Rapport de Pour un réveil écologique sur le secteur maritime

Retour à la liste
Capture d’écran rapport maritime





Résumé exécutif

I. Le transport maritime est un secteur essentiel à l’économie mondiale. Il permet des échanges sur des longues distances, transportant des volumes et tonnages importants. Le tonnage mondial est en constante augmentation depuis les années 80 (hors COVID), et les tendances semblent rester à la hausse.

II. Ces navires fonctionnent pour l’immense majorité avec des carburants fossiles. Cette hausse des échanges implique alors une hausse des émissions de gaz à effet de serre, malgré les améliorations techniques sur les bateaux pour limiter leurs impacts.

III. En plus des gaz à effet de serre, ces navires sont également responsables de pollutions locales, notamment de l’air via les NOx, les SOx et les PM. Ces pollutions ont des conséquences importantes sur la santé humaine et la biodiversité, notamment dans les espaces portuaires.

IV. Des réglementations ambitieuses ont été produites au cours des dernières années, aux échelles internationale, européenne et nationale. Si les objectifs sont clairs, les moyens d’action réels de ces réglementations sont encore trop incertains à ce jour et des évolutions sont attendues de la part des industriels afin de définir leur stratégie.

V. De nombreuses technologies de carburants alternatifs existent : carburants fossiles moins polluants, carburants issus de la biomasse, carburants de synthèse à partir d’électricité, hydrogène... Cette diversité d’alternatives traduit surtout une intense réflexion quant aux solutions optimales. Les industriels sont pour le moment contraints d’investir des moyens importants dans des technologies pourtant incertaines.

VI. D’autres solutions existent pour réduire les émissions, basées sur la sobriété. La principale est la réduction de la vitesse des navires. Cette mesure permet de diminuer la consommation de carburant par distance parcourue, mais implique des considérations techniques et économiques importantes, invitant à repenser le modèle du transport maritime.

VII. Le vélique, soit l’utilisation partielle ou totale de vent pour propulser le navire, est en fort développement en France, avec des entreprises spécialisées dans ce domaine proposant des premiers exemples prometteurs, soutenus par les pouvoirs publics.

VIII. L’industrie navale a tout intérêt à se saisir de la transition nécessaire du secteur afin d’adapter ses pratiques aux besoins futurs.

IX. L’inertie structurelle du secteur maritime impose de planifier rapidement une stratégie de décarbonation, afin de commencer dès maintenant à construire les navires du futur.

X. La logique d'affrètement maritime complexifie la responsabilisation des émissions, et donc la gestion des investissements ou taxes liés.

XI. L’enseignement supérieur maritime commence à se saisir des enjeux écologiques et à adapter ses formations en conséquence. Les premiers exemples sont encourageants mais restent à généraliser à l’ensemble des acteurs qui seront impliquées dans le transport maritime.

XII. La transition environnementale du transport maritime implique avant tout de s’interroger sur sa nature même : que transporte-t-on et pourquoi le transporte-t-on ? Considérer sa décarbonation seulement sur son périmètre invisibiliserait les pollutions engendrées par les marchandises elle-même.


Pour un réveil écologique, juin 2025

10 points clés
du dernier rapport
du GIEC
Découvrir