entier) pour acquérir des compétences en matière de développement durable et les appliquer dans leur travail quotidien. Kering organise également chaque année le Caring Day, un événement destiné à sensibiliser les collaborateurs du Groupe aux questions de développement durable et à partager avec eux les jalons atteints par le Groupe dans ce domaine.
Ciblant spécifiquement les experts du développement durable au sein de l'entreprise, les Idea Labs ont été mis en place sous forme de groupes de travail inter-marques réunissant des experts et des opérationnels de plusieurs Maisons en vue de partager les connaissances, développer et structurer de nouvelles idées et mettre en œuvre des solutions pratiques, notamment en matière d'amélioration de l’empreinte environnementale et sociétale du Groupe, sur des sujets comme le cuir, l'or, la viscose, le coton, l'énergie, les impacts environnementaux des boutiques, etc.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Dans le cadre de son plan de vigilance (voir section " 2.5 Plan de vigilance " p.63 de son document de référence 2018, Kering évalue ses fournisseurs et sous-traitants sur le plan environnemental par plusieurs moyens :
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le groupe Kering est conscient depuis longtemps que le secteur du luxe, en tant que faiseur de tendances et influenceur majeur, a une exemplarité environnementale et sociétale clé à jouer envers les autres marques de mode et la société dans son ensemble. Par conséquent, le dialogue avec les parties prenantes est un aspect clé de la stratégie de Kering visant à influencer ses pairs, les acteurs publics et la société dans son ensemble vers de meilleures pratiques.
Kering est également membre de :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Premier groupe français d'audit, de conseil et d'expertise comptable et employant 9900 personnes, KPMG S.A. est membre de KPMG International, réseau de cabinets indépendants exerçant dans 153 pays. Les professionnels interviennent auprès des grands comptes internationaux, des ETI et groupes familiaux, des TPE et dans différents secteurs de l'industrie, du commerce et des services financiers. Les engagements de KPMG en matière de développement durable reposent sur trois programmes : la gestion des talents et des compétences de ses salariés, sa démarche en faveur de l'environnement, et ses actions de responsabilités sociales et citoyennes. KPMG a, également, créé en 2007 sa Fondation d’entreprise KPMG France. Cette dernière coordonne le mécénat social, éducatif et environnemental de KPMG et mobilise un réseau de volontaires KPMG pour s’impliquer dans des programmes de mécénat.
La Fondation KPMG entend contribuer au progrès social et environnemental, notamment grâce à l’engagement des collaborateurs du cabinet. Elle mène des programmes en faveur de l’inclusion active, de l’entrepreneuriat inclusif et de l’environnement. Ce dernier a pour objectif d’accompagner les acteurs du changement qui souhaitent renouveler les façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble pour être plus respectueux de l’environnement permettant ainsi de réduire et compenser les externalités négatives de KPMG tout en sensibilisant et mobilisant les collaborateurs auprès des associations et fondations actrices du changement.
KPMG a l’ambition d’accompagner ses clients (plus de 100 000 clients en France) qui souhaitent concilier la croissance de leur entreprise avec les enjeux sociaux et environnementaux.
Le cabinet propose, grâce à son département Sustainability, une offre de conseil en développement durable auprès des entreprises afin de les accompagner vers une politique RSE plus performante et plus respectueuse de l’environnement. Pour en savoir plus : voir ici.
KPMG œuvre également pour la réalisation de plusieurs Objectifs de Développement Durable notamment pour la réduction des inégalités (4 et 10), pour une meilleure protection de l’environnement (7, 11, 13, 14, 15) mais aussi pour créer une meilleure collaboration entre tous grâce à l’ODD 17.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
KPMG réalise un bilan carbone afin de quantifier et de qualifier son impact environnemental et ses leviers de progrès. Dans cette optique, les collaborateurs du département Sustainability effectuent un reporting détaillé des émissions de CO2 du cabinet en France. Ce bilan carbone s’appuie sur la Base Carbone développé par l’Ademe et englobe les scopes 1 et 2 (émissions directes et indirectes liées aux consommations énergétiques) et les déplacements professionnels (scope 3).
Ceci s’inscrit dans le cadre du GGI (Global Green Initiative) de KPMG International (pour en savoir plus : voir ici).
Depuis 2019, la Fondation en collaboration avec le département Sustainability réalise ce bilan carbone en l’élargissant au scope 3, non pas dans sa globalité, mais en prenant compte des externalités que l’on retrouve de manière plus importante dans les entreprises de services (consommables, traitement des déchets, eau, données informatiques, etc.). Cela, afin de mettre en place un plan d’action défini pour, dans un premier temps, réduire les impacts négatifs du cabinet, puis, dans un second temps, de les compenser, via un soutien financier auprès de projets sociaux et environnementaux développés par des associations, fondations et entreprises sociales directement actrices du changement et de la transition écologique.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
KPMG international a mis en place en 2008, le « Global Green Initiative » afin de réduire l’impact de ses activités sur l’environnement. À titre d’exemple, 27 % de l’électricité consommée par KPMG International est issue de sources d’énergie renouvelables.
Depuis 2 ans, KPMG France a intégré dans sa Fondation un pôle environnement afin de mettre au cœur de ses enjeux RSE la transition écologique. Dans ce cadre, un plan stratégique est en cours de réalisation avec pour objectifs l’intégration, la réduction puis la compensation sur toutes les actions réalisées par le cabinet.
Plusieurs initiatives ont, déjà, été mises en place au sein du cabinet, telles que :
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Non applicable au vu de nos activités
E. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
F. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Dans sa politique de préservation de l’environnement, KPMG met en place des initiatives pour réduire une surconsommation. Pour ce faire, le cabinet propose différentes actions auprès de ses parties prenantes.
L’impact environnemental principal de KPMG étant les déplacements professionnels, le cabinet promeut le télétravail et a équipé un grand nombre de salles de réunions afin d’encourager les conférences call (pieuvre, écran, application, etc.). Cette politique est également encouragée auprès de nos clients afin d’optimiser les déplacements.
De même, en ce qui concerne l’expertise comptable, une dématérialisation des dossiers a été mise en place dès novembre/décembre 2017. En vue de ce changement, des formations ont été mises en place pour accompagner les collaborateurs.
G. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
KPMG étant une entreprise de services, nous n’utilisons que très peu de matériaux. Toutefois, est intégré dans le reporting environnemental du cabinet la consommation d’eau dépensée chaque année ainsi qu’une concentration sur certains jetables souvent utilisés (papier, carton, toner, etc.).
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Un budget est alloué par la Fondation KPMG au profit d’actions œuvrant pour la protection de l’environnement.
Egalement, chaque service et business unit dédie un montant de son budget global pour agir en faveur de la transition écologique (services achat, informatique, généraux, etc.).
Egalement, comme expliqué, le cabinet travaille aujourd’hui sur la rédaction d’un plan stratégique détaillé intégrant la définition d’un budget propre à la mise en place de solutions environnementales.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
[KPMG n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Des programmes de sensibilisation ont été mis en place :
La Fondation en collaboration avec d’autres services (communication, services généraux, etc.) proposent différentes activités pour se sensibiliser et s’initier à des thématiques environnementales (déchets, gaspillage alimentaire, économie circulaire et biodiversité). Ces actions se réalisent souvent avec des partenaires associatifs (Veni Verdi, Fondation GoodPlanet, Pik Pik Environnement, etc.)
KPMG propose, également, à ses collaborateurs de s’engager auprès de sa Fondation. Tout au long de l’année, plusieurs fo