Réveiller les pouvoirs publics et la fonction publique

En signant le Manifeste étudiant pour un réveil écologique, plus de 30 000 étudiants affirment vouloir faire un pas de côté par rapport à l’avenir professionnel qui leur semble destiné. Nous ne voulons pas travailler au service de projets déconnectés de l’urgence écologique.

Parmi les signataires du manifeste, de nombreux étudiants et étudiantes se destinent à un parcours professionnel dans la fonction publique, et exigent qu’elle prenne la pleine mesure des enjeux environnementaux. L’Etat est en effet le premier employeur de France : fin 2019, un salarié français sur cinq travaille dans la fonction publique, et un sur dix dans la fonction publique d'Etat.

La nécessaire transformation des formations et des métiers du service public

En tant qu’étudiants et étudiantes suivant des formations préparant aux métiers du service public et en tant qu’élèves-fonctionnaires, nous sommes nombreux à nous retrouver autour de deux constats.

  • D’une part, la question environnementale n’est que trop faiblement prise en compte de manière transversale et systémique dans les politiques publiques. S’agissant du changement climatique, le rapport annuel 2021 du Haut Conseil pour le Climat indique que les politiques publiques actuelles sont insuffisantes pour garantir l’atteinte des objectifs climatiques de 2030.
  • D’autre part, les agents publics ne sont pas réellement formés à la transition écologique, comme le confirme la tribune signée par plus de 150 agents et acteurs du service public. Ce constat est partagé parmi les hauts fonctionnaires en poste, comme en témoigne une autre tribune publiée dans Le Monde : “l’écologie ne fait toujours pas partie du logiciel de la haute administration”, ou encore par les élèves haut-fonctionnaires, dans une récente prise de position relative à la création de l’Institut National du Service Public.

Face à ces constats, nous interrogeons l'Etat comme employeur

Les objectifs, actions et moyens de l'Etat sont-ils à la hauteur du défi de l’urgence environnementale ? Les carrières au sein de la fonction publique et les formations aux métiers du service public sont-elles en adéquation avec la lutte contre le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles ?

Après avoir questionné les entreprises sur leur modèle de fonctionnement, nous avons interrogé les institutions étatiques. Il s’agit d’évaluer l’adéquation de leurs objectifs, actions et moyens, d’une part, et du fonctionnement interne, des formations et carrières de la fonction publique, d’autre part, à l’urgence écologique. Nos interrogations des institutions étatiques nous ont permis de faire le point sur l'état d'avancement des transformations des pouvoirs publics et mettre en avant les bonnes pratiques et nos recommandations.

Notre analyse dans le rapport Pour un réveil écologique de l'action publique :

Les pouvoirs publics face à l'urgence environnementale

En juillet 2021, le collectif Pour un Réveil Écologique a envoyé un questionnaire aux administrations centrales de quinze pôles ministériels, au Parlement et aux juridictions financières, judiciaires et administratives, afin d’avoir un panorama complet de la façon dont ces questions sont abordées par les pouvoirs publics étatiques.

Des questions adaptées aux institutions

Dans ce questionnaire, nous nous intéressons à un ensemble d’axes :

  • les missions remplies par ces administrations ;
  • leur organisation ;
  • leur prise en compte des enjeux environnementaux ;
  • leurs relations avec d’autres institutions publiques ;
  • leurs leviers d’action spécifiques : conception, pilotage, évaluation des politiques publiques, utilisation des moyens budgétaires, contrôle de l’action du Gouvernement, etc.

Un double objectif

Rendre accessibles aux étudiants et jeunes diplômés des informations sur l’ambition et l’effectivité de l’action publique environnementale afin qu’ils puissent les intégrer dans leurs choix d’orientation professionnelle

Dresser un état des lieux de l’écosystème étatique et partager des bonnes pratiques en synthétisant l’ensemble des réponses reçues.

Pour un réveil écologique de l'action publique

À la lumière de rapports publics et des réponses apportées par plusieurs administrations et institutions publiques - que nous remercions pour le temps qu’elles y ont consacré - aux questionnaires, nous formulons ici 27 propositions à destination du Président de la République, de la Première ministre, de la Ministre de la transition écologique et du Ministre de la transformation et de la fonction publiques. Ces propositions, à initier dans les premiers mois du quinquennat 2022-2027, visent à rendre plus ambitieuse et plus efficace l’action environnementale du service public. Elles portent sur la gouvernance de l’État et la formation des agents publics, l’évaluation et la conduite de l’action publique ainsi que sur l’association des agents, des territoires et des citoyens à la planification écologique.

Les administrations et institutions publiques sont au cœur de la vie des Français et emploient environ 20% de la population active. En vertu de leur travail de conception et de mise en oeuvre des services publics, elles ont un triple devoir de responsabilité, d’exemplarité et de cohérence :

  • La responsabilité d’assurer sur le long terme l’accès des Français aux services publics et de préserver les biens communs environnementaux pour les générations actuelles et futures ; 
  • L’exemplarité dans la mise en œuvre de la transition écologique tant dans leurs pratiques internes que dans leurs missions, afin de devenir des moteurs du changement et entraîner l’ensemble de la société ; 
  • La cohérence entre les politiques publiques et l’ensemble des engagements pris à l’échelle nationale (stratégies environnementales, charte de l’environnement) et internationale (objectifs européens, accord de Paris). Cette cohérence passe par le développement d’une culture de la sobriété, de la prévention des atteintes à la biodiversité, de la préservation des biens communs. 

En répondant à ces devoirs et en se dotant d’outils de pilotage clairs et transparents, les administrations publiques feront montre, dans un contexte de baisse d’attractivité de la fonction publique, d’une réelle ambition et démontreront qu’elles peuvent permettre aux nombreux étudiants et jeunes diplômés d’exprimer tout leur potentiel pour mettre en pratique les objectifs de l’Etat et des collectivités territoriales.

Les institutions nous répondent

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Conseil économique, social et environnemental
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Cour d'appel de Dijon
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Ministère de la Justice
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Ministère de l'économie, des finances et de la relance
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Conseil d'Etat
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Tribunal judiciaire de Nanterre
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Cour des comptes
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Ministère de la transition écologique, Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Ministère de la mer
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Tribunal judiciaire de Besançon
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Sénat
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Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation

Répondre au questionnaire

Même si notre rapport “Pour un réveil écologique de l’action publique” a déjà été publié, il est toujours possible, pour les institutions ou administrations qui ne se sont pas encore prononcées, de participer à la démarche. Les réponses seront alors ajoutées au fil des retours.

Si nous avons initialement restreint notre démarche au Parlement, aux juridictions et administrations centrales, l’action publique en matière environnementale s’étend au-delà de ces institutions. C’est la raison pour laquelle les acteurs publics (autorités administratives indépendantes, collectivités territoriales, établissements publics, services déconcentrés, etc…) qui souhaitent participer à la démarche peuvent formaliser cet engagement en nous contactant.

Nous étudierons la possibilité de modifier les questionnaires afin qu’ils s’adaptent à la réalité de vos missions et compétences et définirons, en fonction du nombre des nouveaux engagements, une nouvelle échéance pour la publication de ces nouvelles réponses aux questionnaires.

Afin d’être le plus pertinents possible, nous avons décliné notre questionnaire en variantes adaptées à chaque institution :

POUR ALLER PLUS LOIN

10 points clés
du dernier rapport
du GIEC
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